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(Dynzianna) twisted sisters

@ Invité

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Mar 10 Sep - 16:06
twisted sisters.
Un « sexy, Crowley ! », accompagné d'un sifflement la fit rouler des yeux. S'habiller convenablement pour un dîner de famille dans un grand restaurant n'était pas la chose qu'elle aimait le plus au monde. Surtout dans les vestiaires de l'hôpital. Il y avait toujours quelqu'un pour commenter et cela ne l'aidait aucunement. Baissant les yeux sur sa robe, simple, noire, avec un décolleté en cœur et une longueur à mi-cuisse, elle soupira. Sexy ? Vraiment ? Elle qui voulait s'habiller comme une bonne fille. C'était vraiment loupé ? « La ferme ! », grommela-t-elle à la cantonade, sans même chercher à connaître l'identité de son inconvenant siffleur. Elle voulait juste en terminer au plus vite, enfiler ces maudits talons qui allaient lui tuer les pieds (elle était chirurgienne, sa chaussure préférée était la basket.), son manteau et vite en finir avec cette soirée, ce repas, cette famille.

Il ne fallait pas s'y méprendre. Lyzianna adorait sa famille. Vraiment. Elle aimait ses parents, son frère et même sa sœur, malgré leurs rapports tendus. Elle n'était juste pas très à l'aise avec les repas de familles. Elle détestait avoir à parler de sa spécialisation à ses parents (qui ne l'approuvaient pas), de son absence de vie amoureuse (« A ton âge, j'étais chirurgienne, mariée et mère ! ») et discuter de la vie de sa petite sœur (ce qui à coup sûr déclencherait une dispute, comme à chaque fois, Dynah commençant à se défendre avant même d'avoir été attaquée). Pour compléter le tout, cela allait se faire dans un lieu public, un restaurant guindé. Une lubie de sa mère qui choisissait ce genre d'endroit, elle en était certaine, pour éviter qu'ils ne s'emportent trop. En public, ils parlaient plus calmement, criaient moins forts. A la maison, Lyzi avait déjà claqué la porte plusieurs fois. Difficile quand on les voyait à des repas de famille de penser qu'ils pouvaient réellement tous s'aimer, quand il ne restait souvent à table, en fin de compte, que son frère, la suisse par excellence dans ces bagarres d'orgueils, jamais inclus dans les conflits, mangeant en répondant tranquillement aux questions qu'on lui posait à l'occasion et essayant de calmer le jeu un minimum.

Une fois arrivée devant le restaurant (Lyzi avait opté pour un taxi, car la fatigue et probablement le vin, ne lui permettrait pas de conduire pour le retour), elle souffla un bon coup, sortant son téléphone alors qu'il vibrait dans son sac. C'est un peu plus frustrée qu'elle entra dans le restaurant et demanda la table réservée aux Crowley.

« Maman ne sera pas là », dit-elle, dès qu'elle vit Dynah, déjà assise à table, attendant, seule, que le reste de la famille arrive. « C'est probablement une infirmière qui m'a envoyé un message pour me dire qu'elle a les mains dans un patient et qu'elle en a encore pour quatre heures. » Elle enlaça sa sœur brièvement pour lui dire bonjour, avant de soupirer en s'asseyant à côté de Dynah. « John doit me tenir au courant aussi, il m'a dit qu'il aurait peut-être une urgence de dernière minute. Tu vas bien, sinon ? »

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Mar 10 Sep - 22:53
Pourquoi avait elle accepté déjà ? Les repas en famille étaient pour elle toujours une torture. Bien sûr, elle aimait sa famille sans doute trop, c'était sûrement la raison pour laquelle elle continuait de venir. Pourtant, la plupart du temps, les discussions tournaient toujours autour de la même chose : la médecine. Dans ces moments là, elle n'avait qu'une envie disparaître sous la table, rejoindre la sortie du restaurant et s'enfuir en courant. D'ailleurs, si vous vous demandez pourquoi les dîners en famille se faisaient régulièrement au restaurant, la réponse est très simple; c'est pour éviter les scandales. Ce genre de scandale dont Dynah est souvent à l'origine, mettant Lyzianna hors d'elle même en trente seconde chrono en main. Dynah avait toujours eu un don particulier pour énerver sa soeur. Elle savait y faire et savait exactement comment la faire réagir. Plus jeune, il était évident qu'elle en jouait. Aujourd'hui, elle ne savait plus tellement si c'était devenue une habitude ou si elle continuait de provoquer sa soeur dans le seul but que Lyzianna s'intérresse vraiment à elle. C'était sans doute un peu les deux. Heureusement que parfois, sa grand mère était là. C'était toujours un plaisir de la voir et Dynah savait pertinemment qu'elle devait en profiter. Elle n'était pas éternelle et finirait par disparaître ce que Dynah redoutait par dessus tout. Elle secoua donc la tête pour faire disparaître cette idée de sa tête et poussa un long soupir.

Cela faisait maintenant plus d'une demi heure qu'elle était devant le miroir et aucun de ses vêtements ne lui convenait. Elle avait encore retourné sa chambre dans tous les sens. Il y avait des vêtements partout. Sur le lit, la commode, par terre etc... Si sa mère était rentrée dans sa chambre à ce moment précis, elle aurait hurler, elle qui était toujours si attentive à l'état de sa maison. Pour dire vrai, sa mère est une maniaque à tendance psychopathe mais elle ne l'avouera jamais. Dynah ne savait pas comment s'habiller. Elle ne savait jamais quand elle avait un dîner dans sa famille. Habituellement, elle ne se prenait pas trop la tête pour trouver un vêtement. Elle prenait la première chose qu'elle trouvait dans le placard; ou plutôt par terre; l'enfilait et sortait de chez elle. Seulement, quand il s'agissait de sa famille c'était toujours plus complexe. Elle n'avait pas envie de recevoir des réflexions, eux qui étaient déjà si forts pour lui reprochés tout et n'importe quoi. Il faut dire que Dynah, elle cherchait un peu... Jamais de robe ou alors seulement pour les mariages et cela malgré les remarques de sa tendre mère qui ne comprenait pas pourquoi Dynah était toujours en pantalon. Dans ces moments là, elle répondait toujours que des femmes s'étaient battus pour avoir le droit d'en porter, alors elle leur faisait honneur. En général, sa mère n'avait plus d'argument et finissait toujours par pousser un soupir en se tournant vers son mari décontenancée. Cela faisait toujours rire son frère et même sa soeur qui devait lui trouver un certain talent pour la répartie. Même si à ce petit jeu, Lyzianna méritait aussi la palme d'or.

Elle opta finalement pour un jean plutôt serré, un petit chemisier fleuri et une veste ceintré beige pour aller avec. Il ne restait plus qu'à rejoindre sa famille. Sa mère leur avait donné rendez-vous dans un restaurant prestigieux de la ville. Dynah avait horreur de ça. Ce n'était pas réellement le genre d'endroit qu'elle fréquentait lorsqu'elle était avec Sofian ou encore plus récemment, son cher cousin tout juste débarqué dans sa vie. Dynah ne s'était jamais sentit très à l'aise dans les endroits qu'elle jugeait un peu trop chic. En sortant du métro, elle jeta un rapide coup d'oeil à son téléphone portable. Elle était en retard. En même temps, ce n'était pas nouveau, cela faisait vingt deux ans qu'elle était en retard partout où elle allait. Elle risquait d'avoir une réflexion car contrairement au reste de sa famille, elle n'avait pas d'urgences à résoudre à l'hôpital elle et donc aucune raison d'être en retard. Là aussi, elle avait pas mal d'arguments pour clouer le bec à ses détracteurs... Une fois au restaurant, elle se présenta au serveur qui lui indiqua sa table.

