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Anything but the job [PV Samuel Hoorani]

@ Invité

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Jeu 15 Oct - 18:00
C'était plus fort qu'eux. Chaque fois que Kirk se passionnait à fond pour son travail, ses parents s'inquiétaient. Il avait des phases comme ça, et notamment à l'approche de certains anniversaires, en l'occurrence le sien.

Ils pouvaient parler ; son père était encore complètement enfoui dans la paperasse du boulot, les horaires de folie à l'hôpital, les conférences et les séminaires, parfois à l'autre bout du pays, voire du monde. Et sa mère était à la retraite, donc elle ne pouvait plus comprendre. Il avait de quoi leur répondre à tous les deux. Pas méchamment, car il savait qu'ils étaient juste inquiets pour lui, et qu'ils n'avaient que son bien à l'esprit. N'empêche qu'il ne se laisserait pas conseiller ; il était bien assez grand pour savoir ce qui était bon pour lui.

Enfin, quand ils organisaient une fête de quartier, il était présent. Même s'il ne faisait que passer, il faisait l'effort de donner un coup de main, que ce soit pour installer, pour profiter des animations, ou pour finir les bouteilles ouvertes. Ils étaient généreux, il en restait toujours. Cette fois, c'était une brocante organisée à l'occasion de Halloween. Les lampions accrochés aux arbres au long de la route étaient en forme de citrouilles, de chauves-souris et autres chats noirs ; et les stands s'alignaient sur le trottoir devant les pavillons, dans une ambiance bon enfant de joyeux chaos, de cris d'enfants et d'échange de ragots, presque villageoise. La musique en fond était une playlist de musiques jugées en rapport avec la sorcellerie, mais toujours charmantes ; l'odeur dominante était celle des cookies à la citrouille et aux épices, gingembre et cannelle en tête. Mais le stand de frites faisait concurrence.

C'est là que traînait le chien de Kirk, intensément attiré par l'activité du gril. Trois grils pour tout dire, un traditionnel, un respectueux des possibles interdits religieux – mouton et poulet – et un vegan, pour que rien ne risque de se mélanger. Les brochettes et les saucisses grésillaient dans une joyeuse symphonie qui mettait l'eau à la bouche. Et à côté, les barquettes de frites étaient remplies avec enthousiasme et agrémentées d'un trait de sauce à volonté. Ce stand-là, étrangement, avait plus de succès que le stand de bouquins, frileusement abrité sous les branches d'un arbre encore chargé de feuilles, pour se garantir d'une éventuelle averse soudaine le temps d'étendre des bâches plastiques.

Kirk, pour une fois, n'était pas avec son chien. Sa mère servait les frites, et même si elle s'amusait comme une petite folle, il n'avait pas forcément envie de la coller en ce moment.

Elle eut donc tout le loisir de bavarder avec un nouveau venu, un promeneur qui n'était pas du quartier ; elle l'encouragea à caresser le chien et à se servir à manger – non, ce n'était pas contradictoire, elle avait de petites fourchettes en carton pour ceux qui devaient manger les mains sales – puis elle se pencha pour appeler Kirk, occupé dans son coin à pianoter sur son téléphone. Elle savait très bien ce qu'il faisait. Il surveillait les messages postés sur la page de sa dernière action d'éclat. Elle voyait son visage mobile s'éclairer ou s'assombrir, selon les messages.

"Kirk ! Viens par ici ! Viens dire bonjour !"

En marmonnant, le trentenaire se décolla du mur auquel il semblait servir de soutien, et s'approcha en rangeant son téléphone dans sa poche ; sa main gauche y resta, tandis qu'il s'avançait vers le nouveau venu en tendant sa main droite, avec un petit signe de tête pour le saluer. Ce visage ne lui disait rien, c'était peut-être un ami de ses parents à l'hôpital. Il remarqua que sa mère lui adressait un grand sourire aimable ; il ignorait qu'elle venait de lui donner des instructions précises sur la tenue de leur conversation.

"Kirk, enchanté," dit-il simplement en attendant que l'inconnu se présente, ou que sa mère fasse les présentations. Il remarqua au passage que son chien ne décollait toujours pas son attention du gril et de sa douce musique. Bientôt, il faudrait le faire courir un peu, ou lui donner une saucisse pour l'occuper ; sinon, il finirait par plonger dans le plat.

@ Invité

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Dim 18 Oct - 17:21
anything but the job
@kirk manashi & samuel hoorani
Tu ne saurais pas vraiment dire ce que tu faisais là, la raison qui avait mené tes pas jusqu’à cette (immense) demeure. Tu sais pas non plus ce qui s’est passé pour que tu te retrouves happé dans une discussion avec une dame d’un certain âge, la maitresse du domaine si tu as bien compris. Ce que tu sais ? Les frites que tu as dans les mains sont excellentes, les meilleures que tu as mangé depuis un bon moment. Puis en fait, même si c’est le hasard plus que quoi que ce soit d’autres qui explique ta présence à cette fête d’un quartier ou tu n’habites même pas, tu ne le regrettes pas. Tu trouves ça impressionnant et tu regrettes un peu de ne pas avoir les moyens - ou le terrain - pour organiser de telles choses. Parce que tu ne peux que te dire que les filles adoreraient y être et cela fait que t’es presque déçu d’être venu sans le planifier. Enfin, si c’est un truc régulier, tu pourras toujours les ramener une prochaine fois. Pour l’instant, tu dégusteras tes frites par toi-même et de ça, tu ne pourrais jamais t’en plaindre.

