La nouvelle version a été installée cute ! Pour découvrir les nouveautés c'est par ici & pour commenter c'est ici
S'intégrer sur un gros forum, le mode d'emploi excited A découvrir par iciii avec toutes les initiatives mises en place !
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

to be wronged is nothing, unless you continue to remember it w/ Grisha

@ Invité

avatar
   
#
Mar 16 Juin - 23:14
Les soirées de libre se faisaient rares pour Reagan, plus encore lorsqu'elles se passaient loin de la writer room de SNL ou de sa propre chambre. Son appartement avait pris des allures de résidence secondaire à ce stade et si elle passait une nuit de plus sur l'un des canapés de la chaîne, la comédienne ne donnait pas cher de ses nerfs sur le long terme. La routine avait ses avantages mais être overbookée en permanence commençait doucement, mais sûrement, à grignoter la base fragile sur laquelle reposait son équilibre mental. Pourtant, Reagan aimait profondément son boulot et n'en aurait changé pour rien au monde. Elle avait travaillé trop dur pour en arriver là et tout abandonner sous prétexte qu'elle se sentait un peu surmenée. On accordait peu de secondes chances dans son milieu, encore moins à quelqu'un comme elle, si bienveillants que pouvaient sembler ses patrons. Être leur carte minorités ne la protégeait pas beaucoup, pas du tout même mais là n'était pas la question. Reagan avait besoin d'air, d'un vrai grand bol d'air, du genre que la pause café-clope de 23h sur le toit entre deux pages ne pouvait plus lui apporter.

Le reste de l'équipe avait décidé de faire un break et de commander des pizzas peu avant dix-neuf heures et sans qu'elle sache très bien pourquoi, l'Irlandaise avait vu dans cette décision le signal du départ pour elle. Elle avait beau adorer ses collègues — et certains peut-être plus que d'autres — l'idée de passer une nouvelle nuit à jouer au ping-pong des idées sans écrire la moindre vanne ni terminer l'interminable liste de sketchs de l'émission de la semaine lui était insupportable. Reagan était perfectionniste, appréciait le travail bien fait et les heures supplémentaires de groupe, où bières et visionnage de vidéos de chats étaient plus fréquents que la production de punchlines, n'étaient jamais très productives. Elle ne pouvait en supporter davantage, pas ce soir. Par bonheur, personne ne s'était vexé lorsqu'elle s'était excusée et avant de s'en rendre compte, Reagan s'était retrouvée sur la route familière du Bronx. Malheureusement, il était un peu tard pour débarquer chez Antek et après sa dernière visite, elle avait compris qu'il valait mieux éviter les visites à l'improviste. Sans doute aurait-il mieux valu qu'elle s'en souvienne avant de quitter le métro — ou même d'y monter. La fatigue faisait des ravages même dans les esprits les plus organisés. Reprendre le métro sitôt arrivée ne lui disait rien et après une brève inspection des alentours sur Google Maps, Reagan avait finalement poussé la porte d'un petit cinéma à quelques rues à peine de la paroisse Saint-Luke. La programmation ne lui disait pas grand-chose mais après tout, l'inspiration finirait peut-être par pointer le bout de son nez si elle passait une heure ou deux devant un film inconnu. Ou le sommeil, au choix.

Elle avait son ticket, sa bouteille d'eau et le petit sachet de popcorn que la vendeuse lui avait servi avec un regard réprobateur — qu'elle connaissait bien, la grossophobie était sa camarade au quotidien — lorsqu'elle pila net au beau milieu des escaliers de la première salle où sa séance devait se dérouler. Un couple manqua de la heurter et s'éloigna dans un nuage de chuchotements agacés pour rejoindre les sièges mais Reagan ne leur prêta pas la moindre attention, les yeux rivés sur un autre client à la silhouette ô combien familière. Tomber sur des connaissances ne lui arrivait pas souvent, New York était immense et elle passait sa vie à courir, ce qui laissait peu de place aux rencontres inattendues, qu'il s'agisse d'ami·e·s ou non. En l'occurrence, ce type-là n'avait rien d'un ami, loin de là. Grisha, un autre nom sur une liste un peu trop longue de gens dont elle regrettait d'avoir croisé la route. Fût-il arrivé plus tôt dans sa vie qu'il aurait fait plus de dégâts en en sortant mais elle n'était déjà plus une adolescente complexée qui rasait les murs lorsqu'ils s'étaient rencontrés. Elle avait été peinée lorsque les choses s'étaient si abruptement terminés entre eux, bien sûr qu'elle avait été peinée mais la peine avait laissé place à la colère devant le manque de considération flagrant dont il avait fait preuve. Fallait-il vraiment qu'elle le croise, lui, ici, le soir où elle décidait de prendre du temps pour elle et de faire une pause ? C'était probablement une mauvaise blague dont elle finirait par rire. Ou par raconter sur scène.