Une fois près de la table, elle se rendit compte que seule Lyzianna était déjà arrivée. Si autrefois, la perspective de se retrouver seule avec sa soeur avant l'arrivée des autres aurait été une bonne nouvelle pour se raconter des confidences, cela faisait maintenant longtemps qu'elle ne racontait plus rien à sa soeur. Du temps était passé, de l'eau avait coulé sous les ponts et des tensions à répétitions avaient eu raison de leur complicité d’antan. Que pouvait elle lui raconter de toute manière ? Elles avaient une vie terriblement différente. Lyz était médecin comme le reste de la famille et Dynah se fichait éperdument de savoir combien de vies elle sauvait par jour. Elle haïssait la médecine plus que tout le reste. Elle y avait sûrement été plongé trop tôt. Et puis, si elle se confiait à elle, il aurait fallu qu'elle lui dise qu'elle aimait les femmes. Non, Lyzianna n'était pas du genre homophobe mais elle n'avait pas envie d'entendre une remarque comme quoi elle se différenciait encore un peu plus du reste de la famille. Et puis parler des femmes, aurait sûrement obligé Dynah à en dire plus sur sa vie sentimentale et il était absolument hors de question que Dynah parle de Ryan à Lyzianna. Ca aurait été comme lancé une bombe dans un bassin rempli d'eau et le restaurant n'aurait pas été assez chic pour contenir une énième crise entre elles. Car malgré toutes les tensions, Lyzianna restait le genre de fille très protectrice envers sa petite soeur. « Maman ne sera pas là » Génial ! Encore une fois, la médecine venait pourrir sa vie. Une fois de plus, cela n'était pas tellement différent. Tous les autres membres de la famille semblaient capable de comprendre ces urgences; après tout ils sauvent des vies; mais Dynah elle, elle n'avait pas envie d'essayer de comprendre. Elle leva les yeux au ciel, un petit rictus sur les lèvres qui en disait long. « John doit me tenir au courant aussi, il m'a dit qu'il aurait peut-être une urgence de dernière minute. Tu vas bien, sinon ? » Le portable de Dynah se mit à vibrer, elle le regarda et se mit à lire à voix haute.
Frerot a écrit:"Salut petite soeur, désolé, j'ai un empêchement pour ce soir, on se prend un smoothie bientôt. Les patients n'attendent pas même si tu vas détester cette phrase. Embrasse tout le monde pour moi. Love."
Elle poussa un soupire et pris tout de même la peine de s'asseoir face à sa soeur. "L'avantage c'est que je ne vais pas avoir beaucoup de monde à embrasser de sa part." Elle attrapa une cacahouette qui se trouvait dans le petit bocal posé sur la table et fit un signe au serveur pour qu'il se rapproche de leur table. Elle avait besoin d'une Téquilla. "Evidemment, je ne peux pas comprendre vu que je ne suis pas médecin n'est ce pas ?" Elle n'était pas cool, elle en avait conscience. Elle ouvrait direct les hostilités mais elle ne supportait plus ses dîners de famille annulés à la dernière minute. Pourquoi continuait elle à venir ?

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Mer 11 Sep - 23:29
twisted sisters.
Lyzianna le sentait venir, le guet-apens. Elle ne le sentait pas très bien. John avait prévu qu'une urgence pouvait se poser et en général, quand il en prévoyait une, c'est qu'il était plutôt sûr de ne pas venir. Leur mère les avait abandonnés pour cette soirée et leur père n'avait pas encore donné signe de présence ou non. Lyzianna priait tout ce qu'il était possiblement possible de prier (elle qui n'allait jamais à l'église que par obligation, pour les mariages et les enterrements) pour qu'elles ne se retrouvent pas que toutes les deux. Pas qu'elle ne voulait pas dîner avec sa sœur, juste qu'elle savait qu'il était impossible de dîner avec sa sœur. Sans personne pour faire le tampon entre elles, les choses allaient forcément dégénérer et Lyzianna n'était assurément pas d'humeurs pour une bagarre entre sœurs. Elle n'avait pas envie de participer à ce repas de famille, à l'origine. Elle avait juste faim et rêvait de son lit après une longue garde. Elle n'avait aucune envie qu'une dispute soit le plat principal du repas.

Ce que la blondinette présentait arriva et Dynah reçu un message qu'elle lu à voix haute. Elle ne put retenir un roulement des yeux, alors qu'un soupir lasse s'échappait de ses lèvres. « Je me démène comme une dingue pour partir et arriver à l'heure et cette fois, ce sont eux qui nous font tous faux bonds. Quand on nous disait que faire des repas entre médecins était une mission impossible. » Oui, techniquement, elle était la seule médecin à table, mais qu'importe. Dynah aussi avait sa vie, ses envies et ses obligations. Elle aussi sacrifiait une soirée et potentiellement des activités qu'elle aurait préféré faire, pour ce repas où il n'y avait finalement personne. Faites que papa vienne... Faites que papa vienne...

Lyzianna ne loupa pas la remarque cinglante de sa petite sœur quant au peu de personnes à embrasser et encore moins la répartie suivante, cinglante et brutale. Elle ne savait pas trop si elle l'avait dit à cause du message de leur frère ou à cause de ce qu'elle venait de dire, mais en tout cas, Lyzi ne put s'empêcher de la jouer théâtrale en mimant une blessure ''touché en plein cœur'', grimaçant en posant une main par-dessus son propre palpitant. Elle n'alla pas plus loin dans la réplique, cependant, attrapant déjà le menu pour choisir ce qu'elle allait manger, alors que sa sœur appelait un serveur. « Je voudrais un verre de vin blanc », dit-elle avant que sa sœur n'ait la moindre chance de commander elle-même en premier. « Je ne me souviens plus du nom. Il a une étiquette bordeaux et il vient du sud-ouest de la France. » Le serveur lui assura qu'il savait duquel elle parlait. Il prit ensuite la commande de sa petite sœur et leur demanda s'ils voulaient attendre le reste de la tablée avant de commander les plats. « Deux personnes se sont désistées. Nous allons attendre encore un petit peu pour notre père, mais nous commanderons vite ensuite », assura Lyzianna.

Le serveur quitta leur table après avoir enlevé deux des couverts mis sur la table pour aller leur préparer leurs verres et la jeune femme posa à nouveau les yeux sur sa cadette. « Je n'ai pas envie de jouer à ces conneries, Dynah. », claqua-t-elle une fois certaine que leur chamaillerie infantile ne serait pas entendu par les employés du restaurant. « J'ai faim ! Alors fait ce que tu veux, mais moi, quitte à m'être arrangé pour venir, je vais commander quelque-chose de bon à manger et profiter un minimum de cette soirée. » Elle soupira une nouvelle fois. « Tu peux rester ou partir. Si tu veux, je dirais à papa que tu as eu un empêchement. Toi aussi, tu as droit d'avoir une vie après tout. Tu n'es pas à l'éternelle disposition de tous ces chirurgiens trop occupés qui peuplent ta détestable famille. » Elle ferma le menu et le posa sur la table, son choix rapidement fait, finalement et posa les yeux sur celle qu'elle n'avait pas du tout regardé depuis qu'elle avait plongé les yeux dans les lignes d'aliments proposés. « A moins que je sois la seule que tu détestes. »

Pourquoi faisait-elle ça ? Elle avait dit qu'elle ne voulait pas se battre et qu'est-ce qu'elle faisait ? Elle sortait les griffes, les poils hérissés et le venin au bord des lèvres. Ce n'était pas faute de l'aimer, cette maudite gamine trop en colère contre elle. Bien sûr qu'elle l'aimait. Elle l'avait pratiquement élevé. Elle l'aimait sans doute trop, peut-être. Et si Lyzianna était certaine d'une chose, c'est qu'elle ne savait pas comment aimer correctement. Elle ne savait pas comment aimer raisonnablement et elle savait encore moins comment le montrer. Et pire encore, peut-être qu'elle avait tout simplement peur que ça soit la vérité et que Dynah la détestait.

