tw : fausse couche

Son téléphone vibre sur son bureau. Il sourit en voyant le nom de sa petite amie s’afficher et sa photo. Il s’apprêtait bientôt à partir la rejoindre à l’appartement. Du moins, c’est ce qu’il pensait. Il ne se questionne pas trop au départ, quand elle lui demande s’il rentre bientôt. Elle lui demande parfois. Il le sait qu’il travaille un peu trop mais il s’était promis qu’il ferait des efforts. Du moins, il veillerait à prendre quelques jours pour rester avec le bébé et Arya. Le bébé.. Il fronce les sourcils quand il voit le message d’Arya. L’hôpital. Le bébé. Quelque chose n’allait pas. Il fallait qu’il y aille. Elle lui disait que ce n’était peut-être rien mais il ne voulait rien entendre. Il attrape ses affaires et s’en va. Il monte sur sa moto et pour un flic, il se fiche un peu de la vitesse pour le coup. Il avait promis qu’il ferait attention mais rien ne comptait plus qu’Arya et le bébé. Il n’en avait que pour quelques minutes de toute façon et il avait peur, idiotement, que quelque chose n’arrive s’il ne se dépêchait pas.

Cela avait été les minutes les plus longues de sa vie. Il avait l’impression qu’il avait mis des heures pour arriver à l’hôpital. Il rentre à l’intérieur en courant, passe un peu devant tout le monde. Il se fiche des gens qui râlent, il veut juste savoir où elle est. Il veut savoir ce qui se passe. Il sait qu’il doit prendre sur lui, se calmer, parce que ça ne mènera à rien. Il le sait. C’était pourtant plus facile à dire qu’à faire. On lui dit qu’elle doit être en train de patienter alors il soupire et il la cherche. Il la remarque, finalement un peu plus loin alors il se précipite. « Arya.. » Il souffle, prenant son visage entre ses mains. « Qu’est-ce qui se passe ? Tu as vu quelqu’un ? » Il ferait mieux d’éviter de poser tout pleins de questions. « Je suis là d’accord, ça va aller ? » Il aimerait tellement y croire.

Les crampes au ventre qui la prennent l'empêchent de se concentrer, mais elle en fait fit, d'après les diverses choses qu'elle a pu lire, ce n'est pas rare lors du premier trimestre, alors elle reste concentrée sur son travail, une main tremblante qu'elle passe derrière sa nuque, elle doit rester concentrée si elle veut rentrer tôt à la maison. Quand elle se lève, elle ne peut que s'accroupir, la douleur qui irradie dans tout son ventre et dans le bas de son dos lui indque que non, ça ne va pas. Que, non, ce n'est pas normal. Elle souffle et se lève pour marcher jusqu'aux toilettes et ele se rend compte que ce n'est pas normal parce que ça fait beaucoup trop mal. Elle serre les dents et elle prévient ses collègues qu'elle rentre finalement. Qu'elle ne se sent pas bien que ça ne va pas fort. Elle s'humidifie les lèvres et se dirige jusqu'à l'hôpital, parce qu'elle doit le faire, parce qu'elle sent que c'est ce qu'elle doit faire. Mais ça va aller. Elle le sent au plus profond de son être que ça va aller. Elle espère en tout cas.

Les messages qu'elle envoie à Jaden, elle sait que ça va l'inquièter, mais elle ne veut pas l'inquiéter. Elle soupire, et attend, son regard qui se pose sur le plafond de la chambre d'hôpital, ses deux mains qu'elle pose sur son ventre. Ça va aller, qu'elle ne cesse de se répéter. Ça va aller. Jaden qui arrive et Arya qui dépose son regard empli de larmes sur son visage. Elle a mal au coeur Arya, elle n'a pas envie de lui répondre, elle n'a pas envie de parler, parce qu'elle sent qu'elle pourrait fondre en larmes si jamais elle se met à parler. « Je- Le médecin arrive. » prononce Arya d'une voix tremblante, ses lèvres qu'elle ne cesse d'humidifier. « Oui, je, ça va aller. » Elle essaie Arya, elle essaie d'y croire et pourtant, pourtant, elle a mal Arya. Elle a ses mains qui tremblent. Elle serre les dents et quand le médecin arrive, elle attrape la main de Jaden. Sa main qui ne cesse de le serrer au fur et à mesure que le médecin parle. Et les larmes qui roulent sur ses joues. Parce que ça ne pouvait pas se passer aussi bien.

Quand ils sont dans la voiture, la main de Jaden dans la sienne, Arya a le regard qui se perd sur la route, les larmes qui ne cessent de couler, encore et toujours. Elle n'a pas cessé de pleurer à partir de moment où le médecin a dit qu'il était désolé. Quand ils arrivent chez eux, Arya sort de la voiture, et elle monte dans l'appartement, sans un mot, sans même un regard pour le brun. Elle a le coeur vide, Arya. Le coeur vide, l'âme tourmentée. Elle se déshabille et se glisse sous la douche, l'eau chaude qui coule sur le corps et quand elle sort de la douche, elle s'assoit à même le sol, et quand Jaden ouvre la porte, elle le regarde, la mort dans l'âme et d'une voix cassée elle prononce « laisse moi s'il te plaît... »