Reagan souleva un instant l'hypothèse de rebrousser chemin et d'aller grignoter son popcorn sur le chemin du retour, ne serait-ce que par envie de tranquillité. Mais il y avait autre chose, un reste de colère, un soupçon de fierté aussi et après une seconde, elle décida que non, non, elle ne fuirait pas. Elle n'avait rien à se reprocher et elle n'allait certainement pas se cacher, ni baisser la tête. Tout ça, Reagan l'avait déjà fait. La rancœur, la colère, elle les avait déjà ravalées plus d'une fois, convaincue qu'elle avait mérité ce qui lui était arrivé, persuadée qu'on la traitait sans grande considération pour de bonnes raisons. Pas cette fois.

Ça va Grisha, on passe une bonne soirée ? lâcha-t-elle, mielleuse, en s'installant à ses côtés. Évidemment, entre la fuite et la confrontation, il y avait plus d'une autre solution mais Reagan n'avait jamais fait les choses à moitié.

@ Invité

avatar
   
#
Ven 19 Juin - 23:15

Reagan & Grisha #RunBoyRun @NotAGentleman


Un verre de coca dans une main, un paquet de popcorn dans l'autre, Grisha enjamba avec dextérité les personnes déjà installées sur leur siège. A vrai dire, il sauta plus par-dessus leurs jambes légèrement étendues qu'autre chose. Tandis qu'il s'installait il vit ses voisins s'agiter frénétiquement puis changer de place. Sans doute l'avait-il pris pour un quelconque voyou un peu tapageur. Tant mieux ça lui laissait la rangée quasiment pour lui tout seul. Il pourrait ainsi se délasser tout en suivant à moitié le film. Et ceci avant de commencer à circuler pendant la nuit pour commencer ou terminer quelques-unes de ses fresques.

Ces soirées d'été, ses voisins s'agitaient beaucoup dans tous les sens. Il ne parvenait plus à se reposer vers la fin de la journée ou même à écrire. Et quant à aller sur le toit c'était désormais exclus. Par deux fois des péripéties imprévues lui tombèrent dessus, pas question de s'y risquer une fois de plus. Donc dans ces cas-là, l'option la plus tranquille demeurait le cinéma. Surtout dans le bronx, qu'est-ce qui aurait pu mal tourner ? Aucune raison de regarder par-dessus son épaule si celui de droite vous mate un peu bizarrement. Grisha, il ne s'y rendait pas particulièrement pour la projection mais pour s'y reposer en paix. Néanmoins il lui arrivait de découvrir des petites perles qui happaient toute son attention et son regard.

Les murmures formaient un léger bruit de fond, mais pas assez pour que ça puisse le distraire, parce que ça se comparait aux chants des oiseaux quand on se promenait dans la nature. Une légère touche pour parfaire le paysage. Grisha pencha sa tête en arrière, ferma les yeux pour profiter du moment présent. Il savait tirer plaisir de toutes ces petites choses, il apprenait à se contenter de peu dans le monde qu'il s'était créé. Celui-là qui ne tenait pas compte des personnes - entités fantomatique, sans couleur ou saveur - qui l'entouraient. De cette manière il les dépossédait de leur substance, les privant d'humanité et donc d'émotion. Dans cette carapace étrange ou il se réfugiait depuis plus d'une décade il se transposait dans un univers peuplé de zombies pas cannibales.

