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TW (Sirianna) The Cure

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Mar 12 Nov - 0:42
TW (Sirianna) The Cure 161011115725922910 discussion autour des agressions et présence de gestes déplacés (ça reste soft, mais soyez quand même prévenu que ça peut dépasser ce que vous acceptez de lire)

the cure.
On l'avait prévenu, qu'un jour, ça finirait mal. À force de jouer avec le feu, on se brûle, qu'ils disaient, les gens bien. Les gens intelligents aussi. Et surtout, les gens qui n'étaient pas rond comme des queues de pelles à vingt-deux heures quarante-huit un soir de semaine. En bref, ceux qui ne se retrouvaient pas dans un bar miteux, dans un quartier miteux, en compagnie de gens miteux aux intentions... peu louables.


"Tu devrais appeler quelqu'un", lui dit le barman, alors qu'elle était à moitié allongé sur le bar, son quatrième verre à la main, sentant le regard des prédateurs dans son dos. « Et qu'est-ce que ça peut te foutre, hein ? », demanda-t-elle, se voulant agressive, mais se sentant surtout pâteuse. Elle avait enchaîné une garde de quarante-huit heures avec peu d'heures de sommeil à cause de quelques urgences, n'avait pas mangé des masses ces quatre derniers jours et rien depuis plus de douze heures. Quatre verres étaient au-delà de tout ce qu'elle pouvait supporter sans être complètement ivre et incapable de contrôler son propre corps. Un état bienvenu, mais qu'elle détestait, ce qui la rendait amère, aigre contre le monde et surtout contre elle-même. Le barman se pencha sur le bois. "Ça peut me foutre que je n'ai pas envie que la police débarque demain pour me poser des questions à propos d'une fille retrouvé dans le caniveau !", dit-il, d'un ton qui laissait à penser que ça ne serait malheureusement pas la première fois. Lyzianna frissonna, posant son front contre le bar. Alors nous y revoilà, hein ? La partie encore un peu cohérente d'elle aurait voulu s'enfuir à cette simple idée. Un tel danger... Une telle situation. N'importe quelle fille un tant soit peu intelligente se serait dépêché de fuir, de commander un taxi, de s'assurer d'être près du barman jusqu'à ce qu'elle soit en sécurité, mais pas elle... Elle, elle restait là, frôlant le risque et se questionnant sur lequel, parmi tous ces vautours, serait moins prédateur que les autres. Qu'avait-elle à perdre, de toute façon ? Est-ce qu'on allait la forcer pour le plaisir si, de toute manière, elle en avait envie aussi ? Il devait bien y en avoir un dans le lot qu'elle pourrait volontairement se taper, juste dans l'espoir qu'il lui fasse oublier le temps de quelques minutes sa vie pathétique. Elle n'était pas assez idiote pour penser que parmi ces animaux en rut, il n'y en avait pas un qui avait prévu de lui faire dire oui, de gré ou de force. Elle connaissait ce genre de monstre. Mais dans le lot, il devait bien y en avoir un qui saurait apprécier qu'elle dise simplement oui, non ?

Pathétique, Lyzi... Rentre chez toi avant qu'il ne t'arrive des bricoles. Tu ne veux pas ça et tu le sais... Ça... Ce n'était rien de ce qu'elle voulait. Elle voulait juste oublier. Tout oublier. Quitte à se foutre dans la merde pour oublier l’inoubliable. C'était un très mauvais plan, qui la ferait tomber entre de mauvais bras et elle le savait. Les monstres rodaient toujours autour des âmes faibles, fragiles, incapables de se défendre. C'est pour ça qu'elle ne buvait jamais... Avant qu'elles ne ruinent tout...

Elle vit le bras du barman bouger et son sac avec et releva les yeux, seulement pour le voir l'ouvrir et attraper son portable. "Donne-moi ton code d'ouverture. Je suis sérieux. Quelqu'un doit venir te chercher." Dans son état second, malgré qu'elle ouvre le téléphone comme il le lui demandait, elle eu quand même la présence d'esprit de secouer la tête. « Naaaan. Je veux voir personne. » "Allez, soit pas débile. Dis-moi qui j'appelle. Pas papa ou maman, j'imagine. Dynah ?" Elle secoua la tête encore plus violemment, alors il continua d'énumérer les noms, obtenant toujours le même résultat, une grimace en plus pour Harriet et des yeux révulsés pour Eli. Et puis... "Sirius ?" Elle se figea, réfléchis une seconde, puis osa les épaules, avant de laisser sa tête retomber sur le bar. "Va pour Sirius alors !"

Il appuya sur le bouton vert et Lyzi entendit vaguement la conversation. "Bonjour, Sirius ? Je suis barman au..." ... "J'ai devant moi la jolie petite blonde à qui appartient ce téléphone. Je pense que vous devriez venir la chercher." ... "Elle a vraiment trop bu et j'ai bien peur qu'elle ne puisse pas rentrer chez elle sans l'aide de quelqu'un. Vous pouvez venir ?" ... "Vous avez besoin de l'adresse ?" Il parlait vaguement entre deux, mais ses oreilles bourdonnaient trop pour entendre, comme si le simple fait de savoir que c'est lui d'entre tous qui viendrait la chercher la rendait encore plus faible.

Quand elle sentit une main se poser sur son épaule, Lyzi releva la tête, un type qui aurait pu être plutôt mignon, brun, mais à la lueur sale dans les yeux s'installa à côté d'elle. Prise d'une soudaine panique d'avoir loupé quelque chose, elle chercha le barman qui avait reposé son sac près d'elle et s'occupait de servir un autre client en les surveillant du coin de l’œil. "Salut beauté. Qu'est-ce qu'une nana comme toi fait ici ?" Elle pointa son verre du doigt. "Boire pour oublier, hein ? Je connais ça." Et là, comme ça, sans lui demander son avis, il posa une main sur sa cuisse. "Une jolie fille comme toi ne devrait pas boire seule, tu sais. Une chance que je sois là, n'est-ce pas ?" Elle se mordit la joue, se tendant sous la caresse impromptue, hochant tout doucement la tête. Voilà exactement ce dont le barman l'avait prévenu. Voilà exactement ce qu'elle n'avait pas voulu, avant que cela ne soit trop tard. Voilà exactement ce qui la terrifiait... Et elle ne dit rien, se contentant de chercher le regard du barman d'un œil désespéré, incapable de dire non, de repousser ou de s'enfuir. S'enfuir... Pour s'enfuir où ? Elle était encore le plus en sécurité ici, sous l’œil de celui qui attendait qu'on vienne la chercher.

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Mer 13 Nov - 9:51
Sirius était encore à l’hôpital quand il avait reçu le coup de téléphone du barman. En manque de personnel, on lui avait demandé d’assurer la permanence de la psychiatrie, dans les cas où une urgence arriverait. On ne va pas se le cacher, la psychiatrie est loin d’être la discipline où les urgences sont les plus fréquentes et dans 99% des cas, ce ne sont même pas de réelles urgences et le patient peut largement être pris en charge le lendemain matin. Néanmoins, on n’est jamais à l’abri d’une tentative de suicide en pleine nuit qui demanderait la présence de Sirius en urgence… Sa présence à l’hôpital n’était pas obligatoire, mais on lui demandait de rester près de son téléphone et près à accourir en cas de besoin. Sans enfant ou femme à l’attendre à la maison, il n’avait rien de mieux à faire que de terminer son administratif en retard à l’hôpital et d’ailleurs, ça lui donnait même une excuse pour ne pas rentrer et affronter la solitude froide de son appartement.

« Allo ? Oui ? » La jolie blonde ? Il avait décroché si rapidement, pensant que c’était une de ces urgences, qu’il n’avait même pas pris le temps de regarder qui appelait. Un coup d’œil rapide sur l’écran plus tard, il n’est pas vraiment avancé parce que si cette belle blonde a son numéro, la réciproque n’est pas vraie et ce ne sont que des chiffres alignés les uns derrière les autres qui s’affichent à l’écran. Il faut dire tout de même que Sirius est un peu de la vieille école, à n’enregistrer aucun contact professionnel dans son téléphone. Ceux-là, il les cherche sur l’intranet de l’hôpital quand il en a besoin et puis voilà… « Euh… Ok… » Il pense à Meghan et aussitôt, la terreur l’envahit. S’il venait à perdre la meilleure amie de sa femme, devenu entre temps en quelques sortes la sienne, il ne s’en remettrait sans doute jamais. Mais son nom s’afficherait… Dans la précipitation, les idées du psychiatre ne sont pas claires et il ne songe pas à cela. « Bien sûr, j’arrive tout de suite. » Il griffonne rapidement sur un papier l’adresse, échange sa blouse de médecin qu’il n’avait toujours pas enlevé, avec son manteau d’hiver et sort de l’hopital d’un pas pressé.

Le GPS sur son téléphone, il n’avait qu’une quinzaine de minutes de marche pour se rendre au bar, ce qui était plus rapide que d’attendre le prochain bus. La peur au ventre qu’il soit arrivé quelque chose à Meghan le tiraille à chaque instant, l’obligeant à presser le pas encore plus. Tout un tas de film se fait dans sa tête et il est prêt à paniquer. Si un seul homme pose la main sur elle… Quelle autre blonde connait-il qui aurait pu l’appeler lui pour aller la chercher en même temps ? Sirius lève les yeux sur la devanture du bar. Il est bien au bon endroit. Sans attendre, il entre et se dirige vers le comptoir. Il n’y voit pas Meghan et commence à s’affoler. Il s’avance vers le barman et finalement, c’est là qu’il remarque Lyzianna, entre des mains… bonnes ? mauvaises ? Pour la première fois, il fait vraiment attention à ses cheveux. Oui, elle est blonde et tout ce qu’on peut qualifier de belle, même si ça fait bien longtemps qu’il ne remarque plus les femmes de cette façon.

« Excusez-moi. » Dit-il en s’approchant de l’homme qui est à ses côtés, l’obligeant par sa présence à s’éloigner un peu d’elle. S’il faisait fausse route, elle allait sans doute lui cracher à la figure pour lui casser son coup. Ne lui avait-elle pas dit lors de leur dernière discussion non professionnelle qu’elle couche avec toutes les personnes dont elle a envie ? Mais Meghan n’est pas là, et même bourrée, elle aurait déjà hurlé le prénom de son ami dans tout le bar, de façon à ce que tout le monde le remarque, et elle serait venue s’écrouler dans ses bras, qu’elle le rejoigne sur ses deux pieds, ou en rampant par terre d’ailleurs ; signes donc que ce n’est pas elle qui a demandé à ce qu’on appelle Sirius. Lyzianna est donc la seule option même si clairement, le brun se pose 1000 questions au sujet de cet appel. Pourquoi lui ? Elle devait être sacrément désespérée, à moins que le barman n’ait composé le premier numéro qu’il ait trouvé dans le portable ?

« Lyzianna ? » Ouais, il est obligé de demander quand même parce qu’il ne l’a tellement jamais vu dans cet état, qu’il en vient à se demander si c’est vraiment elle et non une sorte de jumelle maléfique alcoolique. « Je te ramène ? » Son ton est plus dur qu’autre chose, parce que son instinct de médecin prend le dessus. Il n’aime pas qu’on mette en danger sa santé. Il n’a jamais aimé cela. Et c’est à ce moment là que l’homme à côté d’elle se lève et lance un regard noir au psychiatre. « Elle est avec moi. Elle a pas besoin qu’on la ramène. J’vais la ramener moi. » Sirius roule des yeux tellement l’odeur d’alcool est présente dans l’haleine de son interlocuteur, ce dont il se serait vraiment bien passé. « Et vous êtes ? » Il tente de garder son sang froid, comme toujours. Sirius n’est pas bagarreur, mais quand il faut protéger quelqu’un, il sait tout de même y mettre du sien. « Qu’est-ce que ça peut te foutre ? » répond l’alcoolisé. « Disons que si vous voulez coucher avec ma femme, je suis concerné, non ? » Sa femme. Un mensonge, bien entendu, mais face à ce type d’énergumènes, il faut parfois sortir les grands moyens. « Elle m’a pas dit qu’elle était mariée. Elle avait l’air plutôt partante d’ailleurs, la petite coquine, quand j’ai commencé à lui toucher la cuisse ! » Les yeux du brun ne font qu’un tour et l’envie de coller un poing dans le visage de l’autre homme est plus que présent. Il n’y a que pour Nyla ou pour Meghan, qu’il a déjà eu envie de frapper quelqu’un, alors pourquoi tout à coup avec Lyzianna ? « Dégage avant que j’t’en colle une ! Parce que crois-moi, j’tiens mieux sur mes deux pieds que toi, là tout de suite et celui qui souffrira le plus de tout ça, ce ne sera pas moi ! » Son ton est froid, en colère, fou de rage même. La simple idée que ce minable ait mis sa main sur la cuisse de Lyzianna le tue. Erk. Il lance un regard presque suppliant à sa collègue, l’implorant de le suivre avant qu’il n’ait à utiliser ses mains à mauvais escient.

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Mer 13 Nov - 22:15
the cure.
Lyzianna dégrisa assez vite, une fois que son cerveau eu assimilé ce qui était en train de se passer. La main sur sa cuisse la brûlait et elle n'avait qu'une envie : la retirer. Pourtant, elle resta là, figée, raide, serrant son verre entre ses doigts. Personne ne semblait se rendre compte de ce qu'il se passait entre ce type et elle et personne ne bougeait. À vrai dire, quand elle voyait qu'une partie des types avaient déjà arrêté de la regarder, tandis que d'autres semblaient avides d'avoir leur chance, la blonde ne savait plus si repousser l'homme à côté d'elle était la meilleure ou la pire des options.