tw : fausse couche

Il a envie de se dire que tout ira bien. Il a envie que les choses aillent bien mais quelque lui dit, quelque chose au fond de lui que ça ne sera pas le cas. Il a envie de faire taire cette voix au fond de lui. Il est en colère, triste, mais tant qu’il ne sait rien il ne veut pas s’avouer vaincu. Peut-être qu’Arya avait raison, peut-être qu’il n’y avait rien de grave et qu’on lui dirait de se reposer. Il pourrait y veiller. Il a envie de la retrouver, d’être avec elle et de savoir. Il ne supportait pas de ne rien savoir. Il la retrouvait et il s’installe à ses côtés, même s’il ne tient pas trop en place. Il est impatient mais il suppose que s’énerver contre les médecins ne servira à rien et encore moins à aller plus vite. Il y a finalement quelqu’un qui vient les voir, il était temps.

[…]

Il se passe en boucle les mots du médecin dans sa tête. A croire qu’il n’avait retenu que cela. Que son esprit était resté bloqué à ces mots. Il a mal, il est encore en colère. Contre lui, contre tout le monde mais il ne laisse rien paraître pour l’instant. Il a envie de réconforter Arya mais il ne sait pas si c’est une bonne idée. Il ne sait pas ce qu’il doit faire mais il y a-t-il seulement un mode d’emploi dans ces moments ? On leur avait proposé un psy, des personnes à qui s’adresser mais il ne voulait pas. Il ne voulait pas parler. Il rentre alors qu’Arya ne lui parle pas. Il la laisse seule quand elle se dirige dans la salle de bain. Il ne sait pas trop quoi faire alors il se sert un verre. Pas certain que ça effacerait la douleur mais c’est la seule chose qu’il avait trouvé. Il le termine rapidement. Il attend Arya mais rien, l’eau ne coule plus et elle ne vient pas. Il toque à la porte et rentre. Il a le cœur brisé de la voir comme cela. Il a le cœur qui se brise quand elle le repousse. « Arya.. » Il souffle. Il comprend sa peine parce qu’il ressent la même chose, quand bien même ce bébé ne se trouvait pas dans son ventre à lui. « Je suis là je.. » Il n’ose pas trop s’approcher. « Ne reste pas là.. » Il voudrait pouvoir l’aider mais il ne sait pas comment. Il voudrait pouvoir revenir en arrière mais il ne peut pas.

Elle voudrait que ça s’arrête, elle voudrait revenir en arrière. Elle voudrait tant de choses Arya mais aucune d’elle n’est possible. Son monde vient de s’écrouler, les mots du médecin qui tournent et retournent dans sa tête alors qu’ils sont sur le chemin du retour, sa main qui serre mollement celle de Jaden. Il est celui qui la fait se sentir vivante  et aujourd’hui, elle a l’impression d’être morte de l’intérieur. Elle sait que ça va passer. Le médecin lui a dit qu’elle avait droit d’être triste, qu’elle avait droit de souffrir mais que ça passerait. Elle avait tant espéré que ça aille bien, ils auraient dû voir leur enfant à l’écran la semaine suivante, elle aurait dû voir Jaden sourire. Et au mieux de ça, la voilà, mélancolique, le coeur brisé, et l’âme en peine, en train de ramasser les morceaux abîmés de son coeur et son esprit tourmenté. Elle voudrait lui parler, elle voudrait lui dire ce qu’elle a sur le coeur mais rien ne sort parce qu’au fond, elle ne sait pas quoi lui dire. Rien qui ne pourrait apaiser sa peine, rien qui ne pourrait apaiser sa tristesse. Ça passera c’est ce qu’elle se répète inlassablement. Ça passera. Encore, toujours, disque rayé qui tourne dans son esprit tourmenté. Elle a l’impression de n’être plus que l’ombre d’elle-même quand elle rentre dans l’appartement. Ils auraient dû être heureux, ils auraient dû se retrouver ce soir et se lover dans les bras l’un de l’autre, devant leur série et au mieux de ça, elle se retrouve à avoir envie d’hurler de tout son soûl dans un oreiller, elle se retrouve avec l’envie de tout casser. Pour évacuer. Quand elle sort de la douche, la tristesse qui s’abat sur son visage lui font perdre l’équilibre et elle ne peut que s’asseoir sur le sol, les jambes recroquevillés contre elle même, elle se sent vide Arya. Elle se revoit encore, se tordant de douleur dans cette chambre d’hôpital pour elle ne sait combien d’heures. L’horloge lui indique deux heures du matin, elle est épuisée. Mais elle n’arrive pas à réfléchir. Elle n’arrive pas à se dire que tout est terminé. Son regard qui se pose sur celui de Jaden, elle se lève enfin, se tient un instant sur le rebord du lavabo de la salle de bain et elle se blottit contre lui, les larmes qui ne cessent de couler à flot. « Je… » commence t-elle alors qu’un sanglot la secoue de nouveau. « Je, je » Elle n’arrive pas à parler. Elle n’arrive pas à dire tout ce qu’elle ressent. « Je suis désolée. » Et un nouveau spasme de sanglot la secoue alors qu’elle se love contre lui, sa tête contre le torse du brun, elle laisse évacuer toute cette tristesse qui ne demande qu’à sortir. « Je suis tellement désolée… » Elle n’arrive pas à dire quelque chose d’autre, que des excuses murmurées du bout des lèvres, dans une voix faiblarde, un murmure secouée par des sanglots. Elle aurait voulu que ça se passe autrement Arya mais elle savait pertinemment que tout ne pouvait pas bien se passer. Que tout ne se passait pas comme on le voulait.

