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Pull me from the light

@ Invité

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Sam 8 Aoû - 8:35


pull me from the light
feat @Solveig Lazzari


Il était bientôt 20h et l’association se vidait lentement des rires et du bruit. Deux jeunes restaient ce soir, c’était à la fois peu et trop selon Jan. Deux, ça signifiait que deux adolescents n’avaient pas de chez eux ou ne s’y sentaient pas assez en sécurité pour y retourner. Deux, ça voulait dire un dossier en plus à faire, pour essayer de leur trouver logement, foyer ou aide. Deux, c’était trop à ses yeux mais pour autant, Jan préférait les savoir ici que dans la rue, à dormir je-ne-sais-où et à se mettre en danger pour simplement exister. Comme à chaque fois qu’une personne restait dormir à El Halito, un bénévole y dormait aussi. Cette fois-ci, c’était Jan, comme au bon vieux temps. Il avait passé des semaines entières à dormir ici, quand certains y restaient plus que pour une nuit. Son bureau n’était pas dès plus confortable mais le petit lit de camp lui suffisait amplement pour dormir quelques heures. Au fil des années, il avait délégué cette partie à d’autres personnes mais appréciait toujours ces instants différents qu’il passait avec les jeunes lorsque le soleil se couchait. Même si beaucoup restait prostré dans leur lit les premières fois, les langues se déliaient plus aisément le soir et c’était comme ça que Jan progressait avec eux plus rapidement. C’était plus simple de discuter quand il n’y avait personne autour.
Cette nuit, aucun des jeunes n’était nouveau. Il s’agissait d’Andrew et Mina, deux jeunes adultes de 18 et 19ans qui étaient partis de chez eux depuis leur 16ans. Iels dormaient ici et là, souvent à El Halito, parfois chez des amis, parfois dans des foyers. Leur age ne les aidaient pas à être accueilli, tout comme leur envie de ne pas être séparé. Jan comprenait, iels avaient grandi ensemble sans être frère et soeur mais d’autres professionnels n’acceptaient pas deux personnes en même temps pour un logement. Ça faisait beaucoup et les lits se faisaient rare dans le domaine social. El Halito resterait pour eux tant qu’iels le voudraient même si Jan espérait seulement que le dossier qu’iels préparaient ensemble pour une location fonctionnerait.

Il n’y avait que pour Mina et Andrew qu’il restait ce soir. Il avait un rendez-vous pour rencontrer une future bénévole. Du moins, peut-être. Une jeune femme du nom de Solveig Lazzari, qui travaillait dans le droit, l’avait contacté pour quelques informations. Jan lui avait tout expliqué par téléphone mais l’avait invité à se rencontrer. C’était mieux ainsi, pour montrer ce qu’était réellement El Halito, les mots ne suffisant pas pour décrire le lieu ou l’ambiance qui y régnait. Et puis, égoïstement, Jan serait ravi d’avoir quelqu’un d’autre avec un pied dans le droit en tant que bénévole. Même si Nate était toujours là pour répondre à ses questions, Jan ne voulait pas importuner trop souvent l’époux de son meilleur ami et avoir quelqu’un d’autre à ses questions lorsque des questions sur le domaine arrivaient… Ça serait idéal pour El halito !
Prenant une gorgée de café, il entendit le carillon de l’entrée tinter. En quelques secondes, il fut debout, hors de son bureau, pour accueillir son invité.

- Buena noches Mrs Lazzari, je suis Alejandro Estrella, que vous avez eu au téléphone. Vous avez trouvé facilement ?

La main tendue, les portes aux deux battants grandes ouvertes, Jan était aussi rayonnant que pouvait l’être le soleil en plein mois d’aout.

@ Invité

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Lun 10 Aoû - 13:53
Aujourd’hui est un jour important pour moi. Un jour spécial, oserai-je même dire. L’un de mes buts ultimes est sur le point de se réaliser et je ne pourrais pas être plus heureuse. J’ai, pour la première fois depuis longtemps, enfin l’impression d’être potentiellement utile à quelque chose et à quelqu’un.

