11 mai 2021.

Rentrée hier, la nuit passée chez Adrian, c’est lorsqu’il quitte son appartement pour le Think Coffee que je me décide à passer des vêtements et à envoyer des messages à mon meilleur ami. Il sait que je suis de retour et nous avons pour plan de nous retrouver vers midi. Seulement, je suis prête en avance et j’ai vraiment hâte - et besoin - de le retrouver au plus vite. Mes doigts pianotent sur mon cellulaire alors que je descends les escaliers deux par deux. Je n’ai pas de voiture à disposition alors je vais me rendre à central park en transport en commun - ce qui n’arrive jamais - et j’en profite pour acheter une barre de céréales chez l’épicier en bas de l’immeuble du jeune Dawkins.

Rapidement, je me retrouve au parc et je file vers le premier banc vide que je trouve. Une photo - et description - de ma position à mon meilleur ami et voilà que je me perds sur les réseaux sociaux. Les nouvelles photos de mes amis, les commentaires par centaines sous mes photos, certains plus gentils que d’autres. Les critiques sont toujours bonnes à prendre, lorsqu’elles sont constructives mais, manque de bol, ce n’est pas le cas de ce que je peux lire. Mon départ précipité après mes interviews hier matin fait parler. Pourquoi est-ce que je m’enfuis ? Et qui suis-je, pour polluer autant la planète ? Ta voiture cause des dommages toutes les semaines et sauter dans le jet, ça n’arrange en rien ton cas. Je décide de quitter le réseau social et de me concentrer sur la recherche d’un restaurant pour ce soir. Quelque chose de bon à manger, de bien gras, histoire de profiter avant de repartir en Europe jusqu’au début du mois de juin. En tailleur sur le banc, mes coudes plantés dans mes cuisses, je ne vois pas mon meilleur ami arriver, pas avant que sa silhouette se pose devant moi et qu’il me cache mon accès au soleil. C’est important, les vitamines D ! Je relève le visage de mon écran et quand je le vois, un large sourire se dessine sur mon visage. Je monte sur le banc et lui saute dessus. Mes jambes autour de ses hanches, mes bras autour de son cou, j’embrasse bruyamment sa joue avant de dire Tu m’avais manqué... Je respire fortement son parfum et ferme les yeux. Oui, il m’avait sacrément manqué celui-là… Comment tu vas ? Que je baragouine, toujours nichée dans ses bras. On est bien là, c’est vraiment sympa.

@Jaden Summers

Les choses n’allaient pas très bien en ce moment pour Jaden. Cela faisait maintenant plusieurs jours qu’il avait perdu le bébé, ou du moins, qu’Arya avait fait une fausse couche. Plusieurs jours qu’il n’avait pas repris le travail même s’il savait qu’il devait le faire. Rester à la maison ne servait pas à grand-chose et ça n’arrangerait pas non plus le problème. Il se sentait juste pas en état de reprendre le terrain mais peut-être que ça lui ferait du bien. Il verrait. Il ne voulait pas se prendre la tête ni même se mettre trop de pression. Il devait retrouver sa meilleure amie aujourd’hui et il avait hâte. Il savait qu’elle était revenue quelques jours et même si elle était probablement occupée ici aussi, il avait besoin de la voir. Ce n’était pas négociable.

Ils avaient rendez-vous au parc tous les deux et puis ils trouveraient quoi faire d’autre. Il avait besoin de la retrouver, de lui parler. Il y avait des choses qu’ils ne pouvaient pas dire par téléphone. Ils avaient échangé quelques messages, ils s’étaient appelés aussi mais c’était différent. Il avait besoin de sa présence. Il regardait l’heure alors qu’il se prépare pour y aller. Il a décidé de prendre sa moto et se garer un peu plus loin. Il ne se voyait pas venir sans et puis ça lui permettait aussi de s’évader un peu. Il se concentrait, ne pas appuyer de trop sur l’accélérateur. Il récupère ses clés avant de se rendre au par cet de chercher Elizabeth. Il sourit en la voyant, et rare se font ses sourires ces derniers temps. « On m’attendait ? » Qu’il demande avant de la prendre dans ses bras. Sa main se pose sur sa tête alors qu’il la tient un peu plus fort contre lui. « Tu m’as manqué aussi.. plus que d’habitude. » Ce n’était pas qu’elle ne lui manquait pas en général mais là, il avait davantage eu besoin d’elle. Il se considérait déjà chanceux qu’elle soit revenue un peu. « Vérité ou mensonge ? » Il lui demande sans la relâcher. « J’ai connu des jours meilleurs mais tu es là maintenant alors.. je dirai que ça aide. » Il ne veut pas se lamenter sur son sort, même s’il sait qu’ils vont évoquer le sujet. « Mais toi, surtout, comment tu vas ? » Changer de sujet pour ne plus y penser. Ou moins.

S’il y a bien une personne pour qui j’ai toujours fait de la place dans mon emploi du temps, c’est bien Jaden. Mon meilleur ami a toujours été là pour moi et j’ai toujours fait tout ce qui était en mon pouvoir pour être là pour lui. Malheureusement, avec la majorité des courses en Europe, je dois m’éclipser pour de longues périodes et là, je n’ai pas pu rentrer quand Arya a fait sa fausse couche. Je m’en veux, de ne pas avoir pris le temps de le faire, de ne pas avoir tenu tête à mon père mais j’ai une place à maintenir dans le sport le plus élitiste du pays. Ce n’est pas comme les sports collectifs ou même en solo. Nous ne sommes que vingt sur la grille de départ, vingt dans le monde alors si je pars, je n’aurais plus jamais la chance de courir en Formule Un, ce pour quoi j’ai mis ma vie personnelle entre parenthèses toutes ces années. Je sais que Jaden comprend mais la culpabilité est quand même présente, je ne peux pas le nier. En tout cas, je suis heureuse de le retrouver et j’ai vraiment hâte de lui faire un câlin digne de ce nom. Un énorme câlin pour lui faire comprendre tout ce que je n’ai pas dit par messages. Des fois, les gestes et les actions valent plus que des mots. Bien que je sois plus que pressée de le retrouver, mon écran a raison de moi et je ne le vois pas arriver. Quand il est là, je me blottis contre lui, mes jambes autour de sa taille, tel un panda à sa canne à sucre, et je profite de la proximité. Toujours la vérité. Que je dis rapidement, tentant de ne pas prendre sa phrase précédente un peu trop personnellement. Je sais bien qu’il ne m’en veut pas et ne m’en tient pas rigueur mais moi aussi, j’aurais aimé être là. Si ça aide alors, je suis ravie. Que je lance avant de laisser retomber mes jambes sur le banc pour me détacher de lui. Je le regarde et souffle Je vais bien. Je vis sur le fuseau horaire européen donc un petit peu décalquée mais à part ça... Tout va bien, très bien même. Je passe du bon temps en Europe et du temps d’encore meilleure qualité ici. Je suis désolée de pas avoir pu rentrer quand c’est arrivé. Que je souffle en m’asseyant, l’invitant à faire de même. Je tiens quand même à m’excuser de vive voix.

Il refusait qu'elle se sente mal Jaden parce que ce n'était pas son but. Il refusait qu'elle soit mal parce qu'elle n'avait pas pu venir. Il savait ô combien son boulot était important mais il savait aussi qu'elle ne pouvait pas faire comme elle voulait. Lui non plus. Il aurait aimé qu'elle soit à ses côtés mais ils parlaient par message. C’était mieux que rien il se disait parce qu’avant, la technologie n’était pas si avancée que cela. Il était content qu’elle était soit revenue en ville même si ce n’était pas très longtemps. Il avait envie de la voir, besoin aussi. Il avait besoin de lui parler. Il la tient contre lui et hoche la tête avant de lui répondre. Elle le connait de toute façon alors elle sait très bien quand il ment et quand il lui dit la vérité. Elle l’aurait vu alors ça ne servait à rien de faire semblant.  