Et puis, comme sorti de nul part, Sirius Vandesky apparu dans son champ de vision, obligeant l'autre à s'écarter un peu. La vague de soulagement qui la submergea menaça de la faire tomber, alors qu'elle le regardait avec une reconnaissance infinie dans les yeux. Elle lui faisait confiance. Elle ne savait pas pourquoi, ni à quel moment c'était arrivé, mais elle savait, maintenant qu'elle lui faisait confiance pour la mettre et la garder en sécurité. De tous les hommes de New York qui n'étaient pas sa famille, Sirius Vandesky était le seul homme en qui elle avait une foi aveugle au sujet de sa sécurité. Peut-être parce qu'il n'avait pas demandé à coucher avec elle, malgré qu'elle lui ai dit qu'elle le voulait et qu'elle ne se refuserait pas à lui. Ou peut-être que la façon dont elle l'avait vu agir avec certaines de leurs patientes l'avaient convaincu qu'il était un homme bien. Quoi qu'il en soit et bien qu'elle ait hésité à ce que le barman appel le brun, maintenant qu'elle le voyait, là, devant elle, elle se disait que cet homme avait eu une inspiration divine (si tenté qu'un dieu existe).

Se disant que finalement, l'alcool entrait peut-être encore trop en jeu dans son système, Lyzianna eu un peu de mal à suivre la conversation entre les deux hommes, surtout quand Sirius parla du fait de coucher avec sa femme. Quelle femme ? Sa femme était morte il y a six ans. Est-ce qu'il s'était remarié entre temps ? Sans le lui dire ? (Pourquoi il te le dirait, d'abord ?). C'est quand l'autre parla de sa grosse main sur sa cuisse qu'elle réalisa qu'il parlait d'elle. (Je suis sa femme ? Non ! Bien sûr que non, Lyz, t'es pas bourré, t'es débile ma parole ! C'est son alibi ! A-LI-BI ! Qui viendrait sauver ton cul à onze heures du soir, hein ? Certainement pas un collègue que tu maltraites les trois-quarts du temps.) Et pourtant, c'était bien un collègue avec qui elle était une horrible personne qui avait accepté de se déplacer à une heure infecte pour sauver son cul d'une situation merdique. Qu'un dieu existe ou pas, cet homme était définitivement un saint.

Et puis elle vit son collègue se tendre et devenir furieux, alors qu'il répliquait froidement à l'autre qu'il ferait mieux de s'en aller. Quand il se tourna vers elle, son regard presque désespéré qu'elle abonde dans son sens lui fendit le cœur et la blonde se leva de sa chaise, abandonnant son verre à moitié vite pour se glisser contre Sirius. Elle passa ses bras autour de sa taille et cala sa tête contre l'épaule du brun, comme s'ils en avaient l'habitude et comme si elle était à lui. « Je veux rentrer avec toi », souffla-t-elle, comme prise en faute et penaude, le regard presque plus suppliant que lui. (S'il te plaît, ne me laisse pas là... Emmène-moi en sécurité... Ne me lâche pas...)

En d'autres circonstances, elle aurait été furieuse qu'il soit là, furieuse qu'il la sauve (comme si elle en avait besoin) et furieuse qu'il ose ainsi lui coller une étiquette d'épouse à la con, mais elle était bourrée, incapable de se protéger des autres et d'elle-même et dans une sale situation. Elle avait besoin que Sirius soit son sauveur ce soir et elle voulait qu'elle le soit. Elle voulait qu'il soit là. Stupide Lyzi... Alors elle attrapa son sac, le collant contre sa poitrine, avant de se mouler à nouveau dans les bras de Sirius, le laissant l’entraîner à l'extérieur.

L'air frais mordit sa chair, la faisant frissonner, alors qu'elle fermait les yeux une seconde, le soudain changement d'atmosphère lui faisant tourner la tête. Une fois capable de les rouvrir, elle leva lentement les yeux pour voir la mâchoire carrée de Sirius et sentit les larmes remplir ses prunelles, sans toutefois tomber, alors qu'elle approchait de ses yeux. Elle avait peur d'y lire la colère, la désapprobation et la pitié. « S'il te plaît... Ne m'en veux pas... », murmura-t-elle d'une toute petite voix mal assurée, se recroquevillant sur elle-même, prête à se dégager de ses bras s'il ne voulait plus aucun contact avec elle. Elle le comprendrait. Elle comprendrait qu'il ne veuille pas la garder dans la sécurité de son étreinte. Elle comprendrait qu'il ne veuille que s'éloigner d'elle, ne plus jamais la toucher et n'afficher que mépris et dégoût. Il pouvait tout comprendre, parce qu'elle était pathétique et minable et qu'il avait bien d'autres choses à faire que de s'occuper d'elle. Il n'aurait même pas dû être obligé de se déplacer, en premier lieu. Il n'aurait même pas été obligé d'accepter. « Il... Il voulait appeler quelqu'un et je... je savais pas qui appeler... » Il n'y avait personne que je pouvais appeler...

Et là, comme ça, elle craqua. Parce que sa meilleure amie était une traîtresse, qu'elle avait échoué avec sa sœur, qu'elle n'était pas l'enfant parfaite que ses parents désiraient. Parce que sa meilleure amie avait couché avec sa sœur pendant des mois sans qu'elle ne s'en rende compte et qu'elle était une mauvaise grande sœur. Parce qu'elle avait trop d'alcool dans le sang, la respiration lourde, la tête dans un étau et le cœur qui menaçait à tout moment de se déchirer dans sa poitrine. Parce qu'un sale type avait posé sa main sur sa cuisse, qu'elle n'avait pas su dire non, qu'elle avait été figée, terrifiée... Parce qu'elle était encore terrifiée et parce qu'elle se haïssait. Elle se haïssait pour ce qu'elle avait fait, pour ce qu'elle faisait et pour ce qu'elle l'avait obligé à faire ce soir. Parce que des images de douleur, de peur, de larmes et de sang vrillaient ses neurones trop lents de leur lente intoxication. Parce qu'elle se souvenait du grain de sa peau, du son de sa voix alors qu'il lui disait de le laisser faire, de la douleur qui lui avait déchiré le ventre, de la honte et du mépris d'elle-même, cette même honte et ce même mépris d'elle-même qu'elle ressentait aujourd'hui, lui donnant l'impression qu'elle pourrait mourir tellement ça faisait mal... Parce qu'elle n'avait personne à appeler et que malgré tout, cet homme trop bon pour elle avait répondu présent, ce qu'elle ne méritait pas. Elle ne le méritait pas et ne méritait certainement pas qu'il soit venu. Alors là, comme ça, Lyzianna Crowley se rompit, après plus d'un mois à tenter de maintenir les morceaux d'elle-même en une seule entité et elle éclata en sanglot, ses jambes tremblantes sous son poids, alors que malgré tout ce qu'elle pensait qu'il puisse vouloir s'éloigner, les bras de Sirius devinrent la seule accroche l'empêchant de sombrer.

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Mer 13 Nov - 23:54
Sirius avait une sorte de plan en tête, surtout guidé par son instinct : faire sortir Lyzianna de cet endroit en un seul morceau. Et pour tout dire, connaissant son caractère habituel, il s’attendait à beaucoup plus de résistance de sa part, même si c’est quand même elle qui l’avait appelé en premier lieu. Quoi que, la vérité reste encore à éclaircir sur ce sujet car c’est bien flou tout ça. Il lui poserait la question plus tard, à un moment plus opportun. Malgré son ton, ses paroles, son regard, l’homme en face de lui ne bougeait pas, mais heureusement, la blonde oui. Elle titubait, même si elle n’en avait peut-être pas conscience, et Sirius ne s’opposa donc pas lorsqu’elle vint se blotir dans ses bras, sans doute pour trouver une sorte de béquille pour ne pas s’échouer au sol. Vu l’état dans lequel elle était, ça n’aurait pas étonné le psychiatre outre mesure qu’elle tombe raide, même si ça ne lui aurait vraiment pas faire plaisir d’assister à cela.

« Oui. Je vais te ramener. »
Il avait trouvé bon de repréciser lorsqu’elle lui avait indiqué vouloir rentrer avec lui. L’homme en face d’eux ne semblait pas du tout satisfait de la tournure des événements mais d’un regard, Sirius lui fit comprendre qu’il vallait mieux qu’il n’en rajoute pas. Avant de partir, il fallait tout de même qu’il s’assure que le barman n’aurait pas une ardoise impayée après le départ de la chirurgienne. Peut-être qu’elle n’avait pas conscience de sommes à payer, mais lui oui. D’un geste rapide, tout en prenant soin que Lyzianna ne perde pas l’équilibre, il sortit son portefeuille de sa poche pour en tirer un billet de 50 dollars, ce qui devrait faire l’affaire en toute logique. Un signe au barman et il était en face d’eux. Sirius lui tendit le billet et d’un signe de tête, le serveur le remercia, lui faisant comprendre que c’était largement assez pour couvrir les boissons. « Merci de m’avoir appelé. » Finit-il tout de même par dire au barman, avant qu’ils ne sortent enfin dehors.

Au fil des pas, il ne pouvait pas s’empécher de ressentir une forme de colère, mêlée à de l’incompréhension envers les actes de la blonde. A vrai dire, il ne la connaissait pas en dehors de l’hôpital. Il n’avait aucune idée de ce qui pouvait se passer dans sa vie pour justifier de tels actes et à force d’entendre les histoires de ses patients, il comprenait pertinemment que plus d’un chemin mène au bar et à l’état d’ébriété. Lui, il évitait toujours cela, depuis plusieurs années maintenant. Il avait eu sa dose, lorsque Nyla était décédée. Leone lui avait assez rabâché les oreilles ensuite pour qu’il se limite à un ou deux verres en soirée seulement, ce qui n’était vraiment pas une mauvaise chose. Puis, au moment où il allait dire quelque chose, demander des explications à Lyzianna peut-être, pour lui demander les raisons de sa présence à cette heure, la raison de son appel, le fait qu’elle ait son numéro d’enregistré dans ses contacts alors que littéralement, elle le « hait » bien qu’elle aimerait coucher avec… Il posa son regard sur elle et il ne se sentit pas le courage de lui faire des remontrances. Cela ne servirait à rien dans son état actuel et vu ses yeux bouffis, elle ne devait déjà pas se sentir super bien dans sa peau. Inutile donc d’en rajouter, décida le psychiatre en lui. Une bonne oreille pour écouter serait sans doute plus efficace et utile.

« Je ne suis pas là pour t’en vouloir. Mon seul métier m’empéche de te juger ou de critiquer tes choix. Mais je ne peux pas m’empécher de me demander ce que je fais là à cette heure tout de même. Je veux dire… Ce n’est pas comme si tu avais coutume de m’appeler en dehors du travail… » Son ton était neutre, en réalité, dépourvu de toute critique, tel un simple constat. En lui, les questions affluaient pourtant et une vague de sentiments étranges s’entrechoquaient. Elle ne savait pas qui appeler. Très bien, mais ça ne répondait pas à la question pourquoi lui. Elle devait avoir des tonnes d’amis bien mieux placés que lui pour venir la récupérer. Et c’est à ce moment là que l’innatendu se produit et que Sirius assiste à une scène qu’il n’aurait jamais pensé voir de sa vie : une Dr Crowley en pleurs, dans ses bras, un flot de larmes qu’on ne peut plus arrêter. Un instant, il a le sentiment d’avoir Nyla dans ses bras, de revenir 6 ans en arrière et son corps tout entier en frissonne. Les gestes de l’époque lui reviennent alors et contre toute attente, il se montre plutôt tendre avec ce qui est censée être sa collègue. Il passe sa main dans ses cheveux, les caressent doucement. C’est ainsi qu’il calmait sa mère, quand petit, elle se mettait dans tous ses états pour un oui ou pour un non, des choses d’adultes, comme elle lui expliquait souvent.

« Ecoute, Lyzianna. Je ne sais pas ce qui s’est passé pour que tu boives comme ça ce soir, si c’est quelque chose de personnel ou à l’hôpital. Et je suis sans aucun doute la dernière personne à qui tu as envie d’en parler… mais puisque je suis là… » Il se veut compatissant. C’est le psychiatre qui est en lui qui parle. « Viens, on va aller s’asseoir. » Il la regarde encore. Il lui sourit. Il passe un doigt sur ses pommettes pour y effacer une larme qui coule. Il aimerait pouvoir faire plus mais se sent tout bonnement impuissant. Au moins, le brun repère un banc. Ce sera parfait pour se poser le temps qu’elle se calme, même si franchement, dans ce froid, rester immobile trop longtemps n’est pas une bonne idée. Il tente de faire un pas mais la sent fébrile, beaucoup trop fébrile pour aller jusqu’au banc. Il lève les yeux au ciel, conscient qu’il risque de se faire engueuler comme du poisson pourri. « Mme Crowley, vous allez me détester jusqu’à la fin des jours, mais c’est pour votre bien ! » C’est surtout à la Lyzianna non bourrée qu’il recroisera dès le lendemain dans les couloirs de leur lieu de travail à qui il s’adresse à cet instant là. Il attrape la belle blonde dans ses bras et la porte comme si elle était une enfant incapable de marcher. Elle n’est pas très lourde, mais bon, elle fait quand même son poids. « T’es bien accrochée ? » Il demande quand même avant de s’orienter vers le banc, faisant attention à ne pas tomber. « Alors, tu veux parler ou j’te laisse t’endormir dans mes bras ? » continue-t-il pour éviter un blanc qui serait gênant pour lui.

