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Rien ne se perd, tout se transforme feat. Aidan && Soso

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Dim 5 Jan - 22:56
« Putain fais chier ! »

Voilà tout ce que je suis encore capable de dire alors que, rengainant une nouvelle fois mon portable dans la poche de mon cuir je remets les gaz et file, aussi vite que cette fichue circulation me le permet, vers cette maison que je me désespère de jamais pouvoir atteindre à temps. Et alors que les paysages défilent si vite devant moi qu'ils ne sont plus qu'aplats informes et diffus, je ne peux m'empêcher de repasser dans ma tête les événements de la journée. Et dire que je me plaignais qu'elle ait mal commencée pour moi... Mes mains qui grippent et agrippent ces poignées que je sers si fort que j'en ai mal. Ou, plutôt, que j'en aurais mal si seulement je pouvais encore ressentir la moindre douleur. Mais je ne le peux pas et, en un sens, c'est tout aussi bien. Et alors que, au loin, je vois se dessiner la silhouette de la villa de celle que je ne pourrais plus jamais nommer mon amie, c'est à mon frère de berceau que je pense. Et je n'ose pas imaginer ce qu'il peut penser en ce moment. Fais chier ! Je sais que Sophia fera tout pour le calmer mais c'est peine perdue et je le sais. Comment Aidan pourrait-il être calme quand je ne le suis pas ? Quand même la si douce Sophia ne l'est plus ? Pourquoi avait-il fallu que je prenne ma radio?! Pourquoi, surtout, avait-il fallu que cela arrive ?! Merde ! Merde ! Merde !

Mes pneus qui crissent et dérapent sur le gravier devant la villa et ma moto qui ne manque de se coucher au sol par un miracle que je ne cherche pas même à comprendre. Et je le vois, depuis le derrière de la visière fumée de mon casque intégral. Il est là à m'attendre, leurs valises à Hazel et lui à ses pieds. Et moi qui me pensait mon vieux cœur de militaire et de flic endurci au point de ne plus jamais se serrer je le sens se mettre à si violemment exploser en mon sein que j'en ai le souffle coupé. Et je me maudis encore une fois d'avoir entendu l'appel. D'avoir été idiote au point de me lamenter sur mon propre sort toute la journée quand j'aurais peut-être pu empêcher tout cela d'arriver. Si seulement j'avais répondu à Samara ! Si seulement je lui avait dit que, oui, j'acceptais de les rejoindre en ville ! Mais je ne l'ai pas fait et je porte désormais moi aussi un peu du poids de cette connerie ! Je ne coupe pas même le contact quand je saute de ma moto, n'enlevant mon casque que pour mieux montrer mon visage aux traits tirés et chiffonné de larmes à celui vers qui je me précipite. J'aurais voulu le prendre dans mes bras, le rassurer de ces mots mensongers qu'il aurait peut-être bien cru. J'en fus incapable. Je m'arrêtais à trois pas de lui et, après avoir dégluti péniblement je lui tendais le second casque et lâchais

«  Une voiture qui roulait apparemment trop vite... Il n'a pas respecté le feu et a foncé... Trois personnes au sol dont un mort. Des noms, celui de Hazel était dedans. Je n'en sais pas plus. » mais, je le lui jurais alors « Mais je te promets que je le saurais. »

Qui, comment et toutes ces autres questions qui pour l'instant n'avaient pas lieu d'être. Plus tard. Pour l'instant nous devions rejoindre Sophia aux urgences. Et nous assurer que... Non, je ne voulais pas même penser à cela ! Non ! Je refusais ! Le monde était bien trop encombré de pourris pour que l'une des rares personnes que j'estime bonne ne soit... Aidan derrière moi je remets les gaz et foncent. Rien à foutre des feux ! Rien à foutre de rien ! Se rassurer. Ensuite seulement recommencer à penser. Et la pensée immonde qui me traversa alors l'esprit : et si ? Non...

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Lun 6 Jan - 13:31
C'est tout un tas d'émotions qui passe en toi à cet instant. La colère, la haine, la tristesse. Tu es submergé, tu n'arrives plus à gérer. C'est bel et bien la première fois que tu ressens cette envie de tout casser, de frapper le premier objet à ta portée. Et tu te retiens, Aidan. Tu te retiens car ce n'est pas toi d'agir avec autant de violence. Heureusement qu'il n'y a personne face à toi à cet instant, que cette foutue maison, que tu veux quitter au plus vite, est vide. Personne pour te voir exploser. Personne pour te voir faire les cents pas, les poings serrés. Personne pour ne voir ton portable finir contre le mur après ta conversation avec Samara et surtout ton appel avec Sophia. C'est avec des valises remplis d'affaires que tu vas dehors, attendant Siobhan qui doit venir te chercher au plus vite. Tu ne comprends pas ce qui s'est passé pour que cette soirée se termine ainsi. En fait, tu ne comprends tout simplement pas pourquoi tu ne peux pas avoir une seule seconde de tranquillité avec la femme que tu aimes. Et tu commences à te dire qu'elle serait mieux sans toi. Ouais, pas de doute là-dessus. Tu ne fais que lui attirer des ennuis sans même le vouloir. Tu l'as empêché de partir à Los Angeles pour qu'elle se retrouve au milieu d'une horde de hyènes qui n'ont rien trouvé de mieux que de s'acharner sur elle sans aucune raison. Ce douloureux constat ne fait qu'accentuer ton envie de te barrer loin d'ici, loin de tout. De disparaître une nouvelle fois. C'est bien un domaine dans lequel tu exerces, non ? Hazel mérite mieux. Et elle trouvera mieux, tu n'en as aucun doute. Cela te serre le cœur mais tu ne vois pas d'autres solutions pour lui permettre de vivre normalement... sans un foutu con dans les parages.

Heureusement, Siobhan arrive armée de sa moto et cela te coupe dans tes pensées. Tu vois bien la tête qu'elle tire, tu n'es pas dupe. Il y a quelque chose. Et enfin, elle t'annonce ce qui s'est passé. Tu as l'impression que c'est ton petit monde qui s'écroule, Aidan. Celui que tu te forces à construire depuis des mois. Tu n'arrives même pas à parler, n'ayant même pas le temps d'assimiler l'information que tu montes sur la moto en t'accrochant à ton amie. Tu voudrais t'excuser d'avoir gâché sa soirée avec son colocataire et Ross mais c'est comme si tu avais perdu l'usage de la parole. Tu flippes totalement. C'est bel et bien la première fois que tu ressens ce sentiment. Peur de perdre Hazel, peur que quelque chose lui soit arrivé. Quelque chose de grave. N'est-ce donc pas possible pour vous deux d'avoir un instant de répit ? A croire que cette connasse de Samara est sorcière vaudou à ses heures perdues. Tu comprends mieux les derniers messages qu'elle t'a envoyé, cette dernière se réjouissant du malheur de Hazel. Et sans même t'en apercevoir, tes doigts se serrent un peu plus sur la veste de Siobhan tant tu ressens uniquement de la haine et du dégoût à l'égard de celle qui prétend être mieux que tout le monde. Heureusement, ton amie roule vite. Assez pour que quelques minutes plus tard à peine, vous êtes enfin aux urgences. Tu entres en trombe, le visage beaucoup plus pâle qu'à l'accoutumé et le regard hagard. Tu es incapable de calmer les tremblements de ton corps, incapable de réagir avec cohérence... de retrouver le contrôle de toi-même. Sophia se dirige droit sur toi et te prend dans ses bras mais tu n'arrives pas à lui rendre son étreinte. Non, au lieu de cela, tu sens juste les larmes couler le long de tes joues. Voilà que tu te mets à chialer devant ta cousine, une de tes plus proches amie et d'autres personnes dont tu te fiches l'existence. Sauf que personne ne t'a vu pleurer. Parce que cela n'arrive pas souvent – la dernière fois, c'était quand tu t'es rendu compte d'à quel point tu étais seul dans cette nouvelle vie et tu ne l'as jamais confié à qui que ce soit.  Pour toi, pleurer, c'est tout simplement honteux. Surtout dans un foutu lieu public. « J'en peux plus. ». Ce sont les premiers mots qui arrivent enfin à sortir d'entre tes lèvres tandis que tu essuies tes larmes d'un geste rageur à l'aide de ta veste. Ils définissent parfaitement ce qui se passe à cet instant en toi. « J'suis désolé. » que tu ajoutes. Désolé de ne pas avoir été là à temps, désolé de foutre le bordel à ce point-là, désolé de chialer comme un merdeux. Si tu n'avais pas décidé de faire vos affaires avant de la rejoindre, vous n'en seriez pas là. « Dis-moi qu'elle va bien. ». Ou je vais faire une connerie. Tu ne te connais pas dans cet état-là, Aidan. Mais ce sera toujours la colère qui remportera sur la tristesse. Et tu sais très bien que si quelque chose est arrivé à Hazel, c'est une personne en particulier qui va s'attirer tes foudres. Ce que tu pourrais faire serait fortement regrettable, autant pour elle que pour toi.

