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we need to talk (Kate)

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Dim 31 Jan - 11:47
Il a la tête qui tourne et un gout salé dans le fond de la gorge. Ses yeux ne parviennent pas à se détacher de l'écran devant lui, et pourtant, il est traversé par la sensation d'avoir fait une bêtise. C'en est une, surement. Il n'aurait pas du lire ce qui s'est présenté à ses yeux, il le sait. Il aurait du fermer l'ordinateur et aller faire des courses. Vivre dans le déni plutôt que d'avoir la vérité sous les yeux.

La boutique est fermée, aujourd'hui. Il travaillait son business plan qui n'est pour ainsi dire pas au top de sa forme et trainait ses émotions comme de bonnes vieilles copines à travers l'appartement jusqu'à ce que sa curiosité le pousse à s'installer devant l'ordinateur de Kate, posé sur le bureau. Il aurait pu s'emparer d'un iPad ou se contenter de son téléphone portable, mais non. Il s'est installé sur la chaise, un café à la main - et a ouvert une page internet. Gaspard a un secret ; depuis quelques semaines, il se demande si finalement, le bureau du Procureur n'était pas une idée plus séduisante qu'une boutique à Brooklyn. Cette idée le ronge au quotidien. Il n'a pas osé en parler à sa femme parce qu'il veut être sur de lui avant de faire une annonce quelconque. Il sait exactement sur quel site se rendre, et pendant les premières minutes de son exploration, il se sent plein d'adrénaline.

Et puis un bruit familier retentit - celui des mails. A droite, en bas de l'écran, apparait une fenêtre minuscule de prévisualisation d'un message au titre dérangeant - I miss you. Au départ, il se refuse à cliquer. Le titre l'interpelle, l'expéditeur est inconnu. Une étrange sensation l'habite soudainement et Gaspard se sent un peu à l'étroit dans cet appartement pourtant très grand. Il balaye le mail avec la souris pour en faire disparaitre la prévisualisation puis retourne sur la page du Procureur de New-York.

Sa bonne volonté dure trois secondes. Le coeur battant - bien trop vite pour son propre bien - Gaspard clique sur l'icône de consultation des mails pour afficher l'historique et retrouver le mail qui vient d'arriver. Et alors qu'il lit l'envoi, il arrête de respirer. Son esprit se met en mode sans échec pour éviter à son coeur de souffrir trop vite d'un coup - il déglutit. Lit et relit le mail pour le comprendre. Tape le nom de l'expéditeur dans la barre de recherche. Restaure les mails supprimés. Il a appris à enquêter, ça faisait partie du boulot parfois - mais Kate aussi, sait couvrir ses traces, sans doute.

Kate.

Kate. Sa femme. La femme qu'il aime depuis toujours. La mère de ses enfants, son phare dans la nuit, son socle, sa moitié.

Kate le trompe. Elle. le. trompe.

La certitude est violente, elle le frappe en plein coeur ; aucun doute n'est permis. Le mail ne semble que venir confirmer une sensation qu'il éprouvait sans savoir qu'il l'éprouvait avant. Il ferme l'ordinateur et gagne, machinal, le canapé avec son café, pour tenter de comprendre.

Quand elle passe la porte, des minutes, des heures plus tard, il est toujours sur le canapé. Il a essayé d'appeler Neal, en vain, pour lui parler. Il ne sait pas qui joindre d'autre. Il n'a rien mangé, trop occupé à tenter de digérer cette information complètement absurde. Elle passe la porte du salon et il se lève mais lève aussi une main quand elle s'approche de lui. La voir ainsi, si belle, solaire, abat ses résistances. Les barrières des émotions cèdent, et le voilà, le craquement de son coeur qui se brise sous le poids de la révélation. L'angoisse lui enserre la gorge et il lutte de toutes ses forces pour ne pas pleurer. La colère, c'est la colère qui devrait prendre toute la place. Son esprit le sait - pourtant, il n'y parvient pas.

- J'ai utilisé ton ordinateur, tout à l'heure.

Elle comprendra. Il n'a pas la force d'expliquer. Ses mails arrivent aussi sur son portable, sans doute fera-t-elle le lien rapidement. Il n'a pas envie d'en dire plus, pas la force, ni le courage. Il veut juste s'échapper, hurler, courir, boxer. Tout ça, et rien à la fois.

Kate le trompe.