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Ven 15 Nov - 18:28
the cure.
Elle se sentait minable. Minable et sale. Une vraie idiote, une stupide putain, une salope. Elle avait commis l'irréparable par pur esprit de vengeance et depuis, elle n'arrivait même plus à se regarder en face. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi Sirius, victime de son caractère de merde d'entre toutes ses victimes, se montrait si doux avec elle. Pourquoi même était-il venu ? Il aurait dû refuser de venir. Et s'il était venu en la prenant pour une autre (parce qu'il ne devait pas avoir son numéro et que le barman ne connaissait certainement pas son prénom), il aurait pu tourner des talons en entrant, prétendre qu'il ne l'avait pas vu et qu'il n'avait pas trouvé celle qu'il cherchait. Et pourtant non. Malgré tout ce qu'elle lui faisait subir au quotidien, malgré tout ce qu'elle lui avait dit d'horrible, de mesquin et de méchant, il était là. Il l'avait sorti d'une très délicate situation, avait défendu son honneur et son intégrité, l'avait prise dans ses bras et l'avait emmené dehors, avec lui, en sécurité. Et encore maintenant, alors qu'il aurait pu la laisser là, dans le caniveau, où était sa place, il était encore là, l'empêchant de s'écrouler ou de se morceler. Il payait pour elle les sommes qu'elle était incapable de sortir de son sac (pas parce qu'elle n'en avait pas les moyens, mais parce qu'elle n'aurait pas su, à cette heure, donner une carte bleue – la partie obsédée du contrôle lui dit qu'elle devait se souvenir de le rembourser plus tard), la protégeait des sales pattes de ce pervers et la mettait en sécurité, malgré tout ce qu'elle avait pu faire et dire jusqu'à présent dans le but de le blesser et de le faire fuir. Elle ne méritait pas sa bonté...

Alors peut-être que c'était un peu de ça ou le fait qu'elle saturait de toute cette situation sur laquelle elle n'avait plus aucun contrôle... Ou peut-être qu'elle était juste en train de devenir dingue, mais Lyzianna s'écroula dans les bras du psychiatre, pleurant tout ce qu'elle avait sur le cœur, sa peine, sa douleur et sa rage déchirant sa gorge en de lourds sanglots qui la brisait, lui donnant l'impression qu'on découpait sa trachée en deux et qu'on cherchait à faire sortir ses yeux de sa tête. Ça faisait mal. Pleurer comme ça n'était pas sans douleur, ni sans inconfort. Ses yeux brûlaient du sel de ses larmes, ses joues tiraient des stries à demi-sèches déjà envahi par de nouvelles lignes salées, son nez si plein qu'elle ne pouvait plus respirer par ce biais, obligé d'utiliser sa bouche, à la fois pour gémir de douleur et pour inspirer. Pour survivre et pour mourir.

Elle sentit la main de Sirius dans ses cheveux, la douceur de son étreinte, alors qu'il lui apportait autant de réconfort que possible malgré son état lamentable. Et il la garda contre lui, la maintenant ensemble, aussi longtemps qu'elle semblait en avoir besoin, lui promettant de l'écouter, si elle avait besoin d'une oreille attentive pour révéler le flot des pensées qui l'avait conduit là, ce soir, dans cette situation désastreuse. Alors elle se mordit la lèvre, parce que la honte refit surface, si vite que d'autres larmes tombèrent à nouveau de ses yeux souffrants. Son toucher était doux, alors qu'il essuyait doucement les traces de son mal-être et son ton invitant ne l'aidait pas à formuler de pensées cohérentes. Alors quand il lui proposa de s'asseoir, elle hocha simplement la tête, avant de se rendre compte que ses jambes étaient devenues du coton et qu'elle ne pouvait absolument pas leurs faire confiance pour bouger, alors même que sans qu'ils ne s'en rendent compte, ni l'un ni l'autre, ce n'était déjà que son étreinte protectrice qui l'empêchait d'être au sol.

Alors tout d'un coup, Sirius l'appela par son nom, usant d'un langage beaucoup plus rigoureux pour lui dire qu'elle allait le détester et sans qu'elle n'eut le temps de lui demander pourquoi ce changement, il la porta, la surprenant. Réflexe idiot – ou conditionné – la blonde tenta de s'échapper de ses bras le temps de quelques secondes, avant de finalement s'accrocher à son cou comme si sa vie en dépendait, comme si, à tout moment, il pouvait la lâcher. Elle savait qu'il ne le ferait pas, mais ses peurs anciennes avaient refait surface en une seconde. Elle s'accrocha à sa nuque et enfoui son visage dans son cou, tremblante. Lyzi hocha la tête dans son épaule quand il lui demanda si elle était bien accrochée et elle le sentit bouger, se dirigeant probablement vers le banc dont il avait parlé.

Et puis il demanda si elle comptait parler et pendant une seconde, elle resta dans la même position, autant que possible, alors qu'il les installaient tous les deux sur le banc, la cachette dans son épaule la protégeant du monde extérieur, du regard de dégoût ou de mépris de Sirius et peut-être, aussi, un peu, de ses propres émotions. « Je... J'ai... » Elle inspira profondément, son nez produisant un bruit infect, l'obligeant à s'éloigner de lui pour l'essuyer du dos de la main. Les yeux clos, refusant de regarder le monde, de LE regarder, elle garda la tête basse, la main contre sa bouche et son nez, son autre main toujours posée sur la nuque du brun. « Je veux juste arrêter de ressentir... » Quoi ? La colère ? La peine ? La honte ? La douleur peut-être ou juste la vie... Cette survie qu'elle s'impose depuis quatorze ans. « Ça... », dit-elle en le regardant, juste une seconde, avant de fermer les yeux, une douleur lancinante dans sa poitrine lui arrachant un petit gémissement. Elle ferma les yeux de nouveau, levant la tête, ses mains en poings sur ses genoux. « Je veux juste ne plus rien ressentir... », conclut-elle finalement, dans un souffle sans âme, défait de toute sensation, de toute émotion, de toute attache, émotionnelle ou physique. Relâche totale, qui pour la première fois depuis un long mois, lui fit du bien, même pour une fraction de seconde.

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Ven 15 Nov - 22:59
D’aussi loin qu’il se souvienne, il n’avait jamais vu Lyzianna dans un état similaire à celui dans lequel elle se trouvait à ce moment là. Leur relation avait tendance à osciller entre le conflit et le jeu. Et d’ailleurs, leur dernière entrevue restait encore dans l’esprit du brun. Il avait passé plusieurs nuits blanches à cause de la blonde, à réfléchir sur son métier, plus particulièrement sur l’utilité de sa spécialité. Et puis, une semaine plus tôt, il y avait eu ce patient, qui lui avait rappelé pourquoi il était devenu psychiatre et depuis, l’homme était capable de redormir correctement ; enfin, quand le fantôme de Nyla ne venait pas le hanter en tout cas. Alors s’il aidait sa collègue ce soir, ce n’était pas par charité ou bonté d’âme. Ce n’était pas non plus dans le but d’avoir d’excellentes anecdotes à raconter sur elle dès le lendemain dans les couloirs de l’hôpital. A moins qu’elle le cherche ou que ça lui échappe, il ne se moquerait jamais de son état de ce soir et ne tournerait pas cela à son avantage. Parce que s’il l’aide, c’est justement parce qu’il sent qu’elle en a besoin. Elle le tuerait sans doute s’il disait à voix haute que ce qui le pousse à agir, c’est ce serment d’hyppocrate qu’il a prononcé voilà des années. Mais bon, il aura beau se persuader du contraire, il y a autre chose qu’il n’est pas capable d’identifier ; parce qu’il n’aurait pas fait ça pour n’importe qui, loin de là, qu’il connaisse la personne ou non. Alors pourquoi le faire pour Lyzianna ?

Les rebuffades de Lyzianna, au début, lui faisaient étrange, et il se demandait pourquoi elle réagissait ainsi, bien que vu son état actuel et son caractère habituel, il laissait rapidement tomber la question pour se concentrer sur ses gestes. Il ne pouvait pas s’empécher de la regarder attentivement, cherchant sur son visage des signes de ce qui avait pu se passer pour en arriver là, mais tout ce qu’il voyait, c’était une mine affreuse, du maquillage qui avait coulé et des yeux meurtris par les larmes. Il aurait aimé s’amuser de la situation, comme il le fait régulièrement quand il veut pousser la jeune femme à bout, mais c’était tout bonnement impossible. A la voir ainsi, totalement au bout du rouleau, il ressentait lui-même un pincement au cœur et une irrésistible envie de la consoler. C’était peut-être pour ça, dans le fond, qu’il la serrait un peu plus dans ses bras que ce qui était nécessaire, ou qu’il y mettait bien plus de cœur à l’ouvrage que pour une simple patiente, aussi jolie soit-elle. Ces gestes étaient inconscients mais pour autant bien présents.

Ce soir, elle était tout sauf sexy, tout sauf séduisante. C’était la première fois où il la voyait sans maquillage et il se surprit à se dire que ça la changeait, lui qui ne regardait jamais ce genre de détails depuis des années. Il ne pouvait pas s’empécher de sourire, faussement amusé, quand elle faisait du bruit avec son nez. Quelle situation atypique ! Ce ne pouvait être qu’un coup du destin pour qu’il se retrouve en pleine nuit avec une collègue qui le déteste dans ses bras. Puis, les mots lui brisent le cœur. Des mots qu’il entend bien trop souvent malheureusement.

« Je ne veux pas avoir l’air d’un vieux monsieur qui fait la moral mais boire pour oublier n’est pas vraiment une solution. Si tu savais, j’entends des gens me dire ça à longueur de journée, tu sais, dans ma spécialité qui sert à rien. » Il lui sourit, il veut essayer d’apaiser la situation en usant un peu d’humour, même s’il ne sait pas si c’est la bonne technique à adopter avec cette femme. « Et la conclusion est toujours la même. Tu te sens mieux le temps de la soirée, mais tes problèmes sont encore là le lendemain… Alors, tu recommences… Puis, c’est un cercle sans fin. Tes soucis sont encore et toujours là quand tu émerges… » Il fixe un point au loin, un instant. C’est beau de dire ça mais lui, que fait-il avec ses propres problèmes, à part les éviter ? « Tant que tu ne les auras pas affronter, ils seront là. » Son ton est plein de tendresse, parce que c’est la meilleure des choses à faire face à quelqu’un en détresse et en état d’ébriété. Etre doux, attentionné, rassurant surtout. « On parle de quel type de souci ? Financiers ? Boulot ? Manque de nourriture ? Amoureux ? Déco ? » Sortir des mots idiots au milieu d’autres plus sérieux, c’était la méthode Vandesky, ça…

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Sam 16 Nov - 0:14
the cure.
Craquer devant la dernière personne au monde capable d'avoir un peu d’empathie pour elle lui semblait à la fois la meilleure et la pire des idées, mais puisque Sirius était Sirius, il fut tout sauf désagréable avec elle, tout sauf détestable. Pire, malgré le fait qu'il aurait pu la détester et vouloir profiter de la situation pour l'humilier, il se montrait tel qu'elle l'avait toujours connu avec ses patients, doux, prévenant, attentif et réconfortant. En d'autres lieux, à un autre moment, elle l'aurait sans doute repoussé, arguant qu'elle n'était pas une de ses putains de patiente et qu'elle ne croyait pas en ce qu'il faisait, mais ce soir, elle était au plus bas. Ce soir, elle avait besoin de quelqu'un et elle était égoïste. Parce que ce soir, Sirius était tout ce qu'elle voulait, tout ce dont elle avait besoin.

Inconsciente de la turbine dans le cerveau du brun pour essayer de comprendre, dire les bonnes choses et poser les bonnes questions, Lyzianna resta là, notant dans une petite partie pas vraiment éveillée de son cerveau qu'il la gardait dans ses bras, qu'il la serrait fort, plus fort que la plupart des praticiens qu'elle avait pu voir enlacer une patiente ne le faisaient. Elle nota la douceur de ses gestes, de sa voix, la manière dont il la regardait, protecteur et rassurant. Elle nota que c'était la chose le plus réconfortante qu'elle avait eu depuis un mois, alors qu'elle s'était acharné à se saouler, encore et encore, pour oublier, pour se venger, pour se détester ou peut-être parvenir à se supporter, à nouveau.

Lui faisant la morale tel un papi, malgré qu'il ne voulait pas y ressembler, elle l'entendit lui dire combien boire pour ne plus rien ressentir était comme un coup d'épée dans l'eau, ne pouvant s'empêcher de lui lancer une petite pique au passage. Elle se mordit la lèvre en fermant plus fort les paupières, essayant de ne pas laisser paraître ce que ça lui faisait. Mais qu'est-ce que ça lui faisait, d'abord ? Amusement ? Pincement ? Dégoût ?

Puis il lui demanda quel était le genre de soucis qu'elle voulait oublier et elle plongea à nouveau son visage dans le cou du brun, se cachant pour ne pas affronter son regard, alors qu'elle se tendait, réfléchissant. Quoi dire ? Comment ? Pourquoi même lui dire ? Elle pouvait ne pas le faire. Elle n'avait pas à le faire. Pourtant, les mots qu'il lui avait dits précédemment la touchaient en plein cœur et elle se disait que, peut-être, pour une fois, elle pouvait se permettre d'être faible. Elle était déjà à terre. Jamais il ne pourrait la mettre plus bas. Inspirant à nouveau, l'odeur de Sirius envahissant ses narines, elle ouvrit les yeux, juste pour, sous cet angle, voir le corps du brun, emmitouflé dans ses vêtements, son pantalon et ses jambes calmes, ses mains chaleureuses.

