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pull us away from where the pain is (candace)

@ Invité

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Jeu 8 Juil - 4:17
pull us away from where the pain is
(@candace jordan)
Pour une rare fois, ton appartement semble presque impeccable, comme si tu attendais un invité de taille, un invité comme le pape - ou pire tes parents. La réalité n’en est pas si loin en soit. Tu attends bien une invitée, quelqu’un que t’apprécies tout particulièrement, mais ce n’est pas pour elle que ton appartement est si propre, du moins pas directement. C’est plutôt parce que t’as prévu de cuisiner cette fois et que t’as tout de même retenu quelques leçons de ta mère, dont la règle cardinale de ne pas cuisiner dans un environnement sale. Ce n’est pas un commandement que tu as suivi bien souvent. Il faut dire que tes vagues aventures dans le monde de la cuisine sont rares et peu concluantes d’habitude.
Mais pas ce soir.
Parce que ce soir, t’as l’intention de cuisiner un véritable festin. Une tâche que tu entreprends avec un certain enthousiasme dans l’espoir que ça pourra un peu remonter le moral de ton invitée. Celle que tu accueilles avec un sourire, comme à ton habitude. « Salut ! J’espère que t’as faim. » Tu ne dis rien de plus, te contentant de l’inviter à s’installer où elle veut. Tu pourrais vanter ce que tu prépares pendant des heures, mais ce ne serait sans doute pas une image très réaliste de la situation. Ça ne t’empêche pas d’être tentée, parce c’est bien le but de la soirée.

On pourrait sans doute se demander pourquoi tu fais tant d’effort, pourquoi t’as appelé ton père en catastrophe pour qu’il te passe la recette familiale de tamales. Une recette que tu n’as jamais fait supervisée, notons-le, ce qui ne laisse rien présager de bien encouragement dans tes plans pour la soirée. Mais ça vaut l’effort, si ça peut lui changer les idées ne serait-ce que quelques instants. T’as bien remarqué quelques changements dans son comportement, des signes que ce n’était pas tout rose dans sa vie. T’aurais surement pu lui poser des questions, gratter un peu pour savoir ce qui clochait, mais ce n’était pas vraiment ton genre. T’es de ceux qui se disent que les gens viendront te parler de leurs problèmes s’ils en ont - ce qui est un brin hypocrite considérant que toi tu ne le fais pas mais passons. « Franchement je sais pas toi, mais la journée a été longue. » Tu prends un ton bien dramatique, même s’il n’y a rien eu de bien grave. Si c’était grave, tu n’en parlerais certainement pas après tout. « J’ai perdu à roche papier ciseaux donc j’ai du nettoyer les toilettes à chaque heure. » Tu prends la pose, histoire de bien insister sur le drame que c’était avant de rire doucement. T’es pas sérieuse après tout, bon t’as vraiment du nettoyer les toilettes, mais ce n’est pas la fin du monde. Ça fait longtemps que t’as appris à passer outre le dégoût que tu peux ressentir. « Mais je me suis lavée les mains hein. » Comme si Candace pouvait vraiment avoir un doute là-dessus, des heures après la fin de ton quart de travail.