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Lun 6 Jan - 15:07
Que l'on m'arrache les yeux et le cœur ! Que l'on fasse cesser cette torture qui est mienne depuis l'instant même où j'ai vu son visage à lui. Lui que je connais depuis ma naissance et que je n'ai jamais vu que hautain et parfois si précieux que nous en étions, Aidan et moi, venus aux mains... et parfois même aux poings. Et en une cruelle et trop douloureuse ironie, je sens ses doigts se crisper sur le cuir de ma veste... Et je dois faire de gigantesques efforts sur moi-même pour ne pas laisser de nouveau les larmes me monter aux yeux et risquer de nous envoyer, nous aussi, dans un décor bien trop funeste en cette cruellement si belle nuit hivernale. Il n'a rien dit, pas prononcé le moindre mot quand les miens, si violents, ont fondu sur lui en une salve dévastatrice. Mon ami de toujours n'a rien dit, non... Mais je le connais trop bien pour ne pas deviner la tempête en lui... Les abysses de doutes et d'angoisses qui sont désormais les siennes et que, je le sais, nul ne pourra jamais panser si jamais... Encore une fois je me maudis de laisser mon instinct, souvent bien trop doué, me murmurer les pires des idées. Les plus mortelles des issues à cette tragédie dont, je le sais aussi, nul ne réchappera vraiment. Quoiqu'il se passe en cette nuit d'horreur, demain les choses auront irrémédiablement changé. Et, je l'admets sans honte, j'ai peur. Peur de voir le monde d'Aidan si bien s'écrouler qu'il nous enterrera tous. Demain... Oui, demain...

Je n'ai pas même le temps de me garer ou de couper le moteur que déjà mon ami saute et se précipite vers cette entrée des urgences où je le vois disparaître, comme happé par ce qui est maintenant sa destinée. Et je le suis, sentant mon cœur se serrer à en saigner, dans cette anti-chambre de la mort... ou, comme je le souhaite alors si ardemment, de la vie ! Celle de Hazel... Un regard à Sophia suffit à me faire comprendre qu'elle n'en sait, malheureusement, pas plus que moi. Et c'est dans un soupir las et les yeux secs mais hantés par la plus froide des ires, que j'assiste de loin à l'effondrement de celui que Sophia tente si maladroitement, et si vainement sûrement, de rassurer. Sophia fait de son mieux mais c'est peine perdue et elle le sait. Tout comme je le sais... Baissant un instant la tête, je ferme les yeux pour tenter d'en chasser la vision de cet homme qui, pour moi, a toujours été un roc et, pour l'amour d'un angelot malchanceux, se fait colosse aux pieds d'argile. Aidan pleure... Je fulmine ! Ce comptoir de régulation, tentant malgré la fatigue, l'énervement et la peur, de faire bonne figure.

« Bonsoir. Pourrais-je, s'il-vous-plaît, avoir des nouvelles de l'une de vos patientes ? Elle a du être amenée avec les autres victimes du carambolage en centre ville. Pourriez-vous vérifier je vous prie ? »

Cette conne qui, sans même daigner me jeter le moindre regard, me jette de sa voix monocorde et monotone

«  Son nom ? « 

Toi, si tu continues de me chauffer c'est le mien que tu vas apprendre à connaître sale pétasse ! Inspirant profondément pour repousser une envie furieuse de l'attraper et de la secouer comme un putain de prunier je maîtrise autant que je le peux ma voix et répond dans un souffle court

« Difeable... Hazel Difeable. »

Ses doigts qui pianotent sur son clavier et ce bruit qui se fait lancinant à mes tympans. Je l'ai su immédiatement. Dès qu'elle eut levé les yeux sur moi je l'ai su. Parce qu'elle blêmissait. Parce que sa grosse lèvre peinturlurée se mit à trembler. Et qu'elle hésita alors que, chevrotant presque, elle me répondit

Êtes... Seriez-vous l'une de ses proches parentes ? »

Oh pitié pas ces conneries !

« Non ! Je suis une amie très proche ! »
«  En ce cas je suis désolée mais je me vois dans l'incapacité de vous répondre ! La politique de l'hôpital est très claire sur ce ... »

Fallait pas me chercher ! Et encore moins ce soir pauvre connasse ! Mon buste qui se penche par-dessus le comptoir tandis que l'une de mes mains agrippe le col de son uniforme. Alors qu'elle glapit et que je vois ses collègues accourir pour mieux lui porter secours, je dégaine ma carte de police de ma main encore libre. Et sans même un regard pour ceux qui se figent je crache au visage de ma prisonnière et victime du moment les mots suivants

« Officier O'Leary ! Ca te va comme lien de parenté pauvre cloche ?! Ou faut-il que j'appelle mon père pour lui dire qu'une connasse à la régulation à refuser de me venir en aide ? Mon père, l'un des plus gros donateurs et bienfaiteurs de ton putain d'hosto ! » comme elle semble enfin tilter elle fait un signe de la tête pour me dire que, non, appeler mon père ne sera pas utile. Alors que je la relâche et la laisse congédier les blouses aux allures de sauveurs, je grogne. « Magnes-toi ! Je n'ai jamais eu de patience mais je te jure que si, dans trente secondes, tu ne m'as pas donné les renseignements que je te demande concernant Hazel Difeable je vais foutre ton hosto a saque ! »

Elle cherche, s'agite sur son clavier puis, les yeux écarquillés par ces lueurs qui ne me laissent rien présager de bon, elle décroche son téléphone et compose un numéro en interne. Quelques secondes après un homme apparaît et, la mine grave, vient hâtivement vers moi. Le regard de Sophia qui croise le mien. Et, je le sais, nos cœurs à tous les trois qui loupent plus d'un battement. Je fais un signe à mon amie pour qu'elle retienne Aidan, l'empêche de venir entendre ce que je veux être la première à encaisser. L'homme me tend une main ferme et je la serre tandis que je le laisse m'entraîner un peu à l'écart. Ses mots qui se déversent de ces lèvres que je regarde, comme hypnotisée. Comme si me concentrer eut empêché de m'écrouler. Ma main qui, sans même que je m'en rende compte, vient un moment chercher appui sur le mur à nos côtés. Ma tête qui s'incline alors que je sens comme le plus violent et intangible des coups me frapper à l'estomac. Et je prie pour que Aidan n'ait pas vu ce moment de faiblesse en moi. Aidan... C'est à lui et à lui seul que je pense quand, pareille à un robot, je remercie le messager en blouse blanche. Puis, alors que je le laisse me donner une tape dans le dos et me laisser, je me redresse et je me tourne vers ceux qui m'attendent. Je dois leur parler. Je dois leur dire. Je dois lui dire...

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Mar 7 Jan - 12:02
Sophia tente de te calmer comme elle peut mais toi, tu veux simplement une réponse à ta question et elle ne peut malheureusement pas te la donner pour le moment. Tu ne peux pas rester là, à te poser des milliers de questions dont tu n'auras pas de réponses. Cela te bouffe de l'intérieur et tu ne sais même pas comment tu arrives à tenir debout tant ton corps est pris de violents tremblements contre celui de ta cousine. C'est la première fois que tu la serres aussi fort. Première fois que tu te rattaches à elle comme si tu te rattachais au moindre espoir pour Hazel. A la vie, d'une certaine manière. C'est avec les yeux dans le vide et brouillés de larmes que tu observes Siobhan au comptoir de l'accueil, observant le moindre de ses faits et gestes. Tu veux que son visage la trahisse. Tu veux pouvoir voir quelque chose à travers elle, quelque chose que toi tu ne sais pas encore. Pour l'instant, c'est simplement du Siobhan tout craché que tu peux voir. Elle menace la secrétaire pour avoir des informations et toi, tu ne rates pas une miette du spectacle alors que cela commence à bouillir à l'intérieur de toi. La tristesse et la colère ne font jamais bon mélange. En toi, cela devient tout simplement chaotique tant tu dois te retenir pour ne pas exploser. Lorsqu'un médecin se décide à venir pour parler à ton amie, tu fais un pas en avant afin de la rejoindre mais ta cousine te retient. Si ce n'était pas elle, tu n'aurais eu aucun mal à rejeter son étreinte mais tu te dis que tu dois écouter Sophia. Comme d'habitude. Elle t'a toujours soutenu, elle a toujours été là pour toi et elle a toujours trouvé les mots et gestes sûrs à ton égard. Tu attends. Les secondes te paraissent des heures à cet instant et lorsque l'homme s'en va, tu ne peux pas continuer à rester là, sans rien faire. « Lâche-moi, Sophia. ». Le ton de ta voix est étrangement calme – bien trop calme vue la situation et ton état actuel. Et elle n'a pas d'autres choix que de te laisser avancer vers la policière d'un pas pressant, certain qu'elle te suit elle aussi pour connaître le verdict mais surtout pour te retenir si jamais tu venais à perdre le peu de calme qu'il te reste. Ce n'est qu'une façade. Elles le savent toutes les deux. Un rien suffira à te faire perdre totalement le contrôle et tu n'es pas sûr que quiconque puisse vouloir voir ce spectacle-là. « Qu'est-ce qu'il t'a dit ? ». Les traits de ton visage sont tirés, le regard totalement éteint. C'est comme si tu assistais à la scène sans vraiment être présent tant tu n'as plus aucune once de gaieté en toi. Tu es fatigué. Fatigué de toute cette situation. Lassé de ne pas être capable d'être quelqu'un d'assez bien pour être présent en toute circonstance pour celle que tu aimes. « Sio... Parle-moi. Je dois savoir. ». Cela sonne presque comme un supplice et pourtant, tu hausses le ton de ta voix sans vraiment t'en rendre compte. Tu t'es déjà disputé avec ton amie d'enfance de nombreuses fois – vue vos deux forts caractères, cela n'est pas étonnant après tout. Mais là, tu ne cherches pas cela en lui parlant de cette manière. Tu ne te rends même pas compte que tu peux paraître agressif sur le moment. Tu es juste totalement effrayé, sans savoir de quelle manière tu es censé réagir à cet instant. Comment peut-on te demander de rester imperturbable ? Peut-être que ce n'est pas si grave que cela mais peu importe la gravité des actes. Hazel n'est pas là, à tes côtés, en train de rire et de sourire. Elle est quelque part dans cet hôpital, entourée certainement de médecins que tu espères compétents. Mais cela t'insupporte de savoir qu'il a pu lui arriver quelque chose. Même si ce n'est qu'une foutue égratignure, la situation devient tout simplement ingérable pour toi. Sauf que tu n'as pas raté la réaction de Siobhan, lorsqu'elle a parlé au médecin tout à l'heure. Alors tu ne peux pas croire que ce n'est rien, que tu vas la retrouver en pleine forme. Passant une main dans tes cheveux d'un geste purement nerveux, tu sens tes poings se serrer à nouveau et les ongles de tes doigts rentrent dans ta peau avec férocité. Levant les yeux au plafond, tu les fermes une seconde à peine avant de les rouvrir et de poser ton regard sur la jeune femme qui te fait face. Tu sais bien qu'elle est habituée à annoncer des mauvaises nouvelles dans le cadre de son métier mais tu n'es pas un inconnu à ses yeux. Alors peut-être que c'est plus compliqué dans ce cas-là mais tu ne peux pas attendre une seconde de plus sans comprendre ce qui se passe.