tw fausse couche

Il ne sait pas comment réagir Jaden parce qu’il a tellement de sentiments qui se bousculent en lui. La tristesse, le cœur brisé. Il avait déjà ressenti ce sentiment de cœur qui se fissure. Pourtant, ce n’était rien comparé à ce qu’il avait pu connaître. Un cœur brisé, ça pouvait encore se réparer mais cette fois, il n’en était pas sûr. Comment est-ce qu’il pouvait réparer son cœur cette fois-ci ? Rien ni personne ne lui ramènerait son enfant, si ? La vie ne marchait pas comme ça, ce n’était pas un conte de fées. Il se demandait ce qu’il avait fait de mal, ce qu’ils avaient fait. Les choses se portaient pourtant bien normalement non ? On leur avait dit que malgré tout cela arrivait mais pourquoi ? Il savait qu’Arya avait été fatiguée mais il pensait que c’était normal à cette période de la grossesse.

Il se fait tard et il tente de bloquer son esprit à toute réflexion mais rein à faire. Il doit prendre sur lui, il doit être plus fort qu’Arya mais il n’en a pas envie. Il a juste envie de laisser parler sa colère, de crier, de casser quelque chose. Il serait bien parti à la boxe mais ce n’était pas le moment. Il ne voulait pas la laisser comme cela. Il attend qu’elle sorte de la salle de bain mais lorsqu’il ne la voit toujours pas, il rentre à l’intérieur. Il prend un nouveau coup quand elle le repousse mais il prend sur lui. Il se demande si elle lui en veut de quelque chose. Il la prend contre lui, ses bras entourant son corps. Il a l’impression qu’elle est encore plus petite maintenant. Il pose sa tête sur la sienne alors qu’il retient ses larmes. Il ne veut pas qu’elle le voit pleurer. Il soupire quand elle lui dit cela, il n’a pas envie d’entendre des excuses. Il a eu sa dose à l’hôpital. « Ne dis pas ça.. » Pitié. Stop avec ça. « On ferait mieux de.. » Retourner dans le temps ? Impossible. Qu’est-ce qu’ils pouvaient faire ? « Allons nous coucher. » Il avait envie de dormir. De fermer les yeux sur cette réalité. Il avait envie de dormir et ne pas se réveiller, parce que quand il le ferait, la douleur sera toujours la même. Voir plus forte encore.

Elle avait hâte, hâte de ne plus ressentir cette infinie tristesse mais c’était impossible. Elle sait que ça prendra du temps, qu’il faudra du temps, de l’amour et beaucoup de patience pour qu’elle cesse de s’en vouloir. Elle se doutait que ça n’allait pas être facile, elle se doutait que ce serait long, semé d’embûches. Mais elle se disait que ça n’allait rien être comparé au bonheur qu’elle aurait quand elle pourrait serrer son enfant, leur enfant dans les bras. Neuf mois avant des années de bonheur, leur enfant dans les bras. Mais ça n’arriverait pas. Ça n’arriverait parce qu’il n’y a plus d’enfants et elle aurait voulu ne pas s’avancer, ne pas faire de plans sur la comète avec Jaden, elle aurait voulu ne pas se projeter dans cette vie future, elle l’avait fait. Naïvement. Pensant que ça irait, pensant que ça serait bon, ils le voulaient tellement cet enfant. Et maintenant, il n’était plus là. Si frêle dans ses bras, elle ne cesse de pleurer encore et toujours. Elle trempe la chemise du brun de ses larmes. Et elle n’avait même pas osé lui demander comment lui allait. Est-ce qu’il allait bien ? Non, bien évidemment que non, il devait être triste ou tout du moins autant qu’elle. Il était au moins autant impliqué qu’elle. Et, égoïstement, elle pensait qu’il était moins triste qu’elle. Elle l’écoute, et quand il prononce quelque chose, elle reste pendue à ses lèvres, pendue à ses mots. Ses yeux brillants de tristesse qui le regardait. « Je le suis. » Elle pouvait bien dire ce qu’elle voulait, et c’était le cas. Elle était désolée. Désolée de ne pas avoir pu garder l’enfant. Elle serre la mâchoire et elle détourne la tête quand il émet des hypothèses. Ils feraient mieux de quoi ? Arya aimerait qu’il continue sa phrase mais il ne le fait pas, et elle ne veut pas remuer le couteau dans la plaie. Elle ne voulait pas lui rappeler la douloureuse. Elle hoche positivement la tête quand il propose d’aller se coucher, et elle serre les poings, se change, enfile sa nuisette et elle l’attend, dans ce lit froid. Dans ce grand lit. Quand il arrive, elle se blottit contre lui. Elle ne se sent pas continuer à pleurer. Et puis, elle sombre, la nuit est compliquée, remplie de cauchemars, mais il est là, avec elle. Mais il est là, à l’entourer de ses bras et la tristesse ne s’en va pas, elle est toujours là, le coeur qui se gonfle, les larmes qui ne cessent de ruisseler silencieusement le long de ses joues. Elle se demande à combien de larmes elle arrêterait d’être triste. Elle sait qu’elle aura la réponse plus tard, quand elle aura recoller les morceaux de son coeur. Petit à petit.