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Ven 16 Juil - 22:24
La fatigue ou le mode de fonctionnement par défaut de Candace. S'était-elle un jour levée sans le coucher en première pensée, sans sentir les incalculables heures de sommeil ratées sécher ses yeux ? Certainement, oui, à une époque plus douce, quand elle ne remplissait pas encore compulsivement son planning pour éviter de se retrouver seule avec elle-même. Mais la fatigue physique, elle était capable de gérer. Après tout, qu'est-ce qu'une petite nuit quand une journée bien remplie vous attend ? If anything, s'écrouler dans son lit le soir, les batteries complètement vidées et les épaules tendues par les efforts, était synonyme d'une to-do list complétée. Seulement ce n'était plus juste son corps que Candace poussait à bout avec son agenda de ministre et ses engagements dans tous les coins de la ville. Elle avait atteint un stade où réfléchir était soit une source d'intenses migraines, soit le déclencheur de vagues de panique qu'elle avait de plus en plus de mal à contrôler. Tant et si bien qu'elle faisait son possible pour éviter toute réflexion, repoussant à plus tard organisation et décisions en tout genre pour vivre au jour le jour, trouvant dans ses habitudes réglées comme du papier à musique un semblant de réconfort. Il y avait dans la routine quelque chose de rassurant. Le manque d'effort mental à fournir ou la vague impression de contrôler son existence, Candace n'en savait rien. Et même si elle se doutait que l'illusion ne durerait qu'un temps, qu'il lui faudrait tôt ou tard tâcher de sortir la tête de l'eau au lieu de se laisser doucement couler, elle trouvait son compte dans cet entre-deux fait de gestes réguliers, presque automatiques d'avoir été répétés aussi souvent, le tout bercé par un brouhaha ambiant auquel elle se sentait incapable de participer.

Mais la vie restait faite d'imprévus que Candace n'arrivait pas toujours à esquiver. Pas le temps, pas l'énergie, pas l'envie non plus. Johanna — et sa récente invitation à dîner, surtout — comptait parmi ceux-là. Pourtant, l'étudiante avait une place bien définie pour elle dans sa vie, une petite boîte dans l'étagère de son quotidien, refermée et rangée soigneusement chaque fois qu'elles se quittaient. Rationnellement, objectivement, Candace savait qu'elle était plus que capable de la faire rentrer dans sa boîte — on ne la considérait pas comme une angry bitch pour rien après tout — et elle aurait très bien pu dire non. Prétexter un autre engagement, reprogrammer sans vraiment fixer de date ou même annuler à la dernière minute. Seulement elle n'en avait pas eu envie — n'en avait toujours pas envie, maintenant qu'elle était plantée devant la porte de Jo, écrasée par une journée médiocre et un malaise qu'elle était bien en peine d'ignorer.

Le sourire lumineux de Jo l'arracha un instant à son brouillard mental et elle hocha la tête mollement, vaguement intéressée par la perspective d'avaler autre chose qu'un mauvais sandwich acheté à la supérette du coin. Candace trotta silencieusement jusqu'à une chaise où elle se recroquevilla, malgré les protestations de son dos. Ne pas prendre de place était, ironiquement, devenu un réflexe protecteur — certainement aussi le signe le plus évident et lourd de sens que quelque chose n'allait vraiment pas. Ce n'était pas comme ça que son père l'avait élevée, discrète et docile, angoissée et apeurée par tout et n'importe quoi. Non, Melchior Jordan avait enseigné à chacun de ses enfants d'occuper fièrement l'espace dont ils avaient besoin, sans honte, sans s'excuser d'exister. Mais Candace était fatiguée, si fatiguée.

