J’eus envie de rire lorsqu’elle me lança qu’elle n’était pas jalouse. Non, vraiment, pourquoi aurais-je pu penser cela une seule seconde ? Néanmoins, je ne pus retenir un sourire clairement amusé. Elle n’était pas crédible. Absolument pas. Alors je cherchais à lui faire comprendre qu’elle n’avait aucune véritable raison d’être jalouse. C’est elle que je voulais, aucune autre femme. Et c’était bien la raison pour laquelle, depuis mon retour du Sri Lanka, lorsque nous avions fait l’amour pour la première fois ensemble et qu’elle était tombée enceinte, je n’avais connu aucune autre histoire. Certes, je ne suis pas un homme à femmes comme on pourrait le penser. Oui, j’ai eu quelques histoires au cours de ma vie, mais le plus souvent sérieuses. Je n’étais pas un adepte d’un coup d’une nuit, préférant créer une relation. Cela m’est arrivé, quelques fois, mais je n’en ai jamais vraiment gardé un bon souvenir. Alors j’aurais pu créer une histoire avec une autre femme. Mais je n’en avais pas envie. J’avais Morgana dans la tête, même si je refusais de l’admettre. Elle ne portait pas seulement mon enfant, elle était celle que je voulais, si j’avais été capable de tourner la page sur mon passé. Et c’est ce qu’il s’était finalement passé. Non, personne d’autre ne m’intéressait. Alors oui, je mentirais si je disais que je ne regarde pas les autres femmes, que je n’en trouve pas certaines jolies, mais où était le problème ? J’imaginais sans difficulté que Morgana pouvait apprécier poser ses yeux clairs sur un bel homme. Cela ne signifiait pas qu’elle comptait me tromper. Et bien moi non plus. J’étais bien trop heureux à ses côtés.

- Heureusement que c’est impossible, parce que c’est la deuxième fois que tu me fais la tête en vingt-quatre heures., lui lançais-je, amusé. Mais la dispute d’hier était bien plus explosive que celle-ci.

La jeune femme scella ses lèvres aux miennes, pour un doux baiser. J’aimais sentir ses bras autour de mon cou, alors que je l’attirais contre mon corps. Le bout de mon nez effleura le sien avec tendresse. J’adorais ce genre de contact. Autant que ses murmures. Je tournais la tête vers elle pour croiser son regard, les yeux rougis par la fatigue et la fièvre.

- Je peux pas rêver mieux. Et regarde un peu cette beauté.

Je lui montrais d’un coup de tête Angela qui dormait paisiblement, sur le canapé, juste à côté de nous. De mes doigts, je dégageais une des mèches brunes du visage de l’enfant. Sa peau semblait moins chaude. La fièvre baissait enfin. Et moi, je la contemplais avec tout l’amour du monde, fondant devant autant de mignonnerie. « Je crois que… je vais faire une petite sieste aussi. », repris-je, à vois basse, en m’installant de tout mon long contre Angela qui vint se blottir machinalement dans mes bras. Oui, j’étais exténué. Et si j’étais malade, la nuit agitée que nous avions passée ne m’avait clairement pas donné assez d’énergie pour espérer tenir jusqu’à ce soir. Si exténué, qu’en deux minutes à peine, je m’endormais profondément.