Quand elle se réveille, elle regarde l’heure et soupire, trop tard dans la matinée, elle ne s’est pas sentie sombrer, elle qui n’avait eu de cesse que de fixer le plafond, sentant la respiration de son petit ami qui s’était apaisée aux alentours de quatre heures du matin. Elle, elle avait dormi par intermittence, sommeil jamais lourd, des cauchemars qui n’avaient de cesse de venir se nicher dans sa tête. Alors qu’elle se réveillait, ça revenait, une boule au fond de la gorge qui ne cessait encore de grandir. Il fallait qu’elle se lève, il fallait qu’elle se motive, et pourtant, elle n’avait goût de rien. Jaden n’était plus au lit et elle se tournait pour serrer son oreiller si fort contre elle, qu’elle aurait pu hurler dedans, personne n’aurait rien entendu. Son oreille qui se dressait jusqu’à la cuisine, elle l’entendait au téléphone et elle se redressait, comme pour se dire qu’elle pouvait le faire. Les yeux gonflés et humide, le visage rougi, elle se levait et s’enroulait dans sa robe de chambre, une chignon difforme au sommet de la tête et quand elle arrivait dans la cuisine, tout était silencieux, seul Weasley qui ne comprenait pas réellement l’enjeu de ce qu’il se passait, mangeait tranquillement ses croquettes avant de venir se lover contre les jambes de la blonde qui traînait sa carcasse dans l’appartement, les épaules affaissées, la tête rentrée. Elle se rapprochait alors du policier et doucement elle posait sa tête dans le creux de son cou. Toujours aussi silencieuse. Puis, après avoir été secouée par un sanglot, elle prononçait d’une voix chevrotante « Tu as parlé cette nuit. » Elle n’avait pas vraiment compris, mais après tout, elle se doutait qu’il ne s’adressait pas à elle. Ses bras qui entourent la taille du brun, elle soupire, son corps une nouvelle fois secouée d’un sanglot. « Tu ne travailles pas ? » Elle avait l’impression de ne pas réussir à communiquer correctement avec lui. Elle avait l’impression de marcher sur des oeufs, et qu’à la moindre incartade, au moindre mot de travers, tout exploserait. Elle se reculait alors, et allumait la bouilloire, soufflant discrètement pour reprendre une contenance. Tu peux le faire que lui martèle l’esprit, mais en était-elle réellement capable ?

C’était un cauchemar dont il allait finir par se réveiller n’est-ce pas ? Il osait l’espérer mais non. Non, ce n’était pas un cauchemar. Non il n’allait pas se réveiller. Il allait s’endormir mais quand il se réveillerait, Arya ne serait plus enceinte. Elle n’aurait plus ces symptômes de sa grossesse, il ne verrait plus son ventre s’arrondir. Il ne compterait plus les mois avant que le bébé ne naisse, avant de le tenir dans ses bras. Il n’avait jamais eu autant envie d’être papa depuis qu’il avait connu la jeune femme. Peut-être que oui, peut-être qu’ils auraient dû attendre mais ça ne voulait pas dire pour autant que maintenant ou dans quelques mois les choses auraient été identiques. Il soupire une fois encore quand elle lui dit l’être. Il la comprenait, il savait qu’elle se sentait coupable tout comme il avait l’impression de l’être. Il ne le portait pas mais.. il aurait pu se montrer plus présent, faire moins d’heures au travail. Il aurait dû lui dire de travailler de la maison. Il.. Le monde ne se refaisait pas avec des si. Il était bien trop tard. Il ne veut pas parler pour le moment. Il veut juste oublier. Il aimerait.. il ne savait même pas quoi alors il décide d’aller se coucher avec Arya. Il était tard et ils avaient besoin de repos après cela. Il ne savait pas s’il arriverait à dormir mais il voulait simplement aller se coucher. Il se rend dans la salle de bain pour prendre une douche. Il laisse l’eau couler sur son corps, sans bouger. Il se sent mort de l’intérieur, incapable de faire quoique ce soit. Il doit être resté un petit moment sous l’eau. Il se sèche, enfile un boxer et rejoint Arya dans le lit. Il la tient contre lui et pose un baiser sur son crâne.