Il prospecta, alors qu'elle hésitait encore une longue seconde, cherchant ses mots et parvint à lui arracher un sourire, alors qu'un terminait par l'un de ses éternels traits d'humour. Peut-être que c'était l'alcool. C'est sûrement l'alcool, parvint-elle à se convaincre, refusant de croire qu'elle pouvait le faire délibérément. Qu'elle pouvait vraiment choisir de lui parler, elle qui ne parlait jamais à personne. Tu vas tellement le regretter demain matin, Lyzi... Tellement... Et pourtant, il y avait dans sa tête cette autre petite voix qui lui disait que de toutes les personnes de l'univers, Sirius était exactement la personne avec qui elle pouvait, pour une fois, une unique fois, se permettre de se laisser aller, d'être faible et de compter sur quelqu'un pour l'aider à apaiser les maux de son cœur. « Je... » Je... Un début difficile. Une position de coupable. L'était-elle ? Bien sûr. L'était-elle au début de l'histoire ? Certainement pas. Elle se crispa sous le coup de la colère soudaine qui l'envahi, cette colère qu'elle avait tant tenté de taire, la noyant dans l'alcool. « Il faut croire qu'aimer une salope n'apporte vraiment jamais rien de bon, hein ? » L'insulte fait mal, parce que jamais elle n'aurait accepté d'entendre ce genre de mot dans la bouche de quiconque et certainement pas dans la sienne. Et pendant une seconde, Lyzianna se demande de qui elle parle. Harriet ? Dynah ? Peut-être elle-même... « Est-ce que ça sera ça éternellement ? Est-ce que chaque fois que quelqu'un va compter pour moi, cette personne va me faire du mal ? » Sa voix se brisa aux derniers mots, alors que de nouvelles larmes s'échappèrent de ses yeux, lorsqu'elle releva la tête pour regarder Sirius, droit dans les yeux. Son regard soudain brutalement éveillé, plein d'une seule et unique question : Pourquoi personne ne peut m'aimer assez pour ne pas me tuer ? Est-ce qu'elle n'avait que ce qu'elle méritait ? Est-ce que le monde entier était incapable de l'aimer ? Est-ce que personne ne voudrait jamais la protéger ? « Toi, je comprendrais... Le monde entier, je pourrais comprendre, mais elles... Elles étaient censées être les dernières personnes au monde à me faire ça, elles... Pourquoi Sirius, hein ? Est-ce que je mérite vraiment de perdre toutes les personnes auxquelles je tiens ? Est-ce que je suis un tel démon ? » Les larmes coulaient à nouveau librement, alors qu'elle ne quittait plus les prunelles du brun, cherchant dans le fond de ses yeux la vérité. Était-elle une telle garce ne méritant que l'enfer ?

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Dim 17 Nov - 22:21
Sirius ne s’imaginait pas une seule fois que la blondinette se confierait. Ils ne se connaissent pas assez pour ça, et puis, le fait qu’elle le déteste lui revient incessamment en tête. Pourtant, dans ses yeux, il lit tellement de sentiments : de la colère, du désespoir, un cœur brisé ; et il se dit qu’il peut être le pansement, en tant que psychiatre. Ce serait l’occasion de lui prouver que sa spécialité peut être utile d’ailleurs, de lui prouver qu’elle avait tort de la manière douce. Mais est-ce qu’elle s’en souviendra ? Est-ce que ça vaut la peine d’essayer ? La question ne se pose même pas. Il est là. Il ne peut pas faire autrement que de rester. Sa morale lui interdit de partir, et étrangement, son cœur n’en a pas envie non plus. Une envie de savoir ce qui se cache derrière la carapace de la chirurgienne ? Est-ce seulement de la curiosité mal placée ? Pas le genre de Sirius, mais comment expliquer cela autrement ? Ses pensées vont et viennent pendant les blancs. Cela fait bien longtemps qu’il a pris l’habitude de cette gymnastique : une écoute active tout en ayant le cerveau en ébullition.

Son sourire se veut plus chaleureux, invitant à la confidence, l’invitant à poursuivre sur sa lancée, pour lui donner un peu de courage peut-être aussi, parce que s’il a bien deviné une chose sur elle, c’est qu’elle est du genre à détester parler d’elle, et encore plus à lui. Mais ce soir, tout est tellement différent de d’habitude qu’il ne sait même plus ce qu’il doit réellement penser. Les mots sortent de la bouche du Dr Crowley les uns après les autres et Sirius reste silencieux, ne comprenant pas tout. C’est souvent le souci lorsque les gens sont bourrés, il faut réussir à décrypter le début et la fin de l’histoire, et parfois même le milieu. Des brides d’explication, c’est certain que c’est mieux que rien, mais bon… Visiblement, Lyzianna aime une femme avec qui ça s’est mal passé… A moins que ce soit elle qu’elle traite de salope ? La suite laisse penser au psychiatre que non, c’est bien elle qui a eu le cœur brisé. Elle ne lui avait pas dit il y a un mois qu’elle était célibataire ? Non, mais c’est ce qu’il avait déduit de leur discussion… Ca lui semblait même plutôt clair à l’époque d’ailleurs. Et en un mois, on ne tombe pas amoureux au point d’en être totalement dévasté, si ? Il ne sait tellement plus ce que c’est que d’être amoureux… Et il est persuadé qu’il ne le saura plus jamais d’ailleurs.

Pendant tout ce temps, le jeune homme caresse les cheveux de la blonde, un geste presque paternel, supposé l’apaiser. Mais tout à coup, il s’arrête net. Son corps entier se fige alors qu’elle dit « Toi, je comprendrais... ». Est-elle sérieusement en train de dire qu’il serait du genre à lui briser le cœur ? Tout à coup, l’homme est révolté entre l’idée de se défendre, et de continuer à adopter le sang-froid qu’exige habituellement son métier de lui. « Je vais pardonner tes accusations parce que tu as trop bu, mais j’apprécie quand même moyennement que tu oses penser que je suis un briseur de cœur. » Il fronce les sourcils, comme s’il voulait la gronder. « Je te ferais remarquer que si c’est moi que tu aimais, jamais je ne te briserais le cœur ! Je n’ai jamais brisé le cœur d’aucune femme à ce que je sache et je ne compte pas commencer aujourd’hui. » Il est important pour lui de remettre les choses au clair. Après tout, elle avait déjà une idée très faussée de lui qu’elle lui avait exposée quelques semaines plus tôt, et il n’avait toujours pas digéré le tout au fond. « Ceci étant dit et les choses étant claires sur le genre d’hommes que je suis, non tu ne mérites pas ça. Personne ne mérite ça. Personne ne mérite d’avoir le cœur brisé par qui que ce soit et de perdre des êtres chers ! » Il reprend ses caresses dans ses cheveux. « Et même si tu es particulièrement casse-pied quand tu t’y mets et que tu as un sacré caractère, non tu n’es pas un démon. Il y a l’air d’avoir un cœur en dehors de tout ça, même si tu te fais un point d’honneur à le cacher. Sinon, tu ne serais pas dans un tel état… » Et là, il se dit qu’il aimerait la voir plus souvent aussi gentille et docile, sans que ça nécessite une dose d’alcool monumentale, parce qu’elle semble sympa la Lyzianna Crowley qu’il a sous les yeux. « Mais du coup, j’me permets quand même de demander : elles, au pluriel ? » Il aurait bien ajouté qu’elle lui avait dit coucher avec plusieurs personnes à l’hôpital, qu’elle avait peur qu’il la traite de fille facile d’ailleurs, mais à ce point ? Enfin, il se tait concernant ces dernières réflexions car à part attiser sa colère et la faire fuir, ça ne donnerait rien de bon. Autant demander juste de qui elle parle, pour essayer de vraiment comprendre. Parce que s’il fait fausse route… Il aura l’air d’un gland.

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Dim 17 Nov - 23:35
the cure.
Ils étaient bons, les bras de Sirius Vandesky. Cette pensée fugace la traversa, alors qu'il reprenait les caresses de sa tête. Elle aimait son odeur d'homme, clairement naturelle, le parfum de synthèse qu'il avait pu porter en début de journée, à cause d'un savon ou d'un parfum, disparu depuis longtemps. Il n'avait plus que son odeur à lui et elle appréciait cette odeur, même un peu chaude de la sueur ayant perlé dans la journée.

« Attends, quoi ? », demanda soudainement Lyzianna, s'extirpant de ses bras, se redressant pour pouvoir le regarder, vacillant dangereusement au passage. Partant un peu trop en arrière pour son propre bien, elle se raccrocha au bras du brun pour se remettre bien droite, ne quittant pas son visage, ses yeux, du regard. « Quoi ? » Elle n'avait pas tout compris. Pourquoi il se sentait insulté ? Avait-elle dit quelque chose de... Et puis tout ce qu'il avait dit après... Non, il fallait qu'elle se concentre. Une information à la fois, un sujet à la fois. Elle ne pouvait pas gérer plus d'un sujet à la fois.

Oui. Accusations. « D'abord, j'sais pas p'quoi tu dis que j't'accuse d'un truc ! J't'ai jamais accusé d'rien ! T'es la dernière personne q'j'accuserais ! » T'en es sûre de ça Lyzi ? Elle secoua la tête de gauche à droite, essayant d'éclaircir ses idées. Mauvaise idée, cela lui tournait encore plus la tête et rendait sa langue de plomb, rendant sa diction difficile. « D'accord, j't'ai accusé de faire un boulot d'charlatan merdique à la noix et... Ouais. Ça. Mais c'est pas toi le briseur de cœur. J'pense pas qu'tu pourrais, même si tu l'voulais. » Pas qu'il n'en soit pas capable... Quoique... Non. Juste que la blondinette pensait sincèrement que cet homme était beaucoup trop gentil pour son propre bien. Il pouvait être le pire des chieurs de l'univers, mais il n'avait pas un fond méchant et il était bien trop gentil pour faire du mal aux gens. « J'suis sûr qu't'es l'genre de mec que quand une fille te drague, tu t'excuses mille fois de pas être intéressé » Elle lâcha son bras, désormais stable, pour faire de grands gestes. « Genre, ''Nan, mais c'pas toi, c'est moi. Je suis sûre que quelqu'un t'attends quelqu'part, mais c'quelqu'un c'pas moi, parce que tu comprends, moi j'ai plus aucun désir pour personne d'puis la mort d'ma femme et... oui, j'sais, j'suis désolé d'être un tel pauvre homme et blablablaaaaaah'' » Et puis elle fixa de nouveau son regard droit dans celui de Sirius, posant à nouveau sa main sur le bras du brun, son visage à quelques centimètres à peine de celui de son acolyte, pour pouvoir murmurer en toute confidence. « Ne l'dit à personne parc'que j'nierais en bloc, mais j'trouve ça admirable, cette dévotion qu't'as pour elle, même après toutes ces années. Elle a été aimée, probablement plus qu'la plupart des gens dans c'putain d'monde et parfois, j'en suis un petit peu jalouse... »

Lyzianna ferma les yeux, une petite seconde, probablement pas la meilleure des idées, qu'elle songeait, alors qu'elle s'accrochait un peu plus à son bras alors qu'elle se sentait tanguer de nouveau. « Ma meilleure amie baise ma petite sœur », dit-elle brutalement, les yeux clos, une larme s'échappant pour rouler le long de sa joue, avant de plonger à nouveau ses iris dans les prunelles sombres de l'homme. Elle ne savait pas pourquoi elle lui disait tout ça. Pourquoi elle parlait si facilement, elle qui d'ordinaire gardait sa bouche et son cœur scellé, mais maintenant qu'elle avait ouvert les vannes, il semblait que plus rien ne pouvait arrêter le flot, ni celui de ses larmes, qui reprit de plus belle, ni celui de ses aveux les plus sincères. « Mon ex-meilleure-amie baise ma putain d'ex petite sœur et moi je... Ça fait un mois que j'travaille comme une malade, que j'sors de l'hôpital que quand j'me fais virer et sortir par la sécurité et quand ça arrive... » Elle détourna à nouveau le regard. « Être seule avec moi-même est trop insupportable... Alors voilà... J'suis là, je bois et juste... l'espace d'une minute, d'une heure, d'une nuit... J'arrive à m'sortir de la tête cette image qui me donne juste la nausée... » Sans même s'en rendre compte, elle s'était mise à trembler, glacée par la fraîcheur de la nuit, l'absence des bras chauds de Sirius autour d'elle et le flux d'émotion qui glaçait son sang. Elle releva ses jambes, calant ses talons sur le banc, enroulant ses bras autour de ses jambes et se recroquevillant en boule, pressant fort ses paupières pour chasser l'image de retour dans son cerveau, le front pressé contre ses genoux. « Je veux plus le voir... », gémit-elle, d'énormes gros sanglots de nouveau coincé dans sa gorge, l'empêchant de respirer. « J'veux plus voir ça... J'veux plus... J'arrive plus à... J'arrive.... J'arrive plus.... »

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Mer 20 Nov - 0:24

Décidemment, Sirius en vient de plus à se demander pourquoi il est venu rejoindre Lyzianna. Certes, il ne savait pas que c’était elle qu’il venait récupérer et certes, son devoir moral l’empêche de rentrer chez lui en sachant pertinemment que quelqu’un est en danger. Toutefois, les remarques de la blonde le laissent de plus en plus perplexe et s’il avait été moins tard, si son cerveau était moins fatigué, il aurait déjà compris le sens de toutes les paroles de la chirurgienne et il aurait pris la mouche. Mais là, le tout se contente de passer par une oreille, ressortir par l’autre, alors que ses pensées ont un sacré train de retard sur les actions en train de se dérouler.

Il avait compris qu’elle l’accusait. En même temps, elle l’accusait… Ou alors c’est qu’elle est tellement pas cohérente qu’il comprend ce qu’il peut comprendre. Visiblement, c’est bien ça… En attendant, ça le met un peu sur les nerfs, notre Sirius, cette histoire. Elle tire un peu sur la corde, Lyzianna, et son état d’ébriété n’excuse absolument pas tout. Patience Sirius, patience. On respire. Une patiente comme une autre, si ce n’est que tu ne seras jamais payé pour ta prestation de ce soir. Elle, mériterait un oscar par contre parce que côté théâtral et répartie, on est pas mal !

« T'es la dernière personne q'j'accuserais ! » Tu parles,  à l’hôpital, elle ne s’en privait pas dès qu’ils étaient tous les deux. La preuve, elle le reconnait deux secondes plus tard, même si oui, il a fait fausse route dans la forme. Après, ça oscille entre insultes et compliments, un mélange pour le moins étonnant qui déroute mais alors complètement notre brun. Il la regarde, juste, choqué, estomaqué presque. Ses sourcils sont hauts et son regard est empli d’incompréhension. Il ouvre la bouche, la referme. Elle le laisse complètement stoïque, sans voix. OKAY… « Je sais franchement pas comment je dois prendre tout ça. » Un mélange d’étonnement et de sidération reste planté là sur son visage. Et puis forcément, elle parle de l’amour qu’il a pour Nyla, alors Sirius se perd encore plus dans le flot de ses pensées et de ses sentiments. Oui, il l’a aimé, trop. Oui, c’est admirable. On en dit bien ce qu’on veut. Il s’en fiche de ce qu’on pense, lui.

