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that's all the closure that we'll get (olivia & benjamin)

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Ven 18 Fév - 23:20
tw: homophobie, relation familiale toxique, alcoolisme, mini mental breakdown

Cela fait des mois que je n'avais pas entendu le claquement de mes chaussures le long des marches qui mènent à l'entrée de la maison de Staten Island. Le poing serré sur la poigné de ma valise, je sonne avant de rentrer, car je ne suis plus chez moi. Personne ne semble être là et tant mieux, je ne suis pas sûr qu'Olivia veuille vraiment me croiser. Alors, je sors ma paire de clefs et je pénètre dans la maison, le cœur serré. J'ai dû repasser plusieurs fois à la maison pour récupérer mes affaires, mais j'ai toujours fait en sorte de ne pas croiser celle qui a partagé ma vie toute ces années, probablement pour éviter la discussion, et la colère qu'elle doit encore, à juste titre, ressentir.

Il me reste quelques affaires à Staten Island, des vêtements, quelques bricoles, et surtout, des papiers importants que j'ai laissé dans mon bureau. Je ne peux pas laisser ces choses ici éternellement, et cela fait maintenant plus de cinq mois que je suis parti de la maison, il serait temps pour moi de rassembler toutes mes affaires dans mon appartement de Manhattan.

A la base, en quinze minutes je devais déjà reprendre la route pour la ville. Mais quand mon téléphone portable sonne pour afficher un numéro que je n'ai fait qu'éviter depuis le mois de septembre, je décide d'arrêter de me défiler. Je sais très bien pourquoi ma soeur m'appelle depuis tout ce temps, et pourtant, j'ai réussi à y échapper. Mais avec ce que j'ai avoué à Axel, et au vu de la tournure que les choses semblent prendre, je pense qu'il est grand temps que j'affronte mes démons.

Commence une longue conversation téléphonique, où une Eleanor aussi glaciale qu'un vent du pôle nord me demande de lui expliquer clairement de vive voix. Chose que je fais sans broncher, et sans mensonge. Les premiers mots qu'elle parvient à me sortir à la fin de mon récit ne font que me confirmer ce que je savais déjà. « Mom and Dad are not going to allow this. » Je déglutis. Un long débat s'en suit, dont les highlights sont soupoudrés de pépites comme « Then, are you gay, Benjamin ? », « So... you're in... love... with a man? » ou « I don't have anything against gay people but - » Le ton monte, je sens son dégoût et sa colère, et surtout, je sens que le réel problème dans tout ça n'a selon elle rien à voir avec les mensonges et la tromperie, mais plutôt avec le, je cite, "le caractère contre nature" de la situation. Alors je m'énerve, et me surprends puisque je ne pensais pas avoir encore autant de force en moi. Je me mets à hurler à ma soeur au téléphone, qui semble prendre un malin plaisir à me détailler les pêchés dont je fais preuve, et qui tente même de me convaincre que je fais juste une crise de la quarantaine. Puis, après avoir déballé mon sac, je prends une inspiration et conclu cette atroce conversation avec autant de sécheresse que je le peux, laissant ma déception se frayer un chemin dans les craquements de ma voix. « You know what Eleanor ? I don't even know why I am trying to talk to you. I should have known you guys were all closed minded stupid people when I met Olivia and you all tried to separate us. You're the worsts, all of you, and I hope you know that. » Et alors qu'elle essaye de se défendre autant qu'elle peut, je lui raccroche au nez, et sans même m'y attendre, pousse un cri. Je savais pertinemment que la réaction de ma famille ne serait pas la plus joyeuse. J'avais eu le temps de m'y préparer, ces derniers mois. Pourtant, se faire cracher dessus par sa famille, même quand on s'y attend, ça fait toujours mal. « PIECE OF SHITS, I HOPE THEY ALL GO FUCK THEMSELVES »

Quand je reprends mes esprits, l'espace de quelques secondes plus tard, je me rends compte qu'en lâchant mon cri de désespoir, j'ai impulsivement lancé mon téléphone à travers la pièce, et vu l'état de l'appareil je peux dire adieu à mon iPhone 11. « Well, that's just fucking great. » Accompagné d'un tour sur moi-même la main plaquée sur mon front, je jette un coup d'oeil dans la pièce, murmurant. « Where did I fucking hid the whisky around here ? » Parce qu'il y en avait une de bouteille, dans un des tiroir, mais dans lequel ?