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Mar 7 Jan - 22:01
D'un coup direct, il rangea son téléphone dans sa poche. Siobhan lui avait envoyé un sacré message, et pas n'importe lequel : elle aurait retrouvé Hazel. Son Hazel, sa puce, la prunelle de ses yeux. Depuis le temps qu'il la cherchait, ça lui tombait du ciel, net, comme une masse. Il s'en est longtemps voulu de l'avoir laissée à sa mère en pensant qu'elle prendrait soin d'elle, mais le fait est que lorsqu'il avait voulu retrouver sa femme, elle avait été sans leur fille. Disparue... comme ça, dans la nature. Et même un détective privé n'avait pas su retrouver sa trace. Il avait longtemps pensé qu'elle était morte ou kidnappée, ce genre de chose. Peut être qu'elle s'était retrouvé à l'autre bout du monde, qu'elle avait simplement déménagé mais si c'était le cas, le détective aurait probablement retrouvé sa trace. Sauf si elle avait changé d'identité. Mais visiblement, ça n'était pas le cas. Hazel était ici, à New York, pire, Sio lui avait donné rendez vous à l'hôpital ce qui ne laissait rien présager de bon. Et visiblement, c'était "grave". Comment allait il retrouver sa fille? Qu'est ce qui lui était arrivé? Les questions se succédaient les unes après les autres sans qu'il ne trouve de réponse à donner.

Bien évidement, il abandonna immédiatement ce qu'il faisait et prévint son client que la bagnole ne sera pas prête avant... eh bien, il ne le savait pas. Qu'allait il espérer de cette soirée après tout? Qu'allait il en penser? Nul ne le sait. Si ça se trouvait, ça n'était pas la bonne Hazel. Il devait y avoir d'autres filles de 21ans qui s'appelaient comme ça après tout. Mais il n'était pas con, si Sio connaissait son nom, elle n'avait pu faire que le rapprochement.
Il grimpa sur sa moto et fonça droit vers l’hôpital. La route lui sembla être une éternité pour arriver au Richmond, les voitures semblaient incroyablement lentes sur la route et il n'avait pas le temps de se retrouver au milieu d'un embouteillage. Fort heureusement, ça roula bien et il put atteindre l’hôpital en quelques minutes qui lui avait paru être une éternité. Il gara à la hâte son véhicule, rangea le casque qu'il portait et fonça droit vers l'entrée des urgences. Il déboula comme un boulet de canon et fouilla la salle des yeux à la recherche de Sio. Aussitôt qu'il l'a vit, il vint à sa rencontre en pressant le pas, le coeur battant la chamade.

"Je suis là Siobhan. Qu'est ce qu'il y a?"

Il tremblait un peu dans la voix mais il restait confiant pour le moment. Il savait qu'il était arrivé quelque chose à sa fille et il redoutait le pire. Il était tellement direct qu'il ne fit pas attention aux autres personnes à côté, ses yeux rivés sur la flic comme si elle était son idole d'or, comme si plus rien d'autre ne comptait qu'elle.

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Mer 8 Jan - 21:49
On dit qu'il y a mille et une choses qui traversent l'esprit de celui qui sent sa dernière venue... Que celui qui agonise voit défiler devant ses yeux tous ces instants, ces éclats d'une vie qu'il sent déjà lui échapper... Etait-ce cela qu'elle avait ressenti juste avant que la fin ne vienne la faucher ? Hazel avait-elle aussi vu sa vie revenir la hanter, la torturer alors que la fin approchait ? Je ne savais pas... Je ne le saurais jamais... Mais, je le devinais sans mal, Aidan avait du être l'un des derniers visages à s'être esquissés en son esprit... Elle avait du revoir leurs instants les plus précieux, de ceux que quelques heures seulement plus tôt, je moquais doucement via mes imbéciles de sms... Ce que je m'en voulais ! Ce que j'avais pu être stupide et prétentieuse de penser que la vie, celle de mes amis, durerait toujours et que peu importaient bien ces taquineries imbéciles... On se dit que demain l'on en rirait autour d'une bonne bouteille et d'un bon repas. On se dit que l'on a le temps... Mais le temps venait de nous infliger la plus cinglante et cruelle des leçons ! Celle qui, sans que je m'en aperçoive fit couler à mes joues les plus parfaites jumelles de ces larmes qui avaient déjà marqué le visage normalement si fier de mon ami. Celui qui venait me rejoindre et que je peinais à seulement oser regarder. J'avais mal de lire la souffrance dans son regard comme lui aussi déserté par la vie ! Je souffrais de l'entendre me lancer ces mots, vibrants de peur et de fureur, qui me muselaient, faisaient trembler ces lèvres que je ne parvenais plus même à bouger. Et j'en crevais de devoir être celle qui, maintenant, se devait d'enfoncer la lame mouillée du plus ignoble des acides dans le cœur de celui vers qui je m'avançais enfin.

« Aidan … Je... »

Je sens penser sur moi le regard de Sophia que, relevant un petit peu la tête, je découvre lui aussi baigné de larmes. Et je me maudis, me déteste de devoir ainsi faire durer ce moment qui changera tout. Pour lui, d'abord. Lui dont je prends d'autorité la main pour mieux la serrer de toutes mes forces. Sans doutes lui fais-je mal mais, en ce moment, la douleur me paraîtrait au moins salutaire. Car il faut vivre pour souffrir, n'est-ce pas ? Et c'est désormais tout ce que je sais pouvoir offrir à celui que je ne quitte pas du regard. Il est comme tous ces êtres, sur le champs de batailles ou dans le cadre de mes fonctions de policier, à qui j'ai du aussi annoncer que l'être qu'ils aimaient et chérissaient ne reviendrait pas. Ne rentrerait plus jamais. Oui, ce rôle de messagère malgré moi de la Faucheuse, je ne le connaissais que trop pour encore m'en émouvoir. Mais... Mais c'était différent ! Parce que Aidan n'était pas un inconnu. Que Hazel ne l'était plus non plus... Et que je savais trop bien ce que cela faisait de voir son cœur être si bien assassiné par les mots d'un autre. Oh Aidan ! Pardonne-moi ! Pardonne-moi mon ami d'être la plus funeste des amies ce soir... Pardonne-moi... Plaidoyer bien égoïste que le mien en cet instant où je m'apprête à détruire une vie.... J'allais l'attirer dans une salle non loin et que le médecin m'avait désignée comme étant libre quand Mercy surgit à son tour devant moi.