Il retenait des choses en lui depuis quelques jours. Il ne pouvait pas vraiment en parler avec Arya parce que ça la rendrait forcément triste. Il ne voulait pas la blesser non plus ou lui faire de la peine en lui disant ce qu’il ressentait. Il se devait d’être plus fort qu’elle également. Il devait garder sa peine pour lui et faire en sorte qu’elle aille mieux. « Oui normal mais tu as l’habitude maintenant. Pas trop fatiguée ? » Il lui demande avant de déposer sa main sur celle de sa meilleure amie. Il secoue la tête négativement. « Je ne veux pas que tu t’excuses tu sais. » Il lui souffle alors, assis à ses côtés. « Je ne t’en veux pas, tu ne pouvais pas le faire. Et tu as été présente à ta façon. » Il n’était pas comme ça, il avait besoin d’elle alors à quoi bon se disputer avec elle ? Il savait que ça ne l’aiderait pas. « Du coup tu vas pouvoir me parler de toi et Adrian. » C’était plus simple de parler des autres, hein ?

Je sais bien que mon travail m’empêche de vivre certains moments importants. Plus souvent, ce sont des évènements heureux auxquels je ne peux pas assister - les mariages en été, c’est bien mais ayant des courses back to back, il m’est souvent impossible d’y assister. Et pour Jaden - et Arya, je ne l’oublie pas - j’aurais voulu être là. Je l’ai été, à ma façon, avec les moyens du bord, à décrocher et répondre aussi vite que possible quand je le pouvais mais ça ne fait pas tout. L’intention avait été là et c’est aussi pour cela que dès que j’avais pu m’envoler pour la maison, je l’avais fait. Aujourd’hui, c’est lui et moi contre le reste du monde. Ma mission - et je l’accepte - est de glisser un sourire sur son visage et de passer un bon moment avec l’Américain, de lui faire oublier la misère de sa vie le temps d’une après-midi. Les blagues débiles que j’ai l’habitude de faire sont à proscrire mais je compte bien mener à bien cette douce mission que je me suis lancée. Challenge accepted, comme dirait notre ami Barney. Un peu. Mais ça va le faire. Que je souffle, un sourire sur le visage, haussant les épaules. J’irai probablement passer un petit moment au spa durant la semaine pour me faire masser et dormir quelques heures. Ou alors je m’enfermerais avec Buzz pour roupiller en attendant son papa. Je verrais bien et aviserai en temps et en heure. Mmh, c’est sur oui... Que je réponds à mon meilleur ami quand il me dit que j’ai été présente à ma façon. J’aurais préféré l’être plus mais ce n’était pas possible. Si ressasser ne m’aidera pas, ça ne l’aidera pas non plus alors, je laisse tomber mes excuses et mes câlins pour le moment. Tu vas pas me laisser le choix, c’est ça ? Que je lance en glissant le regard sur lui, sentant mes joues chauffer légèrement. J’aimerais me retenir, dire que ce n’est rien mais il sait bien que c’est faux et que mentir ne me servira à rien. Il sait lire en moi alors autant lui faciliter la chose, non ? Que veux-tu savoir ? Que je demande en me tournant dans sa direction, posant mes pieds sur le banc, les bras autour de mes jambes. On passe de super moments à discuter par messages. Il me manque la moitié de la journée, l’autre moitié c’est parce que je dors. Il faut bien que je le précise, pour voir l’étendue des choses non ? Je lui ai dis que j’étais jalouse des filles qui pourraient lui tourner autour aussi. J’avais bu et… voilà. Pas le plus sain des comportements avec un ancien alcoolique mais bon. Je l’ai quitté pour des tas de raisons mais celles qui faisaient que je l’aimais m’éclatent un peu plus dans la tronche tous les jours, tu vois ? Et je parle au passé mais je crois que tout ça me fait me rendre compte que c’est bientôt au présent que je pourrais déblatérer.

Jaden avait attendu ce moment depuis longtemps, celui de se retrouver en compagnie de sa meilleure amie. Il aurait voulu que ça se passe avant, il aurait probablement été la voir au moment des faits mais il n’avait pas pu. Non pas qu’il n’aurait pu prendre l’avion mais elle était à des kilomètres de lui et il ne pouvait laisser Arya. Elle était là maintenant et il n’avait pas envie que Liz pense qu’il lui en voulait ou quoique ce soit. Il comprenait le flic. Il hoche la tête à ses mots et puis lui donne un coup de coude. Il voit bien qu’elle n’est pas vraiment d’accord avec ce qu’il lui dit. « Eh.. je te laisse pas monter sur ma moto si tu continues à dire ça. » Elle ne pouvait rien y faire de toute façon, c’était du passé maintenant. « Tu es là avec moi c’est tout ce qui compte Elizabeth. » Il lui dit alors et puis, quand Jaden utilise son prénom en entier, ce n’est pas toujours bon signe alors elle ne devrait pas insister. Puis zut, elle était là et c’était tout ce qui lui importait. Il la questionne sur sa vie parce que c’est plus facile pour lui de parler d’autres choses. « Hum.. tout. » Ils n’avaient pas vraiment pu en parler avant qu’elle ne parte et puis même pendant son voyage. Ils avaient un peu parlé de cela mais par téléphone ou message, c’était toujours compliqué. Ils avaient plusieurs heures devant eux maintenant donc autant en profiter. « Et qu’est-ce qu’il a dit quand tu lui a dit ça ? » Il était préférable qu’il ne parle pas de jalousie de son côté Jaden parce qu’à ce niveau, il n’était pas mieux. Il était jaloux lui aussi et il n’était pas le plus agréable dans ces moments. « Vous êtes ensemble tous les deux ? » Il avait l’impression mais il préférait être sûr. Il y avait partagé des moments avec quelqu’un, coucher avec elle et puis être totalement avec cette personne. « Moi ce que je vois, c’est que tu es encore amoureuse de lui et qu’il te rends heureuse alors vous devriez vous laisser porter. » C’était plus facile à dire qu’à faire, c’est sûr.

Jongler entre le travail, la famille et ma vie privée n’est pas chose facile mais je tente de m’en sortir aussi bien que possible. Bien sûr, si mon meilleur ami m’avait demandé de revenir, j’aurais tout fait pour, quitte à mettre ma santé physique entre parenthèses le temps de l’aller-retour et de le soutenir. Comme je vais plus ou moins le faire cette semaine ci. Il faut absolument que je reste sur le fuseau européen et que mes nuits commencent à dix-huit heures pour se finir vers quatre heures maximum. Cela risque d’être compliqué mais si je me décale, la course à Monaco risque d’être difficile et faire encore plus de mal. On aura une semaine d’acclimatation à nouveau mais ça ne suffit pas toujours. Et mon corps ne me remercie pas de tout cela je dois bien l’avouer. Je me sens de plus en plus fatiguée et ce, plus facilement que d’habitude, mais je tente de tout gérer. Mes yeux sur Jaden, j’ouvre grand la bouche quand il me menace de ne pas monter sur sa moto si je continue. C’est méchant ça. Très méchant. Et je crois mes bras au niveau de ma poitrine, agissant comme une gamine, aucun doute là dessus. Avant de sourire et ne pas relever parce qu’on pourrait se disputer pendant des heures à ce sujet. Il sait que j’étais là à 100% de ce que je pouvais faire et moi, j’aurais préféré être là à 100% tout simplement. Il a dit qu’il était jaloux de mes collègues et coéquipiers mais qu’il disait rien parce que j’allais lui dire qu’ils n’étaient que ça, des collègues. Et c’est clairement ce qu’ils sont, des collègues, des hommes que je tente d’écraser un dimanche sur deux. Il sait que je suis la seule fille et que je suis proche d’eux et ça lui plaît pas vraiment mais bon... Y a rien à faire. Ces types, je les connais depuis que j’ai dix ans, on a vécu beaucoup de choses ensemble et c’est comme ça. Il va devoir s’habituer parce que je ne changerais pas avec ces dix neufs abrutis. La plupart ont des petites amies et je suis plus la petite (ou grande) soeur qu’autre chose. Un rôle dans lequel j'excelle, je ne peux pas mentir. Nooooon. Toujours célibataire. Que je souffle rapidement en répondant à sa question. Mais peut-être célibataire exclusif ? Que je souffle en pinçant les lèvres. Quand j’étais chez lui la dernière fois, j’ai eu quelques rendez-vous Tinder mais aucun de concluant, le brun dans la tête. Mais pas en couple. Je n’ai pas le temps pour ça. Un couple, c’est du travail. Mais pourtant… Je rougis légèrement aux mots de mon meilleur ami et souffle Ouai, c’est ce qu’on fait mais c’est chaud de se laisser porter quand on a un passé, tu vois ? Je sais qu’il a changé et je suis tellement fière de l’homme qu’il est devenu mais en même temps… c’est flippant. J’ai peur qu’en laissant les choses avancer, qu’en se laissant se porter, on passe de sur la vague à sous la vague. Je veux rien contrôler, j’ai ma saison à gérer mais c’est flippant un peu. Que je souffle en regardant Jaden. T’en penses quoi, toi ? Probablement qu’il est pour et que je suis déjà en train de me prendre la tête alors que je ne devrais pas. Ouai, clairement ça.