Bercée par la voix de Johanna, elle esquissa un vague sourire, noyée dans le trop-plein d'émotions qu'elle évitait depuis trop longtemps et le pull qu'elle avait enfilé malgré les températures estivales. L'un de ses nombreux laïus sur les droits des travailleurs·euses et le respect de l'être humain se trouvait au bord de ses lèvres. En d'autres circonstances, elle l'aurait certainement libéré avec une énergie vengeresse, prête à lancer une pétition et à aller militer elle-même dans son café préféré pour obtenir réparations. Elle n'était pas sûre, cela dit, que Jo se plaigne réellement. Difficile à dire, avec sa légèreté habituelle et sa chaleur naturelle. Chez beaucoup de gens, une telle attitude agaçait Candace. Parce que c'était trop, parce que ça paraissait forcé, parce que le monde n'était pas tout rose et que l'optimisme constant avait tendance à lui taper sur le système. Mais il y avait quelque chose chez Jo, quelque chose qui rayonnait et qui l'attirait sans qu'elle comprenne bien pourquoi. Il était doux, parfois, de se prélasser au soleil sans réfléchir. Je m'inquiète pas pour l'hygiène mais c'est noté, finit-elle par dire en se redressant légèrement, les bras serrés autour de ses genoux, par contre, um. Je m'inquiète de ce qu'on est en train de faire là, avait-elle presque envie de dire. Presque, keyword, parce que le cœur n'y était pas — façon de parler évidemment, ne manquerait plus qu'elle achève de se compliquer la vie avec des sentiments, ha, ha. Ne le prends pas mal, se reprit-elle en haussant un sourcil, mais je pensais qu'on allait commander. Tu n'aurais pas dû t'embêter, surtout si la journée a été compliquée. Je suis pas très difficile, une pizza m'aurait suffi. La pizza, l'élément safe, le repère qui lui aurait permis de mettre le mode automatique sans s'inquiéter et de se laisser porter par les événements. Voir Jo en cuisine, cela dit, c'était une autre histoire. Tu sais cuisiner, pas vrai ? Elle pesta mentalement contre son éternel manque de tact. Je voulais pas dire ça méchamment, désolée, j'ai... La tête en vrac. Mais c'était une confidence destinée à une amie, ce que Jo n'était pas, pas vraiment. J'ai eu une journée difficile aussi. Ce que je veux dire, c'est que je sais que tu te débrouilles merveilleusement bien avec une cafetière mais je savais pas que tu cuisinais. Une recette particulière en tête ou c'est l'inspiration qui te guide ?

@ Invité

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Lun 19 Juil - 16:44

pull us away from where the pain is
(@candace jordan)
Même à être complètement déconnectée de la réalité, il aurait voulu que tu sois aveugle pour ne pas remarquer qu’il y a quelque chose qui cloche chez Candace. Tu ne saurais pas avancer une potentielle cause, votre relation n’est pas vraiment dans ces eaux-là, mais à la voir se recroqueviller sur ta chaise, dans un pull qui te donne chaud, il est difficile d’atteindre une autre conclusion. Si ça vient renforcer l’idée que t’as envie de lui changer les idées, ne serait-ce que pour une soirée, ça confirme aussi le fait que ce ne serait probablement pas une mince tâche. Non pas que ça suffirait à te décourager, mais ce qu’elle dit est plus susceptible de le faire. Tu fronces doucement les sourcils, te retournant vers elle pour voir où elle veut en venir. Pendant un bref instant, il y a une petite pointe d’anxiété qui montre le bout de son nez avant que de retomber dans les tréfonds de ta personne.  
Et tu retrouves aussitôt un sourire, parce que ce n’est rien de grave, au moins, pas en apparence. Oh tu te demandes sur le coup si une pizza n’aurait pas été préférable, si elle n’aurait pas préféré même. Mais les spirales ne sont pas ton réflexe premier et tu t’en écartes aussi rapidement qu’elle est venue frôler ton esprit. T’avais choisi ce repas parce qu’il te faisait toujours du bien plus jeune, parce que c’est une partie de ta culture que t’as envie de partager avec elle. C’était peut-être un brin déplacé pour votre relation - que tu n’évoquerais jamais devant la principale concernée - mais ça part d’une bonne intention. Tu voulais lui remonter le moral, tant pis si c’était une cause qui te valait l’enfer. « J’y ai pensé. » Après tout, la pizza reste tout de même une constante de ses visites. « Mais je me suis dit qu’un peu de changement ne ferait pas de mal. » Tu dis la chose avec légèreté, pas totalement consciente de ce que ça éveille chez Candace.