L'incompréhension la plus sincère qui se peint alors sur mon visage en le voyant, en l'entendant à son tour me demander des nouvelles... Et je me souviens. De ces sms que je lui ai envoyés quand, en parlant avec le médecin, j'ai finalement fait le rapprochement entre mon ami biker et celle qui repose maintenant à la morgue. Et là aussi je me méprise et me déteste de n'avoir pas su comprendre plus tôt ! De ne pas avoir su voir que la chérie de mon ami était cette fille que l'ancien militaire désespérait de jamais pouvoir retrouver. Et mes larmes qui se mirent à couler sans que je puisse seulement plus les arrêter alors que, répondant d'un signe de la tête à la question muette de Sophia, je lui confirmais ce qu'elle avait déjà compris, elle. Ses doigts pâles et tremblants qui se refermaient tendrement sur le bras de celui vers qui je me tournais maintenant non sans avoir, au préalable, laissé mes orbes de saphir détrempé, venir glisser une seconde unique vers ce père endeuillé lui aussi. Et, enfin, ma voix fêlée qui s'élevait, morbide, dans ce couloir où tous pouvaient malheureusement encore nous voir.

« Ils n'ont rien pu faire... Quand les secours sont arrivés sur place il était déjà trop tard... Il... Il n'y avait plus rien à faire. » ce silence que je dus leur imposer tant mes propres sanglots étranglaient ma gorge et étouffaient ces mots que, après avoir hoqueté comme une minable que j'étais, je parvins enfin à prononcer «Le sac d'Hazel était à ses côtés quand ils l'ont trouvée et c'est grâce à ses papiers qu'ils ont pu l'identifier... Mais... » mes yeux qui se fermaient, mon poing encore libre qui se serrait à m'en faire mal pas encore assez à mon goût. Et de nouveau ma voix, comme éteinte, qui annonçait, terrible « Mais l'état … du... corps... ne permettant pas d'identifier son visage … Il faut que quelqu'un aille à la morgue pour... » pour que ce cauchemar, qui n'en était malheureusement qu'à ses prémisses, ne prenne consistance. Je regardais Mercy « Tu es son père... » puis je me tournais vers Aidan « Tu es celui qui l'aimait et qu'elle aimait... »

Puis je me tus, incapable de poursuivre. J'avais besoin de l'un des deux. Des deux même s'ils le voulaient. Mais quelqu'un ici devait m'accompagner jusqu'à la morgue. Pour que, même dans la mort, Hazel ne soit plus jamais humiliée et retrouve au moins un nom.

@ Invité

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Sam 11 Jan - 15:31
C'est ton monde qui s'écroule à cet instant. Tu observes longuement Siobhan, le visage fermé, ne jetant pas un seul regard à l'autre homme à tes côtés qui s'avère être le père de Hazel. Celui qui l'a lâchement abandonné, celui dont c'est la faute si elle a fini par vivre dehors. Mais tu ne dois pas laisser la colère prendre le dessus pour le moment. Pas encore. Car c'est la tristesse qui envahie tout ton être. Et les larmes coulent le long de tes joues sans que tu ne cherches à les effacer. Tu ne peux pas jouer un rôle à cet instant, faire semblant de quoi que ce soit. Tu ne peux tout simplement pas rester fort face à cette nouvelle qui t'accable. Hazel n'est plus là. La femme que tu aimes ne sera plus à tes côtés. Et tu dois vivre le reste de ta vie avec cette idée que si tu l'avais rejoins au lieu d'attendre... Tes yeux se ferment, ton cœur se serre douloureusement. Pourtant, tu décides de te rendre jusqu'à la morgue – peu importe, la douleur ne pourra pas être plus terrible. Tu suis Siobhan dans un silence absolu, ne faisant même pas attention à si le géniteur de Hazel te suit ou non. Le corps est là, devant toi, et la première chose qui te frappe... c'est un détail que seul toi pourrait remarquer. « Ce n'est pas elle. ». Le ton est glacial tandis que tu observes l'employé de l'hôpital présent dans la morgue. « Ce n'est pas elle ! » que tu répètes un peu plus fort cette fois-ci devant son regard estomaqué. Outre le fait que tu sois capable de reconnaître son corps tant tu le connais par cœur, elle ne porte pas le cadeau que tu lui as offert et qu'elle n'a jamais quitté jusqu'à présent. Après avoir demandé à l'employé juste histoire d'être sûr – même si tu l'es déjà – s'ils n'ont pas trouvé ce fameux cadeau, tu sens le peu de calme te restant quitter peu à peu ton corps. « Putain d'incompétents ! » que tu hurles, prêt à te jeter sur lui. Au lieu de cela, c'est une étagère remplie d'objets médicaux que tu balances par terre. Aucun respect pour les morts, non. Mais sur ce coup-là, tu es incapable de raisonner correctement. C'est la colère parle à ta place. Tu es pourtant soulagé de savoir que ce n'est pas Hazel, là, face à toi. Mais la haine est bien trop présente. Tu sors de la pièce sans te soucier une seule seconde des employés et des malades dans les couloirs, jetant tout ce qui te tombe sous la main avec une violence qui ne te ressemble en rien. Tu es prêt à insulter chaque employé à blouse blanche croisant ton chemin, et c'est de cette façon que tu retournes à l'accueil où se trouve encore ta cousine. Pourtant ce n'est pas vers elle que tu te diriges mais vers le médecin qui a annoncé sa mort. L'attrapant par le col de son uniforme, tu lui craches presque ces mots au visage. « DIS-MOI OU ELLE EST ! ». Il te demande de te calmer, te menace d'appeler la sécurité – ce qui doit déjà être fait – mais tu t'en fiches pas mal. Tu veux avoir des réponses à tes questions et c'est lui qui a intérêt à te les donner. « Ecoute-moi bien, pauvre merde. Je veux des informations sur Hazel Difeable. Tu la veux morte ? Elle est pourtant bel et bien quelque part, peut-être même sur ces deux jambes. Alors demande à tes incompétents de stagiaires de bouger leur cul pour faire le tour de l'hôpital ou je ferais en sorte de te faire regretter tes douces paroles. ». La menace est bel et bien réelle sur ce coup-là. Tu es prêt à lui faire regretter sa faute même si le fait qu'il se soit trompé soit une bonne chose sur ce coup-là. Sauf qu'un professionnel ne devrait pas faire des erreurs pareils. Des années d'études pour avoir du vide dans le cerveau... Quel gâchis. Tu te tournes alors vers Siobhan et l'autre homme qui n'ont pas tardé à vous rejoindre et à qui tu n'as toujours pas adressé la parole. Pourtant, c'est ce n'est pas à lui que tu décides de parler encore mais à Siobhan. Juste histoire de continuer sur ta lancée. « Et qu'est-ce qu'il fout là, lui ? T'es au courant qu'il a abandonné Hazel ? Tu crois qu'il en a quelque chose à foutre de sa fille ? ». Sûrement que tu t'excuseras plus tard auprès de ton amie, lorsque tu te rendras compte que tu es allé trop loin envers elle ou plutôt qu'elle ne mérite pas ta colère. Ta cousine non plus, ne t'a jamais vu de cette manière. Mais tu n'arrives pas à redescendre sur terre, Aidan. Tant que tu ne sauras pas ce qui est arrivé à Hazel, tu seras incapable de te calmer. Tu vois d'ailleurs déjà la sécurité arriver vers toi mais au lieu de faire profil bas, tu préfères fusiller du regard le père de Hazel.

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Sam 11 Jan - 16:37
Le monde a cessé de tourner depuis le moment même où l'appel de Siobhan était arrivé. Non... Le monde avait commencé à ralentir, à se figer, bien des heures plus tôt quand Samara s'était faite la scénariste du plus tragique des films., Et Sophia ne comprend pas, refuse même de comprendre comment ils ont bien pu tous en arriver là... Hier encore, ils riaient tous. Hier encore ils faisaient des projets d'avenir. Ils étaient ces jeunes adultes qui voulaient plus que jamais croquer à pleines dents une vie qui, pour une fois, leur apparaissait si savoureuse. Et le cœur de la blonde avait explosé en le voyant arriver. Son cousin. L'homme avec qui, hier encore, elle plaisantait, prenant un plaisir innocent et mutin à souligner à quel point il avait changé depuis qu'il avait enfin laissé son cœur prendre le dessus sur sa si grande fierté. Elle lui avait dit à quel point elle se réjouissait de les voir, Hazel et lui, prendre un nouveau départ. Ensemble. Oui, ensemble... Ce mot qui ne lui avait jamais paru plus cruel qu'en cet instant où, tout contre elle, Sophia l'avait senti s'effondrer. Des larmes qu'elle ne lui avait jamais vues, surtout pas aussi douloureuses et sincères. Des mots qui lui avaient si bien crevés le cœur qu'elle en était demeurée interdite. Sophia aurait voulu pouvoir trouver les mots, les gestes ou même simplement les regards qui eurent pu, ne serait-ce qu'un peu, adoucir la peine de ce cousin qu'elle avait, aussi longtemps qu'elle l'avait pu, gardé tout contre elle. Sa manière à elle de lui dire qu'elle était là. Quoiqu'il arrive.