Ses caresses sur le visage de la jeune femme s’arrête net avec tout ça. Puis, il apprend les faits. Il ne comprend pas tout de suite l’incidence, tous les liens qui se font. En fait, il ne comprend pas du tout, parce que genre si Leone venait à coucher avec son frère, ou Orion avec sa sœur, Sirius s’en ficherait royalement, du moment que l’un ne profite pas de l’autre, qu’aucun cœur n’est brisé et que tout le monde est consentant. Au contraire, il serait plutôt heureux pour eux et ce serait un bon moyen pour allier sa famille avec ses amis pour renforcer encore plus les liens entre tous. Il se sent mal, parce qu’elle se remet à pleurer, et lui, ça le déstabilise de la voir dans cet état.

« Arrête de pleurer. » Son ton est encore dans la compassion. « C’est pas si grave qu’elles couchent ensemble, non ? J’veux dire, elles font de mal à personne et ça n’empéche pas ta meilleure amie de rester ta meilleure amie et ta sœur de rester ta sœur. » Il est peut-être catégorique mais comme il ne comprend pas quel est le souci. « Faut pas te mettre dans des états pareils pour des coucheries. Au mieux s’en suit une belle histoire d’amour et tu les verras encore plus souvent. Au pire, ça s’arrête là et ça a pas de conséquence sur ta vie… » Quand bien même les deux femmes ne voudraient plus se parler, Lyz n’a rien à voir dans tout ça, alors…

Et voilà que les larmes semblent encore s’intensifier et Sirius reste là, comme un idiot, ne sachant plus que dire ou que faire. Il attend que ça passe, qu’elle se calme un peu. Il en profite pour refaire le fil de la soirée dans sa tête, jusqu’à ce moment quelques minutes plus tôt. Le voilà qui se lève d’un bon, très brusquement, trop brusquement. Son regard a changé de teinte. La colère s’y lit. « Tu me vois vraiment comme ça ? Comme un pauvre mec ? » Son ton est très dur, glacial. Il est gentil, trop gentil d’habitude, avec tout le monde, alors qu’on ait une telle opinion de lui lui glace le temps. « Tu te rends compte de ce que tu me dis ? C’est quoi ? De la méchanceté gratuite pour la seule personne qui vient te chercher en pleine nuit ? C’est comme ça que tu me remercies, sérieux ? » Il fait quelques pas pour s’éloigner du banc, se passant une main dans ses cheveux bruns, à cause de la colère. « Mais putain, je la choisis ma vie. Tu crois que ça m’amuse d’encore pleurer ma femme 6 ans après ? Tu sais ce que c’est l’amour, le vrai ? Parce que crois moi, tu aurais rencontré l’amour de ta vie, tu aurais vécu quelque chose de réellement réel et sérieux, tu comprendrais mieux qu’on ne se remet jamais de la mort de l’être aimé ! » Il revient sur ses pas et lui lance des éclairs. « Moi, j’ai pas honte d’avoir aimé ! J’ai pas honte d’aimer encore quelqu’un qui est parti. Parce que j’ai vécu les plus belles années de ma vie, et même si c’est fini, c’est beaucoup plus que ce que tu n’as jamais vécu ! »

Il a envie de taper du poing contre un mur. Son sang froid est parti aux oubliettes. Cette femme, qu’il ne connait qu’à peine a des mots durs à chaque fois qu’elle le voit, mais cette fois-ci les bornes ont été plus que dépassées. « Maintenant, j’te ramène chez moi ! » Il ne sait pas où elle habite et dans l’état dans lequel elle se trouve, ils risquent de tourner en rond pendant des heures avant qu’elle ne lui indique la route correctement. « Mais je te préviens, t’as intérêt de t’excuser demain, parce que je suis le gars gentil, moi, et non la personne qui te pourri la vie, t’amenant à boire plus que de raisonnable. Sinon, j’te préviens que la prochaine fois, je te laisse décuver dans le caniveau, serment d’hippocrate ou pas ! » Son ton est toujours aussi froid. Pourtant, il la reprend dans ses bras, totalement conscient que ça ira beaucoup plus vite comme ça. Il ne la ménage plus vraiment, même s’il fait tout de même attention, histoire qu’elle n’ait pas envie de vomir sur lui. Et il commence à marcher avec la jeune femme d’un pas décidé vers la station de bus la plus proche.

Spoiler:

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Jeu 21 Nov - 17:25
TW (Sirianna) The Cure 161011115725922910 émétophobique s'abstenir sur la fin  cute

the cure.
Elle ne savait pas comment ils en étaient arrivés là. Comment en une seconde ou deux, tout avait basculé. Le Sirius doux, protecteur, qui essayait de la calmer disparu. Premièrement, il disparut de ses bras, la laissant toute seule, pauvre fille en larme, abandonné sur un banc, alors qu'il se levait pour la surplomber de toute sa hauteur. Lyzianna se figea, le regardant sans bouger, alors qu'il affichait un air d'une colère sourde.

« Tu me vois vraiment comme ça ? Comme un pauvre mec ? » Elle resta bouche bée, le regardant sans comprendre. Est-ce que j'ai dis ça ? Non. Non, elle avait dit qu'elle admirait sa dévotion, qu'elle jalousais son épouse, pas qu'elle avait le sentiment d'être face à un pauvre mec. Pourtant... Pourtant, si on le lui demandait, sans l'alcool pour endormir son être conscient, elle dirait que oui, elle trouvait cela triste. Il fallait passer à autre chose à un moment, non ? Mais elle n'avait pas dit ça ce soir. Elle ne l'avait jamais dit. En fait, elle refusait de répondre généralement à ce genre de questions, de réfléchir pour avoir un avis sur ce genre de choses. Elle n'était pas une fille de sentiments. Elle ne voulait pas parler de sentiments.

Chaque mot suivant la gifle, plus durement encore. « C’est quoi ? De la méchanceté gratuite pour la seule personne qui vient te chercher en pleine nuit ? » Elle n'avait pas voulu ça. Elle n'avait pas voulu blesser le seul homme qui ne lui avait pas fait assez de mal ou dont elle n'était pas assez proche pour lui faire honte. Le seul homme en dehors des deux hommes de sa famille en qui elle avait une certaine sorte de confiance. Elle n'avait pas voulu être cette personne horrible qu'elle semblait toujours être autour de lui. Les autres ne comptaient pas. Les autres voyaient l'horrible Lyzianna et elle acceptait ça, elle aimait ça. Cela les maintenait loin. Mais lui... La façon dont il lui reprochait d'être cette personne atroce... Pourquoi cela faisait-il toujours mal ? « Tu aurais rencontré l’amour de ta vie, tu aurais vécu quelque chose de réellement réel et sérieux, tu comprendrais mieux qu’on ne se remet jamais de la mort de l’être aimé ! » Peut-être... Peut-être que c'était vrai, mais elle ne le saurait jamais, parce que personne ne pouvait l'aimer et que (sans doute) elle était incapable d'aimer, elle aussi. Elle avait aimé Dynah et elle l'avait bouffé, dévoré de l'intérieur, tellement opprimé qu'elle l'avait transformé en cette fille capable de lui briser le cœur comme elle l'avait fait. Elle avait aimé Harriet, si fort qu'elle l'avait laissé entrer dans sa vie comme elle n'avait jamais laissé personne entrer. Elle lui avait raconté presque tous ses secrets, des plus fous aux plus intimes. Harriet connaissait ses ambitions, mais aussi ses autres rêves. Sa peur d'être une mauvaise sœur, ses espoirs pour Dynah, ses inquiétudes et elle avait tout bousillé, envoyant toute cette confiance au diable pour une baise avec sa petite sœur, la prunelle de ses yeux. Elle n'avait jamais eu de relation amoureuse, jamais aucune, parce que qui pouvait l'aimer hein ? Ils croyaient tous le pouvoir. Ils pensaient tous pouvoir atteindre son cœur (ceux qui avaient essayé, pas le monde entier, elle n'était pas mégalo à ce point), mais elle savait depuis le début. Son cœur de pierre n'était qu'un diamant taillé dans la pression, si dur qu'il semblait impossible à briser, mais si fragile pourtant. Le bon angle et il serait facile de trouver le plan de clivage qui fissurerait son cœur si entièrement qu'elle serait à jamais détruite. Dynah et Harriet avaient fini par le casser, ce point de clivage. Malgré toutes les précautions qu'elle avait prise. Parce qu'un cœur se déchire, mais qu'il est toujours possible de le réparer... Une pierre, aussi précieuse soit-elle, une fois brisée ne se reconsolide pas.....

Et la colère de Sirius était palpable, rayonnante par tous les pores de sa peau et pour la première fois depuis qu'elle le connaissait, Lyzianna eut peur de lui. Il était prêt à frapper quelqu'un. Elle pouvait le voir. Elle avait rapidement appris à lire ce genre de chose sur un visage. Pourrait-il la frapper, elle ? Elle le méritait. Elle ne pourrait pas lui en vouloir de le faire (bien qu'une partie d'elle se disait encore qu'il était trop doux et gentil pour lui faire du mal comme ça), mais elle avait peur, vraiment peur. Elle n'était pas femme à aimer le conflit. Être aussi imbuvable au quotidien était aussi une façon pour elle de se protéger. Ne pas être trop proche des gens évitait les conflits...

Et puis comme ça, il décida qu'il la ramenait chez lui et elle eu un mouvement de recul. « Mais je te préviens, t’as intérêt de t’excuser demain, parce que je suis le gars gentil, moi, et non la personne qui te pourri la vie... » Elle ne comprenait plus. Était-ce une menace ? Une vraie menace ? Elle y crut, réellement, alors qu'il la prenait à nouveau dans ses bras, sans ménagement. Elle se figea de nouveau, totalement tétanisée, d'autres larmes coulant de ses yeux, désormais silencieusement et pour de toutes autres raisons. Il l'emmenait. Il l'emmenait réellement, sans lui donner le choix et sans douceur. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il comptait faire ? Qu'est-ce qu'il comptait lui faire ? « Je t'en pris... non... », souffla-t-elle tout bas, avant qu'une décharge d'instinct pur ne traverse à nouveau son corps. Elle se raidit totalement, essayant de quitter ses bras, mais il la tenait fort, probablement pour ne pas qu'elle tombe, mais dans son état second, ce fut une toute autre pensée qui la traversa. Je suis sa prisonnière... Et son visage fut tout un coup remplacé par un autre, plus jeune, plus juvénile, son regard dur rempli du regard de désir, de possession, ses bras chauds et accueillant devenant deux étaux qui l'enserrait, sa bouche silencieuse prononçant des mots qui ne lui appartenaient même pas. « Je ne serais pas aussi gentil, si tu ne te laisses pas faire Lyzi. » « NOOOOOOOON »

Son cri s'extirpe brutalement de sa poitrine, lui déchire la gorge, alors qu'elle bouge dans tous les sens, juste pour trouver une échappatoire, juste pour qu'il la lâche. Il finit par le faire, contraint et forcé, parce que l'animal blessé qu'elle est ne lui laisse pas le choix et trouve à force de pousser un angle par lequel il ne peut plus la retenir. Elle s'écrase au sol sans aucune précaution, n'ayant pas eu le temps de préparer sa chute, n'en ayant pas eu la moindre idée. La blonde s'écrase au sol et a à peine le temps de protéger son visage avant que la douleur ne suive le son de son corps rencontrant le bitume. Elle a mal au genou droit, sent les éraflures sur sa main gauche, le feu de sa hanche, mais elle s'en fiche, alors qu'elle se recroqueville déjà sur elle-même et s'éloigne de lui en rampant sur le sol. « Ne me fais pas de mal, je t'en prie... », qu'elle supplie, la voix brisée, la conscience enfuit, sa peur et sa douleur pour seul moteur. « Je t'en prie... arrêtes... Je t'en prie... pas ça... » Son dos rencontre quelque chose et Lyzianna se recroqueville encore, plaquant ses mains sur ses oreilles. « Arrêtes Simon... S'il te plaît... arrêtes... »

Une petite partie d'elle y pense, que ça n'est pas lui. Qu'elle n'est plus cette jeune fille naïve et que ça n'est pas ce garçon malsain qui la serrait dans son étreinte de faire. Une petite partie (encore consciente) d'elle, pense qu'elle regrettera au matin d'avoir laissé le souvenir sortir ainsi (une autre raison pour laquelle elle déteste boire, ses démons s'amusant à sortir de leur cage chaque fois que son conscient n'est plus assez fort pour maintenir les grilles closes), mais la partie primitive, émotionnelle et sensitive d'elle-même n'a juste que cela en tête, la douceur de Sirius éclipsé, la douleur et la peur prenant le dessus sur tout le reste, sur sa propre douleur physique actuelle, sur...

Une vague de nausée remonte si furieusement le long de sa gorge qu'elle n'a pas le temps de réfléchir plus avant de se pencher sur le côté pour évacuer le trop-plein d'alcool. Elle a trop bougé, s'est trop agité, a trop brutalement été lancé contre le sol et maintenant, elle ne peut retenir le contenu de son estomac vide de nourriture, mais plein d'alcool qui se répand sur le sol à côté d'elle, alors qu'elle est à genoux, malade comme un chien. Une fois calmée, elle s'empresse d'essayer de se remettre en boule malgré la nouvelle proximité de Sirius, tremblante de tous ses membres, l'épuisement ayant soudainement raison de tout le reste, malgré la tension encore palpable dans ses épaules qui la maintiens éveillée. C'est Sirius. C'est Sirius qui est là et elle le sait, jamais il ne lui fera du mal comme ça. Son esprit un peu plus clair en est à nouveau convaincu.