Puis bon, t’as aussi droit à une longue discussion avec la chef des lieux. T’es un peu surpris de la teneur de la discussion alors qu’elle te parle de son fils pour formuler une demande à son sujet : ne pas le laisser parler de son travail. Tu ne t’attendais pas vraiment à ça et en vérité, t’as mille et une question sur le sujet, juste pas de temps pour les poser. Parce qu’à peine as-tu fini d’accepter la tâche qui t’est donnée, d’accepter les conditions, qu’elle attire l’attention du dit fils. Est-ce que tu t’attendais à un homme qui doit avoir la trentaine ? Pas vraiment. Tu t’étais pas vraiment fait d’idée sur l’identité de celui que tu devais tenir loin du travail en cas de conversation, mais ça te surprend quand même. Tu te demandes si tes parents seraient du genre à intervenir ainsi dans ta vie s’ils le pouvaient. Tu sais qu’ils te font des commentaires sur Neal de façon assez cyclique. Si ça se trouve, c’est l’étape supérieure.

Quoi qu’il en soit, maintenant que Kirk est présent, tu te vois difficilement faire autre chose qu’entamer la discussion. Ça ne te dérange pas en soit, t’aimes toujours rencontrer de bonne personne, mais bon, autant dire que t’es un peu mis sur l’avant-scène malgré toi. À croire que t’avais pas vraiment compris l’objectif de la mère. « Samuel, Sam, enchanté. » Bon en général, Sam, c’est surtout utilisé par tes amis, mais tu dois avouer que tu préfères ton surnom. T’as plus l’habitude d’entendre ton nom complet, sauf dans le cadre de ton travail (et même encore). Reste maintenant qu’à trouver un sujet de conversation qui n’est pas son métier, parce que tu vois bien le regard entendu et le sourire de la mère. Tu comprends le message, t’as pas trop le choix en même temps. T’hésites un moment avant de désigner le chien un peu plus loin, celui qui zieute les stands à viandes. « C’est ton chien ? » T’as déjà mille compliments à offrir sur la belle bête, mais c’est un bon début de conversation non ? « Il a l’air de vouloir de s’inviter au grill. » Ce que tu peux comprendre, si ce qu’ils font est aussi bon que les frites, tu dirais pas non à une saucisse toi aussi.  
(c) DΛNDELION

@ Invité

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Lun 19 Oct - 9:26
"Sam, enchanté ! Je vais t'appeler Sammy, tôt ou tard," prévint Kirk en regardant le nouveau venu des pieds à la tête. Il avait une tête de Sammy. Son chien vint se coller à ses jambes en tirant la langue, comme pour répondre à la question, et récolta une gratouille sur la joue. "Ce chien croit qu'il est invité à tous les grils. Honnêtement il mange dans mon assiette. Fais pas attention."

La mère de Kirk était rentrée dans la maison ; elle avait ramené un gros livre décoré de photos d'art, qu'elle tendit au "nouvel ami" avec un grand sourire. Celui-là, elle l'avait adopté rapidement. Il avait suffi qu'il passe dans le quartier, qu'il déclare être un voisin, et qu'il couvre ses frites d'admiration. C'était un livre de cuisine où elle avait la recette pour réaliser les frites parfaites et elle allait le lui confier, pour qu'il en fasse aux enfants de son entourage. Kirk la regardait faire avec un agacement prononcé ; elle lui passait un message clair en faisant ça. Elle faisait avec cet inconnu ce qu'elle ne pouvait pas faire pour la petite famille de son fils, parce que son fils n'avait pas de petite famille.

D'un autre côté, elle le voyait encore comme un gamin à la vingtaine – elle n'avait pas tort, rétrospectivement il était le premier à l'avouer... et en quelques années, elle l'avait vu revenir sur une civière, et s'installer dans la maison de plain-pied près de la leur, qu'ils avaient achetée pour assurer sa convalescence ; elle s'était remise à lui faire à manger, à surveiller ses premiers pas, bref, elle avait régressé aux premiers temps de l'enfance de Kirk et au fond ça lui était agréable, car dans le même temps elle avait quitté son travail et avait du temps à occuper. Il était conscient qu'elle faisait tout ça pour lui, par amour, mais tout de même c'était un peu pesant.

"Viens, on fait le tour des stands ?" proposa-t-il pour s'échapper. "Laisse ce bouquin là, il pèse une tonne. T'inquiète, elle te le garde de côté."

Il montra du doigt la ligne des étals où toutes sortes d'objets étaient proposés par le voisinage, depuis la lampe baroque à vitraux jusqu'au sabre-laser sur son petit présentoir. Il n'avait rien envie d'acheter pour sa part, il n'avait réellement besoin de rien. Mais il prendrait sûrement un truc ou deux pour la blague, pour démarrer une collection, ou pour offrir. Sa main passa autour des épaules du nouveau venu pour s'assurer qu'il le suive au long de l'allée. Il attendit d'être un peu loin de sa mère, trop occupée par la distribution de la nourriture pour continuer à l'espionner ; et il demanda :

"Alors Sammy, raconte-moi ! Qu'est-ce que tu fais de beau dans la vie ? Comment tu as débarqué dans ce lieu de perdition ? Fais-moi oublier que ma mère vient de m'appeler pour dire bonjour comme si j'avais dix ans," ajouta Kirk avec un petit rire dépité.

Le chien était tenté de rester auprès du gril, mais d'un autre côté, son maître et un nouveau copain, ça le passionnait beaucoup trop. Il les suivit finalement en gambadant autour d'eux. C'était ce genre de chien mal élevé qui finit par griffer votre pantalon en essayant d'escalader vos jambes, si vous ne lui accordez pas l'attention qu'il réclame. Heureusement, Sam avait l'air tout à fait disposé à interagir avec lui.