Mais, non, Sophia n'avait jamais pu imaginer une seule seconde ce que ce « quoique » deviendrait rapidement ce pire qu'elle avait vu se peindre sur les traits du visage de Siobhan alors que celle-ci parlait avec le médecin. Oui, ce fut là qu'elle avait compris que le pire était arrivé... Et, immédiatement, son regard s'était porté sur celui qui lui avait échappé, presque rejetée, pour mieux s'en aller entendre ce que son cerveau avait déjà du comprendre lui aussi. Aidan tenait encore debout... un miracle aux yeux de celle qui sentait ses propres jambes flageoler sous elle. Aidan était en colère, noyé dans une tristesse que sa cousine ne pouvait pas même imaginer. Et quand bien même l'intervention et l'apparition de celui qui leur fut présenté comme étant le père de la trop jeune défunte l'avaient surprise, Sophia ne prit pas même le temps de s'y attarder. Pas plus que ne le fait, d'ailleurs, ce cousin dont tu agrippes le bras alors que, stupéfaite, tu le vois acquiescer à la demande de Siobhan. Il veut aller à la morgue ? Elle  comprend mais... Sa main qui se tend vers lui alors qu'elle de le retenir. De ses doigts, de son regard lui aussi noyé de larmes et de ces mots que Sophia parvient dans un souffle à murmurer d'une voix presque suppliante

« Aidan... Ne t'impose pas cela... Aidan... » mais c'est inutile et elle le sait. Alors, c'est vers l'autre homme qu'elle se tourne. Celui qu'elle regarde de son habituel et si bienveillant regard tandis qu'elle lui dit «  Il l'aime.... » sa voix qui déraille alors qu'elle corrige « Il aimait votre... fille... Et quoiqu'il puisse bien dire je sais qu'il est moins fort qu'il ne le pense... » son regard de toute jeune fille qui se durcit et sa voix qui se fait presque impérieuse alors qu'elle lâche, sans animosité mais avec une lucidité presque blessante «  Si vous n'avez pas su être là ces dernières années, soyez le maintenant ! »

Puis, sans plus un regard pour l'homme qu'elle laisse en compagnie de Siobhan, tout en espérant qu'ils les suivront, elle emboîte le pas à son cousin. La morgue qu'elle découvre, tremblante princesse confrontée pour la toute première fois de sa vie, et de la plus violente des manières, à la mort. Ce parfum âcre qui flotte dans l'air et la saisit, la rend malade. Cette main qu'elle doit porter à son nez tandis que l'autre vint chercher le soutien du mur carrelé. Et ses longs cils diaphanes qui se mettent à papillonner tandis que ses lèvres ne s'entrouvrent sous la surprise. Tout d'abord elle a cru que son cousin, accablé par le chagrin, refusait la vérité. Oui, elle l'avait sincèrement cru. Mais, quand pour la seconde fois, et avec une assurance troublante, il affirma que le cadavre n'était pas celui de sa petite amie... Quand, sous la colère d'avoir ainsi été plongé dans les pires des affres, il avait commencé à tout démolir, tout casser, Sophia sut qu'il avait raison. Observant du coin de l'oeil Siobhan, bien plus apte qu'elle à trouver des réponses à ces nouvelles questions qui tournoyaient dans leurs têtes à tous, elle était venue à son cousin. Celui qu'elle ne parvint malheureusement pas à rattraper avant que, tel un cyclone, il ne rejoigne ce couloir ou chacun en pris pour son grade. Médecins, infirmiers, brancardiers et même patients tous furent victimes de sa fureur. Le médecin en étant la dernière, mais bien ultime, cible. Ces mots qu'Aidan cracha au visage de l'homme, Sophia ne chercha pas même à les endiguer. Sans doutes aurait-elle du... Mais pourquoi ? Son cousin avait raison ! Et, oui, plus d'une légitime raison pour les lancer ! Pourtant, quand il commença à se faire tellement menaçant qu'elle avisa du coin de l'oeil la sécurité appelée en renforts, Sophia sut qu'elle devait intervenir. Plus encore quand, hors de lui au point de ne plus même savoir reconnaître une amie quand il en avait une face à lui, il fit de Siobhan sa proie suivant.

«  Langage ! » avait-elle presque crié alors que, ses deux mains venant se poser sur les poignets de celui qu'elle contraignait avec douceur à la regarder, elle avait ajouté « Plus tard, tu pourras hurler et briser tout ce que tu veux... Je suis même prête à acheter et à meubler tout un immeuble pour toi si tu le souhaites...Mais pas maintenant ! Pas maintenant Aidan, tu m'as bien entendue ?! » sa voix qui se faisait de nouveau douceur alors que, relâchant le poignet de son cousin, elle avait effleuré d'une caresse à sa joue, ces larmes qui n'avaient que trop coulé maintenant. Un sourire, las mais néanmoins réel, qu'elle lui offrait alors que, refusant de le laisser lui échapper à nouveau, elle poursuivait « Elle est en vie Aidan. Hazel est en vie ! C'est tout ce qui compte, non ? » puis le dissuadant d'un regard de seulement chercher à déjà te répondre, elle l'avait lâché et sorti d'une main son portable tandis que de l'autre, elle pointait son index sur celui à qui elle disait maintenant avec une voix aussi glaciale que déterminée «  Je m'appelle Sophia Swindell. Et, tout comme amie que je pense inutile de vous présenter de nouveau, mon nom ne peut vous être inconnu . » ce geste que le médecin eut, sa difficulté à déglutir lui confirmant ce fait, elle avait poursuivi sur sa lancée « Mon cousin a toutes les raisons de s'en être pris à vous et à chacun des incompétents que vous semblez bien trop heureux de manager ! Vos erreurs aussi bien dans la gestion de cette crise que des conséquences qui en ont découlé est minable ! Et je pense que nous serons d'accord, vous et moi, qu'il vaudrait mieux pour vous que cela ne s'ébruite jamais. » l'homme allait répliquer, le pauvre inconscient, quand se haussant sur la pointe de ses pieds et agitant son téléphone sous le nez de celui qui n'en menait plus bien large, elle avait enfoncé le premier clou du cercueil de la blouse blanche « Alors je vais me montrer aussi magnanime et gentille que possible... Mais sachez que la patience n'étant pas la première des qualités de ma famille il vaudrait mieux pour vous ne pas user la mienne trop vite. Vous allez décrochez votre téléphone, appelez ou aller voir qui vous le souhaitez, mais si jamais, dans cinq minutes, mon cousin n'obtient pas les renseignements complets sur l'endroit et l'état dans lequel se trouve sa chérie... Je vous jure sur ce que j'ai de plus cher au monde que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous détruire vous et votre hôpital. Je lâcherais tous les avocats de ma famille sur vous, j'appelerai la presse et ferait toutes les conférences possibles pour ruiner votre réputation ! Et, quand j'en aurais fini avec vous, il ne vous restera plus même une larme pour pleurer ! » Puis, se tournant vers Aidan elle lui avait déposé un baiser tendre à sa joue et dit, calmement, « Et toi... Tu vas me faire le plaisir de te calmer, de présenter tes excuses à notre amie et...de venir avec moi me payer un café car je pense que cela s'impose ! » puis, dans un sourire elle avait ajouté « Je te promets que, bientôt, tu seras à ses côtés. Je te le promets Doudou... » se retournant mais ne voyant plus Siobhan partie sans nuls doutes à la recherche de Hazel, tu avais souri au père de cette dernière «  Je sais que les circonstances sont loin d'être idéales pour une rencontre et... Je n'approuve pas plus que je ne comprends que l'on puisse ainsi abandonner son enfant au point qu'elle se retrouve à la rue mais... Comme j'imagine à quel point cela doit être dur pour vous aussi... Voudriez-vous nous accompagner à la cafétaria ? »

Un regard à son cousin. Elle savait, sentait son envie d'en découdre avec ce père jailli de nulle part. Mais cela devrait attendre. Quand Hazel aurait été retrouvée... Quand l'on saurait ce qu'elle a... Alors il serait temps de faire les comptes. Tous les comptes... Ceux de Samara compris.