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Dim 31 Jan - 19:05

Quand elle est partie travailler ce matin, Kate s’était promis de ne pas rentrer trop tard parce qu’elle savait la boutique de Gaspard fermée pour la journée et elle avait envie de profiter un peu de son mari au lieu de vivre à 100 à l’heure comme elle le fait si bien depuis qu’ils sont rentrés de leur lune de miel. Les moments qu’ils ont passé ensemble loin de tout avaient été un havre de paix sans nom et elle avait pu se reposer mais depuis qu’elle était rentrée, elle n’avait de cesse d’enchaîner les heures supplémentaires, les heures interminables et elle avait l’impression que le temps défilait trop vite et qu’elle ne passait pas assez de temps avec son mari. Mais aujourd’hui est un autre jour, et elle compte bien se rattraper de tout ces horaires insupportables qu’elle peut faire. Quand elle sort de son audience, elle regarde l’heure et soupire, elle doit encore repasser au bureau pour honorer un rendez-vous et seulement après, elle pourra rentrer. Dans le métro elle sent son téléphone qui vibre et elle regarde, un mail. Elle se pince la lèvre et efface directement la notification ainsi que le mail dans sa boîte mail. Elle répondra plus tard, ce n’est décemment pas le moment. Et puis elle ne veut pas être guidé vers un chemin divergent de celui qu’elle voulait prendre en quittant son appartement le matin. Elle retourne à son bureau et elle tente de rester concentrée pour le restant de ce qu’elle espère être sa petite journée. Quand le rendez-vous se termine, elle continue de travailler un peu et puis, elle verrouille son ordinateur, répond au mail de Sven avant d’effacer toutes traces de ce mail dans ses boîtes, le coeur qui bat trop vite. Trop fort, dans ses tempes. Elle qui s’était promit d’arrêter. Elle qui avait prévu de ne pas replonger, il lui a fallu d’une fois. Et là revoilà tomber dans la spirale infernale. Son alliance pèse soudainement bien trop lourd sur son doigt et dans son esprit. Sur le chemin du retour, elle s’arrête pour acheter une bouteille de vin dans la cave à vin où ils ont l’habitude d’aller et qui les a fourni en vin pour leur mariage. Elle fait confiance au vendeur et récupère la bouteille qu’elle glisse dans son sac avant de préparer un message pour Gaspard qu’elle n’envoie pas parce qu’elle a envie de le surprendre pour une fois.

Quand elle arrive enfin chez elle, elle entre dans l’ascenseur, vérifie sa coiffure, son maquillage et fait un peu craquer sa nuque avant de sortir de la cage de fer et se dirige jusque leur appartement qu’elle déverrouille, elle se déchausse, sort la bouteille de vin de son sac à main, sac à main qu’elle laisse dans le SAS et elle garde la bouteille en main quand elle s’approche de Gaspard. Elle l’appelle mais aucune réponse pourtant elle sait qu’il est là, son manteau est accroché à la patère, elle passe sa tête dans la cuisine, puis dans le salon et un sourire naît sur ses lèvres quand elle le voit, mais sa réaction, sa façon d’être font que son sourire se fane rapidement. « J’ai ramené du vin. » tente t-elle de dire, avec une petite voix, les sourcils froncés. Et puis le couperait tombe et elle dépose délicatement la bouteille en fermant les yeux. Qu’est-ce qu’elle pourrait dire ? C’est bien un comble de devoir défendre des clients et ne pas être capable de se défendre elle-même. Quelle sombre idiote. « Gaspard écoute je… » Les mots lui manquent, le coeur bat trop vite, et elle a l’impression qu’elle étouffe dans cette robe. Mais elle ne peut pas fuir, ce serait faire preuve de lâcheté et elle n’a pas le droit, pas le droit d’être lâche face à lui. C’est son mari après tout. Et elle l’aime. C’est lui qu’elle aime. « Ce serait terriblement idiot de te dire que ce n’est pas ce que tu crois parce que tu n’es pas un idiot. Mais… Je suis désolée. » Elle sent son coeur qui menace de s’extraire de sa poitrine, les mains tremblantes, elle ne sait pas quoi en faire, alors elle joue nerveusement de ses doigts sans bouger. Parce qu’elle est tétanisée. On ne sait pas ce qu’on risque de perdre jusqu’au moment où on est prêt à le faire, et Kate ne veut pas le perdre. Pas lui.