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Jeu 12 Sep - 0:56
Lyzianna et Dynah. Si aujourd'hui, on associe ces deux prénoms pour parler de tensions et de relations fraternelles complexe; il fût un temps où ils étaient associés pour parler de complicité et d'amour sincère. L'amour n'avait pas disparu, en tout cas pas du côté de Dynah. Elle n'arrivait même pas à se souvenir ce qui avait pu tant les éloigner. Il n'y avait sûrement pas une chose en particulier mais plutôt un ensemble de choses et c'est ce qui avait conduit à toutes ces disputes. Dynah savait pertinemment que ses remarques à peine arriver à table était de la pure provocation. Elle commençait fort et ne pourrait pas reprocher à sa soeur de répondre à cette provocation qu'elle n'avait même pas essayé de dissimuler. La réaction de Lizianna face à sa première remarque n'était pas une surprise. Elle mimait une blessure en plein coeur comme pour signifier à Dynah qu'elle se la jouait Calimero. En même temps, c'était parfois l'impression qu'avait Dynah. Elle était la seule de la famille à ne pas être médecin, elle était la dernière de la fratrie et elle se sentait souvent exclue; un peu comme le vilain petit canard. Le noir alors que tous les autres sont blancs.

L'arrivée du serveur fût un peu une délivrance et un détournement d'attention intéressant qui évitait que Lyzianna réponde à sa remarque qui était clairement une déclaration de guerre ouverte. A peine Dynah l'avait elle dit qu'elle le regretta presque aussitôt. Si Sofian avait été là, il lui aurait encore rappelé combien sa famille était une famille unie et aimante et qu'elle devrait s'estimer heureuse de les avoir plutôt que passer son temps à les critiquer. Ce qu'il pouvait l'énerver par moment, surtout quand il avait raison. Lyzianna prit sa commande et Dynah ne pût s'empêcher de sourire. Même dans leur choix de boissons, elles étaient le jour et la nuit. La vrai question n'était pas de savoir comment elles en étaient arrivées là toutes les deux mais plutôt comment elles avaient pu être si proches à une autre époque ? Lyzianna voulait un vin blanc alors que Dynah détestait le vin et qu'elle était plutôt du genre à choisir des boissons moins "sophistiquées". Dynah détourna alors légèrement le regard pour s'attarder sur la tenue de sa soeur. Dieu ce que Lyzianna pouvait être belle. Déjà quand elle était gamine, Dynah regardait sa grande soeur avec admiration. Elle l'a trouvait si jolie, elle qui était adolescente alors que Dynah était encore une enfant. Cela n'avait pas changé, Dynah trouvait toujours sa soeur magnifique et cette robe la mettait particulièrement en valeur. Mais encore une fois, Lyzianna correspondait bien mieux que Dynah aux attentes de la famille; elle, elle portait des robes. Dynah secoua la tête à cette idée et puis elle n'avait pas envie que sa soeur se rende compte de la légère admiration qu'on pouvait lire dans les yeux de Dynah à cet instant précis. C'était peut être ça le vrai problème. Peut être que Dynah admirait beaucoup trop sa soeur et qu'au fil des années, cette admiration était devenue une sorte de jalousie qui rendait leur relation plus compliquée. "Et pour vous ?" Ce serveur venait encore une fois de la sauver et pour cette raison, elle lui rendit son sourire. "Une Téquilla !" Sa soeur expliqua ensuite au serveur qu'elles allaient attendre de voir si leur père viendrait avant de commander le dîner. Le serveur allait partir quand Dynah s'adressa de nouveau à lui : "Corsé hein la téquilla !" Elle avait dit ça en posant sa tête dans sa main, presque avachit. Elle avait besoin d'alcool, elle n'était pas alcoolique mais savait quand l'alcool était nécessaire à sa vie et ce soir était un soir comme ça. Déjà qu'elle avait hésité à venir, ensuite elle s'était engueulée avec Ryan et maintenant cela risquait d'être la même chose avec Lyzianna.

« Je n'ai pas envie de jouer à ces conneries, Dynah. »
Ok, la présence du serveur n'avait pas permis à sa soeur d'oublier les quelques mots de Dynah à son arrivée. En même temps Lyzianna l'avait un peu cherché non ? Après tout c'est elle qui avait appuyé sur le fait qu'elle aussi, en tant que médecin, s'était organisée pour rendre cette soirée possible. Sous entendu : seule Dynah a une vie sans grand intérêt et est donc forcément disponible quand on veut la voir. C'était en tout cas ainsi que Dynah avait ressentit la chose. Vous comprenez maintenant pourquoi elles ne se comprennent jamais ? Lyzianna avait faim et comptait manger dans ce restaurant et cela même si elles étaient que toutes les deux. Il était évident que leur père ne viendrait pas. Dynah le savait, il était toujours celui le plus occupé de la famille alors si leur mère et John ne venaient pas, il ne fallait pas trop compter sur leur père. Dommage, Dynah et son père c'était bien moins conflictuel que Dynah et sa mère ! « Tu peux rester ou partir. Si tu veux, je dirais à papa que tu as eu un empêchement. Toi aussi, tu as droit d'avoir une vie après tout. Tu n'es pas à l'éternelle disposition de tous ces chirurgiens trop occupés qui peuplent ta détestable famille. » A ces mots, Dynah se redressa. Il y avait quelque chose qui l'avait heurté. "Détestable famille". Etait ce vraiment ce que pensait Lyzianna ? Pensait elle que Dynah les détester tous ? C'était faux, terriblement faux mais apparemment, Dynah ne savait vraiment pas leur montrer qu'elle les aimait. Une chose qu'elle tenait du reste de la famille, pour ça elle n'était pas différente.  « A moins que je sois la seule que tu détestes. » Dynah ne put s'empêcher de baisser la tête en soupirant, mimant un "non". Elles avaient donc échangé les rôles ? C'était maintenant Lyzianna qui se la jouait Calimero ? Surtout que ce n'était pas le cas, c'était sûrement plutôt l'inverse du moins c'est ce que pensait Dynah. Voilà le problème dans les familles où on ne sait pas se dire qu'on s'aime.

Dynah ne répondit rien. En fait, elle ne savait pas quoi répondre. Elle aurait très bien pu lui dire qu'elle l'aimait plus que tout et qu'elle s'en voulait de ne pas savoir lui dire ou lui montrer mais si Dynah avait dit cela, elle n'aurait plus été Dynah. Alors elle se contenta d'attraper le menu et de l'ouvrir, cherchant des yeux quelque chose qui pourrait changer le sujet de la conversation. "Les brochettes semblent délicieuses et ça me changera de mes pizzas et plats surgelés." Après tout, elle était étudiante et même si papa et maman avaient de l'argent, elle n'en abusait pas. Du coup, elle mangeait souvent des trucs pas chers et rapides à faire. La cuisine n'était pas un point fort chez elle. Elle referma le menu et regarda de nouveau sa soeur. "Je reste avec toi en espérant qu'on puisse passer une soirée sans se prendre la tête et qu'aucune de nous ne termine sa soirée aux urgences. Ce qui serait un comble pour toi quand on y pense." Elle fit un léger sourire avant de reprendre son sérieux. Dynah ne savait pas rester sérieuse ou plutôt elle détournait souvent tout à l'humour parce que c'était terriblement plus simple. Plus facile pour ne pas répondre aux questions embarrassantes. Pourtant, rappelons le, Dynah n'était pas une grande rieuse mais elle usait toujours de phrases sarcastiques ou humouristiques pour se sortir des situations délicates. Rajoutez à cela un charme certain et vous obtenez le coktail parfait qui lui avait sauvé la vie quelques fois. Seulement, Dynah savait que ça ne fonctionnerait pas avec sa soeur. Lyzianna la connaissait trop bien et verrait à coup sûr que Dynah tentait de fuir la conversation. Elle avait toujours été championne du monde pour ça.