@ Invité

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Lun 26 Oct - 0:08
anything but the job
@kirk manashi & samuel hoorani
À l’instar de la bonne dame qui t’a happé peu de temps après ton arrivée dans cette fête, l’homme est plutôt sympathique. L’avertissement qu’il te donne te fait sourire. C’est assez proche de ton nom, ça te dérange pas particulièrement. « Va falloir que je te trouve un surnom aussi dans ce cas. » Bon joueur même si les chances que cela arrive sont plutôt mince. C’est plus simple de faire un surnom avec Samuel qu’avec Kirk, surtout que ça a jamais été ta force… Enfin, tu trouveras bien en temps et heure, pour l’instant tu préfères te concentrer sur l’adorable chien que tu vois en train de lorgner ce qui se trouve sur le grill. La réponse de ton interlocuteur te fait rire alors que tu observes le chien qui se ramène vers lui. « En même temps je le comprends, adorable comme il est il peut bien profiter. » Toi t’en profiterais si t’étais un chien aussi adorable. Mais il faut croire que t’as pas besoin de ça. Déjà parce que tu peux acheter les trucs au besoin, t’es aussi relativement sympathique, mais surtout parce que la mère de Kirk revient vers toi avec le livre duquel elle a tiré la recette de frites. « Vous êtes sure ? » T’as un peu l’impression d’abuser de l’hospitalité alors que t’as rien demandé. Enfin, tu diras certainement pas non à cette recette de frites, t’es sur que ça plairait à Artemisia et aux filles, mais bon. Tu pourrais juste prendre une photo, ça semble moins gros que partir avec son bouquin. D’où elle sait que tu le ramènerais ?

Fort heureusement, Kirk vient te sauver en proposant d’aller faire le tour des différents stands. Il devance même ton interrogation au sujet du livre que tu tiens dans tes mains. Tu hoches la tête, le dépose en le remerciant pour finalement lui emboiter le pas. « Ça se fait souvent ce genre de fête ? » Faut croire que t’as jamais pris le temps de visiter le quartier depuis que t’y as aménagé. Faut dire qu’il t’a fallu un certain temps avant d’avoir le temps libre nécessaire pour le faire. Les suites du divorce ont été compliqué pour toi - moins que Neal cela dit - et c’est maintenant que tu vis relativement bien tout ce que ça implique que tu peux te permettre de te perdre dans une fête de quartier dont tu n’aurais jamais deviné l’existence. Kirk te distrait à nouveau l’esprit en te posant un enchainement de question qui te fait rire. « Au moins tu es sur de ne pas manqué d’amis. » Oui bon, te moquer n’est pas vraiment sympathique de ta part, mais c’est bon enfant. Et t’as au moins le mérite de ne pas t’attarder là-dessus. « Je vis dans le quartier… enfin à Staten Island juste le coin moins grandiose. » Moins quartier de riche, voilà ce que tu veux dire. Tu vis dans un endroit un peu plus normal, pas comparable en fait. « Je suis agent de probation, rien de bien glamour, mais c’est intéressant. Et… » T’allais dire et toi, mais tu te retiens juste à temps, te remémorant la seule demande qui a été faite de toi. « J’imagine que toi t’es obligé de participer à l’organisation de ces fêtes ? » Bon ça le ramène un peu à sa mère, mais tu supposes que c’est mieux que le travail ? Mieux que directement lui parler du fait que t’as été happé pour devenir son pote ? Tu fais de ton mieux, voilà ce qu’il faut retenir.  
(c) DΛNDELION

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Mar 27 Oct - 12:02

Kirk attendit d'être un peu loin de ses parents pour vraiment discuter. Il rit à la notion que sa mère lui cherchait des potes ; bon, c'était vrai et il le savait. Elle lui cherchait surtout des occasions de lever le pied. Elle avait été jusqu'à lui conseiller de se mettre à Fortnite – alors que tout le monde jouait maintenant à Among us, mais ça n'était plus de son âge, toute cette histoire – juste pour essayer de le bloquer dans un siège pour quelques heures.

"Je me fais des amis avec mon charme naturel, tu sais. Je suis moins adorable que mon chien, mais de peu !"

Kirk détacha ses cheveux, retirant son bonnet qui commençait à lui tenir chaud, vu qu'il ne pleuvait toujours pas franchement. Il se permit un mouvement de sirène pour prouver son affirmation. Son charme naturel résidait principalement dans ses cheveux. Il faisait un peu l'imbécile, mais ça le défoulait de cette conversation au sujet de sa mère ; il l'aimait beaucoup, mais il la voyait un peu trop pour être totalement objectif à son sujet.

"Toutes les occasions sont bonnes. Et quand il n'y en a pas, elle appelle ça une fête de voisinage. Elle a encore du mal à se dire qu'elle est à la retraite, je crois. Bah, tant qu'elle s'amuse."

Après avoir ramassé une bande dessinée sur un stand, il la remit en place et pointa du doigt le stand de frites un peu plus loin, en confiant à voix basse :

"Elle te le refilera, son bouquin. Tu sais pourquoi ? Parce que comme ça, tu seras obligé de revenir le lui rendre un prochain jour. Et si tu reviens, tu seras obligé d'entrer prendre le thé... Et c'est fini, elle te fera avouer qui tu es, ce que tu aimes, où tu traînes... c'est flippant non ?"

Il exagérait un peu, pour l'effet d'horreur. C'était Halloween non ? Mais il était réellement un peu opposé aux gens qui s'accrochent. Lui, il ne le faisait pas. Il s'attachait, comme tout le monde, parfois beaucoup plus vite qu'il ne l'aurait voulu ; mais sa façon de s'attacher consistait à laisser l'autre libre, justement. A le regarder déployer son plein potentiel, sans chercher à le bloquer dans son mouvement, ou à l'entraver par sa présence. Et il ne serait jamais un poids, pour personne. Revenant à son interlocuteur, il eut une petite moue soudain, comme si une pensée désagréable lui traversait la tête.

"Drôle de métier que tu fais. C'est comme avocat. Aider des salauds, je ne pourrais pas."

Il repensait à une rencontre qu'il avait faite un peu plus tôt. Enfin, une rencontre, rien de romantique là-dedans, ça s'était fini en queue de poisson. Ça avait surtout failli partir en bagarre. Et quelque chose lui disait que les couteaux, ou autres armes plus dangereuses, auraient pu être tirées. Mais ce n'était pas ça qui le dérangeait. Une fois sous adrénaline, les risques physiques ne lui apparaissaient pas forcément comme un problème. Non, c'est surtout qu'il s'était trouvé face à un dealer de médicaments, et il ne supportait pas ce genre de personne, ou plutôt, de savoir que leur activité se déroulait dans SA ville.