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Lun 1 Fév - 19:18
Elle ne tente même pas de nier, Kate. Elle le regarde dans les yeux, à distance, à peine entrée dans l'appartement, pas encore déshabillée, et elle s'excuse. Elle ne nie pas, elle ne donne pas d'explication. Une part de lui, pourtant, aurait aimé qu'elle fournisse une explication plausible à ce qui aurait pu encore être un malentendu. Une erreur. Mais non. Elle s'excuse tellement vite qu'il en éprouve encore un peu plus de douleur ; il n'y a pas de discussion à avoir. C'est clair comme de l'eau de roche. Elle le trompe, et il n'y a rien à en redire, à part prononcer des excuses. Elle le sait, et maintenant, Gaspard aussi le sait.

Arrivent les questions qui se bousculent dans sa tête. Qui ? Combien de temps ? Pourquoi ? Est-ce que tout ça a un lien avec son changement de carrière, l'achat de la boutique ? Pourquoi se sont-ils mariés si c'est le cas ? Est-ce que ça date du mariage, alors, plutôt ? Ils sont mariés depuis si peu de temps, pourquoi serait-elle déjà désespérée au point d'aller voir ailleurs ? Ses excuses, il n'est pas certain d'en vouloir. Mais comprendre - oui, il voudrait comprendre ce qui ne fait aucun sens dans son esprit.

- Depuis combien de temps ?

Il demande, la main toujours en l'air, entre eux. Pour éviter qu'elle s'approche - il ne supporterait pas la proximité, pas maintenant. Elle tremble, cette main levée, sous le coup de l'émotion trop vive qu'il ressent. Il sent l'énervement qui monte, d'ailleurs, mais le réfrène comme il le peut. Il aurait préféré qu'elle le quitte. Qu'elle s'en aille, qu'elle prenne ses affaires, qu'elle lui dise qu'elle ne l'aimait plus. Il aurait préféré des milliers d'autres choses - mais pas ça. Pas comme ça. Il a l'impression d'avoir une étrangère en face de lui, et c'est ça qui fait le plus mal. L'impression de s'est trompé sur toute la ligne, d'avoir été pris pour un idiot.

- Je le connais ?

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Jeu 11 Fév - 18:33
elle savait que ça s'apprendrait un jour Kate, Gaspard n'est pas dupe et encore moins idiot. Mais elle n'aurait pas voulu que ça se passe comme cela, elle aurait voulu que ce soit elle qui lui avoue. Mais l'aurait-elle au moins fait un jour ? Elle n'en sait rien, peut-être, sûrement. Le poids de la culpabilité qui aurait beaucoup trop pesé sur l'esprit. Le mensonge qui lui aurait lacéré le coeur quand elle l'aurait regardé dans les yeux. Quand elle voit Gaspard, en face d'elle, qui ne semble pas vouloir qu'elle s'approche, son coeur se fend en deux. Elle s'humidifie alors les lèvres, bien consciente que son mal-être transparaît bien trop.

- Av- Avant le mariage. balbutie t-elle, en fermant les yeux un quart de seconde avant de les rouvrir pour le regarder.

La question qu'il lui pose lui retourne le coeur, et elle se mord si fort l'intérieur de la joue qu'elle se demande bien si elle ne s'est pas blessée. Elle tremble un peu, les mains qu'elle glisse dans les poches de sa veste et elle le regarde. Elle ne parvient toujours pas à bouger, c'est affligeant.

- Non, bien évidemment que non ! répond t-elle en haussant la voix de surprise.

Comment aurait-elle pu faire ça avec quelqu'un qu'il connaît. Elle sait que c'est affreux ce qu'elle a fait, mais elle ne veut pas qu'il pense que quelqu'un de son entourage aurait pu le trahir de la sorte.

- Je - commence t-elle, sans parvenir à dire quelque chose de potable. C'était quand tu m'as annoncé que tu voulais quitter le droit. J'étais triste, furieuse et j'ai merdé. explique t-elle, consciente que ses excuses ne valent rien.

Elle voudrait s'approcher de lui mais elle n'y arrive pas. Puis de toutes façons, il ne la laissera pas faire.

- Toutes les excuses du monde ne vaudront rien mais je suis désolée...

