Les vrais amis, on peut les reconnaître en allant frapper à leur porte à trois heures et demi du matin, tout le monde ne vous répondra pas les bras grands ouverts à cette heure. Les plus hypocrites vous diront qu'ils ne sont pas là, alors qu'ils seront juste vautré devant une série, les plus cons, qu'ils sont malades alors qu'ils seront en soirée, avec des gens qu'ils qualifient bien meilleurs que vous. Seul les vrais amis le feront et vous accorderons le temps dont vous avez besoin. De nos jours, qu'on se le dise, le terme de l'amitié est devenu un mot avec une large signification. On en a même un peu perdu la notion. Mais je vous parle pas de ces gens bidons moi, que vous croiserez deux à trois fois dans votre vie, qui vous feront cadeau d'une clope ou d'un verre de vodka. Ceux là, ils comptent pas, on s'en tape. On s'en tape aussi de ces gens rencontrés en boîte de nuit à qui vous avez donner votre numéro, et à qui vous ne parlerez jamais vraiment. C'est pas ça des amis. Dans dix ans, vous les aurez sans doute oubliés, ou c'est pas forcément le genre de choses qu'on racontera à nos gosses, c'est pas comme ça qu'on aidera les gens en froid avec leurs amis, si nous même on ne sait pas ce que c'est. L'amitié c'est un truc de sacré. De fort. Parfois ça vous transperce sans que vous y compreniez quoi que ce soit. Mais putain, c'est magique. Faut pas se voiler la face vous savez. A un moment de votre vie plutôt difficile, on vous dira ce cliché 'pense à ta famille, à tes amis.'. Et vous vous rendrez compte que vous n'en avez pas vraiment. Que vous êtes plus seuls que jamais dans les pires moments de votre existence. Vous réalisez que quand vous tombez, personne n'est là pour vous relever. Avoir une famille c'est bien, mais c'est pas avec eux que vous devez faire votre vie, que vous devez fumer votre première cigarette ou votre premier joint, prendre votre première cuite, faire vos premières conneries et celles d'après. Parce que ça, ça on s'en souviendra dans dix ou vingt ans. Et ça n'aura aucun sens si personne n'a été là pour vous dans des cas comme ça. Vous serez seuls. Parce que y'a des gens qu'on oublie tous un jour, qu'on efface, qui se casse, mais y'a ceux qu'on oubliera jamais, sans qui on imagine pas notre vie, sans qui on n'est plus que des larves. Tordus et torturés. Parce que eux, ils seront là à trois heures et demi du matin, ils seront derrière vous, quand vous tomberez, leurs mains essuieront vos larmes quand vous pleurerez. Leurs mots raisonneront dans vos oreilles quand vous serez au plus mal, et leurs rires quand vous serez heureux. Leurs mains prendront la votre dans vos moments de doute. Ce sont eux, les vrais personnes. Et moi, en ce début de soirée, je fais aller mes doigts sur la porte d'une femme que je considère comme une vraie alliée de ma vie. "Allez ouvre moi, j'ai faim..." Que je prononce à haute voix, ignare de savoir si tu entends ou pas. Ne laisse pas mon estomac se creuser,.. Bon, j'abuse un petit peu. Surtout qu'a dix neuf heures, c'est l'apéro que l'on veut.

Nombreux sont nos instants entre deux services, ou pendant, à se retrouver pour une clope et un café. Mais, ce n'est pas suffisant pour nous rassasier, pour calmer l'envie d'un moment amical. Etre en ta compagnie me fait toujours du bien, mais ce soir, j'ai comme l'impression que c'est toi qui est en quête d'un certain réconfort. Ce qui me rend taquin, dès mon arrivée derrière ta porte, à gratter et sortir des conneries qui je l'espère, te font sourire. J'en suis certain, d'après ton affirmation qui provoque mon rire. Quelques courtes secondes, jusqu'à ce que tu ouvres et que mes yeux se posent sur ton visage. "Démasqué!" Que j'exclame avant de t'accueillir au creux de mes deux membres, autour de ton corps que je serre tendrement. J'entre ensuite, prenant soin de retirer ma veste et voici que mes muscles roulent sous mon léger pull. "Avant minuit, sinon je me transforme en gremlins.." Un étirement des lèvres, je pose mon vêtement sur le premier dossier de canapé qui s'offre a ma portée. "Bah écoutes, je vais plutôt bien. Et toi?" Plus que ça. Dans ma vie, tout semble rouler correctement. J'ai même, un certain évènement récent qui sera raconté dans la soirée... Quelque chose de magique, un sentiment auquel je ne croyais plus. Et bien que te regarder soit agréable, je ne manque pas ton petit gars entrain de dessiner, sagement. "Oh Timy!" Prononcé pour attirer son attention, je vais vers lui afin de lui présenter mon poing fermé, que le sien s'y cogne doucement. Notre manière de se saluer. "C'est joli ce que tu dessines mon grand!" Toujours admiratif devant cet enfant, qui est doté d'une maturité extra. Malheureusement acquise, mais là quand même. Mes narines sont attirées par une odeur, je renifle la moue en l'air, légèrement exagéré "Et ça sent terriblement bon..." Pas avare en compliment ce soir. Je gagne un canapé, sur lequel mon postérieur vient se poser. Et je reviens mettre mes yeux sur toi "Tu as le temps de te poser, ou tu dois surveiller ta cuisine?" Savoir si je vais devoir me relever pour t'accompagner, afin de gagner le plus de temps ensemble. Que l'on puisse discuter tranquillement, que tu viennes me confier tes soucis. Je le sais, au travail ce n'est jamais tout rose ; je viens te donner mon épaule pour t'appuyer, et mes conseils qui je l'espère, vont pouvoir t'aider. Les mains sur les cuisses, un mot de toi et je serais redressé, à te suivre comme une ombre.