Peut-être parce que t’es trop occupée à éclater de rire à ce qu’elle te demande. Tu doutes que c’était le problème principale qu’elle voyait dans la situation, mais ça t’amuse alors tu ne peux pas t’en empêcher. Tu secoues la tête aux excuses qui suivent, pas vexée pour deux sous par son doute quant à tes habilités culinaires. Elle n’a pas tort de poser la question de toute façon, t’es loin d’être aussi douée avec les chaudrons qu’avec une machine à café. « C’est une recette familiale ! » T’attrapes le bout de papier sur lequel tu as noté les ingrédients et les vagues instructions auxquelles t’as eu droit. Il y a aussi des petits dessins représentants ta confusion quand on te l’expliquait. Tu la montres à Candace avec un sourire. « Bon ils sont visiblement allergiques aux instructions claires, mais je l'ai déjà fait quand j'étais jeune, no worries. » Juste jamais sans supervision, mais c’est un détail que tu préfères taire. Elle semble déjà avoir des doutes quant à tes capacités culinaires, autant ne pas lui donner des raisons de plus de se casser la tête.

Parce que tu n’as pas manqué l’hésitation, t’as pas non plus ignoré le fait qu’elle a une journée difficile parce que t’as répondu à sa question avant le reste. « Si tu veux tu plaindre de ta journée, t’es la bienvenue. » Ça te ferait plaisir de l’écouter se vider le coeur s’il le fallait, mais tu doutes que vous en arriviez là. « Sinon je peux t’offrir une bière, comme ça tu seras moins dépaysée par l’absence de pizza. » Ce n’est surement pas le meilleur réconfort à donner, mais bon, tu fais avec les moyens du bord. Tu te retournes vers ta préparation pour t'assurer que tout se passe bien. La dernière chose que tu voudrais c’est que ça brûle parce que t’es trop occupée à discuter - ce qui ne serait pas étonnant au final. « Puis t’inquiètes, ça me fait plaisir. Et c’est certainement pas la première fois que je perds à roche-papier-ciseau. » Donc ce n’est pas la première fois que tu as une longue journée à faire les tâches ingrates au café. Des journées plus difficiles sont plus ou moins fréquentes, mais c’est rare que tu t’y attardes bien longtemps.

@ Invité

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Mer 4 Aoû - 20:35

TW: ÉVOCATION DU DEUIL


Toute disposée qu'elle était à battre le pavé pour réclamer du changement en société, lorsqu'il s'agissait de sa vie privée, Candace était nettement moins motivée. La simple évocation du concept suffisait à la faire tiquer et elle ne put s'empêcher froncer les sourcils en entendant ce mot-là dans la bouche de Johanna. Pourquoi changer une routine qui fonctionnait parfaitement bien ? Et, vraiment, qu'y avait-il de mal à se contenter d'une pizza et de quelques banalités ? Et, concrètement, qu'est-ce que ça signifiait, un peu de changement ? Discrètement, Candace s'empara de son téléphone pour quérir l'avis de ses colocataires, certainement plus habituées à ce type de situations qu'elle ne l'était. Certes, elle n'était pas totalement novice en matière de romance. Sa relation avec Esteban avait beau s'être terminée en désastre, ils avaient partagé de très bons moments. Ça ne lui manquait pas cela dit, pas vraiment. Ou peut-être — sûrement même — que c'était ce qui suivait, la fin inévitable avec pertes et fracas, qu'elle voulait éviter.

L'étudiante quitta l'écran de son portable des yeux un instant pour observer ladite recette familiale, oubliant un instant ses réticences pour se laisser attendrir par l'évident enthousiasme de Jo. Il y avait quelque chose de rassurant, de confortable dans sa bonne humeur, comme un après-midi passé à lézarder au soleil. Peu importait le stress et les deadlines pressantes, Candace savait qu'elle trouverait un peu de réconfort à ses côtés, même s'il ne s'agissait que de cinq minutes et d'un café. C'était effrayant, aussi, d'avoir une telle certitude à propos de quelqu'un qu'elle connaissait si peu, suffisamment pour cimenter cette distance qu'elle préférait garder.