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Mar 16 Fév - 17:56
Elle s’offusque - il a du mal à croire qu’elle ose faire ce coup là. Elle a perdu le droit de s’offusquer le jour où elle a décidé de coucher avec un autre homme. Peu à peu, la réalité lui monte au cerveau - et il se rend compte qu’en plus, elle couchait déjà avec un autre avant le mariage. Il s’est marié cocu. Il se sent trahi, mais humilié aussi. D’avoir été suffisamment idiot pour ne rien voir. Les explications ne suffisent pas à calmer la tempête qui agite l’intérieur de son corps et de son coeur en cet instant.

- Et aujourd’hui, t’es toujours furieuse, Kate ? Et triste ?

Il parvient à peine à maîtriser l’agacement qui transparaît dans le ton de sa voix. Il ne peut pas la préserver, pas aujourd’hui. Elle ne le mérite pas. Lui non plus, il ne mérite pas ça - en tout cas, il ne le pense pas.

- En effet, non. Les excuses du monde ne valent pas grand chose. T’étais furieuse mais tout ça s’est passé il y a des mois ? Entre ce moment et maintenant, on a failli avoir un enfant, on s’est marié ? On a foulé les pavés d’une allée pour aller se jurer fidélité et amour jusqu’à ce que la mort nous sépare ? Tu couchais avec un autre homme quand t’as promis ?

Sa voix tremble, laisse transparaître son agitation, son incompréhension aussi.

- Pourquoi tu m’as épousé ? Me dis pas que c’est parce que tu m’aimes.

Il secoue la tête - cette phrase, il ne veut pas l’entendre. Elle est inaudible, improbable. Inexplicable.

- Si tu m’aimais vraiment comme je pensais qu’on s’aimait, jamais tu n’aurais fait un truc pareil. Y’a des mois, j’aurais pu comprendre un écart - et tu sais quoi, je l’aurais sans doute pardonné. Mais toutes ces semaines ? Et quand tu pensais attendre mon enfant ?

Il plaque une main tremblante sur sa bouche ; les questions affluent, imposables, impossibles. Il essaye de reprendre le fil de leurs derniers mois - mais il sent la douleur qui emprisonne son coeur brisé petit à petit. Il a l’impression de manquer d’air.

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Jeu 4 Mar - 17:31

Le coeur se morcelle au fur et à mesure que les secondes et les minutes défilent, assassines. Ça cogne dans sa tête, ça cogne dans son coeur, son esprit est malmené, et elle a l’impression que tout se barre, que tout se casse la gueule et qu’elle n’a rien pour l’empêcher. Tout est de ta faute Kate martèle la conscience alors qu’elle serre les poings pour arrêter de trembler. Elle s’agace au plus haut point, pourquoi a t-elle fait ça ? Elle n’en sait rien. Toutes ses excuses ne valent rien. Elle n’a pas le droit d’être triste, elle n’a pas le droit d’être en colère tout cela est de sa faute. Quand Gaspard la martèle de questions, son ton donne la teneur de la conversation, elle lui en voudrait presque si elle en avait le droit. Mais elle n’a le droit de rien si ce n’est de recevoir toute cette haine, toute cette amertume en pleine figure, c’est tout ce qu’elle mérite. Idiote. Quand il lui reparle du mariage, son coeur bat de plus en plus fort et elle ferme les yeux. Elle se revoit, à l’autel, au bras de son père, heureuse. Elle est heureuse avec Gaspard, qu’importe ce qu’elle se dit intérieurement, elle est heureuse quand il la prend dans ses bras. Elle est idiote Kate, parce qu’elle pensait retrouver la légereté de l’esprit dans les bras d’un autre alors que c’est Gaspard qu’elle aime et qu’elle aimera toujours jusqu’à ce que la mort nous sépare avait-elle dit et c’est véridique. 10 ans, c’est long, 10 ans c’est s’apprivoiser l’un, l’autre. Gaspard n’est pas une passade, Gaspard n’est pas celui dont elle finira par se lasser, non. Gaspard est éternel dans son coeur.

Non ! Répond t-elle, presque trop rapidement, bien évidemment que non, je ne couchais plus avec lui quand j’ai promis. J’ai arrêté.