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Jeu 21 Nov - 18:29
Elle l’avait énervé, certes, mais pas au point qu’il s’en prenne physiquement à elle. Au contraire, tout ce qu’il essaye de faire, c’est de la ramener en sécurité, parce que c’est ce que son code moral lui dicte. Il est tout bonnement incapable de la laisser là, sur place, dans son état. Elle pourrait se blesser, faire de mauvaises rencontres ou pire, et s’il lui arrivait quelque chose, il ne s’en remettrait jamais, de la même manière qu’il ne s’en est pas remis pour Nyla. La culpabilité le rongerait à vie. Et quand bien même Sirius serait dans un état de rage intense, jamais il ne frapperait une femme. D’ailleurs, il n’a jamais été dans un tel état de sa vie.

Il ne comprend pas ce qui se passe. Elle se retrouve au sol. Elle panique. Il a senti la raideur dans ses bras, quand il l’a pris. Faut dire qu’il n’était pas aussi doux, mais pas pour autant brutal. Peut-être que dans l’empressement… Il n’a pas fait attention ? Possible, tout s’est passé tellement vite qu’il n’a pas pris le temps d’analyser ses gestes. Qu’est-ce qu’elle croit ? Il la regarde, totalement ahuri, et paniqué lui-même. Il la regarde et il ne voit rien d’autres que les symptomes qu’il voit chez ses patients. Alors là, il a un flash. Il est arrivé quelque chose à Lyzianna Crowley, et le coupable est un certain Simon. Mais quoi ? Que lui est-il arrivé ? A voir la terreur dans ses yeux, ça ne peut être qu’horrible. L’alcool intensifie peut-être les traits et les souvenirs mais il ne crée pas des hallucinations à ce point.

Sirius ne s’avance pas. Il sait que ça va être pire. Il ne dit rien. Il faut attendre que la crise passe. Un couple passe non loin d’eux et Sirius leur jette un regard alors qu’ils ont les yeux rivés sur eux. Ils vont croire qu’il est un psychopathe qui veut faire du mal à la blonde. « Passez votre chemin ! » qu’il leur crie. Il aurait inventé un bobard qu’ils se seraient imaginés tout et n’importe quoi de toute manière alors autant ne pas leur donner de raisons supplémentaires pour appeler la police. Son regard se pose de nouveau vers Lyzianna qui désormais est en train de vomir. PUTAINNNNN… Sirius hausse les yeux en l’air. Franchement, pourquoi est-ce qu’il a fait tout ce chemin ? Pour se faire insulter ? Pour jouer au médecin en dehors de l’hôpital ? Il s’approche enfin de la jeune femme.

« Lyzianna, c’est Sirius. Pas Simon. Sirius. Sirius Vandesky, le psychiatre qui sert à rien, tu te souviens ? » Son ton est celui du psychiatre désormais, la bienveillance prenant le dessus sur toutes les autres émotions. Il faut qu’elle retrouve raison malgré son état d’ébrité car ils ne vont pas rester là toute la nuit. Il n’a pas d’autres choix. « Lyzianna, je ne vais pas te faire de mal ! Oui, je suis en colère parce que tu me dis des trucs vraiment pas sympas, mais j’ai jamais été violent avec une femme et c’est pas aujourd’hui que ça va commencer ! » Il s’approche encore un peu, hésite à passer une main sur son épaule mais n’en fait rien, de peur que la réaction de la jeune femme soit plus violente que pleine de sérénité. « Faut vraiment que tu rentres au chaud et que tu rentres dans un lit, tu comprends ? »

Dans ses yeux, il est capable de lire la détresse et les émotions qui l’ont traversées. Il a tellement l’habitude de voir ce regard, ces traits tirés et tétanisés. Qu’est-ce qui a bien pu lui arriver ? Il va falloir qu’il le découvre, pas pour la curiosité, mais parce qu’elle a sérieusement besoin d’aide. Il faudra qu’il l’aide. Mais ce soir, ça ne servira à rien… Son état est trop second pour qu’elle arrive à avoir des pensées cohérentes. « Où est-ce que je peux te ramener ? Tu te souviens où tu habites ou je t’emmène chez moi ? » Il espère qu’elle ne prendra pas mal le fait qu’il émette des doutes sur ses capacités à rentrer chez elle…

Il regarde le vomi. La jeune femme pue. Et honnêtement, il a beau avoir fait des études de médecine, le vomi c’est pas quelque chose qu’il kiffe. Il ne peut s’empécher d’avoir un rictus de dégoût mais après une grande inspiration, il enlève sa veste et la tend à la jeune femme, de manière à ce qu’elle puisse l’enfiler si elle l’accepte. « Mets ma veste s’il te plait parce que dans ton état, si tu finis en hypothermie, c’est à l’hôpital que je vais devoir t’emmener… » Et ce serait une très mauvaise chose pour son image, quelque chose qu’elle n’apprécierait pas du tout de chez pas du tout, la miss perfection. Soudain, l’envie de la prendre dans ses bras pour la réconforter, lui faire réellement comprendre qu’il n’est pas ce Simon, et qu’il est même sans doute tout son opposé, s’impose à lui, malgré la mauvaise odeur, malgré l’état lamentable de la jeune femme. La voir aussi vulnérable en contradiction avec ce qu’elle montre d’elle d’habitude, ça lui donne un petit quelque chose qui touche Sirius au plus profond de son cœur. « T’es capable de marcher ? Ou t’accepte que je te porte ? » Il ressent déjà quelques frissons sans sa veste, donc il ne faut pas qu'il reste sur place s'il ne veut pas tomber malade.

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Ven 22 Nov - 20:44
the cure.
La voix du brun est douce, la ramenant peu à peu à la réalité, l'horrible, mais pure réalité. Elle sait qu'elle aura des explications à donner demain, mais qu'importe. Là, tout de suite, elle a juste besoin de se sentir en sécurité et Sirius Vandesky est de nouveau la chose la plus sécurisante qu'elle connaisse. Alors elle hoche la tête, simplement, alors qu'il lui dit qu'il veut juste l'emmener au chaud et dans un lit, où rien ne pourra lui arriver.

Elle se mord ensuite la lèvre quand il lui demande si elle se souvient d'où elle habite et fait mine de réfléchir. Elle se souvient très bien de son adresse. Elle la connaît par cœur. Aucun alcool au monde ne pourrait lui faire oublier son lieu de vie. Mais elle n'a pas envie de rester seule et elle a peur que si elle lui donne son adresse, il s'assure qu'elle soit bien sagement dans son lit et rentre chez lui une fois qu'elle dormira. Alors, peu importe combien elle regrettera au matin et à combien de questions elle devra répondre, elle ne veut pas être seule dans son appartement cette nuit et pour être certaine qu'il reste, elle n'est pas certaine que lui donner son adresse soit la bonne solution. Elle finit donc par secouer la tête par la négative, la culpabilité de lui mentir pouvant aisément passer pour de la culpabilité de ne pas se souvenir.

Elle fut surprise qu'il retire sa veste pour la lui tendre, le regardant sans doute une seconde de trop, l'obligeant à lui demander de la prendre avec un "s'il te plaît". Finalement, elle la prit, toujours un peu tremblante et l'enfila. Il était grand comme garçon. Très grand. Bien plus qu'elle, alors rapidement, elle se rendit compte qu'elle flottait totalement dans cette veste qu'elle pouvait sans doute enrouler presque deux fois autour d'elle. À moins que ça soit juste une simple sensation d'être noyé sous toutes les couches. Qu'importe. Elle aimait la sensation du tissu lourd sur ses épaules, le fait qu'elle pouvait complètement se blottir à l'intérieur et l'odeur. Son odeur à lui. Le doux parfum de sa sueur chaude, combiné au café dont il s'abreuvait à grande tasse dans la journée. L'odeur de cigarette, aussi, un peu, sans doute parce qu'il fréquentait trop la terrasse des médecins fumeurs, seul véritable endroit où – ironiquement – on pouvait respirer de l'air frais au Richmond. Il était facile de prétendre qu'elle avait juste terriblement froid, pour enfouir son nez dans le col de la veste et humer ce parfum qui lui faisait tourner la tête d'une toute autre façon que ne l'avait fait l'alcool.

Et puis il fallu se lever ou tout du moins tenter et en hochant une nouvelle fois la tête, la blonde s'accrocha à l'épaule du psychiatre pour se donner l'impulsion qui lui permettrais de se relever. Immédiatement, elle sentit sa tête tourner de nouveau, tanguant dangereusement. Les bras de Sirius la retinrent en une fraction de seconde et elle se fondit vers l'avant, se retrouvant à l’abri de ses bras. Elle pouvait marcher, oui, mais certainement pas droit. Heureusement, sagement caler contre le torse du brun, elle pouvait mettre un pied devant l'autre et c'est ainsi, presque comme un couple d'amoureux, vu de l'extérieur, qu'ils se rendirent là où il voulait initialement l'emmener. Quand elle comprit la destination, elle haussa un sourcil. Et bien ! C'est un drôle de moyen de locomotion pour un sauvetage, songea-t-elle, non sans humour, n'osant pas le dire à voix haute, de peur de le froisser. Elle lui avait déjà tellement fait de mal ce soir. Elle ne voulait pas qu'il prenne son humour pour une nouvelle attaque.

Pendant les quelques minutes que dura l'attente du bus, Lyzianna resta dans les bras de Sirius, sentant sa peau se glacer à mesure que les minutes s'écoulaient. Ses paupières lourdes à elle luttant pour rester ouvertes. « Tu vas attraper froid à cause de moi... », souffla la blonde d'une petite voix brisée et coupable et elle se pressa un peu plus contre lui, espérant lui donner un peu de sa chaleur en passant ses bras autour de ses hanches et en enfouissant son visage dans son cou. Moins de cinq minutes plus tard, le bus arriva enfin et elle attrapa sa main pour l'embarquer à l'intérieur du bus, manquant de trébucher deux fois sur les trois marches menant à la cabine. Elle tira un billet de sa poche et le donna au chauffeur. « Deux tickets, s'il vous plaît. »

Elle traîna Sirius jusqu'à une banquette où ils purent s'asseoir. « Tu me sauves, je paye le déplacement », souffla-t-elle en guise d'explication, avant de se lover de nouveau contre lui. Malgré le chauffage dans le bus, elle avait toujours froid et elle avait surtout peur que lui attrape mal. Elle ne pourrait pas se le pardonner, s'il attrapait quelque chose à cause d'elle, alors quitte à être surchauffée à l'extérieur et glacée à l'intérieur, autant servir de chauffage personnel au brun. Pour lui apporter plus de chaleur, elle se cala contre la vitre du bus, assez pour relever ses jambes et les poser sur celles de Sirius, lui assis correctement sur le siège, elle en travers de la banquette. Elle se pencha une nouvelle fois contre lui, son visage à nouveau en sécurité dans le creux de son épaule. Elle prit alors les mains glacées de Sirius et les emprisonna dans les siennes, les posant sur son ventre, sous la veste, là où elles seraient au chaud.

« Merci... », chuchota-t-elle tout bas, confidence secrète que lui seul pouvait entendre, malgré le bus complètement vide. « Je sais pas pourquoi je suis aussi méchante avec toi... Peut-être parce que ça me fait peur que tu... je sais pas... me vois comme ça... peut-être... Alors... merci d'être resté, même si je ne le mérite pas... » Elle inspira, son parfum enivrant emplissant ses sens, lui faisant perdre le fil de ses pensées, mais surtout tout sens du raisonnable. « Tu es quelqu'un de bien, Sirius. Quelqu'un de très bien. Ne laisse personne et surtout pas moi te faire penser le contraire. » Un fin sourire se dessina sur ses lèvres, alors que les yeux clos, cachée dans le cou de l'homme, elle pouvait continuer de se laisser aller à des confidences somnolentes. « Personne ne devrait avoir ce pouvoir sur toi, de te dicter ce que tu dois penser de toi-même. Soit fort, honnête avec l'homme que tu veux être et ne laisses surtout pas une chirurgienne prétentieuse qui n'est jamais tombée amoureuse te laisser croire que tu ne vaux pas mieux qu'elle. Tu vaux bien mieux qu'elle... » La dernière phrase était dite tristement, parce que là, tout de suite, l'alcool et la fatigue ayant abaissé toutes ses barrières, la blondinette le pensait réellement. Parce que quand elle était comme ça, si vulnérable, toute sa haine d'elle-même et son sentiment d'incompétence était exacerbé. Tout ce qu'elle était en étant consciente : ambitieuse, obsédée du travail, en rage contre le monde... Tout cela disparaissait. Ne restait que la petite fille, convaincue qu'elle ne serait jamais assez pour personne. Pas pour ses parents qui n'accepteraient jamais qu'elle ne soit autre chose que la première en tout, ce qu'elle ne pouvait pas être. Pas sa sœur pour qui elle avait été trop, tellement trop qu'elle avait cherché à fuir son emprise en couchant avec sa meilleure amie. Pas pour sa meilleure amie qui avait si peur d'estime pour elle qu'elle avait couché avec sa petite sœur en se foutant du fait que cela la briserait, elle l'obsédée par le bien-être de son frère et de sa sœur. Pas pour un seul homme, pour qui elle ne serait jamais qu'une jolie poupée qu'on baise et qu'on jette, son cœur de diamant trop indomptable.

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Dim 1 Déc - 10:09
Les choses commencent peu à peu à lui échapper mais elle se lève pour qu'ils prennent la direction du bus, ce qui est déjà une grande étape de franchie. Sirius soutient la femme comme il le peut, mais pour tout dire, ça n'a rien de très compliqué, étant donné qu'elle est loin d'être bien lourde. La proximité qui se crée entre eux est sans doute ce qu'il a le plus de mal à gérer finalement, parce que là, dans cette position, tout lui fait penser à Nyla. Les souvenirs reviennent comme des flashs. Et même avec Meghan, Leone ou Orion, dont il est très proche, s'il y a des accolades, des câlins de groupe – ou non – les choses ne semblent jamais aussi 'sentimentales'. Là, pourquoi il a cette impression ? C'est une bonne question à laquelle il préférerait ne pas trop réfléchir. Mais elle se colle à lui et il ne peut pas lui dire non, parce que tout ce qu'il veut, c'est la ramener en sécurité et enfin se coucher après sa trop longue journée. Donc si pour cela, il doit supporter un peu de chaleur humaine avec une femme qui lui a balancé bien trop d'horreurs ce soir – et dans le passé – alors pas de problème. Mais le vrai problème, c'est pas elle, là. C'est lui, ses souvenirs...