Il s’est retenu encore une fois de pleurer. Il s’est retenu parce qu’il ne voulait pas qu’elle s’en rende compte. Il aimerait réussir à lui faire sécher ses larmes mais impossible. Il ne sait pas quand ni comment mais il finit par s’endormir. Il ne doit pas dormir beaucoup parce qu’il se lève tôt. Il se prépare du café mais il a déjà dû en boire plusieurs lorsqu’il envoie un message à Elizabeth. Il avait pensé la rejoindre mais ses projets étaient tombés à l’eau la veille. Il finit par raccrocher avec elle. Il se sert une tasse de café. Encore. Il remarque son sac du boulot qu’il a pas du ranger hier. Il l’ouvre alors qu’il prend les petits chaussons qu’il avait trouvé l’autre jour. Il les repose sur la table. Il aurait voulu lui offrir à Arya. Bien joué Jaden. Il part récupérer sa tasse et sursaute en sentant la jeune femme derrière lui. Il n’avait pas entendu, dans ses pensées. « Qu’est-ce que j’ai dis ? » Il ne se souvient pas, probablement rien d’intéressant. Il a envie de soupirer à sa question. Comment pouvait-il aller travailler après cela. « J’ai demandé quelques jours. » Bonne ou mauvaise idée, il ne savait pas. Il ne pouvait pas se permettre pour autant de mettre la vie d’innocent en danger car il ne serait pas en état de faire son travail correctement. « Je crois.. que je vais aller au lift. » Il a la sensation d’étouffer à petit feu ici et il ne voudrait pas dire des mots qui pourraient blesser. Des mots qu’il ne pensait pas.

Elle détestait cette sensation Arya, avoir l’impression que son coeur était brisé en mille morceaux, le coeur abîmé, écrasé sous le poids de la tristesse. Elle n’avait plus envie de rien, que de s’enfermer dans sa chambre pour pouvoir pleurer de tout son soûl, pour pouvoir être malheureuse tranquille. Elle était malheureuse et elle n’avait pas envie d’en parler. Elle n’avait pas envie de parler à quelqu’un parce qu’elle savait que ça ne lui ramènerait pas son enfant. Ça ne ramènerait pas le bonheur qu’elle avait ressenti quand elle s’était rendue compte qu’elle était enceinte finalement. Elle se sentait coupable, coupable de ne pas avoir su lever le pied, coupable d’avoir fait espéré Jaden qu’il serait enfin papa. Coupable de beaucoup de choses et la culpabilité qui s’abattait sur son corps, sur son esprit, lui donnait envie de hurler, de courir sans s’arrêter jusqu’à épuisement. Mais à défaut, elle pleurait. Elle ne pouvait s’empêcher de pleurer encore et encore. Cependant, elle ne pouvait pas rester dans le lit. Elle devait se lever, malgré la petite nuit, les larmes qui n’avaient eu de cesse de couler. Les heures de sommeil qui s’étaient pointés par intermittence, elle avait dû dormir à peine quelques heures, sans être coupé par des cauchemars. Elle était la proie de cauchemar qui n’avaient de cesse de la tourmenter. Et elle aurait voulu en parler avec Jaden, si seulement elle ne ressentait pas sa tristesse, si seulement ça avait été différent. Quand elle se rapprochait de lui dans la cuisine, elle avait l’impression que quelque chose s’était brisé en eux. Comme si une fissure nette et précise avait été provoqué par cet événement. Une raison de plus pour qu’elle s’en veuille Arya. Contre lui, elle aurait pu affronter terre et ciel mais désormais elle avait peur. Peur de l’avenir et du futur que la vie lui réservait. Un haussement d’épaules discret, elle répondait d’une petite voix « Tu grommelais plus que tu ne parlais. » explique t-elle, avec un sourire compatissant. Elle n’avait pas cherché à comprendre de toutes façons. Et quand il lui annonçait qu’il serait là pour quelques jours, elle se grattait nerveusement la nuque et si c’était ce qui allait enterré leur relation ? Et s’il lui reprochait des choses, et si… Elle fermait les yeux avant de lui répondre « D’accord. » Elle ne voyait pas quoi répondre d’autre. Elle ne savait pas que répondre. La bouilloire qui la rappelait à l’ordre, elle attrapait fébrilement une tasse avant de la remplir d’eau chaude et sa mâchoire se serre quand il lui dit vouloir s’éloigner. Elle est secouée d’un sanglot, et se pince les lèvres, ses deux mains qu’elle pose à plat sur le plan de travail. Elle ferme les yeux si fort que quand elle les rouvre, elle voit des points noirs qui dansent devant ses yeux qui doivent se réhabituer à la lumière « Est-ce que tu me détestes ? » demande t-elle, d’une petite voix, sans le regarder, elle ne veut pas le regarder. Elle ne veut pas voir ce qu’il pense à travers son regard. « Je suis désolée. » continue t-elle avant de sentir une larme qui coule sur sa main, et elle essuie les suivantes qui viennent sans crier gare. « Va au lift, si tu veux. Je retournerais me coucher après ma tasse de thé. » Parce qu’elle n’avait envie de rien d’autre que de se rouler en boule et ne plus rien ressentir. Il y avait au moins une des deux choses qu’elle pouvait faire et ce n’était pas sa solution préférée. Se rouler en boule et attendre que le temps passe, que le vide cesse et que le coeur se répare.