Il ne l'entendit pas approcher. Il ne soupçonna pas une seule seconde qu'un malaise s'abattrait sur ses épaules dans les minutes à venir. Le brun il se noyait dans cette sécurité, cet anonymat que lui fournissait la salle du cinéma. Ses paupières se relevèrent alors qu'il admirait un plafond d'une banalité sans nom, ses doigts s'enfoncèrent dans les pop-corn qu'il porta à ses lèvres. Les laissant tomber dans une bouche ouverte avec une lenteur calculée. Ce fut la voix qui retenti à ses oreilles qui le fit sursauter puis avaler de travers. Il se pencha vers le sol pour cracher et récupérer son souffle.  

Il lui restait quelques éclats jaunes sur le rouge ses lippes quand il se releva pour se tourner vers elle. Oui ELLE. Un instant la bassesse de prétendre qu'il ignore qui elle est effleure ses pensées, mais finalement il n'y cédera pas. Il ne peut décemment avancer qu'il n'est pas le Grisha auquel elle s'adresse mais un autre qui lui ressemble comme un clone. Alors il lui sourit bêtement pour débuter, n'ayant aucune réplique lumineuse qui lui éclaire l'esprit. Parce que contrairement à ce qu'il se raconte lui-même, il n'oublie jamais ceux ou celles pour qui il craque l'espace d'une soirée.

Se cachait-il des regrets au fond de ce cœur qui se proclame battit de pierres arides ? Ceux d’avoir essaimés des êtres précieux tout au long de son parcours chaotique ? Entre la fuite et l'ignorance son palpitant balance alors qu'il la regarde aussi silencieux qu'une tombe qu'on viendrait de profaner « Oh salut, t'habite dans le coin ? » Non, il n'a pas pu s'empêcher de partir à la pêche aux infos, parce que généralement il fait en sorte de s'assurer qu'il ne recroisera jamais ceux qui partagent ses nuits. Grisha, il n'a pas la moindre ébauche du marasme dans lequel il se débat en enfonçant les autres. Tout ce qui lui tourne dans la tête, en la voyant, c'est ô combien sa peau lui paraissait douce « Mais oui je passe une bonne soirée et toi ? »


@Reagan Schuyler to be wronged is nothing, unless you continue to remember it w/ Grisha 3095230557 to be wronged is nothing, unless you continue to remember it w/ Grisha 3095230557

@ Invité

avatar
   
#
Ven 17 Juil - 20:09
Prétendre que la surprise initiale de Grisha ne lui fit pas plaisir aurait été un vilain, très vilain mensonge. Et, certes, Reagan trempait encore régulièrement dans le déni et ce, allègrement, mais voir ce type s’étouffer à sa vue ? Il y avait quelque chose d’incroyablement satisfaisant là-dedans. Décidément, elle avait bien fait de ne pas reculer. Oh, les choses auraient probablement été plus simples si elle l’avait fait. La confrontation, très peu pour Reagan, et c’était sans nul doute dû à des années passées se faire plus petite qu’elle ne l’était pour ne pas attirer l’attention mais cultiver sa confiance en elle n’avait pas généré chez elle le moindre désir d’une vengeance aggressive. Au fond, elle n’était même pas sûre d’en vouloir beaucoup au jeune homme. Pas assez, en tout cas, pour le retrouver dans une ville de près de vingt millions d’habitants et lui balancer ses quatre vérités. Cela dit, il était là, elle aussi. C’était peut-être un signe ? Ou une simple coïncidence qui survenait de temps à autre dans une vie. Reagan n’était pas certaine de croire à ce genre de signes mais elle était intimement convaincue qu’on ne pouvait maîtriser chaque partie de son existence et avait appris à accepter l’inattendu.

D’ailleurs, ce sourire un peu idiot que lui lança Grisha en se redressant, ça aussi, c’était inattendu. D’un type comme lui, l’Irlandaise aurait pensé recevoir une bonne dose d’indifférence à la new phone who dis ou, à la limite, un regard gêné sur un visage rouge de honte. Mais non, même pas ça. Peut-être était-il encore plus tordu qu’elle ne l’imaginait, peut-être qu’il y avait eu autre chose qui l’avait poussé à disparaître brusquement. Reagan n’était pas assez naïve pour se convaincre de la seconde option, pas suffisamment cynique pour se contenter de la première. Si ses parents lui avaient continuellement répété au cours de son enfance qu’on la jugerait sur son apparence au premier coup d’œil, ironiquement, ils lui avaient également appris à ne pas faire de même avec autrui. Et elle ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi. Pourquoi Grisha l’avait-il écartée sans l’ombre d’une explication, pourquoi s’était-il intéressé à elle dans un premier temps et savait-il déjà, à l’époque, comment les choses se finiraient. Tant de questions auxquelles ses vieux démons auraient pu répondre aisément si elle n’avait pas travaillé si dur pour réussir à les faire taire.