- Utiliser notre nom en faveur des plus démunis… Solveig, vraiment ?
- Pourquoi sembles-tu gênée à cette idée ?
- Parce que je ne te reconnais pas.
- Je ne comprends pas.
- Tu étais un requin, ma fille, et aujourd’hui te voilà à jouer les bonnes samaritaines.
- J’ai toujours aidé, maman. Je n’ai juste jamais ressenti le besoin que tout le monde le sache.
- Et aujourd’hui ? Aurais-tu une réputation à redorer ?

Ce serait mentir que de dire que les mots de ma mère ne m’ont pas blessé mais j’y suis habituée. Elle ne sait pas faire autrement qu’être dans l’agressivité depuis la mort de son époux. Nous ne nous sommes pas exactement rapprochées depuis ce drame mais nous nous voyons davantage. Malheureusement, elle reste cette femme froide que je connais depuis des années maintenant. J’espérais naïvement que la mort de mon père y changerait quelque chose, surtout après tous ces aveux qu’elle m’a fait. Visiblement, je me suis trompée.

Il est 20h à ma montre quand j’arrive et décide d’attendre patiemment qu’on vienne me chercher. Je sais qui je dois rencontrer : il se prénomme Alejandro et est la tête bien-pensante de l’endroit où je me trouve. Au début, je croyais que notre conversation téléphonique suffirait mais j’ai vite compris l’inverse. J’avais beaucoup à voir et à apprendre. Voilà la raison de ma présence en ces lieux, ce soir. Habituellement, je suis en route pour l’appartement mais ce soir est différent. Ce soir peut tout changer pour moi, que cela plaise ou non à ma mère.

Parfois, je me demande si j’ai 35 ou 14 ans…

Quand je vois un homme apparaître, je comprends vite que c’est celui que j’attendais. Loin de moi l’idée de me faire passer pour plus intelligente que je ne suis, c’est une question de pure logique vu l’heure.

- Bonsoir, réponds-je poliment en arborant un sourire timide mais sincère.

Les gens qui me connaissent bien savent que je ne suis pas du genre extraverti lorsque je ne connais pas ceux qui m’entourent. J’aime connaître mon environnement avant de me laisser un peu plus aller. Sans compte qu’ici, je ne veux pas faire n’importe quoi. Une attitude sérieuse mais peut-être décontractée sera la bienvenue, je le sais.

- Disons que mon GPS m’a été utile, ajouté-je, en réponse à sa question.

Tout le monde sait que mon sens de l’orientation est absolument pathétique. Aleksej ne cesse de me le répéter et là-dessus, impossible de le contredire. Sans Google Maps, je suis fichue. Et pourtant, je vis ici depuis…toujours.

- Merci d'avoir accepté de me rencontrer à un tel horaire.

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Dim 16 Aoû - 9:23


pull me from the light
feat @Solveig Lazzari


Elle avait l’air sur la réserve en s’approchant. Rien de bien méchant, c’était même plutôt encourageant pour Alejandro. Bien que les personnalités extraverties avaient leur points positifs, Jan avait tendance à préférer leur homologues introvertis, plus proche de ce qu'il était et de ce qu'il comprenait. Lui qui était vif et plein d'entrain avait pourtant besoin de silence et de calme pour se recharger après plus de 14h dans ces lieux. Alors être entouré de personnalités comme la sienne lui permettait aussi de se protéger et ça passait d'abord par des entretiens !
Il était important pour le directeur de vérifier les dires des futur·e·s bénévoles eut au téléphone ou reçus entre deux affaires. C'était sa façon à lui de sécuriser l'endroit et de protéger les jeunes qu'il avait pris sous son aile. Une erreur de jugement, un dossier mal lu ou une personnalité incomprise et Jan s'en voudrait toute sa vie. Même si la bureaucratie n'était pas son fort, ces étapes, ainsi que le suivi sur quelques mois, lui permettait d'être plus en confiance avec les personnes qui s'intégraient à El Halito. Et même si Mrs Lazzari paraissait parfaite pour le rôle, le mexicain savait que les apparences étaient parfois trompeuses. Il en était un exemple parfait.