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Sam 26 Mar - 22:18
Pour Olivia, tromper la solitude était devenu comme une seconde nature. Elle se maintenait toujours occupée, à chaque instant de la journée. Heureusement pour elle, une maison était en constante détérioration, elle trouvait donc toujours un chantier auquel s’atteler. Ce jour-là, elle avait décrété que les volets de la façade méritaient un petit rafraîchissement. Ni une ni deux, Olivia avait sorti sa salopette de bricoleuse et acheté des pots de peinture d’un joli bleu. Elle s’était installée au fond du jardin, près du cabanon à outils, à l’ombre du cèdre – c’est pourquoi elle n’entendit pas la sonnette de l’entrée.

Malgré tout son ressentiment envers Benjamin, Olivia n’avait pu se résoudre à faire changer les serrures de la propriété. Comme si, au fond d’elle, elle avait toujours su qu’un jour, Benjamin y reviendrait. Non pas pour la reconquérir, ça non, il n’en était plus question depuis longtemps… Mais plutôt pour s’y réfugier. Oui, aussi étrange que ça puisse paraître, une part infime d’Olivia, enfouie dans son fort intérieur, savait que son ex-mari était en détresse.

Alors qu’elle essuyait une goutte de sueur sur son front du dos de la main (tâchant son visage de peinture au passage), Olivia perçut un cri. Elle se figea. Ça provenait de… L’intérieur de la maison ? Le souffle coupé, elle attendit, persuadée qu’elle se faisait des idées. Puis elle entendit un objet se briser dans le salon. Son cœur se mit à pulser dans sa poitrine. Un cambriolage, merde, il ne lui manquait vraiment que ça. Olivia fouilla discrètement dans le cabanon, jeta son dévolu sur une pelle, ça ferait l’affaire s’il lui fallait se défendre. Puis, prenant son courage à deux mains, elle regagna la maison.

Elle fit glisser tout doucement la porte coulissante de la baie vitrée et entra à pas de loups. C’est à cet instant qu’elle reconnut la voix de Benjamin. La pelle glissa de sa main. Jamais elle n’aurait cru être aussi soulagée que le visiteur ne soit (que) lui. « Oh my god, jesus, that’s… You. » Elle ajouta, sur un ton de reproche : « You scared me. » Ses yeux se posèrent sur les débris de verre éparpillés au sol. La colère succéda aussitôt au soulagement. « Benjamin, what are you doing here? » Non content de lui avoir flanqué la trouille de sa vie, de trahir sa promesse de ne plus mettre les pieds dans la maison de Staten Island (et d’avoir accessoirement ruiné sa vie quelques mois auparavant), Benjamin s’amusait maintenant à recouvrir son carrelage d’éclats contondants ? C’en était trop pour Olivia. Sa voix se durcit. « That’s simple, though. This is not your home anymore. If you don't have a good reason to be here, you leave. » Les poings sur les hanches, elle le toisait du regard. On aurait pu croire que la brune, maculée de bleu de la tête aux pieds (jusqu’à ce foulard qui retenait ses cheveux), ne ferait pas peur à grand monde. Et pourtant, il fallait avouer qu’elle en imposait. N’oublions pas qu’une minute auparavant, elle brandissait farouchement une pelle. « And if you're looking for your booze, I threw it all in the garage sink. » Face au manque de réaction de Benjamin, visiblement harassé, elle éleva le ton : « Get out of here. Get out, please. Now. »

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Lun 9 Mai - 12:11
tw: homophobie, relation familiale toxique, alcoolisme, mini mental breakdown