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Sam 11 Jan - 17:05
Lorsque Siobhan se met à pleurer, Mercy se met à comprendre. Quelque chose de grave était arrivé, pire, lorsque Sio annonce qu'ils n'avaient rien pu faire et qu'elle était à la morgue, un déclic se produisit dans l'esprit du mécano. Serait-elle... morte? Non, c'était impossible. Il ne voulait pas croire une chose pareille. Il n'écoutait plus ce qu'il se passait autour de lui désormais, le mot 'morgue' résonnait dans sa tête comme un écho qui ne terminait pas. Les pleurs de Siobhan n'arrangeait rien à la chose, il se sentait tout à coup démuni, comme si un lourd poids lui tombait dessus. Sa fille, morte? Alors qu'il l'avait cherché pendant tant de temps sans qu'il puisse mettre la main dessus? Alors qu'elle était là quelque part, non loin de lui? C'était pas possible qu'une chose pareille n'arrive. Ce devait être une erreur, voilà tout.
Lorsqu'on l'interpella sur son absence, Mercy jeta à la jeune femme un regard froid, presque glacial. Qui diable pouvait être ces gens là?
"Je sais ce que j'ai à faire la mioche" grommela-t-il en tout et pour tout.
Puis il suivit tout le monde jusqu'à la morgue. Ses jambes tremblaient et il eut soudainement la nausée mais il se contint tant bien que mal. Et s'il allait découvrir le cadavre de sa fille? C'était invenvisageable et il ne savait pas s'il s'en remettrait. Mais lorsque le jeune homme avec eux annonça que ça n'était pas elle, les paroles résonnèrent une fois de plus comme un écho interminable. En plus, il le répéta. Un coup d'oeil à son tour suffit à le rassurer également. Non, ça n'était pas sa fille, Dieu merci! Il ferma les yeux et inspira profondément. Si la colère s'empara des autres, lui, ne l'était pas du tout. C'était une erreur, mais une erreur rassurante. Sa fille était encore en vie, et c'était tout ce qui importait.
Il rouvrit les yeux lorsque le jeune homme s'en prit au personnel. La gamine qui l'accompagnait était tellement mignonne... qu'elle était totalement discréditante au yeux de Mercy. Mais elle avait raison sur un point, Hazel était encore en vie et c'était tout ce qui importait. Peu importe les erreurs médicales, ce qui lui suffisait était de savoir sa fille vivante. Toujours dans un calme impertubable, il observa la scène suivante arriver, sans qu'il n'imterrompte quoique ce soit. Il était bien trop soulagé pour faire quelque chose dans l'état actuel des choses. Il n'écouta pas lorsque la mioche reprit la parole à l'adresse du médecin, mais il put noter qu'elle le menaça. Qui étaient ces gens là au juste? Étaient il juste fous?
Puis le dénommé Aidan s'en était pris à lui. Il l'avait visé en s'adressant à Sio et Mercy s'approcha d'un pas.
"Ça, ce sont des choses qui ne te regardent pas gamin. Je n'ai pas à me justifier auprès de toi." répondit-il tout simplement. Il n'avait pas envie de parler de ce qui l'avait fait fuir, et il ignorait ce que Hazel avait pu lui raconter mais ça ne devait pas être très beau.
Et lorsque la mioche parla à nouveau, Mercy soupira.
"Vous croyez vraiment que j'ai abandonné ma fille? Oh et puis, non, j'ai dit que je n'ai pas à me justifier alors je ne le ferais pas. Si je vous accompagne? Je ne sais pas. Je ne suis pas le bienvenue non plus... Et pourquoi je resterais avec vous?"
Il toisa du regard les deux autres. Il n'avait rien à ajouter. Il ne se sentait pas du même monde, à en juger par leur comportement, tout était très... loin. Il semblait être visiblement le seul à être calme dans les parages, le seul à se comporter en tant qu'adulte aussi.

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Mer 15 Jan - 10:57
L'impression d'errer dans le plus mauvais des cauchemars... L'impression d'étouffer entre ces murs qui je pouvais presque jurer voir se rapprocher de chacun d'entre nous, déjà prêts à broyer le peu d'humanité qui demeurait, si désespérément, ancrée à nos pauvres loques de corps. Et, en même temps, cette colère que je sentais trop bien poindre en moi quand, seconde après seconde, je voyais Aidan lutter pour ne pas tout bonnement s'écrouler. Cette douleur, si immense qu'indicible, que je vis luire au fond de ses yeux clairs je la connaissais tellement bien... Et je savais très exactement ce qu'il dut ressentir au moment où mes lèvres, funestes messagères, s'entrouvraient pour mieux lui délivrer ce que nous pensions alors être la plus implacable et définitive des vérités. Hazel était morte... Que le monde s'arrête de tourner et s'effondre je pense que mon frère de berceau n'en aurait plus rien eu à foutre ! Et si j'aurais voulu pouvoir prendre le temps de prendre la main de Mercy, de cet ami auquel je venais aussi de briser le mince espoir de retrouver sa fille tant aimée, je n'en eus pas seulement le temps. Les choses allaient trop vite, se précipitaient et nous avaient depuis bien trop longtemps échappées... Nous qui nous étions toujours pensés maîtres et maîtresses de nos vies n'étions plus que des pantins désarticulés entre les mains du plus enfoiré des marionnettistes ! Et je maudis la vie, je conchiais l'existence qui me forçait ainsi à infliger la plus terrible des souffrances à celui que j'aimais comme un frère...

Cette morgue où nous arrivâmes en un funèbre cortège et où je vis la bien trop douce Sophia sur le point de rendre ses tripes. Elle, au moins, parvenait à éprouver, ressentir... même si c'était l'écoeurement. Moi, je ne le pouvais simplement plus. Trop vu, trop enduré et ce soir n'était jamais que l'apothéose grotesque et affreuse d'une vie que j'avais dédiée à la faucheuse sans même m'en apercevoir jusque là. L'armée, la police... et maintenant ça ?! Non, je ne pouvais plus gérer. Et ce fut les bras croisés sur ma poitrine, le visage baissé pour mieux cacher mes larmes de rage, que j'attendis. Cette confirmation, cette reconnaissance qui aurait mis un terme à tout ce drame... mais qui ne vint pas. Ma tête qui, comme sur ressort, se releva si brusquement que j'entendis ma nuque craquer. Et mes yeux qui allèrent d'une personne à une autre sans que mon cerveau ne puisse réellement comprendre. Aidan, noyé dans son chagrin mais plus encore sa fureur, hurlait maintenant. Ce n'était pas elle... Ce n'était pas Hazel ? Honnêtement sans doutes aurais-je du avoir une pensée pour ce corps sans visage ni nom qui reposait devant nous mais... Non, je n'en eus pas. J'étais trop soulagée, trop heureuse de savoir qu'il ne s'agissait pas de mon amie. J'aurais voulu pouvoir m'en réjouir plus encore, je ne le pus pas. Déjà Aidan s'évadait de cette pièce mortuaire où nous n'étions tous, et de toutes façons, que trop restés. Sa rage qui foudroyait tous ceux qu'il croisait. Jusqu'à ce médecin qui ma lançait le plus désespéré des regards. Oh non ! Je ne comptais pas intervenir cette-fois ! Car si mes apparences demeuraient d'un calme olympien je bouillonnais intérieurement ! Et j'en voulus presque à Sophia d'être ainsi intervenue... Oui, je lui en voulus car, moi aussi, j'aurais aimé pouvoir frapper cet homme qui nous avait infligé pareille torture ! Et si Aidan l'avait frappé je sais que je l'aurais aidé à l'achever ce connard !

«  Ne te trompe pas de cible Aidan ! Fais gaffe à tes mots ! Tu n'es pas le seul à souffrir ici bordel ! »

N'avais-je pu m'empêcher d'éructer à mon tour, lèvres pincées et poings serrés quand mon ami de toujours avait laissé ses restes de colère me fondre dessus. Je ne méritais pas ça ! Je ne méritais pas ses mots et j'en fus terriblement blessée, déstabilisée même. Je ne voulais qu'aider, moi ! Un regard que je lançais à Mercy, le seul à parvenir encore à garder son calme là où nous n'étions, nous autres, que boules de nerfs en vrac... Une main à son épaule, un regard amical et ces mots que je glissais à son oreille

« Ne leur en veux pas... Ils réagissent sous le choc... Mais ce sont des gens bien, je te le promets. Et ta fille compte pour eux... » un regard que je laissais glisser vers la sécurité qui se rapprochait et vers ces dédales de couloirs derrière «  Je m'occupe de calmer les chiens et je vais la retrouver la gosse. » un regard que je jetais presque malgré moi à Aidan et ces mots que je murmurais presque plus pour moi que pour lui «  Il a beau parfois se conduire comme le pire des cons c'est un homme bien... Et il ne mérite pas de souffrir plus encore... Ni lui ni Hazel ne méritent cela...Il faut que cela cesse... maintenant ! »

Mon regard qui se plissait, mes poings qui se crispaient si fort que mes articulations en blanchirent et en craquèrent alors que j'apercevais, au loin et de dos, une silhouette aussi familière que désormais haïe. Franchement je dus me pincer pour m'assurer que je ne rêvais pas ! Comment osait-elle se pointer ici celle-là ? Comment ?! J'aurais surtout du me demander pourquoi je pense... Sans même prendre le temps de m'attarder plus encore je me précipitais vers celle que j'agrippais si rudement par le bras qu'elle en glapit. Malheureusement bien plus de surprise que de douleur...Et ces mots que je prononçais je les lui crachais à sa gueule bien trop belle et bien trop satisfaite aussi

« Dégage Sam ! Tu n'as rien à foutre ici ! » puis, la laissant passer son regard par dessus mon épaule, je grommelais presque alors que je la tirais par le bras plus loin encore en espérant qu'Aidan ne l'avait pas vue. Sinon cela allait virer au carnage... et au sens propre du terme cette-fois « Putain mais qu'est-ce qui va pas dans ta tête ?! Sérieux Sam ! Tu te rends compte de ce que tu as fait ?! Si je ne me retenais pas je crois que je te défoncerais la tronche là et maintenant ! »

Ce rire qu'elle eut et que je crevais d'envie de lui faire ravaler alors que, se libérant de mon étreinte, elle me provoquait encore de ces mots qu'elle ne maniait que trop bien. Et c'en fut trop... beaucoup trop ! Mon poing partit, sans plus que je prenne même le temps de réfléchir. Inutile ! Je ne le voulais plus. Je la frappais et l'envoyais au sol en un seul uppercut. Dommage, j'avais trop bien retenu mon coup et hormis une rougeur à sa joue je savais qu'elle n'aurait aucune séquelle... Dieu que j'avais envie de faire de sa petite tête de pétasse une compote parfaite ! Mais, j'aurais du m'en douter, Samara n'était pas venue seule. Et ses chiens de garde qui se ramenaient déjà, la protégeant et n'oubliaient pas non plus de me repousser. Comme si j'allais me laisser faire ! Oh, je n'étais pas une poupée de chiffons moi ! Alors, oui, je me battis et avant même que j'ai eu le temps de dire ouf la situation devenait incontrôlable et du genre critique. Quoi ? Une bagarre dans un hosto ça étonne encore quelqu'un ? Au moins nous serions tous au meilleur des endroits pour nous faire soigner ensuite, non ? Ce que je n'avais pourtant pas prévu, mais pour cela il aurait fallu que je réfléchisse encore, c'est que tout ce barouf allait forcément attirer l'attention de mes amis... et d'Aidan en tête. Là, c'est sûr, ça allait mal finir...