Saisi d'une soudaine tristesse, il s'arrêta devant un grand miroir pivotant, au stand de mobilier. Il voyait un cheveu blanc sur le côté de sa tête. Toujours le même qui revenait depuis quelques mois. Son corps était en avance sur son anniversaire. Il l'arracha, avec un soupir, et regarda la ligne pâle dans la paume de sa main. Une route qui menait on ne savait où, mais qu'il faudrait bien suivre.

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Sam 7 Nov - 0:47
anything but the job
@kirk manashi & samuel hoorani
Kirk a une bonne répartie ça te plait. Tu ne peux que rire à ses propos alors que tu te permets de lui tapoter l’épaule dans un geste qui se veut encourageant. « J’en doute pas une seconde. Puis c’est difficile de faire plus adorable que lui. » Mais bon, même s’il n’est pas aussi adorable que son chien, il te semble sympathique et en prime, il a une chevelure magnifique, le genre que tu n’as jamais vu. T’es presque tenté de faire un commentaire dessus, mais tu te ravises finalement. Autant garder ça pour plus tard, quand vous aurez eu un peu plus de temps pour discuter sur des sujets plus banaux. À commencer, par exemple, par la question de la fête à laquelle tu te trouves, parce que ça a tout de même piqué ta curiosité. Sa réponse te fait sourire, sans doute s’entendrait-elle très bien avec tes parents. Ces derniers ne sont pas aussi ambitieux dans l’organisation, mais ils ne sont pas en reste pour autant. « Ça a l’air de lui faire plaisir en tout cas. » Et comme Kirk l’a dit, si elle s’amuse c’est le plus important. Pour ta part, tu peux pas t’empêcher de te dire que ce serait trop épuisant. T’es sociable, mais pas à ce point, voilà ce qu’il faut en conclure. Tu peux pas t’empêcher d’être un peu admiratif pour le coup.

Cela dit, rien ne te préparait à l’étendu de ce que la mère de Kirk pouvait faire. T’es un peu pris de court lorsqu’il te raconte la stratégie derrière le livre. Tu l’observes un instant avant de repasser ton regard vers le livre que t’as laissé plus loin et d’éclater de rire. « Effrayant oui. » Enfin surtout impressionnant en fait, quand t’y penses bien. « J’aurais pas cru qu’une personne pourrait planifier un tel truc pour quelqu’un qu’elle viendrait de rencontrer. » Mais bon visiblement ça existe et c’est la mère de Kirk. Tu te demandes si c’est vraiment comme ça que ça risquerait de se passer si tu partais vraiment avec le livre. Est-ce que ça te dérangerait vraiment si c’était le cas ? Non, tu penses pas en tout cas. Après tout, un peu flippante ou pas, elle a tout de même l’air plutôt sympathique.

La conversation bifurque un peu alors que tu te retrouves à parler de toi. Tu t’attendais à moitié à sa réaction concernant ton métier, c’est généralement ce qui arrive quand tu l’évoques. Tu hausses les épaules, te faisant peut-être un peu trop philosophe pour le bien de la conversation. « Ils ne sont pas tous des salauds. » Même que tu dirais que la majorité de ceux qui croisent ta route ne le sont pas du tout. « La plupart se retrouvent uniquement en prison en raison d’injustices. » Injustices qui les mènent à une vie de crime ou encore injustice dans le processus judiciaire, tu as vu les deux. « Puis bon, les secondes chances sont importantes. » Est-ce que tu serais d’avis que tout le monde mérite une deuxième chance ? Oui et non. Il y a certaines choses que tu considérerais négativement, mais pour bien des crimes, t’estimes qu’il faut regarder les circonstances.

T’aurais pu continuer longtemps sur cette lancée si ce n’était du comportement de Kirk. Tu l’observes du coin de l’oeil alors qu’il s’arrête dans le miroir. Tu restes silencieux un bref instant avant de te permettre : « Si ça peut te rassurer, je ne compte plus mes cheveux blancs depuis le temps. » Même qu’à terme tu pourrais devenir d’un très joli poivré sel, mais tu considères encore l’option de te teindre les cheveux. T’aimes pas l’impression d’être un peu trop vieux. 
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Dim 8 Nov - 11:49
Le sourire de Kirk avait disparu. Mais son moment de stress s'envola quand l'autre homme lui confia qu'il était lui aussi bien engagé dans la direction du poivre et sel ; c'était une manifestation de solidarité qui lui rappelait qu'il n'était pas tant à plaindre. Enfin, il aurait détesté avoir à se teindre les cheveux ; comme sa mère, qui avait opté pour un brun foncé assez naturel. Ou commencer à les perdre et devoir les couper courts, comme son père, qui avait une tête intégralement argentée à ce stade. Il ne se voyait pas du tout dans l'une ou l'autre de ces cases.

"Tiens, seconde chance, c'est le thème d'une émission que je prépare avec le refuge pour chiens où je bosse ! Y a pas que des chiens, mais c'est avec eux et les chats qu'on raconte les plus belles histoires, en général. Plus expressifs que les tortues, et ils vivent plus longtemps que les poissons rouges."

Son chien avait deviné vaguement de quoi il parlait, ou peut-être qu'il sentait que son maître faisait appel aux good vibes dans sa vie pour éloigner la pensée agressive qui l'avait envahi, à la pensée de certains criminels en particulier. C'était un bon chien qui savait toujours le faire sourire. Et apparemment, il avait le même effet sur leur nouvel ami. Kirk se rasséréna tout à fait en s'apercevant que la présence bondissante de l'animal n'inquiétait pas Sammy, au contraire.

"Tu aimes les chiens, à ce que je vois ? Ça te plairait de faire un tour au refuge ? Faudra que j'aille y porter des couvertures dans une heure ou deux. J'ai acheté un chouette stock au stand de fripes."