Jaden ne se sentait pas très bien ce matin, et s’il avait pu dormir quelques heures, la douleur n’était pas partie, elle. Il se sentait toujours terriblement mal par rapport à la veille. Il y avait toujours cette douleur dans sa poitrine, celle qui ne partait pas. Il se sentait coupable de ne pas avoir été là encore une fois. Il travaillait, il devait bientôt rentrer au moment des faits mais il n’avait pas été là. Il n’était pas un super héros, même si parfois il aimerait l’être. Il avait juste envie d’éviter des souffrances aux gens et encore plus aux personnes qu’il aime. Il aurait voulu éviter qu’elle perde ce bébé. Il aurait voulu pouvoir le tenir dans ses bras dans quelques mois mais ça n’arriverait pas. Un jour, peut-être. Il n’avait pas envie d’y penser maintenant, il préférait attendre plutôt que de s’infliger à lui et Arya une nouvelle déception. Est-ce qu’ils s’étaient précipités ? Il ne savait pas, il avait tant de questions mais pas de réponses. « Oh d’accord. » Il lui souffle. Il ne se souvenait pas vraiment. Il se demandait si elle disait cela pour faire de la conversation. Il était comme elle, il ne savait pas trop sur quel pied danser. C’était encore trop tôt.

Il avait besoin de sortir. Enfin, non, il ne savait pas trop ce dont il avait besoin mais il se disait que s’il restait enfermer alors il allait finir par péter un câble et il ne voulait pas. Il n’avait pas envie de se disputer avec elle. Il fallait qu’il se défoule sur quelque chose et non pas sur quelqu’un. Il fallait qu’il évacue sa colère, sa tristesse. Il fronce les sourcils à la question d’Arya. « Pourquoi je te détesterai ? » Il lui souffle alors. « Ce n’est pas.. je suis juste déçu mais je ne te détesterai jamais. Je n’étais pas là non plus et.. » Il n’arrivait plus à aligner des pensées cohérentes. « Tu n’es pas coupable de tout ça mais s’il te plait arrêtes de t’excuser. On ne va pas cesser de nous le répéter. » Il n’avait pas envie d’entendre cela, des excuses et toujours des excuses. Il ne pouvait pas détester Arya et il ne la détesterait jamais. Il se détestait plutôt lui. Elle, elle n’avait rien fait. Il le savait au fond qu’elle était la femme de sa vie, celle qu’il lui fallait. Elle était son phare, sa lumière, l’une des personnes les plus importantes de sa vie. Elle était cette personne qui l’empêchait de flancher quand ça n’allait pas et s’il était fort tous les jours qui passaient c’était parce qu’elle était à ses côtés. Il n’osait imaginer s’il venait à la perdre, il ne réussirait pas à se relever. Elle n’était pas comme les autres Arya, elle était beaucoup plus que cela. Il pousse un soupir parce qu’il se dit que ce n’était pas une solution de rester enfermée. « Ce n’est pas une solution tu sais.. » Pourtant, c’était bel et bien lui qui avait décider de poser quelques jours parce qu’il ne se sentait pas capable de travailler. « Tu as besoin de quelque chose ? » Qu’est-ce qu’il pouvait faire pour qu’ils aillent mieux ?

Arya ne savait pas comment appréhender la tristesse de l’homme qui partageait sa vie. Elle se doutait que ce serait compliqué, que les jours à venir allait être difficile mais elle avait déjà envie de passer à autre chose. Sauf que le coeur était marqué au fer rouge de la sensation qui lui avait prit quand on lui avait annoncé qu’elle avait fait une fausse couche. Que ce n’était pas grave, que ça n’impliquait pas qu’elle n’aurait jamais d’enfants parce qu’elle était jeune. Mais elle s’y voyait déjà. Elle se voyait déjà, sourire à ce petit être qui aurait pu illuminer leur vie bien qu’il était arrivé à un moment où ils n’espéraient pas. Arya s’en voulait tellement. De ne pas avoir levé le pied, de ne pas avoir fait attention, bien qu’elle avait tout de même était attentive aux signaux de son corps, mais visiblement ça n’avait pas été assez. Visiblement, ça n’avait pas eu l’impact escompté et maintenant il ne lui restait que le trou béant dans sa poitrine qui ne demandait qu’à être comblé. Elle avait la nette impression qu’ils étaient en train de se séparer, de s’éloigner. Mais elle n’avait pas envie d’y croire, elle n’avait pas envie de se concentrer sur cette sensation qui lui parcourait le corps. La blonde avait juste envie de se rouler en boule dans son lit et pleurer tout son soûl. Pleurer tout ce qui lui était capable de pleurer. Elle aurait bien été travailler pour ne pas penser mais elle savait pertinemment que ce n’était pas une bonne idée. Annoncer à ses collègues qu’elle devait être arrêté une semaine pour cause de souci de santé lui avait déjà assez brisé le coeur. Parce qu’elle ne voulait pas qu’on lui pose de questions, elle ne serait pas capable d’y répondre sans se mettre à pleurer. « je n’en sas rien. Parce que je n’ai pas été foutu de faire attention parce que… » Parce que rien, elle savait que ce qu’elle disait n’avait pas de sens. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer qu’il pourrait la détester pour quelque chose qu’elle n’avait pas contrôlé. « Ce n’est pas parce que tu n’étais pas là que c’est arrivé. Ça devait se passer ainsi, c’est tout. » explique t-elle, résignée. Ça devait se passer ainsi, elle en était persuadée. Maintenant, elle se sentait vidée, vidée de toute émotion, elle était résignée aussi. Résignée à se dire que ça aurait pu se passer autrement si… Si. Si elle n’avait pas travailler autant. Si elle avait fait attention. Si elle avait été plus prudente. Avec des Si, on peut mettre Paris en bouteille et Arya avait jsute envie de se réveiller de ce cauchemar où elle se sentait tombé dans les abysses des enfers sans pouvoir faire quelque chose. Elle ne voulait le dire à personne, elle voulait garder ça pour elle, elle ne supporterait pas le regard de sa mère, le regard compatissant de son père, celui assassin de son frère parce qu’elle lui avait caché quelque chose. Elle ne voulait pas qu’on la plaigne. Elle levait une main en l’air en sa direction quand il lui parlait de solution. Il n’y a pas de solution miracle pour cesser d’être triste, Arya le savait bien. « Il n’y aucune solution pour arrêter d’être triste, alors laisse moi rester au lit. » prononce t-elle d’un ton un peu trop sec, qu’elle a déjà envie de retirer. Elle se pince vivement les lèvres pour ne pas être agressive. « Non, merci. J’ai juste besoin que la tristesse s’arrête mais ce n’est pas demain la veille que ça le fera. » explique t-elle, ses mains qui saisissent la boîte de thé alors qu’elle balance un sachet dans la tasse pour se servir un verre d’eau. « J’aurais aimé que ça se passe autrement, mais visiblement, on est condamné à ce que des obstacles se mettent sur notre chemin. » se plaint-elle en chassant les larmes qui venaient de se loger dans ses yeux. « J’aurais aimé ne pas te rendre malheureux. » explique t-elle, elle voudrait garder la tristesse de Jaden. Pour qu’il ne soit pas malheureux. « Mais visiblement, je n’ai pas espéré assez fort. » Et ça, c’est la pire des choses qui soit.