Jaden aurait voulu qu’elle soit là, oui mais il n’aurait pas été jusqu’à lui demander de faire tout ce chemin pour lui. La douleur aurait toujours été présente même s’il se serait senti un peu mieux en sa présence. Cela n’aurait pas effacé sa douleur pour autant. Il n’avait pas envie qu’elle s’en veuille alors il menace un peu. Gentiment bien sûr. Il n’exécuterait pas ses menaces mais c’était juste pour qu’elle comprenne qu’il ne servait à rien de discuter à ce sujet. Il hausse les épaules comme s’il était innocent. « Ouais.. je peux comprendre qu’il soit jaloux, je suppose que je l’aurais été aussi. » Parce que le flic est jaloux également mais bon il prend sur lui. Il n’a pas de raisons de l’être. « Mais tant que vous vous faîtes confiance tous les deux ça va aller. » Il sait Jaden qu’il ne se passe rien avec ces hommes enfin, il y en a beaucoup dans ce milieu alors c’est normal. Lui aussi bossait avec des filles et d’ailleurs, il y avait davantage d’hommes à son travail également. Il y avait pourtant de plus en plus de femmes qui choisissaient de devenir flic. Il fronce les sourcils à ses mots, essayant de comprendre un peu leur relation. « Hum.. c’est comme si vous étiez en couple alors. » S’ils sont exclusifs c’est qu’ils ne voient personne d’autre donc bon il considère cela comme une relation de couple. C’était à eux d’en parler, de mettre des mots sur leur relation mais il espérait qu’elle ne souffrirait pas une nouvelle fois. Il passe une main sur sa barbe parce qu’il n’a pas l’impression d’être le mieux placé pour parler des relations en ce moment. Il tente quand même de chercher les bons mots pour sa meilleure amie. « J’ai l’impression que les sentiments sont toujours là entre vous mais vous devriez en parler, mettre des mots sur tout ça et décider ce que vous êtes. » Il comprenait que la jeune femme ait peur et c’était peut-être le cas d’Adrian aussi. « Quant à ton boulot, je sais que tu n’es pas tout le temps ici et que ce serait compliqué mais tu pourrais passer à côté de quelque chose ? A côté de ton histoire ? » Et ce serait bien dommage. « Vous avez fait des erreurs tous les deux dans le passé mais maintenant vous savez comment ne pas les reproduire. » Ils avaient avancés depuis tous les deux.

Nous avons des tas de sujets à aborder mais je sais pertinemment que mon meilleur ami ne me dira rien sur son état à lui tant que je n’aurais pas lâché quelques mots et pensées au sujet ma situation. Je ne sais pas où on va avec Adrian mais on y va. Je m’attache un peu plus chaque jour - même quand Buzz me fait pipi dessus - et j’appréhende à nouveau les semaines sans le voir, surtout que nous allons littéralement passer quinze jours ensemble là. Une semaine ici puis une semaine à Monaco, ce qui n’est pas rien quand même. Comme un petit couple, ce que nous ne sommes pas. Bah c’est surtout que ça fait six ans que je bosse avec ces idiots, si j’avais voulu m’en taper un, ça aurait été fait depuis longtemps, non ? Je ne me suis jamais gênée pour ce genre de choses mais là, c’est un peu différent. Je n’ai aucune envie de mélanger travail et personnel. Ce n’est jamais une bonne idée et puis si c’est pour flipper dès qu’il monte dans sa voiture ou moi dans la mienne, merci mais non merci. J’aime bien savoir qu’Adrian est sain et sauf derrière son comptoir au Think Coffee. J’aime savoir que sa plus grosse responsabilité est de ne pas balancer le café brûlant à la tronche des clients exécrables. Comme si, tu as trouvé les bons mots. Comme si ! Mais on ne l’est pas. Parce qu’on sait tous qu’une fois que l’on se met en couple, c’est différent, tout est différent. Là, on peut se contenter de ce qu’on a, et rattraper les moments où l’on s’est manqué quand on est ensemble. En tout cas, tout ça me perturbe plus que je ne le souhaiterais, allez savoir pourquoi. Je suis déjà passée à côté de mon histoire avec lui à cause de la F1... Que je souffle rapidement. Après tout, il a posé un genou à terre et même si je ne me sentais pas franchement prête, j’ai rompu avec lui parce que j’entrais enfin en Formule Un. Je me suis longtemps dit que c’était la raison pour laquelle je l’avais fait, la F1, mais était-ce seulement ça ? Ou la peur de faire une connerie ? J’ai aimé Adrian comme jamais mais des fois, l’amour n’est pas suffisant. Sans compter que nous n’étions pas que deux dans cette relation Il est sobre depuis quatre ans. Que je souffle doucement, arrêtant de jouer avec mes lacets et adressant un sourire à mon meilleur ami. Je suis tellement fière de lui. Que je dis rapidement. Jaden sait que le jeune Dawkins avait cette addiction. Je sais pas si le bon Dieu m’a remis sur son chemin pour être heureuse ou pour me reprendre une baffe. Et c’est flippant quand même. Et j’accapare toute la conversation… Égoïste, tu peux le dire. Que je souffle en attrapant sa main.

Il ne pouvait que comprendre la jalousie Jaden parce qu’il n’était pas le mieux placé de ce côté. Rappelons quand même qu’il s’était rendu à un rencard d’Arya simplement pour lui gâcher. En même temps, il avait l’impression que quelque chose n’allait pas et que cet homme était louche. Bon d’accord, n’importe qui aurait été louche à ses yeux mais il ne fallait pas le dire. Il lève le pouce aux mots de Liz. « Tu marques un point oui mais tu sais nous les hommes on est un peu idiot. » Les femmes étaient jalouses également et puis Jaden n’avait rien contre cela de son côté, il aimait bien lorsqu’Arya se montrait jalouse. Il y avait meilleur réconciliation ensuite enfin ce n’était pas le moment de penser comme ça, même si avec les récents évènements dans leur vie, ça lui faisait du bien. Il lève les yeux au ciel aux paroles de Liz. « Ouais enfin.. c’est un peu du pareil au même quand même. » Parce que s’ils ne couchaient avec personne d’autres, ne voyaient personne d’autre et qu’ils étaient jaloux.. il ne voyait pas ce que c’était d’autre. Enfin ça ne le regarde pas le flic il est juste là pour les conseils qu’ils soient bons ou mauvais. « Tu sais avec Arya on a pas toujours des horaires faciles et parfois on se voit peu. Parfois, non, en fait elle me manque très souvent mais ça n’empêche pas l’amour. Il faut juste trouver des aménagements. » S’il pouvait dire ça comme ça. Bon il n’était pas à l’autre bout du monde alors leur histoire était différente Il ne voyait juste pas pourquoi ça ne pouvait pas marcher entre eux. Adrian semblait aller mieux aussi, s’il était sobre alors dans ce cas ça ne pouvait qu’aller bien. Ou alors il avait juste envie de voir un peu de positif dans sa vie un peu triste. « Alors tu vois, laissez vous une chance enfin je veux que tu sois heureuse. » Il n’y avait que ça qui l’intéressait, que ça qu’il espérait pour sa meilleure amie parce que sinon il serait capable de sortir les griffes. Il n’en avait pas bon, il trouverait bien en tout cas. « N’importe quoi, j’aime entendre tes histoires et que tu me racontes ta vie.  » Et c’était lui qui lui avait dit de s’exprimer. « Mais j’aime encore plus tes câlins. » Serait-ce une demande ? Peut-être bien.