Non, répliqua-t-elle fermement lorsqu’il lui demanda si elle vivait dans le Bronx, pas que ça te regarde de toute manière.

Le small talk et autres bavardages futiles au nom d'une pseudo-politesse étaient des exercices épuisants, et elle n’avait pas l’énergie pour ce genre de choses après ces dernières semaines. Et, après tout, rien ne laissait entendre que Grisha méritait un tel effort. Reagan savait être gentille, oui, et courtoise aussi mais elle n’était pas complètement stupide. Tendre l’autre joue était un précepte qu’elle avait toujours eu du mal à assimiler, malgré des heures et des heures de catéchisme dans le petit presbytère miteux de la paroisse de son enfance.

Je pourrais presque croire que la réponse t’intéresse mais ça colle pas vraiment avec tout le reste. Tu sais, ne plus donner de nouvelle, disparaître sans raison, tout ça, rappela-t-elle avec un sourire qui n’atteignait pas ses yeux. Les ruptures, elle savait encaisser, avait eu droit à son lot d’excuses plus ou moins crédibles. Se faire jeter sans un mot, en revanche, était bien plus difficile à avaler.

@ Invité

avatar
   
#
Mer 30 Sep - 17:06

Reagan & Grisha #RunBoyRun @NotAGentleman


Si Grisha éprouve un certain déplaisir à se découvrir dans une situation peu plaisante, il s'en veut plus à lui-même qu'à EllE. Parce qu'il aurait dû choisir le coin le plus sombre, là où on l'aurait pris pour un voyeur qui voulait faire sa petite affaire, et qu'alors, forcément, on l'aurait laissé tranquille. Quand il abandonne les gens, filles ou garçons, d'une façon si peu cavalière, il ne s'agit pas d'une mauvaise vibration qu'il éprouve pour eux. Au contraire. Mais ça bien entendu, comment le devineraient-ils ? Grisha il fuit tout ce qui peut l'attacher à cette terre, il se protège, il en est persuadé,  comme ces navires qui ont perdus le cap et continuent à tracer la route dans une mauvaise direction. Et parce qu'il n'intègre pas les autres dans son équation personnelle, ils - elle -  pourraient croire qu'il possède un ego hors du commun,

Il ne se rend pas compte des dégâts qu'il cause sur son passage. Il n'imagine même pas qu'on puisse s'attacher à lui ou lui garder une quelconque rancune. A part s'il à pu se montrer brusque et brutal. Mais Grisha n'a aucune souvenance d'avoir pu l'être avec Elle. Ce qui l'ennuie en particulier, c'est le son de son cœur qui s'accélère dans sa poitrine quand les souvenirs enfuis se réveillent dans le tréfonds de son esprit.  

Maladroit, imprécis, il se sent à la fois attiré et rejeté par la présence de la jeune femme. Elle a franchi la bulle de son petit monde sans prévenir, et lui il n'a pas réellement de réponse adéquate pour faire face à cette étrange adversité qui le remue profondément. Plus jeune il éprouvait une empathie envahissant envers ceux qu'il côtoyait, mais quand il s'est retrouvé littéralement sous les ponts, il l'a coupé à la racine. Oh certes il la soupçonne pas mal de roder dans le coin pour le moment, et ce serait bien contrariant qu'elle vienne pointée son nez, là tout de suite. Pourtant il n'a pas envie de conduire désagréablement envers elle. Pas du tout. Même si elle apparait différente, et ce n'est pas une question d'éclairage, mais un truc indicible qui lui souffle son instinct.

Peut-être serait-il judicieux pour lui de prétendre vouloir se rendre aux toilettes, puis de se carapater, la réponse qu'elle lui offre semble lui donner raison « Oh ! » Laisse-t 'il échapper les yeux agrandis comme des soucoupes. Est-ce que ça ne devrait pas le rassure, elle ne veut pas avoir affaire à lui, mais alors pourquoi est-elle venue s'assoir juste à ses côtés ? « Tu ... Tu ne m'avais pas reconnu avant de choisir un siège ? » Laisse t'il échapper spontanément de ses lèvres, oubliant la règle vitale qui est de se contenter de ce qu'on lui dit.