- No hay problema. Je suis de garde ce soir de toute façon, nous avons deux jeunes qui dorment ici, Mina et Andrew. Je vous les aurais bien présenté mais ils aiment avoir leur intimité quand l’asso' est fermée.

Comme tout jeunes adultes qui découvrent la vie et apprennent à devenir plus matures.
Lui intimant de le suivre pour venir s’asseoir dans la salle principale - son bureau était trop exiguë pour y rester encore après quelques heures à l’intérieur - Jan posa dossier et crayon sur la grande table en bois.

- Vous avez faim, soif ? Il reste des chilaquiles du repas, je peux vous les réchauffer si vous voulez ?

Son sourire était aussi rayonnant que le soleil d’été. Solveig avait beau être une inconnue, elle n’en restait pas moins une invité, et Jan faisait toujours attention à ce que ses convives soient les plus à l’aise possible.

@ Invité

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Mar 25 Aoû - 16:20
La vérité, c’est qu’en arrivant ici, je ne savais pas à quoi m’attendre. Je ne pensais pas être si bien accueillie. L’homme que j’ai face à moi me semble charmant, doux et généreux. Je me trompe peut-être, mais je ne crois pas. Pourquoi un homme méchant et affable s’occuperait d’un tel établissement ?

L’association est réputée. Mais ce n’est pas pour cette raison que je veux en faire partie, que je veux les aider autant que possible.  Malgré ce que pense ma mère, je ne fais pas ça pour redorer mon image. Je fais ça parce que j’en ai envie, parce que je pense que c’est juste. Être ici ce soir, c’est important pour moi mais également pour les gens que je veux aider. J’ai bien conscience de ne pas être seule sur Terre à vouloir aider les autres, j’ai aussi conscience de ne pas être plus utile que ça à la société mais c’est justement un aspect de ma vie que je veux changer.

Que je le veuille ou non, c’est Aleks, qui m’a donné envie de changer à ce niveau-là. Il a tellement la main sur le cœur, il veut toujours aider les autres sans rien attendre en retour. Ça me fascine. Quand on y pense, je ne suis pas faite de la pire espèce, sauf si on considère le fait que je suis une humaine, auquel cas évidemment je ne suis pas exactement ce que la Terre a fait de mieux. Non, ce que je veux dire, c’est que quand j’ai commencé mes études d’avocate, c’est parce que je voulais aider les autres. J’avais vraiment envie d’aider les autres. Depuis que je ne suis plus avocate, tout est plus compliqué de ce côté-là. Aider les autres n’est plus aussi évident qu’avant parce que je ne sais pas comment m’y prendre. Jusqu’alors, j’avais mes textes de loi, mes connaissances et mon carnet d’adresses. Aujourd’hui, mes textes de loi sont derrière moi, mes connaissances ne me servent plus autant qu’avant et en ce qui concerne mon carnet d’adresses, les trois quarts des contacts que j’avais ne veulent plus entendre parler de moi. Autant dire que ce n’est pas très glorieux.

- Est-ce qu’il vous arrive fréquemment d’accueillir des jeunes pour qu’ils trouvent refuge ici en plus d’une oreille attentive ?

J’ai eu vent de cette information mais quitte à avoir Alejandro Estrella devant moi, autant que j’en profite pour récupérer le plus de données possibles, je sais qu’elles me seront utiles à l’avenir.

Comme je le disais : je ne suis pas venue pour frimer. Je suis là pour aider, si on veut bien de moi.

- Je préfère être honnête avec vous, j’imagine que vous avez entendu parler de moi ou, à défaut, que vous vous êtes renseigné. J’imagine aussi que vous savez ce qu’il m’est arrivé et ce que j’ai fait il y a plusieurs années de cela. Si vous voulez des informations à ce sujet, si vous voulez en savoir davantage, posez-moi les questions qui vous viennent, j’y répondrai honnêtement.

J’ai conscience que je ne suis pas la personne la plus connue de New York et je ne demande certainement pas à l’être. Mais le fait est que ce que j’ai fait il y a 10 ans, ça a fait la Une des journaux. Une Lazzari qui finit en couverture du journal pour empoisonnement…autant dire que ça a fait mauvais genre chez les riches mais très bonne presse auprès de la presse à scandale.