Concentré par le tourbillon de pensées noires qui hurlent dans ma tête, je n’entends même pas Olivia entrer dans la pièce, et ne me rends compte de sa présence que lorsqu’elle prononce quelques mots derrière moi. Je sursaute, ne me retourne pas et tente de calmer mon cœur, qui bat à la vitesse de la lumière. Peut-être qu'il reste encore une chose que je peux controler dans ma vie, après tout. Inspire, expire, Benjamin. Ca va aller. Je me mens à moi même. Mais je n'ai pas le choix, si je ne veux pas qu’Olivia me voit dans un tel état. « I came here to pick up my things, since nobody answered when I rang the door bell, I figured I could- » Je stoppe ma phrase net, réalisant que je ne me suis absolument pas calmé. J’ai beau me concentrer sur ma respiration, rien n’y fait, ma voix tremble et craque par moments. Résultat de l’horrible dialogue de sourd que je viens d’avoir au téléphone avec ma sœur qui semble me prendre pour une créature obscène venue d'ailleurs. Je n’ose même pas regarder Olivia, et continue d’ouvrir fébrilement les tiroirs, comme si trouver une mon ami Jack Daniels dans l'un de ceux-ci allait me calmer instantanément, recharger mes batteries ou que sais-je. En réalité, c'est à ce moment précis, c'est surtout une excuse pour rester dos à elle. La brune semble s’énerver, et lorsqu’elle me dit ce qu’elle a fait de mes bouteilles cachées un peu partout dans la maison, je ferme mes paupières si fort que j’espère être capable de me réveiller de ce cauchemar quand je les aurais ré-ouverts. Elle les a trouvées. Elle sait. Elle est intelligente, elle a probablement compris que je buvais en cachette.
Reprends le contrôle, Benjamin. Inspire, expire.
Impossible. Un sanglot. Court, silencieux.
Il semblerait que je mette trop de temps à réagir à son goût, Olivia me redemande de partir. Je me retourne enfin face à elle, le regard brillant, les joues humides et le teint rouge. « Please don’t… don’t scream I just need a minute to pull myself together. » Je ne sais pas si Olivia m’a déjà vu dans cet état là. En réalité, je n'ai jamais été dans un tel état. Si je ne me retournais pas avant c’était pour que ça n’arrive pas, pour qu’elle ne se sente pas obligée d’avoir ne serait-ce qu’une once de pitié pour moi. J’appuie mes paumes de mains sur mes paupières tremblantes, pour empêcher mes yeux de pleurer un peu plus. En vain. Pourquoi je ne peux plus faire barrière à mes larmes ? J’ai réussi à garder mon calme pendant des mois, des années, même maintenant.
Aurais-je atteint mes limites ? « I’m sorry I’m fucking pathetic. Eleanor just called and I- » Mon cœur s’emballe, comment suis-je censé gérer une perte de contrôle aussi soudaine ? S’il y a bien quelque chose que je ne sais pas faire, c’est ça. « Why am  - you don’t care about this. » Pourtant, une partie de moi a envie de lui parler de tout ça. C’est tellement simple de parler à Olivia. Ça a toujours été la seule personne à qui je n’avais aucun mal à me confier, la seule personne à qui je pouvais avouer certaines choses. Pas besoin de réfléchir à mes mots, tout est facile avec elle.

« Let me fix this mess and I’ll go away. » Je m'accroupis afin de ramasser mon téléphone, ou du moins, le cadavre de celui-ci avant de me lever, prenant la direction du placard à balais le plus proche, pour commencer à balayer les éclat de verres avant que quelqu'un ne se coupe. La dernière chose que dont j'ai envie, c'est bien de finir cette journée aux urgences.