« T'occupe pas de ça. » Parvient-il à bredouiller quand elle lui dit qu'il va attraper froid à cause d'elle. Oui, c'est un fait, mais clairement pas le plus important. Et puis, il a fait le choix de lui donner son manteau, en toute connaissance de cause. C'était la meilleure solution, parce qu'il y a moins de risque pour lui que pour elle dans l'état dans lequel elle se trouve. A trop tergiverser sur leur proximité et les sentiments que cela procure en lui, le psychiatre ne voit finalement pas le temps passer et le bus arrive rapidement. Par il ne sait quel miracle, les tickets de bus sont payés  par la demoiselle avec une certaine facilité, à croire que de vomir lui a tout de même fait un bien fou.

Puis, il se retrouve sans avoir le temps de dire ouf et de vraiment comprendre ce qui lui arrive sur un siège, les jambes de la jeune femme sur les siennes, sa tête dans son cou et ses mains à lui dans les siennes. Nyla. Elle n'était pas blonde mais les cheveux d'un noir ébène qui en rendait jalouse plus d'une. La fatigue et le froid le font divaguer bien plus que de raisonnable et le sentiment de se retrouver 10 ans en arrière le submerge encore, foudroyant. Il ferme les yeux un long instant, n'ayant plus conscience que Lyzianna est dans ses bras, et non sa femme. Dans son esprit, le temps recule et il est heureux. Trop heureux. Après une soirée chez Meghan où ils avaient tout les deux finis dans un état lamentable mais avait tout de même insisté pour rentrer chez eux, espérant se fondre dans leur intimité, lové l'un contre l'autre. Ils était fous amoureux. Ils l'avaient été jusqu'à la fin. Mais la voix de Lyzianna retentit de nouveau et le brun est contraint de revenir à la réalité, de revenir dans le présent. Ses yeux s'embrument. Il n'est pas avec Nyla. Il ne le sera jamais plus. Une larme se forme au coin de son œil, qui ne tardera pas à couler. Geste qu'il ne contrôle pas. Il est émotif, Sirius, mais là, surtout beaucoup trop fatigué pour gérer correctement ses émotions.

Le blonde le remercie. Il a du mal à la regarder dans les yeux. Il ne le peut tout simplement pas, et heureusement, la position dans laquelle ils sont ne le permet pas physiquement. Il garde le silence, garde les yeux rivés sur sa chevelure. Ce n'est pas Nyla. Nyla est morte. Morte. Morte... Sirius, ne pense plus à ça. Concentre-toi. Concentre-toi. Lyzianna est là. Tu la ramènes. Elle a besoin de toi ce soir. Oui, voilà, ton travail. Concentre-toi sur tes devoirs. Sur cette patiente un peu particulière. 'Patiente', tout à coup, le terme lui saute à la figure. Non, elle n'est pas une patiente un peu particulière. Il n'aurait jamais fait tout ça avec une patiente. Il aurait appelé une ambulance, et aurait emmené la personne à l’hôpital pour être certain qu'elle soit en sécurité. Qu'est-ce qu'elle est alors ? Impossible de répondre. Juste Lyzianna. Une collègue ? On ne se retrouve pas dans une telle position avec une simple collègue, non ?

Ses paroles... Des choses gentilles. Très gentilles. Trop gentilles par rapport à d'habitude. Même si ça n'efface pas les horreurs qu'elle a pu lui balancer plus tôt. Mais en fait, il est heureux de les entendre, même s'il ne lui avoue pas. Elles se gravent dans sa tête. Il est plutôt à l'aise avec l'homme qu'il est. Il est conscient de ses qualités, de ses défauts, de ses forces, de ses faiblesses. Peut-être grâce à son métier. Il a un certain recul que d'autres n'ont pas, même si sur d'autres points, il est loin d'avoir les idées claires. Sa dernière phrase, tout de même, lui arrache un pincement au cœur. Il n'aime pas entendre ce qu'elle pense d'elle-même, des mots qui dit sous le coup de l'alcool et de la fatigue sonnent comme vraiment ressentis. Il ne répond pas. Trop fatigué lui aussi. Et sans envie de se lancer dans des remerciements ou un grand discours pour lui faire comprendre qu'elle aussi pourrait valoir beaucoup mieux. Ou qu'elle vaut déjà beaucoup mieux ? Après cette soirée, tout ce qu'il pense de la jeune femme est sans dessus dessous. Il y a quelque chose, sous ce qu'elle laisse voir habituellement. Quelque chose qui pourrait être intéressant de découvrir. Mais pour l'heure, il est encore sur leurs échanges de la soirée, aussi mitigé qu'eux.

Deux minutes supplémentaires s'écoulent dans le silence. Deux minutes qui ont semblé longue à Sirius. Il ferme les yeux et prend une inspiration. Il en profite pour récupérer ses mains, se libérer de ce geste qui bien qu'il soit bienveillant, lui semble trop familier avec Lyzianna, et trop chargé de souvenir surtout. Mais il l'a laissée faire, parce que... parce que... Cherchez pas. C'est comme ça, c'est tout. Il ne peut pas vous dire pourquoi. « C'est là qu'on descend. » Presque soulagé, pour ne pas dire totalement soulagé. Encore une centaine de mètres et ils seraient dans son appartement. Il repousse légèrement la jeune femme pour pouvoir se lever et ils reprennent leur marche, comme avant d'entrer dans le bus.

Il ouvre la porte. L'appartement est rangé, comme d'habitude. Il est tellement peu chez lui qu'il ne dérange jamais de toute façon. « Allez, au lit. » Il ne va pas chercher de midi à quatorze heures, il ne tient plus lui même. Direction la chambre, dans laquelle il s'assure que Lyzianna finisse sur le lit. Dans son armoire, il attrape un de ses tee-shirt, et le donne à la chirurgienne. « Enfile-ça et donne moi ton pull. Je vais faire une machine, vu l'odeur... » Sinon, le tout sera irrécupérable le lendemain. Le vomi, ça pardonne pas. Il la laisse seule dans la chambre le temps d'aller chercher des couvertures et de s'aménager son lit avec le canapé du salon. C'est Leone qui dort là d'habitude, mais ce soir, ce sera lui. Puis, redirection la chambre. « Ça ira pour dormir ? Ou t'as besoin d'autre chose ? »

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Dim 1 Déc - 21:10
the cure.
Il ne répondit pas à son discours et si dans d'autres occasions, la blonde aurait été vexé par son silence, elle s'y fondit juste, tranquillement, laissant le sommeil la gagner. Elle était bien, dans cette position, contre la chaleur rassurante de cet homme qui ressemblait à un piège. Les yeux clos, elle se laissait bercer par les balancements du bus et le ronflement du moteur, le cœur de Sirius pulsant contre son oreille à travers son artère sous-clavière contre laquelle elle était posée... à moins que ça ne soit ses propres battements de cœur dans sa tête ? Quoi qu'il en soit, Lyzi se sentait bien, au chaud et en sécurité. Vite. Trop vite, sa douce torpeur fut brisée, alors que Sirius retirait brutalement ses mains de sous le haut de la blonde. Elle releva un peu la tête et ouvrit un œil vitreux, ne comprenant pas ce mouvement brusque. Avait-elle fait quelque chose de mal ?

Finalement, le brun lui annonça qu'ils arrivaient, la repoussant pour pouvoir se lever, elle bougonna, encore un peu ensommeillée, alors qu'elle se levait à son tour, s'accrochant au banc devant elle et à tout ce qui était à sa portée pour ne pas tomber. Descendus du bus, ils reprirent la même position pour avancer que plus tôt, elle complètement dans ses bras, lui la soutenant. Et en un claquement de doigt (Dieu qu'elle détestait la perte de notion du temps qui accompagnait la beuverie), ils étaient au chaud dans un appartement qui lui était totalement inconnue. Elle mit quelques secondes à se souvenir pourquoi. C'est l'appartement de Sirius, oui, souvient toi ! Oui, bien sûr. Elle avait prétendu ne pas se souvenir de son adresse pour ne pas qu'il parte tout de suite loin d'elle.

Il la conduisit jusqu'à la chambre, lui intimant déjà d'aller au lit et elle le suivit sans broncher, ne sachant pas quoi faire d'autres. Ne sachant pas si elle avait envie de toute façon. Sur le pas de la porte, elle profita d'une petite minute pour observer la pièce. Tout était si simple, comme dans le reste du logement qu'elle avait pu voir. Un vrai décor de magazine de décoration d'intérieur. Tout à sa place, rien qui ne traînait. Elle connaissait le sentiment. Elle avait le même appartement. Si peu souvent utilisé qu'il était comme neuf. La poussière comme seule traîtrise prouvant que l'endroit n'était pas fait uniquement pour les photos, mais qu'une personne – qui n'avait jamais le temps de faire la poussière – était censé y vivre. Elle regarda ensuite le brun se diriger vers l'armoire et en sortir un T-shirt qu'il lui tendit. Sous son ordre, elle retira la veste, puis son pull, qu'elle lui tendit, ne restant qu'en débardeur. Il s'éclipsa et elle profita de son absence pour enlever son T-shirt et passer le haut du jeune homme.

Quand il revint, quelques minutes plus tard, elle était debout, à côté du lit. Ses vêtements étaient pliés en boule dans un coin, prenant le moins de place possible et les draps froissés trahissaient combien elle avait eu du mal à se changer sans tomber, ayant fini par s'asseoir sur le lit pour ne pas tomber en retirant ses chaussures et son pantalon. Elle était désormais là, incertaine de la conduite à tenir, vêtue uniquement de sa culotte, de ses chaussettes et du T-shirt de Sirius. Elle était étonnée par sa taille. Bien sûr, elle savait qu'il était grand. Elle le voyait pratiquement tous les jours. Elle avait déjà noté combien il était grand et combien elle pourrait facilement se sentir minuscule... mais maintenant, elle l'expérimentait, avec ce vêtement qui, à lui seul, recouvrait chaque partie de son corps qu'il était nécessaire de couvrir. Bien sûr, il lui faisait quand même une très courte robe, lui arrivant à peu près au quart supérieur de ses cuisses, mais elle savait aussi que c'était en partie à cause de ses seins. Si elle avait été plate, si elle n'avait pas eu autant de poitrine, le tissu serait probablement tombé à mi-cuisse... ou approximativement. Saoule, elle n'était plus très au fait des proportions non plus.

Se sentant toujours gauche, la blondinette resta un peu là encore, le temps semblant s'étirer, alors qu'elle restait indécise. Puis il lui demanda si cela irait, si elle avait besoin d'autre chose et elle se mordit la lèvre. Oserait-elle seulement ? Elle se détestait pour cela, la faiblesse qu'elle montrait, l'innocence puérile et la fragilité. Elle envisagea pendant une seconde de ne rien dire, de juste aller se coucher et de traiter demain avec les conséquences de tout cela, mais quand il esquissa un geste pour se retourner, elle sentit son cœur virevolté. « Attends... », quémanda-t-elle, levant un bras dans sa direction, comme pour l'attraper, alors qu'elle était même trop éloignée pour seulement l'effleuré. Elle rougit de sa précipitation et empoigna le T-shirt avec ses deux mains pour se les occuper, alors qu'elle regardait le sol, n'osant parler que d'une toute petite voix. « Reste avec moi... S'il te plaît... »

C'était stupide. Elle avait l'air si incertaine, même dans sa supplique, si candide. Jamais il n'allait accepter de partager un lit avec une enfant apeurée. Elle releva donc la tête, essayant d'insuffler une certaine forme d'assurance qu'elle n'avait pas dans ses yeux. « Je resterais de mon côté. Je ne te toucherais pas, c'est promis, c'est juste que... » Que quoi ? Elle ne savait même pas quoi dire elle-même pour justifier sa demande. Alors elle baissa les yeux à nouveau, ferma les yeux, s'obligeant à ne plus penser à où elle se trouvait et avec qui. Soit honnête, Lyzi. Dis-lui la vérité. C'est encore ta meilleure chance. « Je ne veux pas être toute seule... S'il te plaît... » Elle rouvrit les yeux, mais ne le regarda pas. Se concentrant sur le lit, elle devina vite quel côté était le plus utilisé, donc, quel côté il utilisait, lui. Et elle alla de l'autre côté, à la place inoccupée. Elle se glissa sous les draps, restant assise, le dos contre la tête de lit et attendit sagement, les mains posées sur ses jambes, de voir s'il allait venir avec elle ou pas. Priant une divinité à laquelle elle ne croyait pas qu'il ne la laisse pas seule. Elle en avait assez, ce soir, d'être seule. Elle avait juste tant besoin que quelqu'un soit près d'elle, avec elle. Elle n'avait pas menti. Elle resterait de son côté s'il ne voulait pas qu'elle le touche. Elle voulait juste sentir qu'il resterait, pour elle. Que quelqu'un, même pour un court instant, ne l'abandonnerait pas.

Le temps qu'il se décide, elle eut le temps de tout imaginer. Qu'il lui accorde de vœux, comme son rejet. Cela lui fit mal au cœur. L'idée même qu'il s'en aille, même simplement dans la pièce d'à côté... Cela lui faisait mal, mais elle s'obligea à ne pas le montrer, à le laisser libre de décider. Elle avait émis une demande, pas un ordre. Il avait le droit de le lui refuser et elle n'avait aucun droit de lui en vouloir. Peut-être qu'elle méritait qu'il tourne les talons et s'en aille. Peut-être qu'elle méritait d'être seule...