Il est important pour moi de jouer cartes sur table. Je veux être sûre qu’il sache. Je ne veux pas qu’il l’apprenne par quelqu’un d’autre.

@ Invité

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Dim 30 Aoû - 8:47


pull me from the light
feat @Solveig Lazzari


La jeune femme semblait plus inquiète que le directeur des lieux, qui abandonna l’idée des chilaquiles et prit place à la grande table. Il y avait encore quelques crayons et feuilles qui trainaient ici et là, il se nota de tout ranger après son départ. Jan aimait l’ordre, parfois un peu trop vu le domaine dans lequel il travaillait ! Les jeunes, surtout le groupe de 4 à 8 ans, en laissait partout, malgré les règles de rangement qu'ils avaient instauré après les activités. Il y avait des améliorations mais tout de même, on était loin d'un lieu parfaitement rangé !
L’écoutant attentivement, il ne cacha pas sa surprise quand elle évoqua quelque chose qu’il ignorait. Oui, il avait fait quelques recherches rapides, son nom était sorti sur google mais de là à aller plus loin… Non. Jan préférait voir de lui-même la personne, l’écouter, la comprendre et ensuite aller fouiller un peu plus s’il estimait devoir le faire. Comme on disait dans le milieu, il avait du flair pour savoir si oui ou non, la personne méritait qu'on s'y attarde pour lui laisser une chance. Il n'aurait pas accepter un rendez-vous si tardif si, au téléphone, Madame Lazzari lui avait laissé un goût amer.

- Pour les jeunes, oui, on a quelques 4 lits disponibles constamment et on va agrandi le lieu d’accueil pour pouvoir en ajouter d’ici un mois ! Après, en ce qui vous concerne…

Il attrapa la bouteille d’eau qui trônait sur la table et en servit deux verres propres qu’il avait posé avant l’arrivée de la jeune avocate. Le mexicain ne comprenait toujours pas pourquoi les gens s’attardaient sur les on-dits et ce qui trainaient sur eux. Oui, les rumeurs partaient souvent de la réalité mais quand elles étaient créé par d’autres voix, elles grossissaient sans une once de vérité.

- J’ai tapé votre nom dans google et j’ai vérifié votre casier judiciaire rapidement et c’est tout. Comme avec tout le monde. Je ne m’attarde pas sur des rumeurs ou des infos venus de je-ne-sais-où. Je ne suis pas là pour juger, au contraire. Tant que votre casier est clean du côté des mineurs ou des soucis de violence, j’accepte de vous rencontrer et après je vois en direct. Si vous, vous voulez m’expliquer ce que vous avez fait et vos raisons, vous pouvez. Mais je ne vous forcerai pas. Moi, je veux connaitre la Solveig de maintenant. Si votre passé a un lien avec le présent, sentez-vous libre de m’expliquer.

Il prit un gorgée d’eau avant de reprendre.

- Si ça peut vous rassurer, j’ai un casier judiciaire au Mexique. Pour plusieurs vols à l’étalage et quelques bagarres !

Il espérait que son sourire, aussi rayonnant qu’amusé, détendrait la jeune femme.

@ Invité

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Jeu 10 Sep - 13:02
Je ne sais pas quoi penser. Entendre quelqu’un me dire que mon passé ne l’intéresse pas me terrifie autant que cela me surprend. Il faut dire que ce n’est pas exactement le genre de discours qui m’a été tenu au cours de ces dernières années. Me voir tomber de mon perchoir en a fait sourire plus d’un.e et a délié des langues. Voilà pourquoi j’ai directement commencé notre conversation là-dessus. Quitte à me faire tirer dessus, je préfère encore prendre les devants et mettre un gilet par balle. J’accepte de finir avec des bleues sur le corps mais si je peux éviter des trous dans la peau, c’est tout aussi bien.

Parce que l’homme vient de se livrer, j’estime qu’il est donc l’heure pour moi d’en faire de même. C’est donnant-donnant, j’en ai conscience.