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Mer 15 Jan - 14:21
Là, alors qu'elle avait pénétré dans cette chambre immaculée, Samara s'était soudainement comme figée. L'impression étrange de voir une histoire, débutée depuis bien plus longtemps que personne ne pouvait le deviner encore, débuter un tout nouveau chapitre. La sensation, aussi étrange que douloureuse, de se trouver à la croisée des chemins. De cet endroit étrange et intangible où passé, présent et futur se superposent à s'en confondre. Et cela lui fit mal... Vraiment très mal. Alors qu'elle effleurait du bout de ses cils la silhouette assise sur le rebord de ce lit... Alors qu'elle voyait ce visage tourné vers la fenêtre, cet extérieur et ce monde qui ne serait plus jamais pareil pour aucun des protagonistes de cette sinistre farce... Samara se posa une question : comment avaient-ils pu en arriver là ? La réponse, elle la connaissait. Ce n'était pas sa faute ! Ce n'était vraiment pas sa faute ! Oh, elle ne se faisait aucune illusion et savait déjà que tous ceux que, hier encore, elle appelait ses amis seraient nombreux à la fustiger, l'accabler et la blâmer pour ce que, pourtant, elle n'avait pas voulu. Mais dont, pourtant, elle ne se sentait ni coupable ni même triste. Elle haïssait si fort cette poupée trop fragile et trop douce qu'était Hazel ! Elle la maudissait pour tant et tant de choses ! Et, oui, elle en était venue aussi à détester toutes ces si nombreuses personnes qui, dans son entourage même le plus proche, avaient eu l'éoceurante mauvaise idée de s'attacher à cette mioche angélique. Aidan, en premier lieu... Comment ce petit merdeux, cet abruti qui avait  tout reçu à la naissance mais déjà tant perdu, pouvait-il seulement s'amouracher de celle qui ne ferait que jamais signer sa perte au sein du Gotha ?! Comment ?! Pourquoi ?! Et ces idiotes finies et consumées de Siobhan et Sophia... Ces petites connes … Elles pensaient aimer cette crasseuse ? Conneries ! Elles aussi se mentaient ! Elles ne pouvaient pas aimer cette erreur puante de la nature qu'était celle vers qui s'approchait maintenant Samara. Ce n'était jamais que de la pitié... Rien que de la pitié ! Celle dont Samara n'entendait pas faire preuve maintenant. Jamais ! Et encore moins pour celle qui sursauta quand la voix de la garce s'éleva, trop doucereuse, dans l'air glacial de cette chambre.

« Bonjour Hazel...Je crois que toi et moi devons parler. »

Celle assise sur son lit qui se mit à trembler, reculant de manière presque instinctive jusqu'à ne plus le pouvoir. Et Samara qui n'en exulta que plus encore, dardant de ses bien sombres prunelles celle qu'elle tenait plus que jamais à sa merci. Oh que la saleté se rassure, elle ne la toucherait pas. Pas un seul de ses cheveux immondes. Pas un millimètre de sa peau de merdeuse. Non... Pourquoi se donner autant de mal alors que le hasard avait déjà si bien fait les choses ? Mais il était des choses qui faisaient encore plus mal que les coups, ça aussi Samara ne le savait que trop bien. Les mots. Ceux qui mentent ou révèlent les plus terribles des vérités. Ceux qui blessent plus profondément et pour plus longtemps que n'importe quelle arme. Ceux que Samara, fielleuse à souhaits, laissait maintenant s'écouler de ses lèvres. Encore et encore. Prenant le plus pervers des plaisirs à voir sa proie blêmir, se recroqueviller sur elle-même et, bingo, finir par littéralement s'effondrer. Dieu que ce spectacle était délectable ! Samara en eut bien joui encore et encore mais le temps lui était, elle le savait, désormais compté. Bientôt ces idiots finiraient par retrouver la pauvre petite créature... Bientôt Aidan pourrait pleurer. Cette idée aussi était délicieuse ! Et ce fut avec celle-ci en tête que la femme sortit de la chambre, sereine et si parfaitement comblée. Jusqu'à ce qu'elle se trouve prise à parti par cette blondasse si vulgaire qu'était le plus souvent Siobhan.

« Oh tiens... La princesse des ordures est là aussi ? Venue soutenir cette raclure de Blackson j'imagine ? » avait commencé à persifler celle qui, loin de se laisser déstabiliser par les attaques, n'en répliquait que plus violemment encore. « Cet hôpital est un lieu public ma chérie alors que, cela te plaise ou non, j'ai parfaitement le droit d'être là ! » un mouvement vif que la brune eut pour se dégager et ses yeux qui reflétaient la plus mauvaise des colères tandis que sa langue de vipère s'agitait pour mieux piquer de son venin celle qui n'était que trop facile à faire sortir de ses gonds « Si la petite pute est trop sensible au point de ne pas même savoir regarder avant de traverser une rue à NYC qu'y puis-je ? Si cette sous merde a été renversée je n'y suis pour rien Sio ! Et, toi, tu ferais mieux de me laisser passer ou alors il te faudra encore appeler Papa à la rescousse ! Enfin à quoi s'attendre d'autre de ta part hein ? Pas foutue d'exister par toi-même pauvre conne ! »

Evidemment le coup était parti. Il fallait bien qu'on en arrive là, non ? Mais, même si elle aurait presque eu le temps d'esquiver, Samara n'avait pas même bougé d'un cil quand elle avait vu le poing de son ancienne amie foncer droit sur elle. Qu'elle frappe cette idiote ! Elle, n'entendait se défendre que le plus mollement du monde. Ses deux gardes du corps, tentaient de leur mieux de séparer celles qui roulaient maintenant au sol, s'arrachant les cheveux par poignées et se battant plus violemment que l'eurent fait des marins avinés à la sortie du bar. Quand, enfin, l'un de ses hommes parvint à extraire Samara de ce qui ressemblait à une mêlée, il dut la retenir tandis que celle-ci éructait en riant à celui qu'elle dardait de ses pires foudres

« C'est ta faute Blackson ! Uniquement ta faute ! » hurle-t-elle, mentant pourtant éhontément. Ce n'est pas de la faute de celui qu'elle fustige et assassine pourtant de ses mots. « Tout ce qui arrivera désormais à Hazel ne sera jamais que ta faute ! » son regard qui glisse sur les autres individus présents, s'arrêtant sur une personne en particulier alors qu'elle grogne « C'est votre faute à tous les deux ! »

Samara savait que la personne concernée ne pourrait que comprendre. Et tant pis si les autres se noyaient dans leur fureur et leurs questions. Qu'ils s'étouffent avec ! Qu'ils crèvent, tous ! Déjà elle voyait Aidan se précipiter sur elle, prête à lui faire sans nuls doutes ravaler son extrait de naissance quand... Une lumière rouge qui s'allume à la chambre que Samara vient juste de quitter. LE médecin malmené par Aidan quelques instants plus tôt qui se précipite avec son équipe et un chariot de réanimation. Et ces mots qu'il lança, âpres mais péremptoires à tous ces fous présents et en travers de son chemin.