Arrêter, elle recevait toujours des messages et elle n’y répondait pas, où si ce n’est pour lui dire d’arrêter de la contacter. Elle cherche une réponse en dehors du fait que c’est parce qu’elle l’aime. Parce qu’elle sait que c’est une mauvaise ligne de défense de penser ainsi.

pourquoi je t’ai épousé ? Tu ne peux pas m’empêcher de te dire que c’est parce que je t’aime. Et parce que tu es la personne sur cette terre qui me fait me sentir bien. Alors oui, j’ai fauté, alors oui, j’ai fait la chose plus horrible qui soit parce que j’étais en colère, parce que j’étais énervée et triste. Mais tu ne m’enlèveras pas le fait que tu es l’homme de ma vie Gaspard. 10 ans c’est pas rien. Tu me connais mieux que personne.

Elle reste à sa place Kate et les tremblements redoublent en intensité, l’air est électrique et elle a l’impression de devenir folle. De ne pas savoir comment respirer correctement. Et le coup dur qu’ils ont eu à passer revient sur le tapis, quand elle pensait être enceinte, quand elle pensait naïvement qu’ils seraient des parents heureux et aimants avant que la réalité ne la rattrape. Elle secoue la tête négativement, rapidement, elle ne peut pas croire qu’il s’imagine qu’elle attendait l’enfant d’un autre. Qu’elle était aussi perfide que cela pour lui faire croire que cet enfant était le sien.

Ça aurait été le tien ! Crie t-elle, cri de désespoir, cri du coeur. Coeur brisé, coeur qui a des difficultés à battre. Je n’aurais jamais eu la présence d’esprit de te faire croire que cet enfant était le tien si ce n’était pas le cas Gaspard ! Je sais que tu penses le contraire mais je te respecte. Je n’aurais pas commis un acte aussi abjecte.

Elle respire fort, et prend sa tête dans ses mains. Elle aimerait revenir au temps où ils étaient heureux, tout les deux à des milliers de kilomètres d’ici.

Je suis désolée. Je suis une ordure, je ne mérite pas ton pardon, je ne mérite peut-être même pas ton amour. Mais c’est toi que j’aime, d’accord ? C’est avec toi que je veux finir ma vie, pas avec le premier con qui passe. C’est avec toi que je veux cet enfant, c’est avec toi que je-

Les mots lui semblent dérisoires tout à coup et elle se rend compte qu’elle pleure. Elle n’est pas aussi forte qu’elle n’y paraît. Ça tourne beaucoup trop, si bien qu’elle s’appuie sur le plan de travail, les deux mains à plat, la tête baissée.

Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? Tu veux que je quitte la maison pour la soirée ? Tu veux que je m’en aille, le temps qu’on trouve une solution ? Je peux le faire. Parce que ce serait tout ce que je mérite de toutes façons, je le sais. Je n’ai pas envie de t’imposer ma présence, mais il faut que tu me dises de partir. Sinon je resterais. Quitte à ce qu’on agisse comme deux inconnus, le temps de savoir quoi faire, le temps de se retourner.

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Sam 13 Mar - 21:45
Les mots de Kate le font frémir, légèrement. Il ne peut pas se sentir responsable de la situation, de ce qu'ils sont aujourd'hui, de ce qu'ils font. Lui aussi, il a peur. Peur de cette vérité qui vient de lui exploser à la figure et qui remet tout en question sans se soucier de ce qu'elle balaye sur son chemin. Des années d'amour, de rendez-vous, de préparatifs, de projets. Il a connu une phase difficile, c'est vrai, il a changé son orientation professionnelle sans prévenir, tout envoyé péter et elle aurait très bien pu partir. Gaspard n'est pas idiot ; sa famille, l'endroit dont il vient, tous ces éléments sont des choses qui font partie intégrante de sa personnalité, de sa vie, de sa construction. Le métier qu'il avait choisi d'exercer faisait de lui un homme différent de celui qu'il est aujourd'hui. Elle aurait pu partir ; mais elle est restée, malgré les bas, les périodes de doute, les disputes, les incompréhensions. Il lui a donné sa confiance, il a tenté de se montrer à la hauteur, et elle...

Il aurait préféré qu'elle parte, qu'elle prenne ses valises et le quitte, plutôt qu'elle s'installe dans ce mensonge là. Plutôt qu'elle se laisse aller à cette trahison. Et oui, il est en droit de questionner ses choix, ses actes, ses annonces, maintenant qu'il sait la vérité. Il a le droit de douter, même s'il ne l'avait jamais fait avant. Il l'observe, il l'écoute, et il sait qu'il trouvera la force de la pardonner - en revanche, il ignore s'il trouvera la force de lui refaire confiance un jour. Et ce doute là l'achève, brise son coeur en petits morceaux, le fait vaciller, doucement mais surement. Il n'était pas prêt à se poser ces questions là, à remettre en cause toute leur vie ce soir, comme ça, à cause d'un mail.

- Coucher avec un autre homme avant de m'épouser, c'est abjecte, Kate. Et je ne pensais pas que tu serais capable de faire ça, pourtant tu vois, on est toujours surpris.

Le couperet tombe, fendille l'air entre eux. Bousille les derniers espoirs d'amélioration qu'il entretenait encore, de justification qu'il aurait pu comprendre. Elle ne peut pas prétendre être innocente maintenant.

- Toi aussi, t'étais la femme de ma vie. Peu importe ce qu'on a traversé, les doutes, les disputes, j'aurais jamais fait ça. Les autres femmes existaient même pas pour moi, tu vois ?

Il réalise à quel point il l'idéalise. Peut-être que c'était trop lourd à porter pour elle, après tout, le piédestal sur lequel il l'a mise, toutes ces années.

- C'est moi qui vais partir, il finit par annoncer, en secouant la tête. Je peux pas rester, pas après ça. J'ai besoin d'air, il ajoute, dans un soupir à moitié étranglé. Il a envie de pleurer, aussi, mais pas maintenant, pas devant elle. La colère l'emporte, se débat à l'intérieur de sa cage thoracique pour lui offrir un peu de dignité. Pour le reste, j'en sais rien. Je sais pas si je suis capable de penser qu'on est faits pour passer notre vie ensemble après ça. Le pire, c'est même pas que t'aies couché avec un autre homme, tu sais ? Si c'était arrivé une fois, que tu me l'avais dit, j'aurais... sa voix s'étrangle, il prend une inspiration et baisse les yeux. J'aurais pardonné, peut-être. Mais toi et moi, on a jamais été du genre à se mentir ? Ou alors j'avais tort, tout ce temps, toutes ces années, quand je pensais qu'on était différents, qu'on partageait tout, qu'on surmonterait tout.

C'est pour ça qu'il l'a épousée. Pour l'amour, et la confiance. Pour un mensonge.

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Dim 14 Mar - 21:03
Elle s’enfonce Kate, elle s’enfonce dans les abysses de la tristesse et du mensonge. Mais que fallait-il qu’elle fasse ? Nier ? Ça aurait sûrement empirer les choses. Elle ne veut pas le perdre, elle ne veut pas être celle qui a tout foutu en l’air et pourtant c’est ce qu’elle a fait, au moment où elle a laissé Sven poser ses mains sur elle, elle était en train de tout foutre en l’air. De tout briser. Et elle s’en veut, Kate. Terriblement, mais les mots ne résoudront rien. Les mots ne feront qu’empirer les choses, elle le sait. Pourquoi a t-il fallu qu’elle oublie de déconnecter sa boîte mail, pourquoi a t-il fallu qu’il ne travaille pas le jour où elle avait oublié. Son coeur tambourine si fort dans ses tempes qu’elle se demande si elle n’est pas en train de virer folle. Mais non, c’est le poids du mensonge, de la culpabilité et de l’erreur qui lui tombent sur les épaules et qui est à deux doigt de l’abattre. Et elle n’a pas la force de se battre Kate, elle est fautive, elle le sait. Et elle l’aime pourtant. Elle l’aime d’un amour qui n’appartient qu’à lui. Son coeur, son corps, son âme lui appartiennent malgré tout.

- Gaspard, je-

Elle n’a plus rien à dire parce qu’il a raison. C’est abjecte et elle est la cause de toute cette abjection. C’est elle qui n’a pas été capable de se retenir, elle qui n’a pas été capable de ne pas coucher avec un autre parce qu’elle était malheureuse des décisions du brun. Elle, pas lui. Garce.

- Je voulais pas je… Je ne savais pas ce que je faisais. Puis les disputes, les mots trop hauts, les engueulades, le stress. Me dire que peut-être tu en aurais assez, peut-être que tu voulais changer du tout au tout, ton métier, ta vie, nous. J’ai déraillé. Je sais.