Du pouce, il montra un enchevêtrement de vieilles couvertures déchirées, qui ne serviraient à rien à un être humain, à part pour détacher des morceaux et bricoler des poupées en patchwork, ou fourrer des coussins. Mais disposées au fond des box et des cages, elles tiendraient chaud aux animaux pour l'hiver. Décidément, son boulot lui faisait du bien au moral, c'était un peu pour ça qu'il s'y enlisait jusqu'à oublier de vivre parfois. Il avait maintenant l'impression d'avoir été un peu sec et eut envie de revenir sur sa réaction.

"T'en fais pas, je sais que tu fais un beau métier et je suis sûr que tu choisis bien tes clients. C'était pas une accusation envers toi. C'est juste qu'il y a des gens... Je ne peux vraiment pas avoir pitié d'eux, ou espérer qu'ils se réinsèrent. Je voudrais qu'ils tombent hors de la société. Je crois même que je pourrais les pousser dans le vide moi-même."

Kirk ne le pensait pas. Il faisait le fier, mais s'il y avait une chose dont il était incapable, c'était bien de violence destructrice. Quand il donnait un coup trop vicieux à la boxe, et qu'il voyait son adversaire plié en deux, il était le premier mortifié. Il s'occupait de lui comme une maman inquiète jusqu'à ce que son état s'arrange. Mais la pensée des trafiquants de médicaments lui donnait envie d'être désagréable. Ils n'étaient pourtant pas là, Sammy n'avait rien à voir avec eux. S'ils étaient encore présents dans la vie de Kirk, c'était à l'état de souvenir gravé au fond de sa tête. Et puis, il en avait croisé un en promenant son chien quelques jours plus tôt.

"Bon j'avoue, celui que j'ai vu, je lui ai juste fait peur," dit-il en riant, d'un rire sombre.

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Ven 13 Nov - 1:09
anything but the job
@kirk manashi & samuel hoorani
T’essayais vraiment de te tenir loin du métier de Kirk. Bon tu sais que parler de ton propre travail n’aiderait sans doute pas à tenir la conversation à distance, mais tu pouvais pas non plus changer de sujet sans répondre à la question qui t’était posée. Au final, ce n’est même pas ça qui amène ton interlocuteur sur le sujet prohibé par sa mère (une phrase très drôle à écrire sachant qu’on parle quand même d’un homme de presque trente ans). Et il y avait un problème dans la demande de la mère de Kirk : le fait que le métier de son fils est intéressant. T’aimes beaucoup les animaux, les chiens en tête de liste alors forcément, il devient bien plus difficile d’esquiver le sujet. T’as pas spécialement envie de le faire d’ailleurs, parce que ça t’intrigue tout ça. « Une émission pour un refuge ? » T’as plusieurs questions qui te viennent en tête et tu peux pas t’empêcher de chercher la matriarche du regard, comme de peur qu’elle devine que le sujet avait été abordé. Elle a l’air occupé à faire autre chose, si bien que tu te risques : « C’est ça que tu fais comme boulot ? » Enfin pas spécialement les émissions, mais tu notes qu’il bosse pour un refuge, c’est tout de suite très intéressant. C’est pour ça que ta réponse à sa proposition ne devrait étonner personne. « Ouais, j’aime bien les chiens. Avec plaisir du coup. » Surtout que de façon générale, t’aimes bien aider quand t’en as l’occasion et comment résister à l’éventualité de voir d’adorables chiens (et chats ?) par la même occasion. Oui bon, ça te fait totalement manquer à ta promesse, mais… c’est pour une bonne cause ?

Mais la conversation revient quand même vers ton métier à toi. T’écoutes Kirk avec attention, même s’il faut dire que ça t’étonne un peu qu’il aborde le sujet à nouveau. T’as l’habitude des réactions un peu dures sur ton métier, tu sais que ça ne plait pas à tout le monde, donc tu ressentais pas spécialement le besoin de t’attarder sur la question. Surtout que tu ne sais pas exactement comment réagir à ce qu’il dit. Sur le principe, tu supposes que t’es assez d’accord avec une partie de son affirmation. Pour toi aussi il y a des gens que tu ne voudrais pas voir regagner la société, les violeurs et les meurtriers par exemple. Sur le principe c’est la vérité, mais en même temps, t’es aussi bien trop conscient que c’est plus compliqué que ça. Tu le vois tous les jours. Tu t’efforces de rire lorsqu’il ajoute une petite anecdote, pas totalement convaincu pour autant. « Ça me parait mieux que pousser les gens dans le vide. » Ouais, quand même mieux. « Mais après j’ai pas vraiment l’option de choisir mes dossiers non. J’imagine que je pourrais demandé d’être retiré d’un dossier si vraiment je le sentais pas… » Et alors que tu dis le tout, tu te demande si c’est même possible en fait. T’imagines que oui, même si en général ta ligne est tracée bien loin de ceux qui peuvent prétendre à une libération. « J’essaie juste d’aider autant que je peux en fait. La plupart du temps, ils ont commis des crimes parce que la société ne les a pas aidé en premier lieu. » De ça t’es plutôt convaincu, c’est la conclusion logique à avoir quand on regard les anciens détenus dont tu as la charge. « Ce n’est pas tout à fait la même chose, mais il y a un parallèle à faire avec les animaux du refuge je pense. » Une drôle de comparaison peut-être, mais elle se tient à tes yeux. Ils ont tous été abandonnés par quelqu’un, juste que bien des détenus sont abandonnés par la société. Peut-être que t’aurais du faire de la philosophie en fait.  
(c) DΛNDELION

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Sam 21 Nov - 11:54
Kirk était passé sans s'arrêter devant un stand de livres, mais celui des DVD et des jouets avait capté son attention. Il s'était arrêté pour regarder quels jeux vidéos pouvaient traîner parmi les piles de boitiers plats, frangés de couleurs fluos. Il écoutait ce que lui expliquait l'autre homme en même temps, mais il avait fini par se dire que le décor pouvait l'aider à rester calme face aux déclarations les plus choquantes, au sens où il ne voulait pas faire un scandale à un brave homme en public ; mais s'ils se mettaient à parler des trafics qui amènent les gens en prison, Kirk savait très bien que son humeur allait lui échapper.

"C'est un peu comme les gens qui bossent dans les salles de shoot, ou ceux qui sont chargés de placer les gosses, ou de réintégrer les anciens combattants qui déconnent... Bien sûr que c'est un métier important, bien sûr que c'est pour le bien commun. Mais voilà, forcément de temps en temps tu dois regarder quelque chose d'horrible se commettre sous tes yeux, et tu choisis entre suivre ta conscience et garder ton poste. C'est ça que je ne pourrais pas."

Oh, il savait faire des compromis. Mais uniquement avec les conditions matérielles. C'était même un filou particulièrement avisé quand il s'agissait de contourner une bête interdiction administrative ou de bricoler avec un budget réduit. Non, ce qui coinçait, c'était l'élément humain. Kirk n'avait aucune patience avec ça. Il avait un côté buffle, un peu trop volontaire pour son propre bien. Il aurait fallu qu'il connaisse vraiment quelqu'un sur le bout des doigts, qu'il lui fasse une confiance absolue, pour qu'il le laisse se faire du mal momentanément dans l'espoir d'une amélioration sur le long terme ; il y avait trois personnes comme ça dans sa vie, ses parents et un copain d'enfance, mais à part ça, il était trop actif pour réfléchir, dans la plupart des cas où la situation l'aurait réclamé. Trop émotif peut-être aussi. Il n'aimait pas utiliser ce mot, ça faisait un peu fillette. Enfin, c'est pour ça qu'il n'aurait jamais pu bosser dans le médical, même à un poste où ses qualifications limitées auraient trouvé à se rendre utile ; et c'est pour ça que ses loisirs l'entraînaient dans des lieux où on oubliait les tracas du monde – des fêtes, des balades en forêt, un ciné, une séance de sport.

Il ne savait pas comment expliquer ça à son nouvel ami sans avoir l'air d'exposer une faiblesse, en lui disant qu'il n'avait pas les épaules pour ce genre de boulot, ou au contraire de le prendre de haut, en lui disant qu'il ne pouvait vraiment pas comprendre qu'on plonge les mains dans ce genre de cambouis. Finalement il se décida pour un compliment ; ça ne disait rien sur lui-même, c'était très bien comme ça.

"C'est important qu'il existe des gens comme toi, pour ceux qui en ont besoin."

Le chien avait chopé un jouet sur le stand à côté, mais ça faisait rire la voisine, elle savait très bien que Kirk allait le lui acheter. Il le ramena fièrement et posa ses pattes avant sur le pantalon de Sammy pour lui montrer sa prise, réclamant son attention. Apparemment, il était d'accord avec Kirk. Ce dernier prêta à peine attention à son manège, il avait déniché un jeu qui l'intéressait et cherchait avec quoi l'assortir pour compléter le billet de cinq dollars, histoire d'éviter de se retrouver les poches pleines de petite monnaie.

"Tiens, tu veux prendre quelque chose ? J'essaie de monter à cinq dollars pour payer d'un coup. Pas de film de gangster, j'imagine, t'as ce qu'il faut au travail..."

Il y avait quelque chose d'amer dans sa voix, mais il ne voulait pas trop ennuyer Sammy avec ses propres histoires, alors qu'ils profitaient d'une fête. Mieux valait discuter de bêtises, de jeux vidéos et de films, surtout avec les voisins qui les entendaient et pouvaient tout répéter à ses parents. Et s'il y avait bien une chose qu'il ne voulait pas, c'était parler de ses affaires de coeur avec ses parents. Si on pouvait appeler ça des affaires de coeur... ils seraient les premiers à lui dire qu'au final il ne s'était rien passé. Et ils auraient raison.

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Lun 30 Nov - 0:33
anything but the job
@kirk manashi & samuel hoorani
Tu ne sais pas trop comment prendre le commentaire de Kirk. Ça te fait arquer un sourcil malgré toi. Est-ce vraiment comparable ? Peut-être, surement même. C’est plutôt la fin qui te pose problème, malgré toi. Est-ce que t’as déjà être ballonné entre le besoin de suivre ta conscience ou de garder ton emploi ? Tu n’en as pas l’impression. T’es plutôt à l’aise avec tous les cas qu’on t’a donné, t’as l’impression qu’ils ont tous été un peu blessé par le système plus qu’autre chose. C’est peut-être cette certitude qui te permet de continuer dans ton métier, cette impression d’aider des gens qui n’ont jamais eu droit à de l’aide, à cette main que tu leur tends. « Après je vais être honnête avec toi, en général, ceux qui font des crimes vraiment horribles ils n’ont pas le droit de sortir avant l’heure. » Et, plus souvent qu’autrement, ça implique qu’ils ne passent pas devant toi. Ça t’arrange bien, tu ne sais pas ce que tu ferais s’il y avait un cas de conscience qui devait te travailler. « Mais j’imagine que tu as raison, c’est une question de compromis. Au moins pour l’instant ma conscience est tranquille. » Parce que t’as rien à redire sur les ex-détenus dont tu as la charge pour l’instant. Ça t’arrange bien, il faut l’admettre.

Tu restes pas trop enclin à t’étaler sur le sujet. T’as appris avec le temps que même si t’estimes important de défendre ton métier, il ne sert à rien d’en débattre. Tu te permets tout de même de sourire lorsque tu reçois (gratuitement) un compliment. « Je pense que tout le monde fait ce qu’il peut pour aider les autres. » L’expérience devrait te dire que non, ce n’est pas tout le monde qui fait ça, mais tu n’es pas du genre à accepter les compliments gratuit comme ça. Puis t’aimes bien l’idée que tout le monde fasse sa part d’une façon ou d’une autre. Kirk c’est avec les animaux, sa mère c’est en organisant ces fêtes, bref tout et rien.