  «  Vous cherchiez Miss Difeable ? Elle est là ! Et si vous ne vous magnez pas de nous laisser passer alors votre prochaine visite à la morgue sera la bonne ! Dégagez ! » puis alors qu'il pénétrait dans la chambre, son équipe déjà en train de s'affairer, il avait toisé Aidan du regard « Et si jamais vous ne vous tenez pas tranquille jeune homme c'est dehors que vous finirez votre attente ! » puis se tournant vers tous les autres «  Ca vaut pour chacun d'entre vous ! Et rien à foutre que vous me menaciez encore ! Alors tenez vous tous tranquilles, laissez nous faire notre métier ou je vous fais tous arrêter ! »

Puis, il était entré dans la chambre. Laissant attendre dehors ceux qui n'avaient pas d'autre choix que de se calmer. Cette-fois, même Sophia le savait, aucune menace ne pourrait plus les préserver d'une nuit au poste. Et, évidemment, Samara avait profité de la confusion provoquée par l'alarme et l'arrivée des soignants pour se carapater. Siobhan avait rejoint Mercy. Sophia rejoignit Aidan et, lui prenant la main, lui promit mais sans trop y croire

«  Ca va aller... Ca va aller... »

Quand, tant d'heures plus tard le médecin ressorti de la chambre, l'aube approchait déjà. Ce fut les traits tirés qu'il vint au groupe et annonça d'une voix épuisée mais calme.

  «  L'un d'entre vous peut venir la voir... Cinq minutes pas plus ! Votre amie a besoin de repos.Ses jours ne sont pas en danger. Mais... » lui qui avait du mal à déglutir alors qu'il ajoutait «  Miss Difeable souffre de multiples contusions, somme toute bénignes. Mais... » et le verdict qui tombait « Elle a perdu la vue. Un caillot provoqué lors de l'accident et pour l'instant inopérable. La cécité sera temporaire ou non il est encore trop tôt pour le dire. » une hésitation alors qu'il regardait les deux hommes présents « Et je me fiche de savoir lequel mais j'aurais besoin de parler à l'un d'entre vous plus tard. Puisque vous semblez être les plus proches et que je doute que ma patiente soit en état d'entendre cela ou de prendre la moindre décision c'est à vous qu'il reviendra de la prendre. »

Manière comme une autre d'annoncer qu'il pouvait y avoir pire que la cécité ? Sans doutes, oui.

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Jeu 30 Jan - 21:07
Heureusement que Sophia est là. Heureusement car tu ne sais pas comment tu aurais pu faire pour retrouver un semblant de calme si elle n'était pas dans les alentours. Pourtant, le calme que tu sembles avoir n'est que surface. Un leurre, un foutu leurre que tu maîtrises tant bien que mal pour ne pas laisser tes émotions l'emporter de nouveau. Pourquoi ? Car tu veux voir Hazel, celle que tu aimes. Et ce n'est pas en agissant de la sorte, en insultant tout le personnel de l'hôpital et en détruisant tout sur ton passage que tu obtiendras quoi que ce soit. Tout ce que tu vas réussir à avoir, c'est te faire virer si tu continues. Alors tu luttes contre la colère, contre la tristesse, contre tes pensées. Tes poings toujours serrés, tu secoues la tête de gauche à droite quand ta cousine propose au géniteur – hors de question de l'appeler père, un père n'abandonne pas sa fille – de Hazel d'aller se poser à la cafétéria. Sérieusement ? Tu as l'air de vouloir partager quoi que ce soit avec ce type ? Tu te fous pas mal de son allure, qu'il te dépasse de quelques centimètres. Il ne t'impressionne pas. Et lui aussi, tu lui ferais bien ravaler la soit disant inquiétude qui a l'air de le gagner. Pourquoi maintenant ? Pourquoi est-ce qu'il est là ? Comment est-ce que Siobhan le connaît seulement ? Tant de questions que tu as envie de poser mais tu sais que ce n'est pas le bon moment. Parce que tu risques de hurler, de ne pas supporter entendre les réponses. Et Mercy, il ne te doit rien. Ce n'est pas toi qui mérite d'avoir des explications mais bel et bien Hazel. Mais tu l'aimes et tu veux la protéger. Elle ne mérite pas d'être laisser tomber une deuxième pas. « Vous avez raison, vous n'êtes pas le bienvenu. » que tu lui lances, le regard noir. Parler plus ou moins d'un ton presque tranquille est une chose. Faire semblant d'apprécier sa présence ici, une autre. « Je ne bougerais pas d'ici tant que je n'aurais pas d'informations concernant Hazel. ». Des mots que tu prononces en observant ta cousine cette fois-ci, juste histoire de lui faire comprendre que tu ne comptes pas ne serait-ce que te déplacer de quelques mètres. Tu ne veux pas rater quoi que ce soit. Tu veux être là, quand enfin ils la retrouveront. Parce que tu flippes, Aidan. Elle a beau être en vie, cela ne signifie pas pour autant qu'elle est en bonne santé. Tu te doutes bien qu'il y a quelque chose. Tout ce que tu souhaites à cet instant, c'est pouvoir la serrer contre toi.

Et tout se passe vite. Bien trop vite. Samara. Siobhan. Les hurlements, les coups. Cette haine qui coule dans tes veines, prête à ressortir à tout moment. Sophia tente de te retenir, mais tu te précipites déjà vers Samara, prêt à lui faire ravaler chacun de ses mots, prêt à te salir les poings pour la faire taire une bonne fois pour toute. Ce n'est même plus de la colère. Tu es comme un animal sauvage, Aidan. A deux doigts de bondir sur ta proie, à deux doigts de la déchiqueter sur place. Pourtant, elle ne mérite pas que tu te mettes dans des états pareils pour elle. Mais c'est plus fort que toi. Alors tu perds une deuxième fois le contrôle et... Cette fois-ci, c'est le médecin que tu as plus ou moins agressé qui t'interrompt. Il te suffit d'entendre le nom de Hazel pour retrouver à peu près le sens de tes pensées. Une de tes mains passe avec nervosité dans tes cheveux. C'est que tu te ferais presque du mal à toi-même tant tu ne supportes plus la douleur que tu ressens actuellement. C'est trop. « J'ai peur... de ce que je suis capable de faire. » que tu avoues dans un souffle à ta cousine, serrant tes doigts dans les siens. Tu te rattaches à elle, d'une certaine manière. Et tu es sincère à cet instant. Tu as l'impression de ne pas te reconnaître, d'être quelqu'un d'autre. Tu aurais été capable d'étrangler Samara sur place alors que la violence ne fait pas partie de ton vocabulaire. Toi, tu t'es toujours contenté de te pavaner en provocant quiconque se trouvant sur ton chemin, à fuir dés que la situation s'envenime parce que tu t'en fiches pas mal de tout. Il faut croire qu'il y a certaines personnes capables de te toucher plus que d'autres. C'est donc ça, d'aimer quelqu'un de tout son être... de toutes ses tripes ? Tu passes des heures tout simplement horribles à attendre. Certainement pas plus horribles que celle de Hazel alors tu refuses de te plaindre. Et tu tournes en rond, incapable de t'assoupir ne serait-ce qu'une seule minute. Tu veux la voir. Tu en as besoin. Alors quand enfin le médecin revient, tu es le premier à t'avancer vers lui en essayant de paraître un peu plus... chaleureux que tout à l'heure. Mais avec les traits de ton visage tirés, les cernes sous tes yeux encore rouges, impossible de faire une meilleure impression. De toute façon, tout ce qui compte pour toi à cet instant, c'est Hazel. Alors quand tu as l'occasion de te rendre dans sa chambre, tu ne cherches même pas à laisser Mercy parler avant toi. « J'y vais. ». Elle a besoin de toi, pas d'un incapable qui l'a abandonné.

Tu rentres dans sa chambre à toute vitesse, sans jeter un seul regard au groupe derrière toi. Et putain, cela te fait mal au cœur de la voir ainsi. Pourtant, il y a ce sentiment de soulagement aussi. Parce qu'elle est là, bel et bien là. Tu te précipites vers elle et cette fois-ci, il n'y a plus aucune once de colère en toi. Tu attrapes sa main et vient y déposer un léger baiser avant de laisser tes doigts venir caresser sa joue. Elle ne peut pas te voir, tu l'as bel et bien compris. « Je t'aime. ». Une entrée comme une autre. Tu le dis rarement, Aidan. Ce sont des mots bien trop précieux pour que tu te permettes de les prononcer aussi facilement, des mots que tu as mis un certain temps à dire pour la première fois aussi. Mais tu veux qu'elle le sache, Hazel. Que tu l'aimes. Peu importe ce qui se passe. « Je suis désolé. J'aurais dû être là. J'aurais dû... ». Tu soupires, serres sa main un peu plus. Tu n'aurais pas dû perdre de temps à faire vos affaires, qui attendent encore devant la maison. Une erreur qui lui a coûté beaucoup. Tu penches alors ton visage vers le sien pour l'embrasser. Un baiser doux et amoureux. Elle t'a manqué. Et bordel, ce que tu l'aimes. « Je ne te laisserais plus jamais. ». Une promesse peut être dite un peu trop vite, sans réfléchir. Tu ne peux pas être constamment à ses côtés, Aidan. Tu le sais pourtant mais... Tu ne réfléchis pas à cet instant. Car au fond de toi, tu as ce doute. Le doute que Samara n'est pas à son premier coup d'essai et ne la laissera pas tranquille avant un bon bout de temps. Et tu ne peux pas laisser Hazel avec une folle dans les parages. Alors tu ne sais pas comment tu feras, mais tu comptes tout faire pour la protéger et surtout la préserver de ces personnes remplies de mauvaises intentions à son égard.

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