Toute une série de reproches venaient de lui tomber sur la tête, auxquels il ne semblait pas donner de suite. En vérité ça lui coupait un peu le souffle, jamais il n'avait visionné l'autre côté, celui de l'abandonné(e). Pourquoi l'aurait-il fait puisque la peur ancrée en lui le poussait à le souhaiter plus que tout autre chose au monde. Il ne se permettait pas d'avoir des regrets ou des remords, plus facile quand on ne devait plus revoir celui qu'on délaissait. Depuis toujours il fuyait, de chez lui, les autres, les voisins, les ... ELLE

« Reagan, ce ... » n'est pas ce que tu crois, le truc bidon à sortir, même lui il s'en rendait compte. Perdu au milieu de cet îlot insolite avec elle, il n'eut d'autre alternative que de lui tendre son paquet de popcorn, en l'effleurant par mégarde volontaire « T'en veux un peu ? » avant de rajouter « Contrairement à ce que tu ... Parais penser, et certainement je t'ai donné des raisons de le faire » Non Grisha n'allait pas tout nier en bloc. Il l'eut fait pour un quelconque passant dont la silhouette demeurait inconnue, mais pas avec elle « Oui ça m'intéresse » Probablement, certainement qu'il eut dû formuler des excuses, mais il ne calculait pas encore la profondeur de la blessure, il ne commençait qu'à appréhender, tout en perçant cette carapace qu'il opposait au reste du monde.


@Reagan Schuyler - l'étouffe pas - to be wronged is nothing, unless you continue to remember it w/ Grisha 3974363061 to be wronged is nothing, unless you continue to remember it w/ Grisha 507729297
Spoiler:

@ Invité

avatar
   
#
Ven 9 Oct - 17:01
Il y avait un petit quelque chose de grisant dans le fait de ne pas s'effacer, une once de satisfaction avant même d'avoir vider son sac que Reagan n'aurait pas imaginé ressentir si elle avait eu le temps d'imaginer recroiser un jour le chemin de Grisha. Elle haussa un sourcil, lui glissant de côté un regard agacé. Oh non, non, je t'avais bien vu, répliqua-t-elle froidement, mais je vois pas pourquoi je devrais t'éviter. Je n'ai rien à me reprocher, moi. Mais je t'en prie, si quelque chose te gêne, tu es libre de te lever et de t'en aller, tu sais faire ça très bien. L'accusation était facile, une évidence qu'elle aurait rechigné à attraper si il avait été question de faire rire, mais la comédienne avait raccroché sa casquette de petite rigolote. Elle n'était pas en train de plancher sur son prochain sketch pour SNL ni sur une scène à tenter de faire rire son public. Un jour, peut-être, tournerait-elle tout ça différemment avec un peu plus de finesse si elle se décidait à écrire sur le sujet. Ce ne serait pas la première fois, après tout, elle avait construit sa carrière sur ses petits tracas et ses grands maux, et ce genre d'épisodes, si agaçants pouvaient-ils être sur le moment, étaient véritablement du pain béni pour l'inspiration.

Elle se tourna de nouveau vers lui, retenant à grand peine son envie de ricaner. Ailleurs, peut-être s'y serait-elle laissée aller mais elle avait encore un minimum de décence. Ou peut-être s'agissait-il de fierté ? D'un reste de crainte d'être scrutée à la loupe par des yeux curieux et débordant de jugement qu'elle n'avait aucun mal à imaginer ? Peut-être bien mais là n'était pas la question. Elle secoua brièvement la tête devant le popcorn offert, levant simplement son propre sachet face à cette naïve tentative de distraction.