Un peu idiot ? C’est rien de le dire. Que je lâche en souriant légèrement. Je comprends la position d’Adrian vis-à-vis de mes collègues et coéquipiers, il n’y a aucun doute là-dessus. Le nombre de femmes dans le sport se compte très - trop - rapidement mais ce n’est pas parce que je ne traîne qu’avec des hommes que je me retrouve dans leurs draps tous les quatre matins. Après tout, je connais tout d’eux et j’entends bien leurs conversations - pas toujours glorieuses - au sujet des demoiselles qui froissent leurs draps. Je n’ai aucune envie d’être l’une d’entre elles. Ouai, c’est du pareil au même mais s’il se tape une autre nana et décide de tenter un truc avec une autre, je me ferais pas larguer. Parce qu’on est pas en couple. Et peut-être que ça me fera tout aussi mal - c’est même sur - mais je ne peux pas penser à cela. Je dois me concentrer sur le positif, sur ce qui pourrait arriver et ce qui me fait vibrer. Et c’est Adrian qui occupe cette position. Je me demande où tout cela va nous mener mais je ne peux pas trop y penser et trop extrapoler. J’aimerais. Vraiment. Mais je sais aussi que je risque de souffrir si je le fais trop. Je l’écoute et souris légèrement. Oui, des aménagements mais ce n’est jamais trop facile et je sens bien que mon corps fatigue de ces aller-retours que je fais pour le retrouver. Je n’ai pas envie d’arrêter mais je sais aussi qu’il faut que je fasse attention à moi et à ma santé. Parce que dans cette voiture, c’est ma vie et celle des gens autour de moi que je mets en jeu. Oui… Mais c’est chaud. Je peux pas lui demander d’être mien la moitié de l’année avec moi à ses côtés et l’autre à parcourir le monde et le voir de temps en temps, quand j’ai le temps. Pas glorieux du tout, le tableau que je dépeins. J’aimerais en décrire un autre bien différent mais je ne peux malheureusement pas. Je souris à sa remarque et acquiesce. Il faut que je laisse la vie se faire, les choses avancer d’elles même et aviser en conséquence. Je le prends dans mes bras quand il le demande, entourant mes bras autour de lui avec un sourire sur mon visage. J’embrasse sa joue et ressers un peu l’étreinte. J’aime aussi quand tu me racontes la tienne. Même quand elle n’est pas des plus belles qui soit. Parce que la vie, ce n’est pas essentiellement des hauts. Il y a aussi beaucoup de bas et je suis là pour les deux. Toujours collée à lui, je souffle Tu peux tout me dire, tu le sais hein ? Je ne le jugerais jamais, malgré ses possibles réflexions qui ne s’aligneront pas avec les miennes.

Jaden lève les yeux au ciel à son commentaire. En même temps, elle n’avait pas tort, les hommes pouvaient être un peu idiot mais les femmes aussi. Du moins, la jalousie pouvait rendre idiot et faire ou dire des choses qu’on ne dirait pas en temps normal. C’était un sentiment qu’on ne contrôlait pas et il en savait quelque chose le flic. Il avait déjà déjà agit stupidement par jalousie. Il passe une main sur sa barbe. Effectivement, vu comme cela, c’était différent. « C’est vrai oui.. mais je n’ai pas l’impression qu’il le fera. Enfin je sais pas, vous avez l’air attachés l’un à l’autre. » Il faut dire que ça ne voulait rien dire. On pouvait être attaché à quelqu’un sans pour autant avoir des sentiments. Pourtant, il ne savait pas si c’était son flair de flic ou quoi mais il avait la sensation qu’ils en avaient. Il fallait juste qu’ils s’en rendent compte tous les deux. Ce n’était pas pour toute suite, tant qu’ils n’en discutaient pas sérieusement. Il hoche la tête à ses paroles. Ce n’était pas la première fois qu’elle avait raison depuis toute cette discussion. « Mais les autres mecs qui bossent avec toi, ils ont quelqu’un ? Il y a des gens qui sont mariés? » Il espère bien que oui parce que sinon, il allait avoir un peu de mal à lui faire entendre raison et comprendre ce qu’il avait en tête. « Et puis, si c’est ce qu’il a envie ? S’il a envie d’être avec toi malgré tout ça? » Elle ne pouvait pas l’en empêcher. Enfin, si quelque part. Il se laisse prendre dans les bras de Liz. Il y reste parce que ça lui fait du bien et que peut-être que c’est plus simple de dire les choses, dans ses bras. Il soupire parce qu’il sait qu’ils doivent parler, qu’il doit dire ce qu’il ressent. « Je ne sais pas quoi dire, enfin, plutôt comment.. » Il cherche ses mots. « Ça fait mal Liz.. je.. tu sais il y a un an je ne me voyais pas papa et là.. ça fait un mal de chien. J’ai l’impression que c’est de ma faute alors que non, et que ça sert à rien de se dire ça. » Il soupire de nouveau. « Mais ce qui fait le plus mal.. c’est de voir Arya comme cela et d’être impuissant, même si tu m’as dit de lui laisser du temps. » Parce que le mal, on ne pouvait pas l’empêcher d’être présent.

J’aime mon travail, j’aime toutes les chances que cela m’offre. J’aime pouvoir voyager, j’aime l’adrénaline qui va avec la fonction. J’aime absolument tout. Mais lorsque je rentre à la maison et que je passe du temps avec mes amis, avec mon meilleur ami, tous les côtés négatifs d’être pilote de Formule 1 ressorte puissance cent mille. Et le fait qu’Adrian puisse se trouver quelqu’un de disponible et de présent pour lui me trotte continuellement en tête. Il n’y a pas un jour où je n’y pense pas réellement et mes crises de jalousie - pas toujours assumées - en sont la preuve. Il n’y a que le temps qui pourra nous le dire... Que je souffle doucement en lui adressant un sourire. Et je sais que si ça se dégrade entre lui et moi, entre celui qui a déjà été mon petit-ami et moi, Jaden sera présent pour moi. Je ne dis pas que c’est la seule raison pour laquelle je prends ce risque de morfler mais il est une des raisons, aucun doute là dessus. Je sais que je ne finirai pas seule et ça, c’est l’important. Bah, certains pilotes ont des copines et tout, il y a des mariés avec des enfants aussi. Ils y arrivent plus facilement mais la raison est simple et c’est pour cela que je l’expose à Jaden. Ils habitent tous en Europe. Faire Monaco-Londres c’est plus facile que Monaco-NY tu vois... Et la plupart d’entre elles bossent sur les réseaux sociaux alors, c’est quand même bien facile de se balader aux quatre coins du monde. Moi, je n’ai pas cette chance. Mais en même temps, je ne me vois pas imposer cette vie à Adrian. Il n’est pas mon trophy boyfriend. Bien sûr il gagnerait des tas de followers s’il optait pour cette reconversion mais ce n’est pas pareil. Et je ne veux tout simplement pas lui imposer la chose. Si c’est ce qu’il a envie, si c’est lui qui propose qu’on officialise la chose, tout est différent. Parce que ça voudrait dire qu’il est au courant de tout ce que ça veut dire, de tout ce que ça implique. Je sais bien qu’il ne fera pas de choix idiot, qu’il ne se lancera pas là dedans sans savoir et c’est pour cela que je n’ai pas envie de tout rusher. J’ai rompu avec lui à l’époque, j’ai brisé son coeur alors maintenant, c’est à son rythme que je dois aller, qu’on doit aller. Parce que moi, je suis prête. Rapidement dans les bras de mon meilleur ami, je le garde tout prêt de moi et me détache légèrement quand il commence à me parler de ce qu’il ressent. Clairement à rien... Que je soupire avec une petite moue. Un demi-sourire, en quelque sorte. C’est normal Jaden… Si ça m’arrivait, je serais effondrée aussi et je ne crois pas que je voudrais qu’on s’occupe de moi comme d’un enfant. Je crois que je serais déjà en pleine syncope si je venais à tomber enceinte alors bon… Je lui souris et dis Ça va s’améliorer, ça va avancer, ça va aller mieux. Et n’oublies pas que, dès que tu veux, vous avez mon appartement à Monaco. Si c’est une semaine de course, j’irai sur place plus tôt et si c’est une semaine off, j’irai squatter chez un des mec. Je m’éclipserai pour leur laisser la place et leur permettre de se retrouver. S’il y a bien un couple que je sais va s’en sortir, c’est vous deux. Mais pour le moment, le coeur de mon meilleur ami est gonflé à bloc et ça pourrait lui porter préjudice...

Jaden ne sait plus trop quoi dire à Elizabeth ni quels conseils lui donner. C’était à elle de choisir, à elle de voir ce qu’elle voulait faire. Elle ne pouvait pas décider toute seule car il faudrait qu’elle en parle avec Adrian. C’était leur histoire, leur relation à tous les deux. Elle savait de toute façon que le flic serait là si elle en avait besoin. Il espérait ne pas en avoir besoin parce que ça signifierait que tout irait bien pour Elizabeth. « Tu me tiens au courant. » Ce n’est pas vraiment une question mais plutôt un ordre. Elle n’a pas le choix. Il la questionnerait et puis elle ne savait pas lui mentir. Il passe une main sur sa barbe. D’accord, il n’avait pas pensé à cela. « Oui bon.. rien n’est impossible dans la vie, si ? » Il n’as pas envie d’être négatif et puis il avait besoin d’être un peu positif pour le coup. Il avait déjà assez de malheur actuellement dans sa vie. A choisir, il préférait être celui qui pleure que sa meilleure amie. « Alors comme tu dis, vous verrez où ça vous mène mais prends soin de toi, d’accord ? » Elle est toujours en train de voyager alors il ne peut pas tout le temps savoir, ni le faire lui-même. Ils peuvent s’envoyer des messages, s’appeler mais c’était différent. « Je sais et j’essaie de ne pas le faire mais je ne sais jamais sur quel pied danser. » Il soupire. Il n’y avait pas de manuel ou quoique ce soit alors il n’avait pas la solution. Il ne pouvait pas demander à Arya parce qu’il n’était pas certain qu’elle sache ce qu’il devait faire. « Je ne veux pas te mettre à la porte tu sais.. » C’était tout de même chez elle et ce même si elle faisait cela pour eux. Elle lui dirait que ça ne la dérangeait pas et tout ça mais ça le gênait un peu. « Peut-être que ça ferait du bien que tu sois là. Enfin merci, je te dirai cela car je ne pense pas que ce soit le moment de lui en parler. » C’était encore trop tôt et il risquait de se faire envoyer balader, c’était certain. Il n’avait pas vraiment envie de partir quelque part pour le moment de toute manière. « Pourquoi tu penses cela ? » Il aimerait avoir la même confiance qu’elle mais, au jour d’aujourd’hui, ce n’est pas trop le cas. Il voudrait que ça marche mais ses pensées se bousculent. « Au pire mon idée de partir sur une île avec une moto, ça tient toujours.. » Loin. Aucun malheur. Personne pour déranger.

Cette situation avec Adrian est aussi agréable que désagréable. J’ai envie de plus, j’ai envie d’officialiser la chose, j’ai envie de…. beaucoup de choses. Mais nous sommes tous les deux meurtris de ce qu’il s’est passé il y a cinq ans de cela. Je ne sais pas s’il a envie de reprendre quelque chose de sérieux et j’entends bien les mots de mon meilleur ami quand il me dit d’en parler avec lui mais j’ai peur. Peur que la discussion tourne mal, peur qu’il se sente piégé ou je ne sais quoi. Et c’est à ce moment que je me rends compte de tout ce que je ressens pour Adrian. Pourquoi ? Tout simplement parce que je ne me suis jamais intéressée à ce qu’aucun de mes ex pouvait réellement vouloir ni même à ce que je ressentirais si ça venait à foirer. C’est perturbant, effrayant presque et en même temps… Bien entendu. Que je souffle en souriant. Je lui dis absolument tout alors ça, ça ne dérogera pas à la tradition. Rien n’est impossible, effectivement. Que je souffle, retrouvant un peu du poil de la bête. Durant toutes mes années en Karting, on m’a toujours répété que je ne ferai jamais de la F1, que c’est un sport réservé aux hommes mais c’est faux. J’en suis la preuve vivante. Et il n’y a que moi dans cette position, malheureusement, mais le commencement des W Series d’ici quelques semaines va faire du bien aux femmes qui n’ont pas - encore - eu ma chance. Oui, ne t’inquiète pas là dessus. Je  fais attention à moi. Je ne me suis jamais négligée, ce n’est pas aujourd’hui que cela va commencer. Ça ne sera peut-être pas facile tous les jours, que ce soit la relation ou le moral, mais je ne me laisserai pas tomber. Dans mon sport, le moindre écart peut-être fatal alors hors de question que cela arrive. Mais j’espère aussi que ces mots encourageants, il se les répète aussi très souvent. Parce qu’il en a autant besoin que moi, si ce n’est plus en ce moment. Je l’écoute et j’ai tellement envie d’absorber toute la peine qu’il ressent. Impossible, malheureusement. Laisse toi guider par la musique alors, ça viendra tout seul. J’aimerais lui donner la solution, la meilleure chose à faire mais chaque personne est différente et la peine - et la douleur - du couple, je ne l’ai jamais connu et j’espère ne jamais la connaître. Eh bien réfléchis-y et dis moi. Ta décision sera la mienne. Parce que je ne vais pas m’imposer mais s’ils veulent que je reste pour leur faire visiter, c’est une option aussi. C’est lui qui voit. Cette offre, c’est mon petit cadeau, ma petite pierre à l’édifice pour un monde meilleur. Eh bien… J’accepte toujours cette offre. Que je souffle avec un clin d’oeil. Il sait que je déconne, que j’en rigole doucement mais pas tant que ça non plus. Pourquoi ? Tout simplement parce que je ferais tout pour l’aider. Même si ça veut dire devoir abandonner la Formule Un. Je crois que je le vivrais mal mais bon, sur un malentendu, ça peut peut-être marcher. Et je pense cela parce que… Tu t’es vu avec elle ? Et elle avec toi ? Vous êtes un de ces couple tellement fort et beau que c’est presque flippant et gerbant. Il y a un an, j’aurais eu la nausée rien qu’à vous voir. Mais là… Vous me donnez envie de me lancer dans une réelle histoire, de trouver mon Jaden ou ma Arya. Ils m’ont prouvé que l’amour, c’est beau, ça vaut le coup et que ce n’est pas un frein à une vie heureuse et épanouie dans son milieu pro. Leur amour a ce pouvoir et ça, ce n’est pas rien.

Il ne pouvait pas l’aider davantage Jaden, c’était à sa meilleure amie de régler les choses avec Adrian. Ils devaient en parler ou du moins être clairs sur ce qu’ils désiraient tous les deux. Il ne savait pas trop ce qu’elle voulait et il ne savait encore moins ce qu’Adrian désirait. Il ne le connaissait pas, au-delà des dires de sa meilleure amie. Il est convaincu que rien n’est impossible s’ils souhaitent être ensembles. « Il ne faut pas écouter ce que disent les gens. Ils sont justes jaloux et tu as eu raison de croire à tes rêves. » S’il fallait écouter ces personnes de toute façon, on ne ferait rien. On ne pouvait pas faire tel métier parce qu’il était réservé à un tel type de personnes. Pas faire ceci car trop dangereux et bien d’autre encore. « J’espère bien si tu veux pas m’avoir derrière toi h24. » Il lui dit cela en rigolant parce qu’il ne le ferait pas. Bon, si elle avait besoin d’un garde du corps il le pourrait mais ce n’était pas le cas. Elle avait les mecs qui bossaient avec elle après tout. Il savait qu’elle était bien entourée et puis ce n’était pas comme s’il pouvait la suivre partout avec ses courses.

Ce n’était pas le moment de toute façon parce que les choses étaient compliquées entre lui et Arya. C’était tendu et il n’avait pas vraiment la tête à voyager ou à la détendre. « C’est possible.. » Il allait bien voir comment les choses se passeraient de toute façon. « Je te tiens au courant, merci encore. » Il ne sait pas ce qu’il ferait sans elle. Il parlerait de tout ça à Arya quand il pourrait et puis quand il trouverait le bon moment. Ce n’était pas toujours adapté. Il partirait bien sur une île, au moins, il n’y avait pas de problème. Pas de douleur, il suppose. Elle sait toujours lui rendre le sourire. Elle a toujours les bons mots Elizabeth même s’il sait que la douleur reviendrait par la suite. « J’espère qu’on l’est, forts mais tu ne mens jamais alors je vais te croire. Et merci pour tes mots, ça fait plaisir à entendre. » Il la serre doucement dans ses bras. « Et tu trouveras. Tu as déjà un Jaden alors je suis désolée mais pas un deuxième, je partage pas moi. » Il voulait rester son Jaden après tout. « Mais tu trouveras quelqu’un avec qui vivre cet amour aussi fort. » Il pose une main sur la sienne. « On peut pas partir sur une île mais.. tu veux pas m’emmener en voiture ? L’adrénaline, la vitesse.. oublier enfin tu connais la chanson. » Elle connaissait mieux que lui.

Ah, si je pouvais prendre toute la peine que ressent mon meilleur ami, je le ferais sans soucis aucun. J’attraperais tout et le contre balancerai avec toute la joie et le bonheur que je ressens. Je suis sûre que même en faisant son moins additionné à mon plus, on serait quand même tous les deux heureux. Oui, c’est pour dire à quel point je suis bien, joyeuse et tout simplement heureuse depuis quelque temps. Je sais que le travail y est pour beaucoup mais aussi mes retrouvailles avec Adrian. Il apporte quelque chose que je ne saurais décrire à ma vie. Le bonheur, l’attention, l’envie de me dépasser aussi mais c’est aussi plus subtil que ça. Le bonheur c’est de penser à soi sans faire de mal aux gens autour... Et ce n’est pas toujours faisable. La preuve en est avec Adrian. J’ai choisi mon métier à notre relation à l’époque, le timing étant plus que boiteux, foireux, bancal… Et aujourd’hui, c’est bien mieux. Et j’espère aussi qu’il comprend que s’il veut le retrouver, le bonheur, il faut qu’il pense à lui, qu’il se concentre sur lui aussi. Il ne peut pas aider Arya en étant triste et déprimé, ça ne fonctionne pas comme ça. Je ne dis pas que le mauvais attire le mauvais mais seulement que deux êtres dépressifs, mal dans leurs vies, dans leur peau, ont souvent du mal à remonter la pente à deux. Et c’est normal. Des fois, il est moins difficile de se laisser sombrer que de remonter à la surface. Mais ces deux là vont revenir plus forts que par le passé, je le sais, je le sens. Un clin d’oeil pour réponse à ses remerciements. Si je peux leur apporter un peu de calme, un moment de pause, un séjour pour se ressourcer, pourquoi ne pas le faire, sérieusement ? Ce serait idiot de ne pas le faire et égoïste de ma part. Leur douleur, je ne la connais pas mais je la comprends. Je ne peux que me l’imaginer… Mais j’ai une imagination débordante alors, ça devrait le faire. Crois moi. J’ai le don pour ces choses. Que je souffle, lui souris largement, pressant doucement sa main pour lui montrer mon soutien de cette façon aussi. Et je ne peux qu’éclater de rire à ses mots. Possessif… J’aime ça. Je ne peux m’empêcher de rire et de placer mon regard sur lui, espérant aussi trouver cet amour qu’il partage avec la blonde. Je pense qu’on pourrait y arriver avec Adrian mais je ne veux pas y penser, pas trop du moins. Et face à sa demande, je fronce un sourcil. Laisse moi réfléchir trente secondes. Que je souffle, sortant mon téléphone de ma poche et compose un numéro rapidement. Quelques rires, je lève les yeux au ciel et remercie mon interlocuteur. On a une heure et demi de route jusqu’à Riverhead mais ils nous attendent. Il faut qu’on passe par chez moi chopper une voiture. Parce que, pour monter jusqu’à la piste, on a du chemin. Je saute du banc et lui tends la main. On y va ? Moi, je suis déjà partie là !

Jaden aimerait bien pouvoir trouver une solution pour aller mieux et pour que sa petite amie aille mieux également. Il ne l’avait pas trouvé et même s’il avait envie d’aller mieux, il savait pourtant que cela demanderait quelques jours pour. Il ne voulait pas se prendre la tête, il voulait voir comment les choses se dérouleraient. Il ne pouvait pas insister auprès d’Arya, il devait lui laisser du temps et de l’espace aussi. Il en avait besoin aussi. « Il faut essayer de ne pas leur faire de mal oui. » Parfois on leur faisait du mal sans le vouloir, par des gestes ou autres. Parfois on se sentait blessé par les agissements d’autres personnes sans qu’on ne se l’explique. C’était encore récent comme évènement alors il devait apprendre à vivre avec la douleur. Elle était toujours là, présente, au fond de lui. C’était la première fois, et il espérait la dernière, qu’il aurait à vivre cela. Il hoche la tête et sourit aux paroles de son amie. « Je te crois. Tu sais bien que tu es une des rares personnes à qui je fais confiance. » Non pas qu’il était hermétique aux autres mais il y avait des gens qui avaient sa confiance et d’autres non. Liz était sa meilleure amie et il pourrait lui confier toute sa vie. Il y avait très peu de choses qu’elle ne savait pas de toute manière. « Hum.. disons que je ne partage pas. » Il lui dit en rigolant. Il allait bien devoir le faire évidement mais il espérait bien garder la même place dans le cœur de la brune. Il tape dans ses mains, ravi de la fin de cette journée. « Génial, merci ! Peu importe pour le temps, j’ai ma journée pour toi. » Ils avaient donc le temps et puis il était encore tôt. Il enverrait un message à Arya s’il venait à tarder au pire. Il avait besoin de se changer les idées, de faire des choses un peu dangereuses. Il attrape sa main, se levant d’ici. « Je te suis, on prend ma moto, je la laisserai chez toi ! » Il part avec Liz pour récupérer sa moto dans le parking pour se rendre jusqu’à chez elle. Ils auraient pu y aller à moto mais bon c’était plutôt long et moins pratique. Il avait hâte de partager un tour avec elle, comme avant.

Ce qu’Arya et Jaden traversent, j’espère ne jamais le traverser. Normalement, ça devrait le faire. Pourquoi ? Parce que je ne veux pas d’enfants. Mais je sais bien que des fois, on peut ne pas vouloir quelque chose et lorsqu’il arrive, c’est la révélation. Je ne voulais jamais tomber amoureuse, trouvant ça ennuyant et une perte de temps complètement folle et puis… J’ai croisé le chemin d’Adrian et il m’a fait changer de discours sur toute la ligne, ce qui est choquant et perturbant mais ainsi. C’est la vie, elle est incontrôlable, en quelque sorte. Se laisser porter et voir. Ça peut être une idée, une grande idée quand j’y pense. Enfin, pour le moment, je me concentre ce sur quoi je peux légèrement influer : le moral de mon meilleur ami. Je lui adresse un sourire à ses mots, espérant bien qu’il ne se croit plus responsable dans la fausse couche de la blonde. Il n’y est pour rien et j’espère qu’il le sait. Je lui ai répété de nombreuses fois et me promets de le faire encore et encore s’il vient à douter à nouveau. Personne n’est fautif. C’est juste comme ça. Et je crois que c’est le plus difficile dans cette histoire. N’être que spectateur. Ça me va... Que je dis quand il insiste sur le fait qu’il ne partage pas. Et puis, de fil en aiguille, je me retrouve au téléphone et puis à lui annoncer le programme du reste de la journée. Conduire sur une piste pas trop loin de la ville. J’aime quand tu me dis ça olala... Je lui adresse un clin d’oeil mais je ne rigole pas. J’aime quand les gens prennent du temps pour moi, qu’ils font de moi leur priorité pour vingt quatre heures. C’est un sentiment tellement agréable. Raaaah, je vais encore pouvoir m’accrocher à tes muscles comme un koala, j’ai si hâte ! Que je lance en sautant du banc et emboîtant rapidement le pas au jeune homme. J’en profiterai aussi pour prendre des habits chez moi. Je passe mon temps chez Adrian, j’ai toujours les mêmes fringues sur le dos, c’est pitoyable. Pour un duo qui ne sait pas trop ce qu’il est - mais clairement pas un couple - on agit réellement comme tel. Tu voudras conduire une fois à la piste ? Que je demande rapidement. Seulement, s’il est bien dans ses baskets, dans sa tête et qu’il comprend bien les règles et ses limites. J’ai pris un tour à la piste près d’Imola pour Adrian, pour son anniversaire. Il va avoir la chance de conduire une Ferrarri pendant que je fais mes interviews. Normalement, elles se passent dans un hôtel spécifique de la ville mais j’ai réussi à m’arranger pour faire changer le setting. Ça n’a pas trop plu à la FIA mais qui ne tente rien n’a rien. Bon, on aura probablement que des voitures normales là, rien d’aussi prestigieux mais bon, tu verras aussi un bout de ma vie en Californie avec les NASCAR. C’est là dedans que mon père a fait fortune avant de se tourner vers la Formule un, c’est pour dire...

Jaden ne souhaiterait à personne de vivre ce qu’il avait vécu avec Arya. Loin de là d’ailleurs. Il ne le souhaiterait pas même à son pire ennemi parce qu’il savait combien ça faisait mal. Il avait mal à son cœur et il savait qu’elle aussi. Il aurait tout autant mal si ça venait à arriver à sa meilleure amie. Bon, il la connaissait assez pour savoir que cela ne faisait pas parti de ses projets alors que lui en avait discuté avec Arya. Il allait essayer de ne plus y penser pour le reste de la journée. Il ne voulait pas gâcher la journée, bien qu’il se dit que c’était sûrement un peu le cas. Il a envie de se changer les idées et quoi de mieux que d’aller conduire un peu. Quoi de mieux que de prendre un peu de risque, quand bien même il fait attention. « Comme si tu en doutais va.. c’est toi qui va m’oublier. » Il lui lance pour la taquiner bien qu’il espère tout de même que ça ne serait pas le cas. Elle allait avoir sa vie et quelque chose lui disait que cette histoire entre elle et Adrian n’était pas terminée. Il la connaissait pour savoir qu’elle avait plus de sentiments que cela pour lui et sûrement que la réciproque était là. « Avoue que mon idée te plait, tu as pas mal d’avantages quand même. » Ce n’est pas pour le déranger de toute façon. « Tu pourrais passer plus de temps chez moi aussi mais va pour les fringues. Manque plus qu’il y ait une odeur qui s’en dégage. » Il lui lance en rigolant, la taquinant une nouvelle fois. « Bien sûr, pourquoi tu crois que je suis venu sinon ! » Il pouvait la regarder faire aussi et il aimait ça même si son estomac se retournait à chaque fois. Il s’inquiétait pour elle, parce qu’il pouvait y avoir des accidents et tout ça mais il sait que c’est ce qu’elle aime alors voilà. « Tu m’étonnes, il risque d’être comme un gosse. » En tout cas c’est comme ça que lui aurait été. « Tu sais que je m’y connais plus en moto qu’en voiture alors.. peu importe pour moi la voiture. » Il s’en fiche de son côté. Il récupère les casques une fois près de sa moto. « Tiens. » Il met le sien avant de monter sur sa bécane. « Tu t’accroches bien hein. » Ce n’est pas qu’il en doutait mais bon il pouvait bien préciser. Il démarre pour se rendre chez Liz.

La peine de Jaden me sert réellement le coeur et j’essaye de ne pas me concentrer dessus. J’essaye vraiment de lui trouver les traits moins tirés que ce qui est le cas. Je veux le voir sourire et rire, je veux le voir joyeux, même si ce n’est que pour quelques secondes. Voilà mon but de cette journée. Jamais de la vie. Personne ne se mettra jamais entre nous. Ni Adrian, ni mes frères, ni ma famille ni même Arya. Jaden est essentiel à ma vie, à mon développement en tant que femme mais aussi à mon bonheur. Il fait parti des personnes pour qui je vendrais père et mère et cela veut dire beaucoup pour moi qui suis plutôt proche de ma famille. Vas-y, dis que je pue, je te dirais rien ! Que je lance en riant, lui donnant une légère tape sur le bras. Ces quelques jours avec Adrian sont parfaits mais je ne prends pas le temps pour faire quoi que ce soit d’autre que de buller dans son lit. Je pourrais faire l’aller-retour quand il n’est pas là mais j’apprivoise encore Buzz. Ce petit chien qui s’assoit sur mon visage pour pouvoir dormir avec Adrian, cette boule de poils qui m’urine dessus, me prenant pour un poteau lorsque je le promène. C’est une horreur, je déteste cela mais je ne baisse pas les bras. Je ne baisse jamais les bras et c’est ce qui fait que je suis toujours là. Bah vas-y, dis le que tu es mon meilleur ami seulement pour les côtés sympas et fun ! Je pourrais presque bouder mais je préfère glousser comme une idiote, attrapant le casque qu’il me donne. Je le passe et monte derrière lui. Petit koalaaaa je te dis ! Quand je m’approche et me colle à lui. Et le trajet est rapide jusqu’à mon appartement. Un changement vestimentaire rapide et c’est direction la piste que nous filons. Pas le temps de s’ennuyer, de ruminer, de pleurer sur son sort. Arrivés à destination, je regarde Jaden et souffle Pas d’accidents hein. Arya me tuerait et je tiens à ma vie. Pas qu’un peu, que j’y tiens. Je te laisse en premier sur la piste, histoire que tu prennes confiance en la voiture, mister moto. C’est mon monde là. Mais il va gérer et je serai sa pompom girl attitrée. Voiture sur la piste - qui n'attendait que nous -, je lui tends les clés et souris largement. C'est le moment de se défouler. Allez, vas-y !

Après l’infidélité de son ex et puis la perte du bébé, Jaden souffrait un peu de ce sentiment d’abandon. Comme si tout le monde allait le laisser tomber dans la vie. Il avait peur de perdre Arya suite à cet évènement dans leur vie. Il savait qu’ils étaient plus forts que ça tous les deux mais il ne pouvait s’empêcher d’avoir peur. Il avait peur aussi au fond de lui de perdre sa meilleure amie pour une quelconque raison. Elle aurait forcément moins de temps pour lui. Il se disait qu’il avait ces pensées parce qu’il broyait un peu du noir. « Tu me le promets ? » Il demande comme pour se rassurer un peu. Il lui donne un coup de coude alors qu’il recommence un peu à blaguer avec elle. Il en avait besoin. Il passe une main sur sa barbe de plusieurs jours. « Je n’osais pas le dire mais tu as déduit ça toute seule alors dans ce cas.. » Il hausse les épaules. Ils ont prévu d’aller s’amuser un peu ou du moins, se changer les idées. Le flic en avait besoin. Il avait besoin d’un peu d’adrénaline, de se faire peur peut-être. Il n’avait peur de rien enfin, il avait Liz alors tout se passerait bien sur la piste. « Disons que ça fait partie des raisons pour lesquelles je t’aime. » Il monte sur sa moto et la laisse faire de même avant de partir jusqu’à son appartement. Il l’attend tout en jetant un rapide coup d’œil sur son téléphone. Il n’a pas le temps d’attendre beaucoup puisqu’elle le rejoint. Ils reprennent la route puis il range les deux casques. « Mais non fais-moi confiance, je sais me contrôler. » Il n’allait pas bien, certes. Il savait cependant rester concentré. Lui aussi il tenait à sa vie et il n’avait pas d’idées suicidaires ou autre. « Fais attention parce qu’il se pourrait que je ne quitte plus la piste. » Il attrape les clés. « J’espère que tu vas me supporter d’ici. A toute. » Il lui fait un rapide coucou puis se rend sur la piste. Il monte à l’intérieur de la voiture et la démarre. Le vrombissement du moteur lui plait déjà et il s’élance alors pour quelques tours. Après un certain moment, il arrête le véhicule et en sort pour aller retrouver la brune. « Alors ? Comment tu m’as trouvé ? » Il n’était pas prêt d’être en F1 mais il se débrouillait, non ?