Les excuses sont bidons, les excuses sont inutiles de toutes façons ce qui est fait, est fait. Qu’est-ce qu’ils vont devenir maintenant ? Vont-ils se déchirer, se détester ? Vont-ils faire voler en éclats plus de dix ans de relation ? Kate le mériterait certainement, elle mériterait de se retrouver seule, sans rien. Sans personne à retrouver le soir, sans des bras qui la réconfortent quand elle est triste, anxieuse et épuisée. Sans personne pour lui dire qu’elle est belle le matin quand elle part travailler. Sans personne. Kate ne mérite plus rien. Elle le sait. Et pourtant, ça lui brise le coeur en mille morceaux. Et elle déglutit quand elle l’entend.

- J’ai voulu te le dire. J’ai voulu Gaspard, vraiment.
Explique t-elle, la voix tremblante. Mais j’avais peur. J’avais peur que tu ne veuilles plus du mariage, que tu ne veuilles plus de moi. Et je me suis rendue compte que si je te perdais toi, je perdais tout.

Elle secoue la tête en plaquant ses mains contre ses yeux, pour retenir les larmes qui menacent de couler d’un instant à l’autre, mais elle n’a pas le droit de pleurer.

- J’aurais voulu ne pas te mentir, tout te dire mais plus le temps passait moins je trouvais le courage. Mais je comprendrais si tu as envie d’espace, je pourrais je sais pas, aller squatter chez une amie. Aller chez mes parents, j’trouverais un prétexte.


Elle souffle un peu avant de reprendre

- Je ne veux pas que tu te prives de l’appartement à cause de moi. Après tout c’est à moi de partir.


Mais elle ne bouge pas Kate parce qu’elle n’en sait rien. Elle ne sait même pas si ses jambes seraient capables de l’emmener jusque la chambre pour faire son sac. Elle ne sait même pas si elle serait capable de faire son sac sans fondre en larmes, mais elle a tout ce qu’elle mérite Kate, elle le sait. Et ça fait mal. Mais ça finira par passer, ou pas, elle n’en sait rien. Elle verra.

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Ven 2 Avr - 17:33
Gaspard fait ce qu’il peut pour écouter – et entendre, surtout – les explications délirantes de Kate, mais il n’y parvient pas. Ce qu’elle raconte ne fait pas sens dans son esprit. La seule explication logique qu’il aurait pu entendre, c’était qu’elle ne l’aimait plus. Ça, il aurait pu comprendre ; il en a douté, parfois. A force de changements, il s’est demandé s’il parviendrait à garder l’amour de Kate. Mais si elle l’aimait, elle n’aurait jamais fait ça.

- Est-ce que tu essayes de m’expliquer que tu m’as trompé parce que tu avais peur de me perdre ?

Il est un peu incrédule. Gaspard n’a pas envie d’être agressif – en cet instant, pourtant, il se sent suffisamment énervé pour être impatient. Il préfèrerait quitter les lieux, mais il a l’impression que son départ signera la fin de leur relation. Et malgré le fait qu’en ce moment, il la déteste, il n’est pas sûr qu’il puisse assumer ce départ. Ils viennent de se marier, ils ont des projets. Qu’adviendra-t-il de lui, une fois qu’il n’aura plus tout ça ? Son cerveau pense à mille à l’heure, essaye de lui imposer l’image d’une vie où il ne serait plus le mari de Kate, son petit-ami. Ils se connaissent depuis si longtemps maintenant. Gaspard a toujours été persuadé qu’ils finiraient leurs vies ensemble, qu’il était un homme chanceux. Il n’a jamais remis en question cette partie de sa vie – et il réalise à quel point il a eu tort.

- Ça n’a vraiment pas de sens. Tu aurais dû te douter que je finirai par le savoir. Tout se sait, à un moment. Et moi, je ne pourrais jamais oublier ça, tu comprends ? Toi dans le lit d’un autre pendant qu’on se disait quoi ? des mots d’amour ? pendant qu’on faisait des projets de mariage et d’enfants ?

Elle ne peut pas raisonnablement croire qu’il va rester là sans rien dire. La seule pensée de rester dans cet appartement qui n’a abrité qu’un tissu de mensonges pendant tous ces mois le rend malade.

- C’est moi qui pars. J’ai déjà préparé mon sac, il explique en secouant la tête. Il a passé une très longue journée ici, tout seul. Je vais chez Neal, ce soir, et ensuite j’aviserai.

Il secoue la tête et s’avance un peu en récupérant son sac qui est posé dans un coin du salon.

- J’ai besoin d’air. Je ne vais pas informer mes parents pour l’instant, je… Je n’ai pas le courage.