Comment est-ce qu’il pourrait aller mieux Jaden ? Il n’en savait rien et dans un moment comme celui-ci, il s’en moquait un peu. Ce n’était pas lui le plus important. Il voulait juste qu’Arya aille bien mais il savait que ça ne serait pas le cas. Ni maintenant, ni demain. Il ne savait pas quand ça irait et il voudrait tant pouvoir revenir en arrière. Il voudrait pouvoir effacer sa douleur mais rien à faire. C’était trop tôt de toute façon mais il avait comme l’impression que les choses ne seraient plus comme avant. Il ne voulait pas y penser parce que ça lui ferait mal aussi. Ils avaient déjà eu du mal avant d’être tous les deux alors il n’avait pas envie de la perdre. Pas maintenant. Il se demandait si c’était quelque chose qui arrivait, avoir l’impression que tout le malheur du monde nous tombait dessus. Il cherche les bons mots mais il a l’impression de marcher sur des œufs. Il a la sensation que quoiqu’il dira ça n’ira pas. Il ferait mieux de se taire, sûrement. « C’est pas toi.. tu l’as dit, ça devait se passer. » Il aurait quand même préféré que ça n’arrive pas. Il ne pouvait pas changer le destin, ni le choisir. Il voudrait qu’elle arrête de se sentir coupable mais en même temps il la comprend. Il se sent tout autant coupable qu’elle.

Il pousse un soupir quand elle se montre sec avec lui. Il prend sur lui en se disant que ce n’était pas contre lui. Il n’insiste pas et il la laisse rester au lit si c’est ce qu’elle veut aujourd’hui. Il ne dit pas qu’il le fera tout le temps parce qu’il n’a pas envie qu’elle fasse cela et n’en sorte plus. « Est-ce que tu préfères que je reste ? » Il demande, espérant qu’elle soit sincère avec lui. Il avait besoin de se défouler mais si elle avait besoin de lui, il resterait à ses côtés. Il ne voulait pas trop en faire alors il demande. Il n’a jamais eu de mode d’emplois quand ce genre de choses arrivent. « Moi aussi mais on a pas eu que des obstacles. On est plus fort que ça, non ? » Ils en ont eu oui, avant d’être ensemble, et maintenant. L’amour était plus fort que cela quand même. Il osait espérer que le leur l’était. Il le fallait. Il fronce les sourcils à ses mots, s’approchant d’elle. « S’il te plait Arya ne dit pas ça. » Il l’était à cet instant, malheureux, il ne pouvait pas mentir mais elle n’avait pas choisi. « Je t’aime. On est juste triste et malheureux aujourd’hui mais il y aura des jours meilleurs dans le futur, je te le promets. » Est-ce qu’il y croyait ? Non, pas pour l’instant. Ca viendrait.