Pardon? lâcha-t-elle, plus fort qu'elle ne l'aurait voulu. Elle s'éclaircit la gorge, se forçant à se concentrer sur le visage de ce charmant crétin manifestement pétri d'un sacré culot. Ça n'avait pas l'air de t'intéresser quand tu as décidé de me ghoster. Très courageux, d'ailleurs. Là aussi, c'est pas ce que je parais penser? Parce que ça, ça va être un peu compliqué à expliquer tu vois. Elle s'arrêta une seconde pour prendre une gorgée d'eau et, accessoirement, calmer son cœur furieux qui commençait à tambouriner dans sa poitrine. Que tu n'aies pas envie d'avoir d'attache ou je ne sais quelle fantaisie d'artiste hipster bobo tu développes, passe encore. Je ne t'ai pas demandé de m'épouser ni d'adopter un labrador avec moi mais je m'attendais quand même à un minimum de respect. Utiliser des mots pour me dire qu'on ne veut pas de moi, par exemple. J'ai trente-trois ans, je suis parfaitement capable d'encaisser ce genre de choses mais je suis pas certaine que ce soit par égard pour mes sentiments que tu te sois évanoui dans la nature. En fait, pour être tout à fait honnête, ça pue la lâcheté tout ça, conclut-elle avec un sourire qu'elle savait mauvais.

Spoiler:

@ Invité

avatar
   
#
Mer 28 Oct - 21:40

Reagan & Grisha #RunBoyRun @NotAGentleman


Les situations embarrassantes, ne le sont pas pour Grisha. Habituellement... Tout simplement parce qu'il ne s'implique pas émotionnellement. Enfin voilà ce qu'il se répète si inlassablement, que ces mots se sont ancrés dans son esprit. Il vogue entre les uns et les autres avec tant d'aisance, qu'inconsciemment il a commencé à déborder de ses propres marques. Ou peut-être qu'il n'a jamais pensé, qu'un jou,r le retour de manivelle lui tomberait sur le dos.

Sa question, il l'a posé bien innocemment, sans se douter de ce qui se tramait dans la tête de sa voisine. Oh bien entendu il a senti ce "petit" malaise mais il n'a pas pensé qu'il s'étendrait au point de finir par occuper toute la place. Pour l'instant il ne voit pas ce qui justifie l'ampleur de la réaction de la jeune femme, ou plutôt de ses mots « Euh ... Je n'ai jamais dit ça, c'est plutôt toi qui à pas l'air très contente que je sois là »

Car lui il ne possède dans sa mémoire que des doux souvenirs d'elle, il ne garde pas l'impression de l'avoir mal traitée à aucun moment de leur rencontre ... Alors jeune maladroit aveugle et irréfléchi, il tâche de se montrer sympathique en s'imaginant qu'elle a dû passer une mauvaise journée.  

A laquelle vient s'ajouter cette rencontre, lui, qui visiblement ... A contrario de sa propre vision n'est absolument pas remplie d'arc-en-ciel et de licornes. Alors il a tenté un signe de paix, il veut même bien reconnaître ses torts si ça lui fait plaisir ... Mais non. Elle impose son veto, peut-être n'aurait-il pas dû insister, mais il l'aime bien, beaucoup ... Alors il n'a pas pu résister. Et la douche froide déboule sur lui sans prévenir, ou si ...

Simplement Grisha, il ne sait pas lire les signes, il les a ignorés toute sa vie. Forcément ce n'est pas maintenant qu'il va pouvoir y voir clair, mais il surnage entre les phrases pour garder une certaine contenance. Enfin, il a surtout l'air d'un pauvre gamin des rues qui ne retrouve plus sa maison « D'accord ... Non » Pas évident de construire une réponse qui a du sens quand on se retrouve devant des faits qu'on doit revoir avec une autre perspective. Le brun n'a pas le temps d'enchaîner qu'elle repart comme si finalement il lui était nécessaire de déverser toute cette "rancune" afin d'exposer la situation, d'effacer toutes les zones d'ombres, d'arracher les œillères par lesquelles Grisha déformait la vie à sa façon.