- Il y a dix ans, je gérais mon premier procès face à un confrère contre qui je savais que je n’avais aucune chance. Maître Aleksej Svendsen, ce nom vous est peut-être connu, ou peut-être pas. Peu importe. Nous déjeunions ensemble la veille du procès comme il est coutume de le faire entre avocats avant un procès. Nous n’échangeons que peu d’informations mais nous restons dans le même camp : celui de la justice. Je savais que mon client était innocent mais je savais aussi que nous n’avions aucune chance face à Svendsen. J’ai donc trouvé judicieux de lui donner des diurétiques à son insu, ce qui l’a bloqué chez lui pour les 48h qui ont suivi. Un commis d’office l’a remplacé et j’ai gagné mon procès.


Bien entendu, je ne peux pas me contenter de ces informations-là, en particulier si Alejandro a jeté un oeil à ce qui se disait sur moi via l’Internet.

- Aleksej Svendsen est aujourd’hui mon compagnon.

J’ai conscience que bon nombre de photos de nous traînent sur Internet. Aleksej n’est plus simplement Maître Svendsen, il est devenu Procureur Adjoint et est connu. Il n’a pas fallu longtemps avant que des gens s’amusent à prendre des photos de nous dans la rue. Ca n’a duré qu’un temps mais c’est arrivé malgré tout. Notre quart d’heure de gloire, comme ils disent. Nous nous en serions bien passés.

- Voilà pour la petite histoire. Mais venons-en aux choses intéressantes : je souhaite vous aider. Je n’estime aucunement valoir mieux que quiconque sur cette planète mais je souhaite vraiment me rendre utile. Votre association me tient à cœur.

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Sam 7 Nov - 14:56


pull me from the light
feat @Solveig Lazzari


Il l’écouta attentivement, la mine sérieuse et les sourcils légèrement froncés. Okey, ça n’était pas tous les jours que quelqu’un lui expliquait avoir mis des diurétiques dans un plat pour évincer la partie adverse d’un procès et il eut quelques difficultés à ne pas sourire sous l’amusement. Même si c’était quelque chose de répréhensible, le directeur se demanda surtout comment elle en avait eu l’idée plutôt que de faire attention sur les raisons de son acte. Il avait entendu pire mais surement pas aussi distrayant !
Hochant de la tête en apprenant que l’histoire s’était finalement bien terminée, il prit une gorgée d’eau pour se rafraichir.

- Merci pour votre sincérité mais encore une fois, soyez rassurée : vous faites office de sainte si on se permettait de comparer aux casiers de certains jeunes d'ici !

Il eut un léger rire avant de noter quelques informations d’identité sur son papier. Solveig Lazzari - avocate - en couple. Même si la 3ème information n’était pas importante, Jan la nota tout de même, sachant pertinemment que les personnes en couple ou avec une famille avait souvent moins de temps pour les associations. Pour cette raison, il faisait attention à leur proposer des emplois du temps qui leur évitait trop de soirées à El Halito ou de nuit loin de leur foyer - sauf demande personnelle. Il se nota dans un coin de tête qu'il devrait peut-être lui aussi, faire attention à ça. Aran était chez lui et c'était le troisième soir où Jan ne pouvait le rejoindre. Son organisation avait quelque peu changé malgré l'indépendance des deux hommes.

- Qu'est ce qui vous donne envie de venir aider les enfants et ados d'El Halito ? Qu'est ce que vous intéresse de faire ? L'accompagnement, l'organisation d'ateliers, euhm... Enfin, je pars du principe que les informations au téléphone vous ont suffit mais peut-être avec vous des questions avant, sur ce qu'on fait aussi, notre façon de fonctionner... Désolé la journée a été longue !

Il se passa une main sur le front avant de lui laisser la parole, épuisé par tout ce qu'il avait fait aujourd'hui. Oui, peut-être qu'un rendez-vous si tard, même s'il était de garde, n'était pas la meilleure des idées... Mais ça l'ennuierait fortement, de donner une mauvaise image à Mrs Lazzari à cause d'un manque de sommeil certain.