Tu n’as pas le temps de t’étendre sur tes philosophies de vie, le chien de Kirk venant interrompre le fil de tes pensées. Ton sourire s’étire aussitôt alors que tes mains viennent trouver le pelage du chien pour s’y perdre un peu et gratter le derrière de ses oreilles. « Où est ce que tu as trouvé ça ? » Une question à laquelle tu n’aurais sans doute pas de réponse, enfin pas de la part du chien. Son maitre, en revanche, vient y répondre indirectement en te demandant si quelque chose t’intéresse. Malgré le ton amer qui se fait entendre, tu décides de répondre avec une certaine légèreté. « C’est pas mon truc en effet. » Mais tu t’approches pour regarder ce qu’il y a au stand. Tu fouilles un peu jusqu’à piocher un film dont tu n’étais définitivement pas le public cible. Tu le montres à Kirk. « Je vais prendre ça. Ça devrait plaire à mes filles. » La précision n’est pas nécessairement la plus utile, mais au moins comme ça, t’as pas l’air particulièrement bizarre de prendre une film pour enfant à ton âge. Tu désignes ce que Kirk a pris d’un geste de tête. « T’aimes bien les jeux vidéos ? » Tu te dis que c’est probablement un terrain plus simple à aborder que ton travail ou quelque chose comme ça. Puis bon, t’aimes toujours partager tes centres d’intérêts comme les jeux ou les films. Tu regardes les différents stands un peu plus loin, à la recherche de quelque chose à acheter, peut-être à offrir à Kirk. « En fait y’a vraiment de tout ici. » Bon tu l’avais compris, en soit, mais ça t’impression toujours un peu plus au fur et à mesure que tu explores la fête. 
(c) DΛNDELION

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Dim 3 Jan - 17:31
Kirk avait parfois l'impression que son petit quartier tout mignon et calme était d'un ennui mortel. C'était ce genre de moment. Quelque chose le travaillait, et plus les secondes passaient à croiser des sourires radieux et à répondre à des signes de tête sympathiques, plus il voyait se refermer ces barreaux d'ennui autour de lui. Il avait envie de s'échapper. Justement parce qu'ici, tout semblait aller si bien. Pendant ce temps, son meilleur ami avait des problèmes d'argent et se mettait sur la paille pour tenir le coup, et des dealers dans des rues sombres refourguaient des saloperies à de pauvres gens qui en avaient besoin. Et lui, il était mort quelque part au Pérou, dans la neige...

Il se sentit faible et perdu quand il entendit la voix de l'homme à ses côtés citer le fait qu'il avait des enfants. Il avait presque trente ans et il n'avait rien accompli dans ce monde. Ni fondé de famille, ni amassé de quoi transmettre à cette hypothétique famille. De l'argent certes, mais à part ça ? Aucune sagesse. Aucune gloire. Oui, il était bon aux jeux vidéo, certains en tout cas. C'était déjà quelque chose. Le sarcasme que lui adressait son

"Tu sais quoi, allons marcher un peu plus loin, ou allons jouer à un jeu vidéo dans ma chambre," dit-il d'un ton de défaite. "Sinon, tu vas acheter pleins de trucs dont tu as pas vraiment besoin, et en y repensant tu me détesteras."

Avec un petit sourire, qui s'efforçait d'être enjoué, il souleva son chien dans ses bras et colla sa tête contre la sienne pour faire un petit sourire innocent à deux. Le chien suivait toujours parfaitement ces stratégies. Il était doué pour ça. C'était une bonne petite bête sur le plan de la compréhension émotionnelle, un peu trop brut de pomme, maladroit et lourd, mais ses sourires étaient immenses, francs et sincères. Kirk le reposa en rigolant. Voilà pourquoi c'était un bon chien de thérapie : il faisait l'idiot avec lui cinq minutes, et il se sentait déjà mieux.

"J'ai un très chouette accessoire, pour le jeu vidéo," dit le vendeur à côté d'eux, un vieux monsieur dont l'enfant avait visiblement quitté la maison sans prendre ses affaires. "Un casque VR pour PC."

"Oh, j'en ai déjà un," dit Kirk, "mais merci.
Il se demandait où était passé Oliver, surtout. Un jeune ne part pas comme ça en laissant ses affaires avec instruction de les revendre. Ils avaient des problèmes d'argent, eux aussi ?

"Moi, je m'en sers pour voyager. Visiter le monde. Sur Google Earth VR. C'est gratuit et on peut aller partout," continua le voisin. Il n'avait pas le ton anxieux de celui qui doit absolument vendre pour manger, il était égal à lui-même. Bizarre. Bah, Kirk demanderait à sa mère, elle savait probablement tout ce qui s'était passé dans le quartier depuis son dernier passage.

"Ouais, pas mal," dit-il en se passant la main dans les cheveux, "je testerai. Ça fait trop longtemps que j'ai pas fait un vrai voyage. Et toi Sammy ? Tu aimes voyager ? Avec des enfants, ça doit être compliqué."

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Lun 4 Jan - 19:21
anything but the job
@kirk manashi & samuel hoorani
T'es surpris par ce qui te semble être un léger changement d'attitude chez Kirk. Tu l'observes un moment, te demandant si t'as dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Tu ne vois pas vraiment ce que ça pourrait être, t'as pas l'impression d'avoir abordé un quelconque sujet sensible. Tu décides donc de ne pas trop t'en faire avec ça et de simplement le suivre dans ce qu'il propose. « Je te suis, on fait ce que tu préfères. » Parce que l'un comme l'autre ça t'allait. T'es peut-être pas le plus doué pour les jeux vidéos - même si t'aimes bien - mais ça pourrait toujours être marrant de jouer avec lui. « Merci de penser à mon portefeuille en tout cas. » Parce qu'une chose est sure, t'as pas le même budget que quiconque pouvant vivre dans ce genre de demeure. Ça allait mieux lorsque t'étais encore avec Neal, mais disons que tes finances personnelles ne sont pas non plus glorieuses.