Dynah fit un nouveau signe au serveur qui arriva rapidement. C'est l'avantage des grands restaurants chics, le client n'attend pas. "Il est évident que notre père ne viendra pas. C'est un médecin réputé vous savez..." Encore une petite pointe de sarcasme et d'amertume dans la voix. "Du coup, je vais prendre les brochettes et..." Elle fît un signe du visage vers sa soeur pour qu'elle celle-ci puisse commander son plat. Le serveur disparût rapidement et un autre le remplaça pour leur apporter leur boisson. Dynah attrapa son verre qu'elle tendit vers sa soeur qu'elle regarda dans les yeux. Son visage se ferma. Elle n'avait plus envie de faire des acrobaties pour s'en sortir tout d'un coup. "Je ne t'ai jamais détesté Lyzianna." Elle baissa légèrement la tête, bu une gorgée de sa téquilla qui était bien forte comme elle le désirait et se redressa en passant une main dans ses cheveux comme lorsqu'elle était gênée. "En fait, t'es la personne  que j'admire le plus dans ce monde." C'était dit. Elle ne pourrait plus faire marche arrière et elle en avait conscience. Pour une fois, elle avait décidé de dire la vérité même si maintenant elle était tétanisée par la peur. Tétanisée à l'idée que Lyzianna se mette à rire ou pire, qu'elle lui dise que ce n'était pas réciproque.

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Lun 16 Sep - 23:05
twisted sisters.
Dynah était devenue une jeune femme difficile. D'un côté, elle avait tout pour elle, autonome, intelligente, jolie... Mais face à Lyzianna, la jeune femme avait trop souvent tendance à faire preuve d'une insupportable immaturité qui rendait son aînée complètement dingue.

Comme souvent, Dynah montra dès la commande combien elle pouvait être différente de sa sœur, préférant un alcool fort et peu adéquat dans l’environnement du restaurant, tandis que Lyzianna se montrait plus traditionnelle. Parfois, la blonde se disait qu'elle avait échoué. Pendant des années, elle avait essayé de faire de Dynah une fille bien, une personne stable. Elle était fière de sa sœur, même si elle avait un mal fou à le lui dire, mais parfois, surtout quand elles s'embrouillaient (soit très souvent), la jeune femme ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'elle avait fait de mal. Elle savait (du moins la partie rationnelle de son cerveau) qu'elle avait fait ce qu'elle avait pu. Elle n'était qu'une enfant, à l'époque, tout comme John. Ils avaient fait ce qu'ils avaient pu pour apporter à leur benjamine ce dont elle avait besoin pour grandir et pour deux enfants, ils s'étaient plutôt bien débrouillés... Mais maintenant, quand elle voyait l'état de leur relation, elle se demandait réellement à quel moment, elle, elle avait merdé. Parce que Dynah adorait John. Parce que son frère et sa sœur s'entendaient à merveille, alors qu'elles deux... Et bien même si elle l'aimait plus que tout, Lyzianna avait le sentiment que ça n'était pas réciproque et que Dynah lui en voulait terriblement d'exister, même. Peut-être que c'était ça, après tout. Peut-être qu'elle détestait l'idée d'avoir une telle grande sœur. Peut-être qu'elle aurait aimé ne pas en avoir...

Les mots faisaient mal, c'est pourquoi elle n'avait pu s'empêcher de les prononcer. Peut-être que si sa sœur lui avouait enfin qu'elle la détestait, alors Lyzi pourrait se défaire de l'emprise de cette famille qu'elle aimait trop, sans savoir comment le leur dire. Peut-être qu'elle pourrait enfin se trouver la bonne excuse pour refuser les repas de familles et ne plus subir ces scènes qui lui meurtrissaient le cœur, un peu plus à chaque fois. Avoir une raison valable de ne plus être sous les critiques de sa mère et les regards haineux de sa sœur... Le rêve d'une vie.

Si elle avait continué à regarder sa sœur pour voir la réponse, peut-être que la jeune femme aurait vu le "non" viscéral sur son visage et dans ses mouvements, mais incapable de supporter l'idée de le voir, la blonde avait fait mine de regarder ailleurs, n'obtenant que le silence en retour. Un silence plus brutal et violent encore qu'un « oui, je te déteste » qui aurait détruit son âme.

Changeant de sujet (ils étaient forts dans la famille, pour changer de sujet et mettre sous le tapis les vraies discussions), Dynah parla de brochettes dont sa sœur se foutait royalement, contente, néanmoins, que le dîner de ce soir soit une occasion pour elle de manger plus sainement. Son côté médecin boudait de cet aveu. Les plats surgelés n'étaient vraiment pas une bonne option pour la santé. Mais son âme de grande sœur ne pouvait qu'adhérer, ayant le même problème. Personne ne leur avait appris à cuisiner. Lyzi ne savait pas plus se faire à manger que sa sœur, sans doute. Nul doute que si le système de restauration/livraison n'existait pas, les sœurs Crowley seraient parmi les premières à mourir de faim. Oh moins ce soir, Dynah allait manger correctement. Quelque chose de qualité (elle l'espérait), meilleur pour la santé que des plats bourrés de sucre et de sel pour cacher ô combien ils n'avaient plus ni nutriments, ni saveurs.

Et puis sa cadette la regarda de nouveau, arguant qu'elle n'avait aucune envie que la soirée se passe mal, piquant une nouvelle fois au vif, pourtant. Lyzianna posa sur elle un regard dépité, un profond soupir s'échappant de ses poumons, alors qu'elle attendait la suite. Parce qu'elle était presque sûre que sa frangine n'en avait pas encore fini. Elle ne pouvait pas dire qu'elle avait envie de passer une bonne soirée, avant de faire une boutade cinglante, sans rien rajouter ensuite, qui dirait si elles allaient effectivement pouvoir passer une soirée tranquille ou si cela allait se terminer (une nouvelle fois) en carnage. Le serveur les interrompit une nouvelle fois, cependant et les deux femmes passèrent commande, Lyzianna quémandant le plat de St Jaques. Les verres qu'elles avaient commandés furent posés sur la table et enfin, les deux furent à nouveau en tête-à-tête pour poursuivre cette conversation en demi-teinte.

Ce qu'elle dit ensuite fut presque un choc pour la blonde et elle ouvrit de grands yeux en la regardant. Son cœur s'était emballé quand Dynah avait assuré qu'elle ne la détestait pas, mais il s'arrêta totalement quand elle assura qu'elle était la personne qu'elle admirait le plus au monde. Pour se donner une contenance, la chirurgienne bue une gorgée de son verre, avant de reposer les yeux sur celle qui lui faisait éprouver tant de sentiments contradictoires. Reposant son verre sur la table, elle tripota le verre, ses jambes croisées sous la table, son pied se balançant un peu, mal à l'aise. « Ne te moques pas de moi, Dynah. Je ne sais peut-être pas à quel moment on est passé de sœurs à ennemis, mais si je sais une chose, c'est que tu n'as aucune admiration pour moi. Tu détestes mon métier, tu détestes chaque chose que je peux faire ou dire. Peu importe ce que je peux faire pour essayer d'être une sœur digne de toi, ce n'est jamais assez. » Les mots étaient durs, mais envers elle-même. Elle n'arrivait pas à dire du mal de sa sœur. Elle n'en avait aucune envie. Dynah pouvait être immature et leur relation pouvait être compliquée, mais elle était toujours cette gamine dont elle était si fière. « La vérité, c'est que j'ai toujours été plus fière de toi que tu n'étais heureuse de m'avoir comme sœur. »

L'art ultime des Crowley : L'incapacité pure à se dire des mots d'amour, mais une manière déconcertante de s'embrouiller en se lançant des compliments sur le ton de l'insulte.