Le téléphone vibra entre ses mains avec une réponse de Blaise — not helpful at all, d'ailleurs — et Candace sursauta, réalisant qu'elle fixait la pétillante brune avec une insistance certainement impolie. S'éclaircissant la gorge pour masquer sa gêne, elle répondit rapidement à sa colocataire avant d'entourer ses genoux de ses bras. Un vieux réflexe hérité de l'enfance, dans ces moments où elle aurait préféré disparaître plutôt que d'entendre l'un ou l'autre de ses frères hurler toute leur haine et leur deuil au visage de leur père. Une technique efficace à l'époque dans une maison avec bien trop d'occupants et un peu trop de passage mais Candace n'était plus une petite fille et elle doutait fortement que Johanna puisse oublier son existence, même cinq petites minutes, si elle se recroquevillait dans un coin. Pas ici, pas après l'avoir accueillie chez elle pour lui faire à dîner et lui demander comment s'était passé sa journée. Fucking hell, that was too domestic. C'est pas très intéressant, éluda donc Candace dans un élan de courage — non. C'est souvent la même chose, c'est pas... pas très intéressant. Sauf que ça l'était, intéressant, ou en tout cas le pensait-elle. Sinon comment expliquer qu'elle pouvait passer des heures à parler de son job et d'Inclusive Prods ? Se perdre dans les détails et les ramifications de ses études, et tout l'admiration qu'elle portait à ses professeurs, à quelques exceptions près ? D'autant plus qu'elle s'était déjà laissée aller à ce genre de confidences avec Jo. C'était stupide, vraiment, mais Candace n'était rien prudente. Garder ses distances, c'était s'assurer une souffrance minimale en cas de problème. Le minimum de changement dans sa routine si par hasard, les choses finissaient par mal tourner as they often did. L'une des raisons aussi qui, ironiquement, avait prémédité la fin de son histoire avec Esteban. Sans doute y avait-il une erreur ou deux dans cette logique qu'elle prétendait pourtant imparable.

Elle finit par abandonner son siège, mue par une once de courage — vraiment, cette fois — et s'approcha de la barista sous couvert jeter un coup d'œil par-dessus son épaule. Merci, murmura-t-elle en se décalant d'un pas pour s'appuyer contre le plan de travail, je sais pas d'où tu sors toute cette gentillesse et tout le... Incapable de trouver le bon mot, Candace se contenta d'un moulinet du poignet en direction de la jeune femme. Mais j'apprécie. Le dîner. J'apprécie le dîner, se rattrapa-t-elle maladroitement, j'ai pas souvent l'occasion de manger quoi que ce soit fait maison. Ou de faire à manger, pas avec mes colocs en tout cas ou qui que ce soit d'autre. Pas que je vois qui que ce soit d'autre. Enfin, si ! C'était sans doute le moment d'arrêter de parler. Sans doute, oui, mais trop tard, la machine était lancée. Je vois des gens, au boulot, à la fac. D'autres gens que mes colocs. Mais pas... pas comme ça, tu vois ce que je veux dire ? Elle se mordit l'intérieur de la joue, cramoisie par la honte et les regrets d'avoir amené sur le tapis un sujet un peu trop sérieux, un peu trop personnel aussi. Oublie ça, je suis fatiguée. Je peux t'aider à faire quelque chose ? La vaisselle, je sais pas, quoi que ce soit ? N'importe quoi, pourvu que le malaise se dissipe et qu'elles évitent une conversation un peu trop lourde de sens pour Candace.

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Sam 14 Aoû - 20:34
pull us away from where the pain is
(@candace jordan)
Ton attention quitte rapidement Candace pour revenir se porter sur la nourriture que tu prépares. T’as pas l’habitude de faire preuve d’autant de prudence, en partie parce que tu cuisines pas tant que ça. Bon, ça ne t’empêche certainement pas de relever la tête lorsqu’elle s’éclaircit la gorge, puis d’arquer un sourcil à sa réponse. Tu doutes vraiment que sa journée soit moins intéressante que la tienne considérant que t’as juste géré des clients et nettoyer des toilettes - pas que ce soit un concours. Mais bon tu cherchais juste à lui offrir une oreille attentive si elle avait besoin de se vider le coeur, pas à lui tordre le bras pour qu’elle se confie. « Si tu le dis. » Tu ne vas pas la contredire, même s’il faut avouer que l’écouter parler de ses études ou de son job ne sonne pas inintéressant pour toi. T’aimes toujours écouter les autres parler de ce qui les passionnent et Candace n’est définitivement pas une exception à ce niveau. Reportant ton regard vers ce que tu cuisines, tu te permets d’ajouter : « Mais si tu changes d’avis l’invitation tient. » Une fois que c’est dit, t’as pas à t’étendre sur la question plus longtemps.