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Sam 18 Juin - 11:29
TW : mention de divorce et d’alcoolisme

Ahurie, Olivia répéta difficilement, tant la colère lui faisait serrer les dents : « You figured you… Could ? » Benjamin n’était pas dans son état normal, c’était évident. Mais elle n’avait pas envie de s’occuper de lui, pas encore, pas après tous les sacrifices qu’elle avait fait pour lui. Elle lui en voulait tellement d’être là, comme une fleur au milieu de son salon, de son salon à elle, rien qu’à elle – c’est ce que stipulait l’accord signé lors du divorce. Il n’était plus chez lui, et pourtant il ouvrait tous les tiroirs, retournant littéralement ses affaires, pire, son intimité. Elle resta spectatrice une ou deux minutes, avant de décider que c’était intolérable et qu’il lui fallait agir. Olivia s’approcha et attrapa les poignets de son ex-mari. « Arrête Benjamin. Arrête. »

Si on lui avait dit qu’un jour Benjamin se mettrait à pleurer comme un petit garçon, elle n’y aurait pas cru. Et pourtant, il était bien là, en larmes, face à elle. Et malgré toute la rage qu’elle éprouvait envers lui et que le divorce n’avait pas réussi à endiguer, elle ressentit tout d’un coup une vague de tendresse. Elle se détesta d’abord pour cet élan de faiblesse, avant de comprendre que c’était plus que naturel. Parce que cet homme, mine de rien, elle l’avait aimé durant des années. Elle l’avait admiré, aussi. Le voir aussi faible était déroutant. Bouleversant. Manifestement, il avait besoin d’aide. Ça allait au-delà de la tromperie, au-delà même de ce problème d’alcool qu’il lui avait caché. Benjamin était en détresse, et le mot “détresse” n’avait rien d’une exagération.

Si Olivia était rancunière, elle n’en demeurait pas moins dotée d’un cœur perméable. Elle tiqua lorsqu’il évoqua sa sœur. Son ton se fit moins agressif, sans se départir toutefois d’une certaine fermeté. « Eleanor ? Qu’est-ce qu’elle t’a dit, Benjamin ? » Eleanor, la brune la connaissait. De loin. Olivia n’avait développé aucune affinité avec cette femme, elle s’était contentée d’entretenir avec elle des rapports cordiaux. Olivia avait toujours soupçonné la sœur de son mari de lui casser du sucre sur le dos quand elle n’était pas dans la pièce. Bref, elle savait Eleanor capable d’être d’une méchanceté et d’une bêtise assez hallucinantes. « Écoute-moi, maintenant. Tu as raison, tu ES pathétique. Mais je ne te laisserai pas repartir dans cet état. Alors soit tu me racontes tout immédiatement, soit j’appelle la police pour que tu sois placé en cellule de dégrisement. » Benjamin libéra ses poignets et elle le vit se diriger vers le placard à balais, tentant de rattrapper ses bêtises comme un gamin penaud. Pas certaine qu’il l’ait bien entendue la première fois, Olivia répéta : « I still hate you, but you’re a mess and I can’t let you go like this. I can help you find a solution, like I always do. »

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Mar 21 Juin - 11:05
tw: homophobie, relation familiale toxique, infidélité, alcoolisme, mental breakdown, déprécation de soi

Un électrochoc parcoure mes veines lorsqu'elle empoigne mes poignets. Je ferme les yeux, fort, pour lui éviter de croiser mes yeux qui ont rougis à force de verser des larmes. Elle est trop proche, bien trop proche de moi. Pourquoi, même ? Après tout ce que je lui ai fait, après tous les malheurs qu'elle a traversé par ma faute, je dois la dégoûter. Que ce soit au début, quand elle a rompu contact avec son entourage pour me fréquenter, ou à la fin, quand je lui ai menti pendant des mois, pour qu'elle découvre elle-même mon infidélité. Comment fait-elle pour pouvoir m'adresser la parole, me regarder, me toucher ? « I'm sorry. » Sont les seuls mots que j'arrive à murmurer, d'une voix brisée, alors que je continue de tenter à calmer ma respiration. Comme si elle était la clef, comme si le moment où j'arriverai à respirer normalement, je me sentirais enfin mieux. Comme si.