@ Invité

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Mar 17 Sep - 19:58
Ce n'est pas rien d'avoir une grande soeur. C'est certainement le plus beau cadeau que peuvent faire des parents à un enfant. Une grande soeur c'est un double. Un double qui sait tout de nous, qui accepte nos choix et ce malgré qu'ils soient différents de ceux que l'on aurait choisit. Pourtant, Dynah avait toujours pensé qu'aucun membre de sa famille n'acceptait ses choix et c'est sans doute pour cette raison qu'elle ne souhaitait pas leur parler de son homosexualité. C'était plus pour cela que parce qu'elle pensait sa famille homophobe. En tout cas, Lyzianna ne l'était pas. Dynah la soupçonnait même d'avoir déjà eu des rapports avec des femmes. De son côté, Dynah n'acceptait pas tout chez Lyzianna. A commencer par son boulot. Elle aurait tellement voulu que Lyz soit différente des autres, différente du reste de sa famille et surtout différente de leur mère. Pourtant, plus elle vieillissait, plus elle ressemblait à leur mère. Evidemment, Dynah était incapable de mettre des mots sur ce qu'elle reprochait réellement à Lyzianna; sans doute parce qu'elles étaient toutes les deux issus d'une famille où on ne discutait pas autour d'une table pour se dire ce qu'on pensait les uns des autres. Elles n'avaient pas été élevé de cette façon et nous savons combien l'éducation empreinte fortement les caractères des adultes actuels. En fait, elles étaient douées pour se faire toutes sortes de reproches sans grandes importances mais incapables de parler des sujets qui comptaient vraiment. Et c'était pire lorsqu'il s'agissait de se dire des mots tendres, des mots d'amour, des mots sincères. Elles étaient toutes les deux des handicapées des sentiments parce qu'elles avaient été élevé de cette façon et que plus personne ne pouvait réparer cela. C'était trop tard.

Dynah pouvait faire preuve d'une certaine immaturité. Il était certain qu'elle n'avait pas la maturité de sa soeur aînée. Lyzianna incarnait la perfection. La réussite professionnelle, l'intelligence, la patience et même une certaine classe. Ce n'était pas le cas de Dynah. Il n'y a que dans les relations amoureuses où Lyzianna semblait aussi douée que Dynah; c'est à dire nulle! Dynah quant à elle, incarnait la jeunesse qui tente à tout prix de se défaire des attentes parentales, la liberté, l'art, le bordel et l'impulsivité. Pourtant, ce soir, après avoir jouer quelques minutes avec les sentiments de sa soeur sachant pertinemment que ses petites phrases assassines qu'elle lançait à Lyz mettrait son aînée en colère, elle avait décidé de se détendre et surtout de parler à coeur ouvert. Il fallait que Lyzianna sache la vérité sur ce que la jeune blonde ressentait pour elle. Dynah était loin de détester sa soeur et il était presque douloureux de voir que Lyzianna pouvait penser une chose pareille. Alors elle avait parlé à coeur ouvert, elle lui avait dit ô combien elle l'admirait. C'était sa soeur aînée, son sang, sa deuxième mère. Celle qui l'avait élevé, celle qui la connaissait réellement même si Dynah mettait tout en oeuvre pour lui cacher des choses. Dans le fond, elle n'avait qu'une peur c'était de décevoir Lyz alors elle ne disait pas tout. Pour ne pas ternir leur relation déjà conflictuelle. Bien entendu, la réaction qu'avait eu Lyz face à ses mots, n'était pas celle attendu par Dynah. De quoi lui couper l'envie d'en dire plus et de faire de nouveau d'elle la gamine sarcastique et provocatrice. « Ne te moques pas de moi, Dynah. Je ne sais peut-être pas à quel moment on est passé de sœurs à ennemis, mais si je sais une chose, c'est que tu n'as aucune admiration pour moi. Tu détestes mon métier, tu détestes chaque chose que je peux faire ou dire. Peu importe ce que je peux faire pour essayer d'être une sœur digne de toi, ce n'est jamais assez. » Dynah secoua la tête, sans doute déçu par la réaction de celle-ci. Elle espérait que cela permettrait de calmer les tensions entre elles, apparemment c'était raté. Lyzianna continua en disant qu'elle avait toujours été plus fière d'elle que Dynah n'était heureuse de l'avoir comme soeur. C'est drôle ça, Dynah avait toujours pensé le contraire. Mais c'était trop tard, Lyz n'avait pas cru les paroles précédentes de Dynah et maintenant, Dynah était bloquée, elle ne pourrait certainement pas en dire d'avantage. "T'es sérieuse là ? J'essaie de te dire que tu comptes pour moi et tu n'en crois pas un mot." Elle poussa un soupire et voulu rajouter quelque chose mais le serveur fit interruption avec les plats des deux jeunes femmes. Les deux soeurs restèrent silencieuses pendant la présence du serveur. Une fois les plats devant elles et le serveur repartit vaquer à ses occupations, Dynah enchaîna. "Tu sais quoi ? Je n'ai plus tellement faim là. Je vais aller fumer une clope pour commencer."

Dynah se leva, attrapa sa veste qu'elle enfila rapidement sur ses épaules et attrapa une cigarette qu'elle porta à sa bouche. Elle jeta de nouveau un regard vers sa soeur. Il était préférable qu'elle sorte parce que sinon, le restaurant guindé ne le serait pas assez pour empêcher les deux jeunes femmes de se prendre la tête. C'est ce qui risquait de se passer maintenant. "Et t'avises pas de me dire que la cigarette pourrait me tuer, y a pas besoin d'être médecin pour le savoir. Merci." Voilà, c'était du grand Dynah ça. Elle cherchait la bagarre alors que dans le fond elle n'en avait pas envie mais elle ne savait pas comment faire autrement. Toutes les deux c'était toujours ça le soucis. Elles qui savaient tant ce parler fût un temps ne savaient plus communiquer sans se jeter des piques ou se faire du mal. L'une blessant l'autre sans vraiment le vouloir, pensant toujours savoir mieux que l'autre ce que l'une pensait. Le petit tour dehors eu le mérite de faire redescendre Dynah et elle pu rejoindre la table quelques minutes après. Son regard était toujours fermé mais elle n'avait plus envie d’étriper sa soeur ce qui était déjà un bon début. Elle se remit à sa place et commença à manger, en silence. Elle ne savait plus quoi dire de toute façon.

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Mer 25 Sep - 11:26
twisted sisters.
Lyzianna aurait aimé être la bonne grande sœur dont Dynah avait besoin. Malheureusement, très tôt, elle avait endossé le rôle de parent et si John était le bon père compréhensif, Lyzi avait été la mère fixant les règles et distribuant les encouragements, comme les punitions. A l'adolescence, bien évidemment, Dynah avait commencé à se soulever contre cette mère qui n'en était pas une et les liens d'amour sororales qu'elles pouvaient avoir c'étaient distendu, peut-être même qu'ils s'étaient brisés. Aujourd'hui, elles n'avaient plus rien, sinon la colère de Dynah et les incapacités de Lyzianna.

Alors, aussi sûrement que la blondinette avait du mal à dire à sa sœur combien elle l'aimait, jusqu'à la folie, elle ne pouvait pas vraiment recevoir les douceurs de celle qui lui avait trop souvent jeté au visage son incompétence. Alors bien sûr, Dynah s'énerva et face à sa question, elle ne sut quoi répondre. Est-ce qu'elle pouvait seulement en croire un mot ? Pouvait-on réellement l'aimer ? Dynah pouvait-elle seulement l'aimer ? John l'aimait, elle le savait. Mais c'était facile. John aimait tout le monde. John était le type d'homme capable de trouver des circonstances atténuantes aux parents, alors définitivement, John aimait tout le monde et n'était pas une référence. Mais les autres ? Dynah était libre d'aimer qui elle voulait. Dynah était libre de détester qui elle voulait et personne n'avait jamais aimé Lyzi de son plein gré. Sa sœur le pouvait-elle seulement, dès lors ? Était-elle même seulement aimable ? Désirable et désirée ? Oui. Utilisée ? Plus qu'elle ne l'avait mérité. Mais aimable ? Elle n'en avait pas la certitude. Certains jours, elle n'y croyait même pas.