De toute façon, t’as encore des choses à faire pour que vous puissiez manger un jour (peut-être). C’est une tâche que tu prends avec tout le sérieux du monde, ce qui peut détonner de tes habitudes. C’est bien parce que c'est pour quelqu’un d’autre, parce que c’est pour remonter le moral de Candace aussi. Il n’y a donc rien d’étonnant au sourire qui vient étirer tes lèvres lorsqu’elle te remercie. Tu pourrais lui dire que ce n’est pas nécessaire, réitérer que ça te fait plaisir, mais tu préfères lui laisser le champ libre.
Et autant dire que tu ne t’attendais pas à la suite.
T’observes l’autre jeune femme du coin de l’oeil avant de te tourner complètement vers elle lorsqu’elle continue à s’enfoncer dans… tu sais pas trop quoi en fait. Tu sais juste que ton sourire s’étire au fur et à mesure qu’elle parle. Tu supposes que tu ne devrais pas essayer de lire entre les lignes, d’en tirer une quelconque conclusion - même si ça sonne comme une déclaration qui n’est pas sans importance. T’aurais peut-être pu l’arrêter avant, lui éviter de se lancer dans quelque chose de plus sérieux. Mais non, parce que c’était endearing, aussi parce que t’es un peu occupée à te retenir de pouffer. Pas que tu trouve ça drôle, c’est vraiment juste charmant.

T’hésites un instant sur la réponse à lui donner. « Attends un peu. » Tu marques une pause juste pour sembler un peu plus dramatique. « T’es en train de me dire que tu te nourris de quoi, du takeout et des repas congelés ? » Comme si c’était si outrageux que ça, comme si tu ne faisais pas sensiblement la même chose. Puis c’est juste pour alléger l’atmosphère. Tu comprends bien qu’elle préférerait changer de sujet. Tu te demandes un instant si tu ne devrais pas dire autre chose. Rebondir sur ce qu’elle a dit, faire preuve d’un peu plus de sérieux. Ça ne te dérange pas de le faire en soit, t’as juste un peu peur de la voir partir d’un coup. Tu soupires doucement, l’observant un bref instant. « Je vois pas non plus d’autres gens comme ça, si jamais. » C’est sans doute pas la façon la plus claire de le dire.
Peut-être que t’aurais rien du dire de plus en fait.
Quoi qu’il en soit, t’as pas besoin de t’étendre sur la question. Tu voulais juste qu’elle le sache.
C’est pour ça que tu repasses vers le repas. Pour lui offrir l’échappatoire qu’elle voulait. « Tu peux m’aider à former les tamales si tu veux. » Bon, en soit, considérant qu’elle est fatiguée tu lui dirais bien de te laisser faire, mais si elle veut aider autant la laisser. Tu te décales pour récupérer la pâte et les feuilles de maïs. « C'est tout simple tu prends une feuille, tu mets un peu de pâte et du mélange par-dessus. Après tu fermes le tout et… voilà ! » Tu t’exécutes au fur et à mesure de l’explication pour finalement montrer quelque chose de pas très bien réussi, avouons-le. « Comme ça mais en mieux. » Oui parce que ça n’a l’air de rien ce que tu lui montres. Faut croire que ta belle confiance était peut-être exagérée. Ça ne t'empêche certainement pas de te montrer enthousiaste, un nouveau sourire sur les lèvres.

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