Olivia creuse, et cherche à en savoir plus quand j'évoque ma soeur. J'ouvre enfin les yeux, fuyant toujours son regard. A croire que j'ai peur qu'elle lise la faiblesse dans mon regard, alors qu'elle l'a sûrement déjà fait. Elle n'a probablement pas eu besoin de regarder mes yeux pour le faire, d'ailleurs. « Un tas de choses... méchantes et homophobes je... » Une inspiration profonde. « I'm already tired of these. And it's only the beginning. » Je referme mes paupières, comme pour chasser les souvenirs des mots que j'ai pu entendre que ce soit par ma soeur quelques minutes plus tôt, ou dans les couloirs du bureau, par des collègues de travail qui ont apprit la nouvelle et se font une joie de raconter ma vie à tout le monde. Le deuxième électrochoc, celui qui semble me ramener à la réalité, furent trois mots prononcés par Olivia par la suite. "cellule de dégrisement". « I'm not drunk, Olivia. » Et je ne le suis vraiment pas, à ce moment-là. Une partie de mon cerveau ne cesse de répéter à l'autre que c'est d'ailleurs ça, le problème. Que si j'avais trouvé une bouteille de whisky cachée quelque part, j'aurais peut-être évité la crise de larmes. Je libère mes poignets pour commencer à balayer les éclats de verre au sol. Elle veut m'aider, ou du moins, m'aider à trouver une solution. « I can't do anything. Nobody can, » je lui réponds, dos à elle pour passer le balais dans la pièce. « I'm being disowned. None of them want to have anything to do with me, now. » Je n'ai pas besoin de détailler à Olivia qui fait partie du fameux "them", parce qu'elle sait très bien qu'il s'agit de chaque membre de ma famille. Que ce soit mes parents, ma soeur, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. « You know I don't care about their money or anything, it's just that... » J'arrête mes mouvements, serre les manches du balais entre mes doigts si fort qu'ils perdent de la couleur. « I thought it would have been a little different if it were their son. » Je hausse les épaules et m'empare de la pelle. « You know Olivia it... » Après avoir ramassé les derniers éclats de verre sur le sol, je relève la tête vers celle qui a partagé ma vie vingt ans. « I hope you know it would have been very different if it weren't a "he". I know it doesn't excuse or make up for anything but... you know that, right ? » J'espère simplement qu'Olivia sait que je n'ai pas agis de la sorte par manque de respect ni par envie de la blesser. J'ai besoin de m'assurer qu'elle sait à quel point je lui suis reconnaissant d'avoir été à mes côtés toutes ces années. Qu'elle sait que ce n'est pas parce que j'ai tourné la page que j'ai jeté l'album de notre mariage.

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Mar 2 Aoû - 17:54
Prise au dépourvu par les excuses de Benjamin, Olivia relâcha brusquement ses poignets et laissa ses bras retomber le long de son corps. I’m sorry. Ces mots, c’était la première fois qu’elle les entendait et bizarrement, ils la laissèrent indifférente.

La mâchoire d’Olivia se contracta lorsque son ex-mari évoqua la réaction de sa sœur. En tant qu’écoutante pour le Planned Parenthood, elle savait mieux que personne à quel point de tels comportements au sein de la famille pouvaient être nocifs. Entre ses dents, elle siffla : « She can go to hell. » Au diable la bienséance qu’elle avait adoptée pendant vingt ans de mariage. Eleanor l’avait toujours consternée et maintenant qu’elle n’était plus liée à la famille de Benjamin, Olivia se fit un plaisir de dire ce qu’elle pensait depuis le début. « I never told you, but now that I'm not your wife anymore, I'll be honest : your sister is snooty and her stupidity is frightening. And your parents are just as narrow-minded. » Elle s’approcha de lui pour retirer le balai de ses mains. Elle en avait assez qu’il contourne la situation en lui tournant le dos. Elle voulait, non, elle exigeait qu’il la regarde droit dans les yeux. Le brune lui désigna le sofa, avec un autoritarisme qu’elle ne se connaissait pas. « Please sit down. »  S’il ne voulait pas qu’elle le foute à la porte, il avait intérêt à s’asseoir gentiment et à ne plus bouger jusqu’à ce qu’elle l’autorise à s’en aller.