Alors, prévisible, Dynah finit par se lever de table, furieuse et plus vraiment disposée à manger, alors que leurs plats commençaient déjà à refroidir sur la table. Lyzi baissa les yeux, jusqu'à ce qu'elle disparaisse par la porte. Une fois seule, Lyzi attrapa sa fourchette et mangea son assiette de façon mécanique. Elle adorait manger, mais elle savait aussi faire ça. Quand se sustenter ne devenait plus qu'une question de survie entre deux opérations majeures, la blonde savait manger sans réfléchir ou au contraire, l'esprit totalement absorbé ailleurs, dans la répétition mentale de l'opération qu'elle s'apprêtait à faire. Quand la plus jeune Crowley revint, son aînée en était à plus de la moitié de leur plat. Lyzi termina donc bien avant elle, bien sûr et elle soupira, repoussant sa chaise de la table et se tournant vers son sac pour en sortir une cigarette. Convaincu que sa sœur avait toujours son mot à dire sur ses actions, Dynah oubliait facilement qu'elle n'était pas la seule fumeuse de la famille. « Si le serveur revient pour la commande des desserts avant que je revienne, je te prierai de me commander un dôme au chocolat, s'il te plaît », demanda-t-elle sans un regard, la voix la plus neutre possible, avant de coincer le bâton mortel entre ses lèvres et d'enfiler sa veste pour sortir à son tour du restaurant.

Une fois à l'air libre, elle inspira profondément. Tirant le briquet de sa poche, elle alluma le bout de sa drogue légale et tira sa première bouffée. Elle ferma les yeux alors que la fumée emplie de nicotine descendait le long de sa gorge, réchauffant sa trachée et s’immisçant dans ses poumons, passant par les branches principales, jusqu'aux bronchioles, inondant les alvéoles pour que les produits toxiques s'invitent dans son sang. L'effet fut immédiat, plus conditionné par l'habitude que par la réelle efficacité rapide des substances. Accélérations du cœur, libération d'endorphine, calmant la sensation de manque pour un court laps de temps. Rouvrant les yeux, elle fit quelques pas, jusqu'à une rambarde sur laquelle elle se pencha, appuyant ses bras tout en expirant lentement la fumée désormais inutile dans ses poumons. Tirant le bâton jusqu'au filtre, elle se sentit plus calme, mais pas soulagée pour autant, lorsqu'elle écrasa le mégot et le jeta dans le cendrier le plus proche.

Lyzianna rajusta sa veste pour la forme avant de retourner à l'intérieur. Une fois à table, de nouveau débarrassée de sa veste et la place de l'assiette devant elle désormais vide, la blonde attrapa son verre pour boire une longue gorgée de vin. « J'admire ta force. J'admire cet esprit libre qui est le tien. Cette force que tu as eue de prendre le contre-pied de la famille. D'être toi, malgré l'image que les parents auraient voulu que tu sois », avoua Lyzi. Peut-être que c'était la cigarette qu'elle avait fumé trop vite et qui lui faisait tourner la tête ou le vin, qu'elle avait commencé à boire après douze heures sans manger et qui avait eu le temps d'agir avant qu'elle ne remplisse son estomac de nourriture, ou la fatigue d'une garde interminable de quarante-huit heures où elle n'avait dormi que cinq minutes par-ci, par-là. Ou peut-être que c'était juste parce qu'elle en avait marre des disputes perpétuelles et des non-dits et qu'elle prenait enfin son courage à deux mains pour dire le fond de sa pensée... Quoi qu'il en soit, les vannes semblaient s'être ouvertes et son cœur déconnecté ne comprenait rien des mots que sa tête s'acharnait à sortir. « Mais tu me rends dingue Dynah. Cette liberté... Elle est pleine de danger et chaque fois que je suis au travail et que toi tu es Dieu sait où... Je sais que tu es capable de te débrouiller, que tu es forte, que tu ne te laisses pas faire... » Elle pouvait en parler de première main. Elle subissait souvent cette force et cette capacité qu'elle avait à se défendre. « Je suis ta sœur, pas ta mère, mais maman n'était pas là et c'est John et moi qui avons dû faire tout le travail. Je ne m'excuserais pas de m'inquiéter pour toi quand je le fais depuis que tu as été mise dans mes bras la première fois. Alors que ça te plaise ou non, je ne cesserais jamais de me préoccuper de ce que tu fais, d'où tu es et de qui tu fréquentes. Jamais, tu m'entends ? Tu peux me détester pour ça, mais cela ne changera pas. Je n'arrêterais jamais. »

C'était probablement la chose la plus proche d'un ''je t'aime'' qu'une Crowley ne pourrait jamais dire.

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Sam 28 Sep - 0:35
    Voilà, Dynah était maintenant en colère ! Lyzianna avait cette capacité, incroyable d'ailleurs, à mettre Dynah en colère à la vitesse de l'éclair. Une chose que peu de gens arrivait à faire. Dynah était plutôt d'un naturel zen même si elle n'était pas tendre une fois qu'elle était remontée, mais cela arrivait rarement. Sauf quand elle se trouvait face à sa soeur aînée. Même sa mère qui avait pourtant le don de l'énerver n'arrivait pas à la mettre en rogne aussi rapidement. Peut être parce que Lyzianna comptait plus finalement. Peut être parce que Dynah avait toujours peur de la décevoir, voyant pertinemment que ses choix n'étaient pas acceptés dans cette famille ou en tout cas, que tous avait quelque chose à en dire, surtout Lyz qui était la spécialiste pour ça. C'était pour cette raison qu'elle avait lancé cette phrase avant de partir fumer, demandant à sa soeur de ne pas faire de commentaire, oubliant sans doute que Lyz aussi fumait. Et puis toute façon Lyzianna était une spécialiste pour le "fait ce que je dis, pas ce que je fais". Lyzianna fumait depuis des années et pourtant, elle n'avait jamais accepté que sa soeur fume. Voilà, il était là le soucis finalement : Lyzianna se comportait comme une mère avec Dynah. Finalement, sa soeur aînée avait rapidement prit le rôle de cette mère qu'aurait dû avoir Dynah mais que sa propre mère n'avait pas pu assumer trop occupé à s'occuper de ses patients au détriment de la petite dernière. Petite dernière qui n'était pas prévue, qui était un accident. Heureusement que Lyzianna avait été là. C'était Lyzianna qui l'avait élevée et sans doute que c'était un peu de la faute de Lyz si Dynah était la différente de la famille. Lyzianna l'avait sans doute élevé en espérant que Dynah pourrait faire ce qu'elle voulait de sa vie et non ce qu'on attendait d'elle. Elle pouvait se réjouir d'avoir réussi.

    Sa soeur parti rapidement fumer après elle et Dynah se retrouva seule devant son assiette. Elle mangea comme un automate alors qu'en réalité, elle n'avait plus tellement faim. Dommage, pour une fois qu'elle avait l'occasion de manger quelque chose de sain. Tant pis, elle profiterait d'un bon resto une autre fois. Et puis Lyzianna avait finit par revenir. Dynah s'apprêtait d'ailleurs à dire quelque chose, sans doute une autre phrase assassine l'histoire de faire un peu plus de mal à sa soeur mais elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit, que sa soeur reprit directement la parole et le moins qu'on puisse dire c'est que Dynah ne s'attendait pas à ce qui allait suivre. Lyzianna venait de lui dire qu'elle l'admirait. Dynah cru s'éttoufer si bien qu'elle se mit à tousser, se concentrant de nouveau sur sa grande soeur, les yeux écarquillés. C'était sans doute la première fois de toute sa vie que Lyz lui disait une chose pareille. Lyzianna lui expliqua ensuite qu'elle était obligée de s'inquiéter pour elle et que cela ne pourrait jamais cesser. C'était donc ça ?! De l'inquiétude ? Dynah avait passé sa vie à penser que c'était surtout parce qu'elle voulait contrôler sa vie. Sa vie si différente de la sienne. Dynah baissa légèrement la tête, presque honteuse d'avoir toujours pensé que sa soeur ne l'aimait pas réellement ou pire qu'elle trouvait qu'elle ne faisait jamais rien de bon. Il fallait qu'elle réponde quelque chose mais malheureusement, Dynah ne trouvait rien à dire. Elle avait l'impression qu'elle ne serait pas à la hauteur, qu'elle ne trouverait pas les mots surtout après s'être énervée auparavant.