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@ Invité

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Jeu 19 Nov - 10:52
- J’ai eu la chance d’avoir ce qu’on peut appeler une enfance dorée. Je n’ai jamais eu à me soucier de savoir si j’allais avoir à manger le soir ou si des cadeaux m’attendraient sous le sapin à Noël. Pour moi, ces choses-là étaient normales, évidentes même. Et puis j’ai grandi et j’ai rencontré des gens venant d’un autre milieu que le mien, des gens qui n’avaient jamais eu la moitié des choses auxquelles j’avais pourtant toujours eu accès sans la moindre difficulté. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à me détacher de la communauté dans laquelle j’avais grandi. Je ne l’avais jamais vraiment appréciée mais à partir de l’université, j’ai réellement compris ce qui était en jeu.

La culture, l’éducation, l’égalité des chances… Voilà ce qui est en jeu, voilà ce qui importe vraiment. Je ne veux pas laisser des gens sur le bord de la route. Cela n’est pas juste et c’est l’une des raisons qui m’a poussé à devenir avocate et ce, même si ça n’a duré que dix ans.
Parfois, mon métier de base me manque mais je relativise plus qu’auparavant à ce sujet. Et relativiser m’a permis, par exemple, de réaliser que je souhaite continuer à aider les autres.

- J’aimerai mettre mes acquis à leur disposition. J’imagine que certains jeunes ont des problèmes relatifs à la justice et j’aimerai être un soutien et un appui réel dans ce monde-là. Je ne sais que trop bien combien les minorités et laissés pour compte n’ont pas énormément de chance dans un tribunal, notamment.

Même si cela fait un peu « cowboy », cela représente vraiment l’envie que j’ai de mettre en place des plans, des structures pour aider les jeunes en difficultés auxquels la justice américaine a tourné le dos. Je refuse de voir les gens s’effondrer parce que notre système n’a pas été fichu de faire son boulot.

- Et si besoin, j’ai de nombreux contacts. Je pourrais aider les plus âgés à se mettre ou remettre sur le marché de l’emploi de façon proactive.

Oui, je sais que tout cela est fort ambitieux mais c’est qui je suis. Le nom Solveig Lazzari ne va pas sans ambition, tout le monde le sait autour de moi.
La question maintenant est de savoir si Alejandro va me prendre pour une délurée qui cherche à révolutionner son association ou si, au contraire, il va me considérer comme un véritable atout.

@ Invité

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Dim 6 Déc - 12:52


pull me from the light
feat @Solveig Lazzari


Les notes sont prises rapidement, vont d'abréviations dont lui seul connait la signification à des flèches et autres mots entourés. Au bout de deux décennies à travailler dans des structures associatives, à écouter les histoires des uns et les explications des autres, Jan a pris cette habitude de créer des fiches pour chaque personne rencontrée, qu’importe la durée de sa présence à leur côtés. Que ce soit à Mexico, à El Sol ou ici à El Halito, ces fiches lui permettent de se souvenir de ces entretiens tous plus intéressants les uns que les autres, de faire des statistiques et surtout, de voir ses erreurs sur les recrutements ou au contraire, ce qui revient constamment dans ses notes. Un parfait outil de remise en question en somme.

Hochant de la tête, il attend d’être certain que Solveig ait terminé pour reprendre la parole. Elle semble sincère et surtout, avoir une réelle envie de mettre à contribution ses atouts professionnels. Et bien que Jan n’ait rien contre les dons  pécuniaires, il a toujours préféré des personnes proactives qui comprennent que l’argent ne peut pas aider sur tous les plans.

- C’est exactement ce qu’on recherche à faire avec le groupe des plus de 17 ans qui ont soit été retiré du circuit scolaire. Mise en contact avec des professionnels, stage, création de dossiers pour leur permettre d’obtenir des bourses pour ensuite acquérir un diplome. Donc vous entendre proposer votre aide là-dessus, c’est satisfaisant !