Prenant une grande inspiration, elle se lança. Les mots virent à elle sans qu’elle ait à forcer. « You should have been braver and told me that you didn't love me anymore. I will never forgive you for that. » Elle se tut un instant, savourant cette sensation de libération qui s’emparait d’elle. Ça faisait des mois qu’elle rêvait de lui envoyer ces deux phrases à la figure. Et maintenant que ce devoir envers elle-même était accompli, elle pouvait laisser libre court à son empathie. « However, whether you like it or not, you've made a choice between Axel and me. And you have to take responsibility for it. You have to make sacrifices for him, like I did for you when we got married. You’re not alone, you have him. » Son ton se radoucit et elle ajouta : « And then you have me, in case of an extreme emergency. » Car oui, si Benjamin se trouvait un jour dans une impasse, elle voulait qu’il sache que la villa de Staten Island l’accueillerait, comme un ultime refuge, en désespoir de cause. C’était là la dernière preuve d'amour d'Olivia après vingt ans de vie commune.

Les explications que lui fournit alors Benjamin lui firent un bien fou : il n’avait pas voulu lui manquer de respect. Il l’avait fait pourtant, mais sans l’avoir prémédité, dépassé par la situation. Elle ne le lui pardonnait toujours pas, mais elle commençait à mieux comprendre. « I didn't know that, Ben, it's good for me to hear it. And I hope you know that I would have been just as angry if it was a “she”. » Relevant son menton vers le blond, elle afficha un sourire un peu triste. « You discovered something important about yourself and that's a once in a lifetime opportunity. I just wish you had let me know about it. »

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Jeu 8 Sep - 17:34
tw: homophobie, relation familiale toxique, infidélité, alcoolisme, mental breakdown, déprécation de soi

Je n'irais pas jusqu'à dire que parler à Olivia m'a retiré tout le poids que j'avais sur les épaules. Mais ça m'a allégé. Bien sûr, j'ai toujours l'impression que chaque membre de mon corps pèse le double de son poids habituel, que mes yeux sont gonflés au maximum et à la limite de sortir de mes orbites. J'ai toujours la petite voix dans ma tête, qui ne fait que répéter les mots de ma soeur au creux de mon oreille. Je me sens toujours aussi fatigué, épuisé à rien faire. Quand elle m'avoue ce qu'elle pense de ma famille, je ne peux empêcher un léger sourire jaune sur le coin de ma lèvre, et tout ce que je trouve comme réponse c'est de lui dire : « Well I guess all of us Hamptons are gonna meet each other there. » Bien sûr, je ne compte pas Olivia ou Chrissy dans l'équation. Mais on a tous fait des mauvaises choses, prit de mauvaises décisions dans nos vies. Et je suis persuadé que moi aussi, tout comme mes parents et ma soeur, j'irai en enfer. Si enfer il y a.

Olivia ne me met pas dehors, au contraire, elle me demande de m'asseoir sur le canapé. Ou m'ordonne de le faire, honnêtement, je ne suis pas sûr après avoir entendu le ton qu'elle a employé. Je la laisse reprendre le balai et m'exécute. Mes coudes plantées dans mes cuisses, j'écoute ses mots, ses sages réponses. Olivia a raison, je dois faire des sacrifices pour Axel. Et il mérite que je les fasse, ces sacrifices. Mes traits s'adoucissent à la sa dernière phrase. Je n'aurais jamais cru entendre ce genre de mots sortir d'entre les lèvres de mon ex femme, pas après le mal que je lui ai fait. « You have no idea what that means to me. » Parce que c'est bien la première personne qui me dit qu'elle serait là pour moi en cas de besoin. Bien sûr, je ne me vois pas courir pleurer sur son épaule à chaque fois que j'ai un problème, mais c'est toujours réconfortant de savoir qu'il y a quelqu'un, et qu'on n'est pas tout seul.