    Le serveur l'aida fortement. Il était passé en coup de vent pour ramasser les plats ce qui avait permit à Dynah de chercher ses mots. Elle pouvait maintenant répondre à sa soeur même si elle se doutait que sa réponse serait maladroite. C'était toujours comme ça chez les Crowley, ils ne savaient pas dire les choses même positives. "Arrête de t'inquiéter alors..."Elle attrapa son verre pour boire une gorgée avant de reprendre. "Tu as fais les choses bien Lyz ! Je suis une adulte maintenant. Tu n'es plus obligée de te préoccuper de moi et de ce que je fais..." Pour l'instant, Dynah se débrouillait plutôt bien. Elle fît un léger sourire à sa soeur même si sourire n'avait jamais été une chose aisée pour Dynah. "Tu n'as jamais regardé un seul de mes dessins !" et voilà, de nouveau elle lui faisait des reproches et pourtant ce n'était pas ce qu'elle voulait. "J'ai envie que tu t'intéresses à ce que je fais. Je te l'ai dis, même si tu en doutes, tu es la personne que j'admire le plus et j'ai besoin de ton avis, besoin que tu approuves ce que je fais..." Peut être qu'alors elle pourrait envisager de lui dire pour sa sexualité. D'ailleurs, elle en mourrait d'envie mais ce n'était sans doute pas le bon moment. Encore une fois, Dynah avait peur d'être celle qui ne faisait pas comme le reste de la famille. Alors elle s'arrêta au lieu de continuer et baissa légèrement la tête, passant une main dans ses cheveux comme chaque fois qu'elle était gênée, rajoutant un soupire.

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Dim 29 Sep - 14:59
twisted sisters.
Émettant un petit rire cynique, Lyzianna bu une nouvelle gorgée de vin. Sa sœur n'avait donc rien écouté ? Jamais elle ne cesserait de s'inquiéter. Jamais. Elle connaissait trop le monde. Elle avait déjà trop vu et trop vécu, pour ne pas le faire. Elle en avait vu des femmes détruites. Le monde est cruel pour les femmes. Encore plus pour celles qui sont différentes. Appartenir à une communauté protège un peu, mais pas assez. Sa communauté à elle ne l'avait pas sauvé. Celle de Dynah ne la sauverait certainement pas. Alors non, la blonde ne cesserait jamais de s'inquiéter, même une seconde. Pas jusqu'à son dernier souffle.

Et puis Dynah évoqua le fait qu'elle n'avait jamais « regardé » un de ses dessins. Une nouvelle fois, un sourire dépité se peignit sur les lèvres de la blonde. Dynah avait toujours pensé que sa mère affichait fièrement ses dessins d'enfants sur le frigo, que John était le seul à avoir acquis certain de ses croquis. Lyzi c'était toujours arrangé pour que leur petite sœur le croit. Pour qu'elle pense que leur mère s'intéressait assez à la vie de ses enfants pour montrer à toute personne entrant dans la cuisine combien sa plus jeune était douée, dès le plus jeune âge. Qu'elle pense que c'était elle qui conservait ses progrès pour afficher ses plus belles œuvres du moment ou simplement les observer. Jamais Lyzianna ne dirait que c'était elle qui affichait les dessins de sa sœur dans la maison. Jamais elle ne dirait pour le carton pleins des œuvres de sa petite sœur, qu'elle n'avait jamais eu à cœur de jeter, même quand elle dessinait encore des bonhommes patates ou fabriquait d'affreux porte stylo avec des rouleaux de papier toilette.
« Dynah », souffla Lyzianna en posant une main à plat sur la table, l'autre tenant toujours son verre. « Je m'intéresse à ce que tu fais. Toujours. Ce n'est pas parce que je ne le montre pas que je ne sais pas comment se passe l'école, mais tu n'as jamais voulu que je m'implique. Chaque fois que j'abordais le sujet avec toi, tu me rejetais, alors j'ai arrêté de poser des questions... Du moins arrêté de t'en poser à toi. » Elle soupira. « Ne crois jamais que je ne sais pas, que je ne vois pas, que je ne m'intéresse pas. Ne crois jamais que je ne répondrai pas si tu m'appelles ou que je ne serais pas là, derrière toi, à chaque seconde. »

Elle avait du mal à accepter ses sentiments. Elle avait sans doute encore plus de mal à les exprimer, alors, évidemment, la communication avec sa petite sœur n'était pas facile. C'était plus simple quand Dynah était enfant. Quand elle ne comprenait pas encore la difficulté de ce monde, quand elle n'était pas encore une femme. C'était plus simple, quand Dynah ne lui rappelait pas sans cesse qu'elle pouvait être elle-même un jour et totalement différente et détruite le lendemain. Quand elle n'était qu'une petite chose qui ne demandait qu'à être protégé par sa grande sœur et pas une adulte autonome, capable de prendre ses propres décisions et de se tromper et d'en souffrir. « Ne me demande pas d'arrêter de chercher toujours le meilleur pour toi, petite sœur. Ce n'est pas comme ça qu'on m'a élevé. On m'a appris à toujours vouloir plus et mieux. Alors je veux plus et mieux, pour toi. Tu as choisi ta voix et c'est ton choix et c'est très bien... Mais je serais toujours là pour te dire d'être encore meilleure que tu ne l'es déjà, d'être LA meilleure. Je sais que tu en es capable. Tu dois juste travailler dur pour que les autres le voient aussi. Pour qu'ils n'aient pas d'autres choix que de le reconnaître. Et tu as choisi une voix, qui va te demander de travailler deux fois plus dur pour ça, parce que personne ne connaît Dynah Crowley là où tu évolues. Tu comprends ? » Être la meilleure. Un esprit de compétition hérité de sa mère que Lyzianna avait un mal fou à lâcher. Si elle avait tout fait pour ne pas imposer ça à sa sœur avant, maintenant, avec l'enfer de la compétition pour la titularisation, Lyzianna était redevenu ce monstre d'excellence, obsédé par le travail et la réussite. Elle oubliait trop souvent que Dynah n'avait pas envie d'évoluer dans un tel milieu de requins. Qu'elle avait choisi une autre voix, justement, pour ne pas avoir à se battre pour que son nom soit connu parmi les pointures. « Et pour ce que ça vaut, tu sais ce tableau que John a chez lui et que tu as signé ? C'est moi qui le lui ai offert. Il a donc bien fallu que je regarde tes œuvres pour en choisir une que j'aimais plus que les autres. »

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Sam 19 Oct - 16:25
    Dynah écouta le discours de sa soeur attentivement. Il ne s'agissait pas de n'importe quel discours puisqu'il était celui de la personne qu'elle aimait le plus au monde, qu'elle admirait plus que tout aussi. Il y a quelque chose que la plupart des gens trouveraient ignoble si elle devait admettre avoir des préférences au sein de sa famille et pourtant c'était le cas. Elle aimait John, sincèrement mais certainement pas autant qu'elle aimait Lyzianna. C'était un amour tellement différent. Un amour tellement plus parental ce qu'elle ressentait pour sa soeur. Elle l'aimait comme une mère, comme elle n'aimerait jamais sa propre mère qui n'avait pas su faire de Dynah son empire. N'est ce pas ce que doit faire une mère ? Son enfant ne doit il pas être tout pour lui ? Et bien, sa mère ne l'avait pas fait, privilégiant toujours son travail. Se voulant la meilleure dans un monde de richesses, de connaissances, d'intellectuels. A quoi bon ?! Quoi qu'il en soit, Lyzianna avait été celle qui avait prit le rôle de mère au sérieux. Elle avait sû faire de Dynah son monde entier. La prunelle de ses yeux et avec le temps, les choses avaient changés et c'est sans doute de cela que Dynah lui en voulait tant. Et pourtant, en entant sa soeur ce soir, elle comprenait que Lyzianna n'avait absolument pas changé, elle était toujours celle qui aurait fait absolument n'importe quoi pour Dynah. Une mère !

