On the low.

Aleksej laissa échapper un rire franc en entendant la réflexion de Solveig sur la relation entre son cœur et son estomac.

“Et en disant ça, tu n’as pas un peu l’impression que cette remarque résonne assez pour concerner également une certaine brunette ?”

C’était l’une des choses qui l’avait le plus surpris au début de leur relation. Physiquement, on ne pouvait pas dire qu’elle le portait sur elle, mais Solveig avait un attrait certain pour la nourriture et cultivait quelques péchés mignons. Si elle lui faisait remarquer cette histoire de donuts, c’était certainement parce qu’elle avait oublié, ou choisit d’oublier, la fois où elle s’était levé la nuit en douce pour engloutir tous les aebleskiver. Alors peut-être que ce n’était arrivé qu’une fois mais seulement parce que le Danois avait bien retenu la leçon.

“Qu’est-ce que tu veux que je te dises… il y a certaines choses pour lesquelles je suis insatiables…”

Il lui adressa un sourire espiègle, emprunt d’une petite pointe de provocation. Il ne parlait pas de nourriture. Il était amusant de remarquer comme Aleksej était capable de faire des sous-entendus grivois quand il se sentait en confiance. Lui qui était pourtant d’une telle pudeur et dont le sujet était probablement l’une de ses plus grandes sources d’insécurité. Il fallait croire qu’elle le changeait plus qu’ils n’auraient bien voulu l’admettre tous les deux.

Comme si ce chien avait un sixième sens, Maroon interrompit la discussion en décidant d’aller voir ailleurs s’il y était. Parfois Aleksej se demandait s’il n’était pas capable de comprendre ce que ses maîtres se disaient et s’il n’agissait pas justement de manière opportune en désamorçant des situations ou des discussions que le Danois n’était pas tout à fait capable d’assumer. La pensée lui arracha bien évidemment un léger sourire. Ça et regarder Solveig cavaler après l’animal à quatre pattes, perchée sur ses talons hauts ainsi que le regard ahuri de Boule resté avec lui, qu’il tenait en laisse.

“C’est définitivement ton chien…”