Il soupire et baisse un peu les yeux, soudainement abattu par la tristesse qui l’emprisonne. Il n’arrive pas à croire ce qui lui arrive – et il ne sait pas quoi ajouter. Comment est-ce qu’on dit au revoir à une femme qu’on quitte ?

- On en reparlera. Plus tard.

@ Invité

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Dim 4 Avr - 20:52
Elle sait bien que toutes les excuses et les pardons du monde n'y feront rien, Kate. Elle s'est brûlé les ailes, elle a joué un ultime coup de poker et elle a perdu, tout perdu. Le château de cartes s'effondre d'un coup, d'un seul et la douleur qui irradie dans toute sa poitrine lui montre qu'elle aurait dû s'abstenir, qu'elle n'aurait pas dû agir de la sorte. Sombre idiote sans coeur. Les mots sont dérisoires face à la peine qu'elle aperçoit sur le visage de Gaspard. Elle aimerait revenir en arrière, elle aimerait revenir au temps où l'infidélité ne la qualifiait pas. Kate sent ses lèvres qui tremblent et elle se les pince, espèrant naïvement que ça lui fera arrêter de penser. « Gaspard s'il te plaît... » Une ultime complainte, même si elle sait que sa décision est prise. Et elle souffle, tente de calmer les tremblements de ses mains. Tente de calmer le flot de tristesse qui est en train de la submerger avant de souffler. Une main qu'elle tend vers lui, comme pour lui dire de rester, comme pour lui dire de ne pas partir, mais elle n'en a pas le droit. « Je... » Kate ne sait pas quoi dire. Elle a l'impression qu'elle est face à un mur, elle déglutit et le regarde qui se saisit de son sac, elle aimerait le retenir. Lui prouver que leur amour est indéfectible, malgré tout ce merdier. Elle souffle Kate. Elle se rend compte qu'elle ne s'est même pas déshabillé. Sa veste toujours sur le dos, comme si elle n'avait pas le droit de rester. Comme si, cet endroit n'était plus le sien, plus le leur. « Tu sais que la porte sera toujours ouverte. Tu sais que cet appartement restera le tien. » explique Kate d'une voix tremblante, avant de passer une main derrière sa nuque, pour finir par se décaler, comme pour lui donner une occasion de partir. Pour lui dire silencieusement qu'il peut le faire, comme s'il avait besoin d'une autorisation pour quitter les lieux. « Je serais là. Quand tu seras prêt. » répond t-elle d'une voix tremblante. Avant de le regarder, les yeux baignés de larmes « Et je veux bien endosser le rôle de la méchante, c'est la moindre des choses. » explique t-elle, avant de souffler. « Je serais là. Qu'importe le temps qu'il te faudra. »

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Dim 2 Mai - 12:35
Il prend son sac, serre les doigts sur la bandoulière. L'idée d'aller s'installer sur le canapé de Neal ne le réjouit pas, il faudra qu'il trouve une autre solution rapidement, sans doute. Il aurait préféré avoir la force de la renvoyer chez ses parents - mais il ne peut pas faire ça. Et il ne peut pas lui-même retourner chez les siens. Il marche, s'arrête à son niveau parce qu'elle lui promet du temps, sa présence, parce qu'elle souffre, ça se voit. Il n'est pas idiot, il sait qu'elle l'aime. Au moins un peu, d'une manière routinière, comme une douce habitude auprès de laquelle on se réveille le matin. Sinon, elle ne serait pas triste - ce n'est pas qu'une question d'égo blessé. En tout cas, Gaspard a besoin de croire que ce n'est pas que ça.

- Ce n'est pas une question de rôle à endosser, Kate. Ce n'est pas ça, le problème. Le problème, c'est juste de savoir si on peut toujours être ensemble après ça. On a nos tords, surement, je dois avoir fait quelque chose d'insupportable pour que tu ailles te réfugier dans les bras d'un autre, mais je ne crois pas t'avoir donné un jour une raison d'arrêter de me faire confiance.

Il hausse une épaule, et détourne les yeux pour fuir son regard - et dissimuler ses larmes, aussi.

- Moi, je ne sais pas combien de temps il me faudra pour surmonter ça.

Il soupire et secoue la tête.

- Au revoir Kate.

Il a l'impression de faire ses adieux. Il a l'impression de quitter l'appartement rassurant et familier pour sauter dans le vide, dans les abysses de la détresse. Direction l'appartement de Neal.

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