Ce qui continue de m'étonner, c'est sa réponse, quand je lui rappelle que les choses ne se seraient pas passées comme ça si Axel aurait prit deux "l" et un "e" à la fin. Et je comprends d'autant plus sa colère en entendant ce qu'elle a à me dire. « I know. And I'm sorry I didn't tell you sooner. It was not really about telling you. I... » Je soupire, mais continue de la regarder. Parce que je ne veux pas baisser les yeux en lui avouant la vérité. Parce que je veux être honnête et lui montrer le respect que je lui dois. « I guess it was more about telling myself, you know what I mean ? Accepting that part of me meant accepting I was different. And then, when I got there, it was just... so scary. » Je déglutis et joins mes mains, lâchant mon interlocutrice du regard quelques secondes avant de reprendre, mon attention redirigée vers elle. « You hear all of these horror stories, about people coming out and people getting harrased or assaulted for being who they are and... I've learnt how much of a coward I can be. »  Un nouveau soupire. Plus long, plus profond et je replace une mèche de mes cheveux châtains que je ne coiffe plus et qui a tendance à retomber dans mes yeux. « I'm not here to play victim, I really don't want to be that person. I just want you to know everything, because you deserve to understand. But I had been feeling so... so incredibly guilty. Of letting you down, of all the lies and... I guess that's where it all started. »


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Sam 15 Oct - 22:41
La remarque de Benjamin, qui sonnait pourtant comme une tentative d’alléger l’atmosphère, agaça un peu Olivia. Son discours – “gngngn je suis une personne horrible” – commençait à légèrement lui taper sur le système. « Oh please ! You're not going to hell. You made me happy for years and you’re a good dad, you're not a monster. Oh my god, complementing you is killing me… » Liv poussa un profond soupir, presque théâtral. Sur un ton à mi-chemin entre l’amusement et le sérieux absolu, elle ajouta : « I've always been discerning enough not to marry a monster, please don't insult me. » Elle n’avait certes pas épousé un monstre, un lâche en revanche, ça, elle ne l’avait pas vu venir.

Sa proposition sembla émouvoir Benjamin, elle le lut dans les yeux de cet homme qu’elle connaissait bien – qu’elle le veuille ou non. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres mais aussitôt, elle compensa en reniflant négligemment : « Don't take advantage of it too much. My mercy is limited. » Il s’agissait de ne pas abuser de son hospitalité, elle ne comptait pas non plus l’accueillir à bras ouverts tous les quatre matins. Il n’était pas un monstre, mais elle n’oubliait pas qu’il les avait blessées, elle et par extension sa fille.

La brune écouta attentivement les confessions de son ex-mari, oscillant en permanence entre la pitié, la compassion et l’exaspération. Quoi qu’il en soit, ses aveux lui faisaient du bien. Enfin, Benjamin lui parlait à cœur ouvert, comme il aurait dû le faire il y a des mois de cela. Lorsqu'il arriva à la fin de son témoignage, Olivia assura, fermement : « You'll be brave. Because you won't have a choice. » Ça n’était peut-être pas ce qu’il souhaitait entendre, mais Liv croyait résolument en ce qu’elle avançait. « To be perfectly honest with you, I'm glad you feel guilty. But don't beat yourself up too much about me and my fate. I like my new life, I'm happy now. » Si les premiers mois de solitude avaient été difficiles à vivre, Olivia pouvait maintenant se targuer de réussir son divorce. Elle goûtait à des libertés qu’elle n’avait jamais connues avant, coincée dans les études ou pleinement investie dans son rôle de maman. Aujourd’hui, elle apprivoisait ce célibat qui lui offrait tout un monde de possibles. Oh, Olivia n’était pas fermée à l’idée de rencontrer quelqu’un d’autre, mais elle avait choisi de s’occuper en priorité d’elle-même. Le reste n’était pas une fin en soi, elle verrait plus tard. Bref, Olivia était presque satisfaite de la façon dont s'étaient déroulées les choses : sans le vouloir, Benjamin lui avait permis de se découvrir, alors qu’à plus de quarante ans, elle pensait tout connaître d’elle-même. « I hope you find the strength to explain what happened to Chrissy. » Car si Olivia pardonnait en grande partie son ex-époux, elle avait tout de même du mal à digérer le fait que les conséquences de sa trahison retombent sur leur fille.

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