Bien sûr. Pour qui tu me prends ? Si je n’avais pas eu Jaden dans ma vie, je ne sais pas où j’en serais aujourd’hui. Je serais probablement moins saine d’esprit, un peu plus nerveuse et moi heureuse. Alors, je ne laisserai jamais personne se mettre entre nous, surtout pas un petit ami, qui que ce soit. Adrian ou un autre homme, il devra faire avec le policier. C’est un pack, deux pour un. Un train peut en cacher un autre. C’est nous. Ça faisait longtemps qu’on m’avait pas dit qu’on m’aime, wow. Que je souffle en accentuant ma gestuelle, une main sur mon front, comme si j’allais tomber dans les pommes à cause de la surprise de la chose. J’en glousse et embrasse sa joue avant de monter derrière lui. Un passage par chez moi, quelques temps de conduite et une fois sur la piste, je veux le laisser gérer tout seul au début. Je crois qu’il en a besoin, de laisser la pression retomber, de souffler un bon coup, de ne se concentrer sur rien d’autre que le compteur et son environnement. C’est dur de déconnecter de la réalité et moi, j’ai la chance de le faire plusieurs fois par semaine. Dans ma monoplace, je n’ai pas d’autres choix que d’oublier ce qu’il se passe en dehors de la piste parce que la moindre erreur, c’est à l’hôpital qu’elle m’envoie. Quand il n’y aura plus d’essence, tu seras obligée de quitter la voiture. Que je lance en le regardant partir vers la piste, les protections en place. Eh oui, même dans une voiture on met un casque. Pourquoi ? Tout simplement parce que lancé à plusieurs centaines de kilomètres, si on rencontre un mur, il faut avoir la tête protégée. Le corps peut se remettre de beaucoup de chose mais le cerveau… C’est une autre histoire. Woohooooh, Allez Jaden ! T’es le meilleur ! Que je crie une fois qu’il a pris place dans la voiture, mes mains de chaque côté de ma bouche pour que mes cris soient portés au plus loin. Beaucoup de coureurs disent qu’ils sentent l’énergie de la course quand on tourne mais moi, je ne sens rien avant d’avoir passé le drapeau à damiers. Là, c’est autre chose. Et quand il revient près de moi, je range mon téléphone, profitant de lui et de le prendre pour mes bras. Même ma grand-mère roule plus vite que toi. J’en glousse et reste toute proche de lui. Je déconne, t’étais plutôt mal. Même mieux que ça et je lui montrerais les vidéos un peu plus tard. Tu veux faire quelques tours avec moi qui conduit ? Que je demande, levant les yeux vers lui. Histoire qu’il vive cela d’une autre manière. C’est toujours différent d’être passager. Certaines personnes adorent cela mais moi, je déteste.

Jaden ne serait pas Jaden sans ses doutes. Il avait confiance en la brunette mais bon parfois l’amour ou autre nous éloignait de certaines personnes. Ce n’était pas forcément fait exprès et on ne s’en rendait pas compte. Il espérait bien sûr que ça n’arriverait pas mais ce n’était pas comme s’ils avaient une vie facile. Ils étaient toujours occupés et pas toujours sur le même continent et le même pays. « Alors tout va bien. » Il lui dit avec un sourire pour clôturer cette discussion. Il lève les yeux au ciel quand elle fait exprès d’exagérer. « Comme si tu ne le savais pas. » Elle avait quand même raison sur le fait que ça faisait du bien de l’entendre et de le dire. C’était important. On le savait quand même mais bon, c’était une petite intention. Il arrête de jouer dans le sentimentalisme et la déprime et se laisse aller sur la route. Il va éviter de dire à Arya qu’il est sur la piste parce qu’elle risquerait de s’inquiéter pour lui et il voulait éviter. Il avait déjà eu un accident une fois mais c’était durant son boulot. Rien ne lui était arrivé avec sa moto, même si on ne savait jamais. « Si ce n’est que ça, ça s’arrange. » Il suffisait d’en remettre. Bon, il suppose qu’il ne pourrait pas non plus rester des heures ici mais il apprécie déjà d’avoir la chance de monter dans une voiture. Il prend place dans la voiture avant d’appuyer sur l’accélérateur pendant quelques tours. Il revient auprès de sa meilleure amie, l’adrénaline encore dans son corps. « T’es sûre ? Tu veux que je fasse un tour avec elle peut-être ? » Bon on va laisser grand-mère tranquille. Il suppose qu’elle a envie de rester en dehors de tout ça. La pauvre, ils allaient la traumatiser et il voulait lui éviter une attaque quand même. « Ce serait un honneur madame. » Il avait déjà regarder certaines de ses courses mais c’était différent. Il serait de l’autre côté de la barrière. « Par contre je tiens à ma vie donc ne m’envoie pas dans le mur. » Il lui lance pour l’embêter. « Allez, montre moi tes talents. »

On traverse tous des épreuves difficiles. Et il y a deux manières de réfléchir : se laisser couler et sombrer ou prendre le taureau par les cornes et se battre comme il se doit pour remonter la pente. Ces deux options ne sont pas exhaustives - loin de là même - et clairement pas linéaires. Ce n’est pas parce que l’on décide de se battre que l’on sera dans cet état d’esprit tout le long du chemin. Un jour ça ira, le lendemain un peu moins bien. Mais le plus important, c’est le sentiment final et je sais que pour le moment, tout semble difficile pour Jaden et Arya mais ils retrouveront leur joie de vivre communicative, cette pêche et cet amour qui m’avaient presque rendue envieuse à l’époque. Aujourd’hui, je me rends bien compte que chaque relation est différente et que leurs explosions de joie ne les a pas empêché de souffrir, ce qui est normal, en quelque sorte. Et des fois, ce sont des petites affirmations qui aident. Si mais j’aime l’entendre. Que je souffle en lui adressant un clin d’oeil. Ça fait toujours du bien. Beaucoup de bien. Comme la simplicité avec laquelle notre journée ensemble nous déplace à plusieurs kilomètres de New York pour pouvoir profiter d’une piste de NASCAR et de faire quelques tours de piste en bonne et due forme. Les indications ont vite été énoncées à Jaden et je sais que je n’ai pas à avoir peur pour lui. Appuyer sur le champignon, il va le faire, mais se mettre en danger, un peu moins. Et quand il revient à mes côtés, je sais que j’ai eu raison de lui faire confiance. Pas d’idioties, tout dans le respect des règles : un policier quoi. Tu risquerais de lui faire faire une crise cardiaque et elle voudrait nous marier. Alors, évitons. Que je dis en riant légèrement. Les gens qui connaissent le jeune homme dans ma famille sont fans de lui. Il faut dire qu’il est beau garçon, bien élevé, il vient d’une bonne famille et puis… on s’entend merveilleusement bien. Mais ce n’est pas ce qui nous unit, lui et moi. Je lui propose de lui faire faire un tour - c’est qui la grand-mère maintenant ? - et sautille quand il accepte. J’enfile rapidement mon casque et attrape sa main pour le tirer plus vite vers la voiture. Sa remarque ne m’atteint pas mais je le regarde de travers. Cette voiture ne monte pas aussi haut que la voiture que je conduis 23 week-ends par an. Ne t’inquiète pas, t’es en sécurité avec moi. Chaque trajet, chaque conduite, chaque voiture représente un danger mais je m’en sors à perfection. Et quand on est dans la voiture, j’attends qu’il attache sa ceinture et appuie sur le champignon. On part en bombe, le compteur montant rapidement et je pousse la voiture à son maximum, prenant les virages aussi largement que possible jusqu’au dernier que je prends de manière plutôt sèche. J’en ris comme une enfant et lance un coup d’oeil à Jaden Alors, on fait moins le malin ? Que je crie alors que la voiture continue de ronronner. Et, à quelques mètres de la ligne d’arrivée, un sourire sur le visage, je serre le frein et fait tourner la voiture pour faire des donuts. La gomme des pneus laisse une trace ronde sur l’asphalte et moi, ça m’éclate. Mon corps - et celui de mon meilleur ami - légèrement incliné sur la droite, quand je m’arrête on bascule sur la gauche puis à nouveau au centre à cause du choc. Je le regarde, attendant sa réaction. Ça a toujours de l’effet, ce petit tric.