    "Ce que tu ne comprends pas Lyz, c'est que je n'ai pas besoin d'être la meilleure, je ne veux pas." C'était bien un trait de caractère des Crowley ça. Etre le meilleur, réussir coûte que coûte. Cela avait toujours été le rêve de sa famille mais ce n'était pas le sien. "Je ne suis pas comme vous. Je n'ai pas besoin de ça pour être heureuse." De quoi avait elle besoin alors ? Elle n'en savait rien en réalité, elle n'était pas heureuse pour autant mais, il était hors de question qu'elle écrase qui que ce soit pour devenir une personne digne d'intérêt auprès de ses parents. Elle n'avait pas non plus besoin de gagner la plus grosse somme d'argent. Elle avait juste besoin de faire ce qu'elle aimait et c'était le cas même si cela ne la rendait pas toujours heureuse malgré tout. La réussite, être la meilleure, n'aiderait pas d'avantage. Un sourire s'empara de son visage quand elle comprit que c'était elle qui avait acheté le tableau de l'une de ses peintures que son frère avait accroché à son mur. Elle ne l'aurait jamais pensé. Elle baissa la tête légèrement gêné. "Je pensais que..." peut importe ce qu'elle pensait finalement. Ce qui était important c'était de savoir maintenant et qu'elle et sa soeur puisse enfin se parler à coeur ouvert. Elle allait d'ailleurs se lever pour la prendre dans ses bras, un geste tellement incroyable pour une Crowley lorsque son portable se mit à vibrer et il aurait certainement fallu qu'il ne vibre jamais.

    Son portable qui se trouvait au centre de la table, affichait un message clair. Un message si clair que même Lyzianna le verrait. C'était certain qu'elle le verrait. Il était bien trop près d'elle.
    Liza B. a écrit:J'ai envie de toi là tout de suite, tu fais quoi ?!
    Et son cher portable qui tout d'un coup était devenu l'objet qu'elle détestait le plus affichait clairement le nom de Liza. La meilleure amie de Lyzianna. Celle avec qui elle partageait absolument tout sauf apparemment qu'elle se tapait sa petite soeur depuis plusieurs mois. Dynah se devait rattraper le coup, dire quelque chose mais le caractère Crowley risquait de prendre le dessus, alors qu'en réalité, Dynah n'avait absolument pas envie de se disputer avec sa soeur maintenant. Pas après cet échange à coeur ouvert qu'elles venaient d'avoir. "Je vais passer outre que tu regardes mes messages lorsque mon portable vibre et tenté de t'expliquer..." En même temps Dynah, t'es conne sérieux. Pourquoi tu ne l'as pas mis sur silencieux ou juste changé le nom de Liza dans ton répertoire. Ok tu pourrais dire que c'est une autre Liza. Elle poussa un soupire. C'était peine perdue à en juger le regard que lui lançait maintenant sa soeur. Elle qui espérait manger le dessert, cela risquait d'être compliqué maintenant. "Avant que tu ne poses la question, la réponse est oui. Ca dure depuis un moment." C'était pas terrible comme explication mais Dynah était douée pour être sur la défensive lorsqu'elle était prise en flagrant délit d'une faute, elle faisait ça depuis qu'elle était gosse. Elle tentait clairement de retourner la situation à son avantage. Pas sûre que cela fonctionne avec Lyzianna.

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Dim 20 Oct - 22:08
twisted sisters.
Lyzianna n'était pas habituée à parler sentiments. Si John avait très bien appris à laisser les siens s'exprimer, sans qu'on ne lui apprenne, Lyzianna, elle, était plutôt handicapée sur le sujet. Dynah semblait avoir hérité du même handicap, fut venu son tour. Parfois, la blondinette aurait aimé que sa cadette tienne plus de son frère que d'elle pour ça. Ne pas exprimer ses sentiments, dans ce monde, était aussi compliqué que d'être hypersensible. Lyzi passait pour la pire des connasses, les trois-quarts du temps parce qu'elle cachait ses sentiments et passait donc pour une personne inhumaine. Qu'importe pour elle. Passer pour une vraie connasse la protégeait de maux bien plus grands. Mais elle n'avait jamais voulu ça pour sa sœur. Comme elle le lui avait dit, elle n'avait jamais voulu que le meilleur pour sa petite sœur.

« Es-tu pleinement heureuse aujourd'hui ? » La question pouvait sembler bizarre, mais pas tant que ça. Elle disait qu'elle n'avait pas besoin d'être la meilleure pour être heureuse, mais l'état-elle ? Si oui. Si jamais elle n'avait pensé pouvoir l'être plus, alors Lyzianna était prête à accepter de lâcher l'affaire. Mais elle en doutait. Sa sœur ne pouvait pas être pleinement heureuse, maintenant. Elle le voyait dans ses yeux. Elle voyait les doutes et les douleurs qu'elle ne pouvait traduire, comprendre... Elle n'avait pas besoin de tout comprendre. Elle savait juste que sa sœur n'avait pas tout ce qu'elle voulait et c'était suffisant pour qu'en temps que grande sœur, elle veuille tout faire pour lui offrir mieux et plus grand.

Semblant heureuse d'apprendre que Lyzi avait offert une de ses œuvres à leur frère, Dynah commença une phrase, qu'elle ne termina pas et la blonde n'était pas certaine de vouloir entendre la suite. Elle pensait quoi ? Qu'il l'avait acheté lui-même ? Que leurs parents lui avait offert ? Au fond, on s'en moquait bien, de savoir ce qu'elle pensait. Maintenant, elle savait la vérité. C'était tout ce qui comptait, non ?

Un téléphone vibra, ruinant l'instant. Le téléphone de Dynah. Par habitude, sale manie ou simplement réflexe stupide de chirurgienne qui se doit de regarder tout écran vibrant ou bipant autour d'elle, elle posa rapidement les yeux dessus. Elle n'avait pas l'intention de lire. Elle n'avait vraiment pas l'intention de lire la moindre ligne privée d'un téléphone qui ne lui appartenait pas. Mais premièrement, le prénom qu'elle lu attira son regard et ensuite, les mots ''envie de toi'' bloquèrent l'air dans ses poumons. Aussi, elle regarda plus longtemps que prévu le message. Si le nom ne lui était pas inconnu, c'était pour une raison précise. Une raison très précise. Il s'agissait de sa meilleure amie. Elle ne pouvait pas en douter. Elle savait que sa sœur n'avait qu'une personne portant ce nom dans son entourage. Et les mots étaient... explicites. Plus explicite qu'elle ne l'aurait voulu, tant et si bien que la blondinette resta figée, ne sachant comment réagir face aux mots et face à la signification de tout cela.

Ma sœur et ma meilleure amie...

C'était quelque chose à laquelle elle ne s'attendait pas. Qui aurait pu ? Mais pire que tout, c'est un autre sentiment que la surprise qui se déchaîna dans ses tripes. Sa sœur et sa meilleure amie... C'était... Douloureux. Plus douloureux que toutes les trahisons du monde. Plus douloureux que tous les coups du monde. La voix moralisatrice de sa petite sœur ne lui parvint que de loin, comme dans de l'eau, étouffant les sons autour d'eux. Ma sœur et ma meilleure amie... Un million de questions se bousculaient dans sa tête et elle ne voulait la réponse à aucune. Comment ? Pourquoi ? Depuis quand ? Était-ce sérieux ? Comptaient-elles le lui dire ? L'avait-elle fait exprès pour la faire chier ? Liza l'avait-elle fait exprès pour se moquer d'elle ? Était-ce un cauchemar ? Une drôle de torture de son esprit ? Elle ne voulait vraiment pas de réponse. Aucune réponse. Elle voulait juste que le cauchemar cesse.

Dynah, finalement, répondit à une première question, sortant son aînée de sa torpeur. « Stop ! Je n'ai pas envie d'entendre ça », cracha-t-elle. C'était trop tôt et tout simplement trop. Elle avait besoin de réfléchir, avant de réagir d'une manière qui n'irait pas. D'une manière qui ruinerait le peu d'avancée qu'elles avaient eu ce soir. Secouant la tête, la blonde se leva, attrapant rapidement ses affaires, jetant sur la table assez de billets pour payer deux fois leur repas. « Bonne soirée... »

Et comme ça, Lyzianna prit ses jambes à son coup, quittant rapidement le restaurant avec le sentiment d'étouffer.


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