Le changement de communication autour d’El Halito ces derniers mois permet visiblement d’appeler du renfort sur ces aspects professionnels. C’est rassurant, de voir que ce qu’ils mettent en place pour faire connaitre l’association et ses envies de réels impacts sur les jeunes du quartier, fonctionne.

- Il y a encore une image d’association assez vieillotte et certaines personnes extérieurs au Bronx pensent que nous ne sommes là que pour… je ne sais pas, occuper les enfants quand les parents ne sont pas là ou s’ils ne vont pas à l’école. Ça fait parti de notre job mais nous allons au delà de ça. Le but d’El Halito est de redonner confiance voir même souvent, créer entièrement la confiance que ces jeunes n’ont pas eu la chance d’avoir. Et ensuite leur prouver qu’ils ont les capacités pour faire ce qu’ils veulent.

Ça parait simple sur le papier mais le nombre de mois qu'il faut pour recréer un cocon de sécurité autour de ces jeunes souvent mis de côté par une famille ou même simplement, par la société, ne se compte pas sur les doigts d'une main.

- Est-ce que ça vous dirait qu’on mette en place un premier échange avec deux jeunes qui je sais sont intéressés par le droit et... Enfin surtout par le principe de défendre les autres ? Je serais là bien sûr mais ça peut vous donner un premier contact utile pour vous et eux ?

Le regard rivé dans les yeux chocolat de la jeune femme, il espère sincèrement qu'elle acceptera. C'est loin des premières tâches qu'il propose habituellement aux nouveaux bénévoles mais il sent que Solveig ne se contentera pas de cuisine ou d'ateliers coloriages. Elle semble vouloir très rapidement agir et rien de tel qu'un premier échange avec Manuela et Jamie, deux jeunes adultes dont les envies de carrière sont propulsés par un besoin insatiable de justice. Ils plairont à l'avocate, Jan n'en a aucun doute. Mais à voir si le contact se fait aisément entre eux trois.

@ Invité

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Sam 30 Jan - 23:08
Je ne suis pas vraiment surprise quand j’entends l’homme me dire que l’association a une image un peu « vieillotte » auprès du public. Je me retiens autant que possible de lever les yeux au ciel tant la bêtise humaine me fatigue. Une association est une association. Ce n’est pas parce qu’elle n’a pas de compte Instagram et qu’on ne parle pas d’elle tous les quatre matins au journal télévisé qu’elle ne vaut pas la peine qu’on s’y intéresse, bien au contraire. Si on accordait plus d’intérêt à de « petites associations », le sort de bon nombre d’individus serait bien différent. Notamment celui des jeunes qu'on a tendance à beaucoup trop laisser de côté.

De par mon ancienne relation avec William, j'ai appris à connaître le Bronx et je sais que cette partie de New York est encore trop laissée à l’abandon par le maire de la ville. J’ai, pendant plusieurs années, participé au Gala de charité mettant en lumière les orphelins du Bronx, une association qui tenait particulièrement à cœur à William. Je leur fais encore un chèque tous les ans car il est hors de question que je les lâche comme ça même si, au fond, je sais pertinemment que ce n'est pas un chèque si va régler les problèmes de tous ces enfants. Je n’oublie notamment pas le sort de Stanley, la détresse de ce gosse comme celle de centaines d’entre eux.

- Je serai enchantée d’être mise en contact avec eux, oui, bien-sûr !

J’ai parfaitement conscience que mon arrivée au sein de cette association devra se faire en douceur et que je devrais me faire accepter. Il y a plusieurs raisons à cela : d’abord, il y a le fait que mon nom est quelque peu connu dans certains corps de métier et je n’ai aucune envie de voir le dit nom cité dans un quelconque média sous prétexte que je fais partie d’une association. Ensuite il y a simplement le fait que je vais devoir accepter d’être rejetée par certains jeunes que je voudrais aider. Ce ne sera pas forcément contre moi, j’en ai conscience. Mais ces rejets ne devront, en aucun cas, m’empêcher de les aider. J’ai suffisamment eu à faire à des jeunes récalcitrants par le passé quand j’étais encore avocate. Je connais ce genre de situations et les batailles à mener pour réussir à sortir quelqu'un de la galère.

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