Ton plus gros problème à l’heure actuelle ? Avoir brisé le coeur de celle dont je suis éperdument amoureux? Et tenter de lui prouver que je suis celui qui peut le réparer. Que des centaines de kilomètres ne sont rien quand l'amour est tout. Toujours, je repense à cet étrange et nostalgique bonheur que j'éprouvais déjà à chaque fois que je la voyais. Une bouffée d'air, immense, qui me régénérait et me vidait de presque toutes mes peurs ; sauf celle de la perdre. Peur qui m'habite à présent, vertige interminable, entre l'abîme de l'espace et le vide du néant. C'est cette nostalgie que j'ai emportée avec moi lorsque nous nous sommes quittés, mais qui n'a jamais suffi à combler l'immense vide des solitudes que je contemple à présent.

Une addiction à déclarer ? (Le café et les réseaux sociaux comptent aussi bien entendu on est là pour être honnêtes). Une seule? Je crois que je ne vais pas pouvoir respecter cela. J'en comptabilise plus que je n'ai de doigts. Le sport est la principale, sans ça, je pouvoir ne pas contenir mes nerfs. Il y a le café au lait, utile pour faire fonctionner mon moteur. La nourriture en tout genre, je suis un gourmand, acceptant volontiers de dévoiler que j'ai un vrai penchant pour les framboises. Mon téléphone, ou plus communément appelé 'pacemaker'. Toutes les engins motorisés sur lesquels je peux monter et rouler à la vitesse qui me fait tout oublier. Le sexe, pour certains ça fatigue, pour moi ça recharge les batteries. Tout ce qui est signe de luxure, accessoires de marques, endroits chics fréquentés, vêtements de haute couture, attitude princière. Eden, mon neveu/filleul dont je ne peux pas me passer.

Comment s’est terminé ta dernière relation ? Je dirais 'bien' si on ne me regarde pas tout ce qu'elle m'a fait perdre. Mon alliée dans la souffrance de Daniella, celle qui a profité que je sois perdu pour tirer avantage. Oh non, tout n'est pas de sa faute, j'en suis le plus responsable, l'idiot. Si tu passes par là Owena, j'ai des canines, et ce n'est pas fait pour les chiens.
Je n'ai pas pour habitude de secouer les gens comme ça, mais toi, je ne sais pas, j'ai envie de te rentrer dedans. Pas par méchanceté, pas avec colère, non, je sens que c'est ça que je dois faire, une intuition irrépressible. Je veux simplement m'assurer que tu n'es pas en train de pleurer sur ton nombril. Tu as bien un cerveau et un cœur, mais chez toi, je sens que c'est tendu. Il y en a un qui exaspère l'autre, et ce n'est pas bon. Pas bon pour toi, et s'il n'y avait que ça, je m'en foutrais pas mal, mais le problème, c'est que tu côtoies d'autres humains. Et c'est pas à eux de se farcir tes névroses, alors que tu diffuses ton poison intérieur à travers tes fêlures. Ça t'es déjà arrivé, un jour où tu rendais quelqu'un responsable de ton malheur, d'entendre une petite voix intérieure qui te disait : "Tu sais bien que ça n'est pas de sa faute, le responsable, c'est toi, tu le sais bien et tu joues la comédie-là, tu n'y crois pas toi-même, mais les autres ont l'air de jouer ton jeu alors tu continues, mais ce n'est pas honnête.". Si tu es honnête avec toi-même, si tu te respectes, tu seras respectée. Autrement, tu n'auras rien d'autre que du mépris, mais je peux me tromper... Oh puis c'est déjà peut-être trop pour ce que tu mérites. Va chier et à jamais.

Le dernier texto que tu as envoyé ? 'Ne la préviens pas que tu as eu un empêchement et que ce n'est pas toi qui amènes Eden. Merci mon frère. Souhaites moi bonne chance!'