Elle a l’impression qu’elle saute dans le vide, sans attaches, sans moyen de se rattraper. Le coeur qui se morcele au fur et à mesure que les secondes s’étirent, s’éloignent. Elle a l’impression que les secondes et les minutes les éloigne tout les deux. Elle aimerait le prendre dans ses bras, elle aimerait lui dire que tout ira bien, recoller les morceaux de son coeur abîmé contre le corps de celui qu’elle aime. Elle aimerait trouver les mots qui pourraient panser ses plaies, petit à petit. Elle voudrait ne pas avoir envie de pleurer, sans cesse. Mais elle n’y arrive pas. Elle a l’impression que la terre lui ait tombé sur la tête. Le mal de coeur. Mais pour l’instant, elle veut prendre du temps pour elle, elle veut réfléchir, rester au lit, son chat tout contre son corps pour cesser de penser. « Je veux que tu fasses ce qui te fera du bien. » rétorque Arya en soufflant un peu, en prenant une gorgée de thé. Arya secoue positivement la tête avant de l’embrasser, poser ses lèvres contre celle du flic et elle déglutit. Bien sûr qu’ils sont plus fort que ça, bien sûr qu’ils sont plus fort que tout mais elle a l’impression qu’on vient de lui mettre un uppercut en pleine gueule et qu’elle peine à se relever. Mais elle le fera, elle en a vu d’autres. Elle n’a plus envie qu’il s’approche quand elle lui parle mais elle le laisse faire, reste stoïque et le coeur qui bat trop vite, les joues qui rosissent démontrent une fois de plus l’effet qu’il a sur elle. Et elle sourit en coin, le coeur qui se panse un peu, avant de se blottir contre lui, sa tasse de thé qu’elle enserre de ses mains gelées. « Ça ira. » murmure t-elle, sans vraiment y croire, un sanglot qui secoue sa voix. Et elle souffle en prenant une gorgée de son thé « Je vais aller me recoucher. Tu me dis si tu vas au lift. » Parce qu’après tout, elle ne serait pas de bonne compagnie. Parce qu’elle voudrait pouvoir pleurer en paix, sans qu’il ne la regarde, sans qu’il ne s’en veuille. Elle voudrait continuer sa lente descente dans les abîmes de la tristesse sans s’en vouloir. Alors, Weasley sur les talons, elle s’éloigne, essuyant la larme solitaire qui vient de glisser le long de sa joue avant de poser sa tasse de thé sur sa table de nuit et de s’enrouler en boule sous les couvertures, là où tout allait hier encore. Là où tout irait mieux un jour futur.

Il ne sait plus comment faire Jaden. Il ne sait pas si le fait d’aller faire du sport lui fera du bien. Oui, il pourrait se défouler comme cela mais il voulait surtout faire quelque chose qui ferait du bien à Arya. Il ne voit pas comment faire. Il suppose qu’aujourd’hui, il ne peut rien faire. C’est encore trop tôt, ça ne fait que quelques heures à tout casser. Ceci dit, il n’était pas certain qu’après quelques jours il ne dirait pas non plus que c’est trop tôt. Il a envie de rester là avec elle mais en même temps, c’est douloureux. Il ne pense pas que c’est la solution mais il ne l’a pas et rester dans les jambes de sa petite amie ne devait pas aider non plus. Il soupire un peu parce que ses mots ne sont pas les bons, il le sait. Est-ce qu’il y en a au moins ? Elle lui dit que ça ira mais il n’en croit pas un mot. Il la connait après tout. Il a pourtant envie que les choses se passent bien. « Oui ça ira. » Il lui dit pour tenter de s’en convaincre aussi. Il se tâte un peu et puis il se dit finalement qu’il devrait y aller. Peut-être que ça ne lui ferait rien mais il allait devenir fou s’il restait enfermé. Il étouffait. Il enfile donc sa veste et récupère ses affaires. Il se rends dans leur chambre pour prévenir Arya. Il a le cœur brisé une fois de plus en la voyant ainsi. Il voudrait tant avoir une seconde chance, un moyen de retourner dans le temps mais la vie n’était pas aussi simple. Il s’assoit sur le lit pour venir déposer un baiser sur sa tête. « Je vais un peu au Lift. » La il tournait un peu en rond. « Envoie moi un message si tu as besoin. » Il reste assis quelques secondes avant de finalement se lever pour partir, le cœur lourd.

La peine passera, elle le sait, elle s'en doute. Mais elle a mal Arya, mal au coeur, mal à l'âme, l'esprit qui est tourmenté. Et si, et si. Et si elle avait fait plus attention, et si elle n'avait pas agit avec inconscience, a t-elle été inconsciente ? A t-elle délibérement mit la vie de son bébé en danger ? Elle n'en sait rien Arya et elle a peur de la suite, peur que ça recommence, elle ne supporterait pas cette sensation trop longtemps. Elle se sent vide, elle se sent abîmée. Abîmée de l'intérieur, elle aimerait qu'il la prenne dans ses bras. Qu'il lui dise que ça ira. Qu'il lui dise que tout ira bien mais non. Elle a l'impression qu'ils se font face et qu'un fossé se creuse entre eux deux, comme si un tremblement de terre venait de les séparer. Comme si leur entité avait été obligé de se diviser pour en faire deux. Et elle a mal Arya. Elle ne croit même pas les mots qu'elle prononce, elle se sent idiote. Terriblement idiote. Et puis, là, dans son lit, elle se sent mieux, elle se sent plus en sécurité même si ça ne devait pas se passer comme ça. Même si ça aurait dû se passer autrement. Quand elle entend la porte, elle ne bouge plus, tente de canaliser les larmes qui ne cesset de couler avant de repousser la couverture au dessus de sa tête « D'accord. » répond t-elle simplement, avant de le voir partir et un fois seulement que la porte est close elle murmure « Ne m'abandonne pas.» Mais le coeur n'y est pas et la porte vient de claquer alors elle sait qu'il évacuera à sa façon. Et elle ne peut pas lui en vouloir parce que tout est de sa faute. C'est ce qu'elle se persuade, tout est de sa faute et rien d'autre.