Tu ne dis rien de plus quand Kirk prend son chien, lui laissant ce moment qui semble être profitable. Quel chien adorable n'empêche, tu te demandes si tu pourrais convaincre Artemisia de te laisser en adopter un, ça pourrait être pas mal non ? C'est l'intervention du vendeur attire finalement ton attention ailleurs, vers la présente situation. Kirk refuse la proposition en disant qu'il en a déjà un, toi t'hausses les épaules. « Je pense pas que mon pc pourrait le supporter. » T'as pas un très bon ordinateur, t'as certainement pas l'argent à investir dans ce genre de chose. Tu sais même pas pour combien le vendeur revend ce casque VR, si ça se trouve tu peux pas non plus te payer le casque, enfin, pas sans devoir faire une croix sur autre chose qui te tiendrait plus à coeur. C'est pour ça que tu te contentes de sourire en fourrant tes mains dans tes poches.

Cela étant dit, tu serais presque envieux vu comment le vendeur se sert de l'objet. « Oh, ça doit être cool. » Voyager ça te manque, peut-être que ce serait une bonne façon d'y pallier. Quoi qu'à bien y penser tu préfères sans doute mettre de l'argent de côté afin de te payer un véritable voyage. « Ouais ça complique toujours un peu. » Quoi qu'en fait, comme c'est Neal qui en a la garde principale, tu pourrais sans doute te permettre d'en faire plus souvent que quand vous étiez ensemble. « Mais j'aime bien voyager, j'ai vécu une dizaine d'année à Londres quand j'étais plus jeune. Ça m'a permis de visiter une partie de l'Europe. » C'était quand t'as décidé de fuir le climat à New York quand t'avais 18 ans. Ça fait un bail cela dit. « T'as fait pas mal de voyages du coup ? » T'es curieux de savoir où il a pu aller par le passé vu qu'il a dit que ça faisait longtemps. « Y'en a un endroit où tu préfères aller ? » Bon, t'aurais peut-être pu impliquer le vendeur dans la conversation, mais t'es quand même bien plus intéressé par ce que Kirk pourrait te raconter. « Si tu veux on peut aller tester ton casque, tu pourras me montrer en même temps. » Après tout, il voulait partir plus loin quelques instants plus tord, alors pourquoi pas pour ça.
(c) DΛNDELION

@ Invité

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Mar 5 Jan - 16:55

"C'est super cool," confirma Kirk en hochant la tête avec conviction. "Bon, on ne sera pas ensemble dans le casque. J'aime le contact humain mais là, faudrait concasser nos deux crânes en un seul, c'est peut-être à peine trop proche pour moi."

Kirk éclata de rire, remercia le vendeur pour sa proposition, prit un os en caoutchouc dans son stock pour l'offrir à son chien, et repartit en entraînant son nouvel ami, le bras passé autour de ses épaules pour discuter avec lui en traversant la foule. Il avait vraiment l'impression de planifier un véritable voyage. C'était exaltant de retrouver cette ambiance, même s'ils faisaient juste semblant. Dans ces moments-là, il réalisait à quel point ça lui manquait. Et il y avait autre chose : il avait vraiment, vraiment besoin de retrouver quelque chose qui l'exalte. Ce sentiment qui se faisait maître de sa volonté l'avait envahi quand il avait cru pouvoir briser le deal de médocs, lors de cette rencontre nocturne qui le hantait toujours ; et c'était un sentiment auquel il était très vite addict. Mais il s'était mis à tourner à vide quand le champ de bataille s'était dérobé sous ses pieds, laissant une impression de manque.

Addict. Manque. Des mots intéressants, quand on parlait de quelqu'un qui s'était érigé en défenseur d'un type en proie à un trafiquant de petits cachets. C'était peut-être pour ça qu'il était si profondément blessé de ne pas avoir été accepté dans ce rôle de champion : ça le renvoyait à l'idée qu'il n'y était absolument pas légitime. Il songea qu'il était sans doute parano. Oliver s'était acheté du meilleur matériel, voilà tout, et avait dit à ses parents qu'ils pouvaient vendre l'ancien avec ses vieux dinosaures en plastique. Il ne fallait pas chercher plus loin.

"On fera chacun son tour : je te ferai explorer un endroit que j'ai visité, et inversement. A mon avis, ça va alterner entre neige et cailloux pour moi, centre-villes historiques pour toi."

C'était la solution parfaite. En retournant chez lui, Kirk fit signe à sa mère de garder un oeil sur le chien au cas où il préfère rester monter la garde à côté des saucisses. Mais il avait visiblement décidé d'assister à leur petit jeu. Il leur emboîta le pas sans hésiter, et alla immédiatement se vautrer sur le lit de son maître, tandis que celui-ci traversait les pièces de la maison pour montrer à Sammy son coin ordinateur. On voyait qu'une bonne partie de son métier se déroulait là, il y avait mis les sommes nécessaires pour être parfaitement installé, et avait deux écrans face à face.

La maison en elle-même, de plain-pied et assez vaste pour qu'un fauteuil roulant ou une civière puissent y circuler facilement, avait surtout l'air d'un gros appartement assez luxueux et ouvert, maintenant qu'elle ne servait plus qu'à la vie d'un jeune homme en pleine forme. Les murs, repeints à des couleurs qui faisaient moins hôpital et plus hôtel d'altitude, encadrés de bois noueux pour donner un peu de chaleur, étaient décorés de photos de sommets et de paysages que Kirk avait prises lui-même, de vraies cartes postales, certaines en noir et blanc, toutes dénuées de présence humaine. Les selfies où il souriait comme un idiot devant une montagne conquise étaient cantonnés à son compte instagram.

Le tout donnait l'impression d'une jolie maquette ou maison de poupée, où quelqu'un campait à l'occasion, mais personne ne vivait vraiment. Le chien avait davantage pris possession des lieux et semé ses affaires partout, que ne l'avait fait son maître.

"Fais comme chez toi. Alors comme ça tu as des enfants ?"

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