Ta relation avec tes parents on en parle cinq minutes ? Charly Ridley-Patterson : Ma mère m’aime. Parce qu’elle est obligée. C’est ma mère, elle ne peut pas ne pas m’aimer. Elle m’aime d’un amour forcé. Mais je sais, au fond, que je n’ai jamais été son préféré. Si elle ne m’avait pas fait, elle ne m’aurait jamais regardé. Willow, elle le chérit comme le plus précieux des cadeaux. Elle se voit dans lui, il lui ressemble. Moi, elle me fuit comme le pire des fléaux. Peut-être parce que de mon odeur à mes pieds, tout, absolument tout, lui rappelle mon père. Je suis mon père. Aux yeux de ma mère, je suis mon père. Alors ma mère ne m’a jamais vraiment aimé. Et ça ne m’a jamais rendu triste. Pas même arraché une larme. Au contraire, c’était l’occasion d’en profiter. A ma mère, je lui fais peur. Je le vois dans ses yeux, quand je me mets à hurler, ou parle comme mon père. Je lui fais peur, et ça me rend fier. Ça me rend fier, parce qu’elle est obligée de m’aimer. D’aimer ce manipulateur insoumis qu’elle a sorti de ses entrailles, l’enfant honnis qui marque le début de son calvaire résigné, la fin de sa bataille perdue. Elle a peur, et je le sens, quand je la prends dans mes bras, que tous ses muscles se crispent. Qu’elle hésite à me repousser mais ne peut pas le faire parce que je suis son enfant. Elle est obligée de m’aimer. Ma mère ne me connait que trop bien. Mon regard fourbe, mes pensées machiavéliques. C’est elle qui reconnait le mieux mon masque d’ange, le diable en dessous. Et pourtant, elle n’a rien pu faire. Elle devait se taire. Et je l’ai transformé en esclave de mon hypocrite vertu. Parce qu’elle culpabilise de ne jamais m’avoir voulu.
Brad Patterson : Dire que mon père est un homme bien serait diablement mensonger. Mon père est un salaud, un connard, froid comme la glace et dur comme l’asphalte. Et que je devienne à son image, ça l’a rendu fier mon père. Parce que je ne pliais pas. Parce que je résistais. Parce que je ne pleurais pas. Alors, mon père se montrait plus sévère encore, comme si toute notre relation était fondée sur cette attitude : lui qui teste mes limites, voir quand j’allais fléchir, et moi qui lui reste dos droit, tête dressée, que rien ne pourrait me faire tomber. Notre affection est née de ce duel. Même si on ne s’en dit rien. Pourtant, je le vois quand il me regarde, qu’il est fier, mon père. Quand il parle de moi, son héritier, l’honneur de la famille, je le vois à quel point il est fier. Là aussi, je l’ai transformé. Pas avec la culpabilité mais grâce à son honneur exacerbé. Il est devenu mon esclave quand il a compris qu’il avait plus besoin de moi que moi de lui. Quand il a compris que j’étais lui, un éternel insoumis. Et depuis, j'ai dépassé sa fourberie en devenant l'empereur de l'empire. Lui, mon principal rival avec comme objectif, de me pourrir la vie et reprendre ce que je lui ai prit.
Willow Patterson : Mon frère, sans doute la relation la plus forte que j’ai éprouvé. La plus sincère, la moins calculatrice aussi. Mais c’était facile avec lui. Parce que lui, c’est un grand sensible. Il déteste l’injustice, déteste le mensonge, déteste l’hypocrisie et la mauvaise foi. Willow a un cœur beaucoup trop grand, personne ne le sait, mais moi je le vois. Je l’ai toujours vu. Il est tout ma mère. Il se débat avec son humanité, la rejette et l’écrase derrière son armure de plomb, parce qu’elle est la raison pour laquelle notre père l’a toujours détesté. « Pauvre fiotte qui pleure, les vrais hommes n’agissent que par intérêt, tu n’es pas un homme ». Il veut tellement satisfaire la terre entière, rendre fier sa famille et son père, qu’il passe son temps à se briser le cœur, à aller contre ses émotions, pur instinct d’obéissance. Ça aurait pu me dégouter. Mais ça ne l’a pas fait. Parce que quelque part, sans l’admirer, je respecte l’effort impitoyable qu’il fait pour fermer son cœur, éteindre son humanité. Alors, j’ai toujours voulu le protéger. Parce qu’un chef de meute, pour être chef, doit faire sentir aux autres loups qu’ils ont besoin de lui. C’est ce que j’ai fais. J’ai protégé Willow. J’ai pris les coups à sa place, de nombreuses fois. J’étais là, toujours derrière, à surveiller que rien ne lui arrive. Et il est devenu dépendant de moi. Je le sais qu’il m’adule, il parle de moi comme un héros. Je sais qu’il ferait n’importe quoi pour me satisfaire. Exactement comme il fait avec mon père. Je ne mentirais pas, j’en ai souvent profité. Parce que pour un narcissique invétéré comme moi, c’est toujours plaisant de lire la fascination dans les yeux des autres. Mais maintenant, il est devenu le père de celui que j'aime par-dessus tout. Eden, mon neveu, mes deux yeux.

En dehors du boulot, tu fais quoi ? J'accumule encore plus d'addictions? Je n'ai pas tout noté plus haut afin de ne pas effrayer. Mais le sport peut être inscrit ici, ainsi que le sexe. Sinon, il m'arrive aussi de commander les employés de maison. Du majordome au chauffeur, passant par le cuisinier au jardinier. Et je danse. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, je suis un passionné de cette discipline. Plus performant dans celles de salon, je peux tout aussi bien exceller sur une bachata. C'est pourquoi je décide de reprendre des cours quand je suis à New-York. Et le peu de temps restant, c'est au Gotha que l'on me voit.

Un fait peu glorieux à nous raconter ? Un seul? Non parce qu'attendez, si c'est le moment pour moi de me repentir... J'ai tout une liste. On commence par quoi : mon infidélité envers Daniella ou avoir conduis les yeux bandés sur une autoroute? Je peux aussi raconter comment j'ai fait fuir la mère de mon neveu pour que jamais elle ne revienne dans sa vie, ni elle, ni sa famille. Anh, j'ai aussi frappé sur mon ancien chauffeur parce qu'il a voulu embrasser Daniella. Ou comment mon père a fait accuser le sien pour me couvrir d'un crime?... Après j'ai aussi écrasé des fleurs en étant bourré, parce que je suis tombé. C'est déjà plus mignonnet. Mais je crois qu'il est préférable d'oublier cette question et de passer à la suite.