Les larmes menaçant de couler à nouveau, la peur de lever les yeux et de voir le dégoût ou le rejet dans les traits du psychiatre, elle s'allongea finalement, le dos tourner en direction de la place de Sirius, remontant la couverture jusqu'à son nez, pressant fort ses paupières pour ne pas voir. Si elle avait pu, elle se serait bouché les oreilles pour ne pas entendre non plus, trop inquiète à l'idée de savoir ce qu'il ferait. « Bonne nuit... », dit-elle, faiblement, sachant qu'elle ne trouverait pas le sommeil. Pas tant qu'il ne serait pas dans le lit. Pas s'il n'y venait pas. Qu'importe. L'alcool finirait sans doute par l'assommer, qu'il vienne ou parte dans le salon, non ?

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Jeu 5 Déc - 20:21
Sirius était sur le point de s'en aller, de se diriger vers le salon pour dormir dans le canapé. Il est si fatigué par sa journée, puis par cette course à travers la ville qui lui a fait ramené ce paquet chez lui, ce paquet qu'il pourrait trouver séduisant, si elle ne sentait pas le vomi. La voir vêtue de son maillot lui procure un sentiment étrange. Encore une fois, c'est la vision de Nyla, des années plus tôt qui le submerge. Les souvenirs jaillissent dans sa tête et pendant quelques secondes, il a de nouveau du mal à discerner la réalité des souvenirs. C'est le problème quand on est bloqué dans le passé comme le psychiatre. Il la prendrait bien dans ses bras, l'embrasserait avec passion, la coucherait sur le lit et l'envelopperait de ses bras, comme pendant leur nuit de noces. Mais non, c'est Lyzianna devant lui, sa collègue blondinette bourrée. Pas Nyla. Ce ne sera jamais Nyla.

Elle lui demande de rester et le brun entend du désespoir dans sa voix, une réelle fragilité qu'il n'avait encore jamais décelé chez elle avant ce soir. Il n'a pas le courage d'aller dans le salon immédiatement et de la laisser là. Il n'a pas envie qu'elle se mettre à pleurer, ou quoi que ce soit. Dieu sait ce que l'alcool peut faire faire au corps... Il reste un instant en silence, la regardant prendre place dans le lit. Ce sentiment est tellement étrange. Plus personne n'a dormi de ce côté en six ans et... c'est comme si elle prenait un peu la place de Nyla, alors qu'il est inconcevable pour le brun qu'on puisse la remplacer. Puis, il n'a plus vu une femme aussi dénudée depuis des années. L'effet est déroutant. Avec Meghan, dont il est très proche, ils n'ont jamais été pudique, mais n'ont jamais dormi dans le même lit ou quoi que ce soit. Pour ça, Sirius reste très amical, tout en gardant un brin de distance. Au départ, c'était par respect pour la mémoire de sa femme, puis avec le temps, c'est resté, parce qu'il est aussi bien comme ça.

Elle relève la couette, prononce des mots qui sont inaudibles pour lui et il s'avance vers le lit. Il soulève la couette, s'adosse contre le dossier pour rester en position semi-assise. « Je reste jusqu'à ce que tu t'endormes. C'est le mieux que je puisse faire. » Il ne s'étendra pas davantage. Peut-être qu'elle lira entre les lignes. Peut-être pas. Il n'a pas envie de se dévoiler à cette femme qui l'a fait passé par tout un tas d'émotions ce soir. Ses mots durs sont encore au travers de la gorge du jeune homme. Il n'est pas rancunier, mais là, il est épuisé, autant physiquement qu'émotionnellement.

Il reste là un long moment, en silence. Son regard vague entre le plafond qu'il fixe, la télévision éteinte en face de lui, et la jeune femme dont il a vu sur les cheveux. Il les admire longtemps. Il faisait ça aussi avec Nyla. Puis, il écoutait le rythme de sa respiration, surtout lors de sa dernière année de vie, quand son cœur était sur le point de lâcher. C'était le moyen de s'assurer qu'elle était encore en vie. Il écoute la respiration de Lyzianna, de la même manière et est soulagé de l'entendre si calme et sereine. C'est signe qu'elle s'est endormie. Il en vient à apprécier ce moment, et peu à peu, la sérénité l'emporte lui aussi, comme si un poids s'était envolé. Il finit par se lever et rejoint le canapé-lit, dans lequel à peine allongé, il rejoint Morphée.

Dans la matinée, les rayons du soleil l’empêche d'avoir un sommeil très profond, et il finit par entendre la jeune femme dans sa chambre, à cause des parois plutôt fines. Il dégaine son téléphone et envoie un message à Léone. Il saura quoi faire. Les sms défilent au fil des souvenirs qui rejaillissent dans l'esprit du brun. Il retrace toute la soirée, et se demande si elle, va se souvenir de tout. Il semblerait qu'il va bientôt en savoir plus car la porte de la chambre s'ouvre bientôt, laissant apparaître une tête blonde qui n'a pas l'air très fraîche. « Bonjour. » Hasarde-t-il, ne sachant pas s'il va se faire envoyer promener dès le matin ou pas. « Bien dormi ? » Il se lève, rejoint la cuisine et fouille dans ses tiroirs à la recherche de la fameuse recette anti-gueule de bois de Mamie Castelli. Il la trouve enfin et commence à rassembler les quelques ingrédients et à préparer la mixture. « Tiens, avale-ça. » dit-il à la jeune femme en lui tendant un verre. « Je sais que ça a l'air pas super, mais je te garantis que c'est efficace. Testé et approuvé. »

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Ven 6 Déc - 18:50
the cure.
Après un temps qui lui sembla une éternité si longue qu'elle n'y croyait même plus, elle sentit la couverture bouger et le matelas s'affaisser dans son dos. Un léger sourire recouvrit ses lèvres, cachées sous la couette. Il lui assura qu'il ne resterait que jusqu'à ce qu'elle s'endorme et elle hocha la tête, pas certaine qu'il puisse la voir (ou même qu'il la regarde). Alors pour être certaine que son accord ne passerait pas inaperçu, Lyzianna soupira un petit « D'accord. » qui aurait très bien pu passer pour une réponse à moitié somnolente. « Merci, Sirius... » Sentant la présence à ses côtés, la blondinette ne tarda pas à rejoindre les bras de Morphée.

Si le sommeil fut paisible, le réveil fut loin de l'être. Dès qu'elle émergea de l'inconscience, Lyzianna poussa un gémissement douloureux. Absolument tout lui faisait mal. Son corps, sa tête, ses pensées... Elle porta une main à sa tête, comme si cela pouvait l'aider à stabiliser cette impression perpétuelle de balancement. S'était-elle endormie sur un bateau ? Ouvrant un œil, elle réalisa que non. Par contre, elle était bel et bien dans une chambre qui n'était pas la sienne. Rien ici ne lui rappelait quoi que ce soit. Se redressant lentement, toujours en grognant, elle ravala la vague de nausée qui menaçait de l'emporter, se maudissant. Ce n'était pas la première fois qu'une de ses nuits d'auto-affliction la conduisait dans le lit de quelqu'un d'autre et pas la première fois qu'elle mettait du temps à se souvenir de la veille. Regardant autour d'elle, elle ne vit pas vraiment grand chose lui donnant des indices, malgré tout, quelque chose avait un goût de familier. Mais quoi ?

Baissant les yeux sur elle-même, la blondinette commença à s'inspecter. Elle portait un T-shirt bien trop grand pour elle, donc appartenant probablement à un homme (du moins, ça avait l'air d'être un T-shirt d'homme. Pas un T-shirt de basketteuse ou d'une beauté plus size). De plus, elle sentait une odeur d'homme. Pas une odeur de femme. Soulevant la couverture, elle confirma visuellement ce qu'elle avait pensé sentir : elle ne s'était pas envoyée en l'air cette nuit. Personne n'avait terminé entre ses cuisses. Bien. Un gentleman donc, à priori. Quelqu'un, en tous cas, qui n'avait pas profité de son état de faiblesse. Tant mieux. Cela serait toujours moins maladroit pour s'échapper. C'était toujours plus compliqué de partir comme une voleuse quand elle devait avouer à son amant occasionnel qu'elle ne se souvenait pas de son prénom parce qu'elle n'avait pas pensé utile de le retenir. … Tant mieux ou pas, Lyzi..., gronda une voix, alors qu'une réalité la frappait soudainement. Cette odeur... Bien sûr qu'elle lui était familière. C'était le parfum de Sirius Vandesky. Et alors que l'association se faisait dans son esprit, les souvenirs de la veille s’immiscèrent dans son esprit. Elle gémit encore plus douloureusement en se laissant tomber en arrière, grondant (ne sachant plus vraiment si c'était à cause de la situation ou du fait que ce brusque mouvement lui donna encore plus la nausée). « Putain de merde... », gémit Lyzianna en se recouvrant de la couverture, cherchant à disparaître à jamais. Mais après une minute de pure silence, elle se résolue à l'idée que le seul moyen de se sortir de tout ça était d'affronter le monde pour une walk of shame de l'enfer. Et cela allait commencer par la plus affreuse des rencontres. « Je suis maudite », souffla-t-elle, s'asseyant sur le bord du lit pour tester la solidité de ses membres. Bien évidemment, tout n'était que guimauve et elle allait souffrir le martyr à chaque mouvement, mais d'après ce qu'elle pouvait se souvenir de la veille, elle le méritait quand même assez.

Lorsqu'elle ouvrit la porte de la chambre, ayant revêtu son pantalon, mais étant toujours en chaussette et me T-shirt du psychiatre sur le dos, elle se gratta le crâne, un œil fermé à cause de la luminosité et du marteau-piqueur dans sa tête. Elle se sentait livide et à voir le regard du brun, semblant très frais en comparaison et très sexy au matin avec ses cheveux dans tous les sens et ses yeux encore un peu embués.... Arrêtes de penser avec ton vagin, Lyz... Elle secoua doucement la tête pour chasser ses pensées sans perdre toute dignité en vomissant une nouvelle fois et inspira longuement par le nez pour calmer son cœur affolé par tant de souffrance matinale. « Bien... », dit-elle, elle-même surprise. Oui. Elle avait bien dormi. Très bien même. Plus qu'elle ne l'avait jamais fait dans cet état pourtant fréquent ces derniers temps, en tous cas. Une partie d'elle refusait de chercher à comprendre pourquoi.

Avant d'avoir pu former toute autre forme de pensée cohérente, elle le vit se lever et sortir de drôles d'ingrédients pour les mélanger tous ensemble, avant de lui tendre un verre rempli du résultat. Elle regarda la chose avec circonspection, tout en l'attrapant lentement. « Tu essayes de m'empoisonner pour te venger ? », osa-t-elle demander, avant qu'il ne lui explique que le breuvage devait être une sorte de remède anti-gueule de bois. Elle le renifla avec une grimace avant d'en goûter une petite gorgée. Efficace reste à prouver, mais infecte, assurément, dit-elle, essayant une nouvelle fois de contrer la nausée qui menaçait en grondant à l'intérieur de son estomac. Son foie aussi se fit sentir, douloureusement, lui rappelant qu'elle l'avait trop malmené la veille. « Sirius, je... »
Elle inspira, buvant une nouvelle gorgée (plus grande) de la mixture, une grimace et un frisson la prenant, alors qu'elle cherchait son courage. « Avant toute chose... Merci... Vraiment. Je me souviens de tout... enfin je crois... Et j'ai vraiment été horrible avec toi et toi, tu as été... vraiment gentil... en t'occupant de moi malgré tout, alors... Merci... vraiment... » Il aurait pu ne pas venir ou simplement la mettre dans un taxi pour s'assurer qu'elle rentrerait à bon port, mais non, il avait écouté ses petits caprices de princesse saoule, l'écoutant lui dire des horreurs, la portant presque pour la ramener en sécurité chez lui, acceptant de rester avec elle dans le lit jusqu'à ce qu'elle s'endorme... Il devait savoir qu'elle lui en était reconnaissante. Elle avait trop honte d'elle-même et voulait à tout prix redorer un peu son image, même si ce n'était juste qu'en lui montrant qu'elle n'était pas une fille totalement dénuée de reconnaissance envers les autres... Même si elle ne l'avait pas regardé une seconde depuis qu'il lui avait donné le verre, ayant trop honte pour affronter son regard. « J'ai été vraiment idiote et tu m'as probablement sauvé la vie... », dit-elle tout bas.

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Lun 16 Déc - 17:28
Ça lui ressemble bien, à Lyzianna de croire qu’il veut l’empoisonner. Elle le mériterait presque après cette question qui rappelle au psychiatre les horreurs qu’elle lui a dit la veille, avant d’être plus sympathique – si on peut dire. Il lève les yeux au ciel en guise de réponse, puis lui explique de quoi il s’agit. Ça lui apprendra à encore une fois, vouloir être trop gentil avec quelqu’un qui ne le mérite peut-être pas. Les mots qui s’en suivent ne font que confirmer les souvenirs de l’homme, et les adoucir en même temps ; parce qu’il les attendait ces excuses, même s’il ne l’aurait sans doute pas avoué. A moins qu’il ne le fasse que parce qu’il lui en avait donné l’ordre la veille ? « Je n’ai fait que respecter mon serment d’Hippocrate. » Non, faut se l’avouer, il a fait bien plus. Il n’aurait pas fait ça pour n’importe qui. N’importe quelle inconnue, il se serait contenté de l’amener à l’hôpital ou au pire, au poste de police pour un séjour en cellule de dégrisement. Mais alors pourquoi s’être donné autant de mal pour cette jeune femme qui ne le supporte même pas ? Le syndrome du mec qui a besoin de lui prouver qu’il vaut beaucoup mieux que ce qu’elle pense de lui ? Comme s’il lui devait quoi que ce soit… « C’est surtout le serveur que tu devras remercier, pour m’avoir appelé. » Pourquoi lui d’ailleurs ? Peut-être le dernier nom dans sa liste de contacts. A vrai dire, il n’a pas tellement envie de discuter davantage de tout ça. Il se sert une tasse de café, en propose une à Lyzianna et ils restent un moment entre silence et courtes discussions, avant que chacun ne retourne à sa petite vie.

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