Il ne se sentait pas très fier en cet instant, et il ne put s'empêcher de lancer des regards autour de lui. Non pas à cause des reproches qu'elle lui adressait, mais surtout au cas où des informations essentielles eussent été captées par des oreilles espionnes. Néanmoins il ne se donna pas le droit de se laisser distraire par ses propres dilemmes. Grisha se concentra sur l'image qu'il recevait de lui à travers les paroles de Reagan « Tu ... ne me croira pas ... Mais, et je ne voudrais pas préjuger une fois de plus dans ce qui se passe dans ta tête, mais si je ne t'ai plus donné de nouvelles c'est justement parce que je t'a... Me sentais trop attacher à toi »

On ne pouvait douter de la sincérité dans sa voix, bien que cette explication parût complétement insensée, et servie au petit bonheur la chance. Le brun aurait bien eu du mal à accepter une telle excuse si qui que soit avait osé la lui tendre. Il aurait fallu développer et alors il s'agirait d'une conversation dont il ne pensait pas être prêt à avouer, ni dans l'état présent ...Elle à écouter « Mais c'est vrai ... Vu par tes yeux j'ai été lâche ... »


@Reagan Schuyler - Non mais t'inquiète go ! -  uuh

@ Invité

avatar
   
#
Dim 15 Nov - 19:50
Qu'on s'entende bien, Reagan raffolait des rencontres incongrues et autres anecdotes à la con qu'on avait du mal à imaginer vraies en l'entendant les raconter. C'était du pain béni pour elle et rien n'était trop dramatique du moment qu'on pouvait en rire, voire en faire du profit. Chacun·e sa thérapie. La sienne reposait sur les ricanements d'un public attentif et les dollars qui brillaient dans les yeux de son manager. Mais elle avait besoin de recul pour se permettre ce genre de confidences à son audience, besoin d'une vision d'ensemble des choses — besoin de comprendre. Et elle ne comprenait pas, pas plus le silence d'alors que le petit manège auquel se livrait Grisha maintenant. La patience de la comédienne avait ses limites dont elle s'approchait bien trop dangereusement ces derniers temps. Elle laissa néanmoins passer la première offense, peu disposée à se chamailler avec un quasi-inconnu sur des histoires de sémantique. Avoir raison pour raison, au mépris de la logique, était une habitude de troll des bas fonds de Twitter et Reagan aimait à se penser au-dessus de ces gens-là.

Mais si Reagan ne crachait pas sa rage en 280 caractères, elle n'avait, de toute évidence, aucun de mal à la balancer au beau milieu d'un cinéma. Le temps d'une seconde ou deux, après avoir vidé son sac, elle se sentit vaguement coupable. Vaguement. Du moins, jusqu'à ce que Grisha ouvre la bouche. Des excuses, Reagan en avait entendu quelques unes dans sa vie. Plus ou moins plausibles, présentées de manière plus ou moins convaincantes ou sincères, assez, souvent, pour l'ébranler dans ses convictions ou son ressentiment. Pas cette fois cela dit. Tu m'as prise pour un lapin de six semaines ? s'esclaffa-t-elle après un moment de silence à se répéter mentalement ce qu'elle venait d'entendre. Juste pour être certaine d'avoir bien compris. J'apprécie l'effort, vraiment, ça aurait même l'air vaguement romantique si j'avais dix ou quinze ans de moins mais tu aurais pu te contenter de la fin. Elle détourna le regard un instant, presque agacée du soulagement ressenti, teinté de déception. Comme si le dénouement, finalement, n'apportait rien sinon la confirmation que ses souvenirs désagréables le resteraient. Oh, Reagan ne s'était pas arrêtée de vivre depuis, cette histoire ne l'avait pas obsédée non plus mais force était d'admettre qu'elle avait laissé des traces. Qu'elle l'avait forcée, aussi, à réfléchir. Sur ce qu'elle attendait des autres, sur ce qu'elle désirait et, surtout, méritait. De la franchise, toujours. Du silence, plus jamais. Tu as conscience qu'on traite pas les gens comme ça ? J'en ai rien à faire que tu sois terrifié par l'engagement, c'est ton problème. À la limite, c'est même pas grave parce qu'honnêtement, je cherchais vraiment pas autre chose qu'un peu de bon temps. Juste du fun, rien de plus. Mais un minimum d'honnêteté aussi. Tu aurais très bien pu disparaître après m'avoir dit "je veux me casser" et j'aurais eu aucun problème avec ça. Mais on plante pas les gens comme ça sans un mot, c'est irrespectueux et vraiment stupide. Un jour, peut-être apprendrait-elle à garder ses opinions pour elle-même. Un jour peut-être, ouais, mais clairement pas aujourd'hui.

Spoiler:

@ Contenu sponsorisé

   
#

Poster un nouveau sujetRépondre au sujet

permissions de ce forum

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum