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(tessa) la critique est aisée mais l'art difficile, dit-on

@ Invité

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Jeu 18 Mar - 22:15
tu cliques sur le pad de ton ordinateur portable et ta toute dernière critique se retrouve en ligne, sur ton blog. tu t'étires longuement avant de fondre sur la tasse de café posée à côté de ton écran. rien de tel que de la caféine pour se récompenser de la nouvelle carrière que tu pourrais bien propulser dans le néant. tu te demandes si, un jour, cette satisfaction s'effacera. mais pour l'heure, elle est belle et bien présente. tu t'appuies contre le dossier de la chaise du pub. tu as bien mérité une assiettes de frites. d'autant que l'heure du déjeuner vient de sonner et que ton estomac n'a de cesse de grogner. écrire puisse dans tes forces. un sourire à la serveuse et quelques minutes plus tard, ta commande trouve le chemin jusqu'à ta table. alors, tu refermes ton portable et le ranges dans ton sac, que tu glisses entre tes jambes. tu observes le quartier par la fenêtre, observes les vas-et-viens incessants de la population, comme la reine des fourmis sur le reste des siens. ils sont tous insignifiants, et pourtant si importants pour leur propre personne. ils ne sont personne, et quelqu'un à la fois. tu ne connais rien d'eux mais tu sais dores et déjà que leurs existences sont ridicules. paradoxal, pour un type qui croyait être quelqu'un. une voix t'interpelle. tu tournes les yeux, et la silhouette qui se dessine devant la porte d'entrée du monro t'arrache un rictus. la cible de ta précédente critique. « toujours sous les feux de la rampe ? »

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Sam 20 Mar - 13:42
impossible de trouver le sommeil. fermer les yeux, ne pas repenser à cet article. de ne pas se souvenir des mots, des piques, de toute cette méchanceté gratuite qu'il a pu utiliser contre elle. jusqu'à en pleurer toute la nuit, jusqu'à sentir son coeur se briser un peu plus. incapable de se dire qu'il était peut-être le seul à le penser, incapable de passer au dessus du fait qu'un bon nombre de la population tomberait sur cet article, que peut-être certains seraient d'accord avec lui, avec son opinion, qu'il ne serait pas le seul à la trouver complètement fade, sans aucun talent, invisible face à la caméra. pas le seul à la détester pour ce qu'elle représente. elle a besoin de réponse tessa. besoin de l'entendre de sa bouche, qu'il la regarde droit dans les yeux et lui avoue tout ce qu'il n'a pas hésité à coucher sur papier. elle lui en veut.. pas d'avoir son avis ou de penser ce qu'il pense, plutôt de ne pas avoir eu assez de courage pour le lui dire en face, de l'humilier de cette façon après tout ce qu'ils ont pu traverser ensemble, comme si elle n'était qu'une étrangère, comme si elle n'avait jamais comptée. comme si archie ne l'avait jamais aimé. elle sent sa gorge se nouer de douleur une fois devant le pub. parce qu'après toutes ces années.. archie reste le même à ses yeux. pour elle tout ce temps passée à l'intérieur de ses bras était réel. c'est surement une perte de temps, pour elle, pour lui.. d'accorder de l'importance à ses critiques alors, qu'elle avait jurée de passer au dessus de tout ça. comme quoi archie swanson frappe toujours au bon endroit. comme quoi il prépare tellement ses attaques qu'il n'est même pas surpris de la voir, de croiser son regard, qu'elle se tienne debout face à lui. toujours ce même sourire, toujours cette haine au fin fond de son regard. « ça ne sera pas long. » est-ce important de le préciser ? non. elle le connait assez, en tout cas.. cette nouvelle version de lui pour comprendre que ce n'est pas un détail qui l'intéresse. sans même lui demander son avis, tessa s'installe face à lui, cherchant a montrer le peu de dignité qu'il lui reste actuellement. « pourquoi archie ? » pourquoi me détruire une seconde fois ? « que tu penses que je n'ai aucun talent.. que tu me considères comme une personne misérable et autre.. pourquoi ne pas me le dire en face ? c'est donc tout ce que je représente pour toi ? une artiste sans talent ? » une moins que rien ?

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Dim 4 Avr - 23:03
tu aurais pu te contenter d'un sourire, de poser un billet sur la table, embarquer tes petites affaires et quitter le monro en l'envoyant valser, mais une petite voix dans ta tête t'en dissuade. tu en ignores la raison. alors, tes narines se remplissent de l'odeur si particulière de friture, de malt et de transpiration tandis que tes yeux parcourent la silhouette de la jeune femme. tu aurais pu donner ta vie pour la sienne. tu l'aimais. tu l'avais aimé, c'est une certitude. tu pensais votre avenir tracé, tu pensais que vos talents vous propulseraient en haut de l'affiche et que rien ne pourrait vous arrêter. que vous auriez une maison en plus d'une carrière et que vos vies ne cesseraient d'être bouleversées par des voyages sur toutes les scènes du monde, devant toutes les caméras des amateurs de broadway. l'un de vous d'eux a pu toucher ce monde de ses doigts, tandis que l'autre a fini dans les coulisses, roulé en boule dans un coin, à se morfondre. et puis tu es là, plus fort que jamais, plus déterminé que jamais à montrer aux autres qu'ils se sont trompés. alors, tu souris. encore et toujours plus. ils se sont trompés sur toi. ils se sont trompés sur elle.tu l'observes s'installer face à toi. « fais comme chez toi. » lui dis-tu, un brin sarcastique. « pourquoi avoir dit la vérité ? » lâches-tu, pivotant sur ton siège pour lui tourner le dos et observer la foule s'engouffrer dans le pub. « quelqu'un se devait de te le faire savoir un jour ou l'autre. il vaut mieux l'apprendre de moi que de quelqu'un d'autre, tu ne crois pas ? » et sorti de nulle part, une boule se forme dans le fond de ta gorge. ce que tu préfères ignorer pour le moment, au lieu de quoi, tu te concentres sur l'assiette que tu n'as pas terminé. « je me suis dit que tu n'aurais rien à faire de l'entendre de vive voix, maintenant que tu es devenue une petite star de la scène, et puis, on ne peut plus dire que l'on se côtoie beaucoup. cela doit faire combien de temps que l'on ne s'est pas vu ? trois mois ? cinq ? ce que le temps passe ! » un nouveau sourire étire le coin de tes lèvres. « je t'offre quelque chose à boire ? »

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Sam 24 Avr - 15:11
cette conversation ne risque pas d'aboutir à grand-chose. encore moins d'arranger les choses. tessa n'est pas stupide, ni aveugle. elle ressent parfaitement toute cette colère, cette haine que l'homme face à elle ne tente même pas de cacher. archie ne cherche plus à la préserver depuis longtemps. ne cherche plus son bonheur, à lui décrocher un sourire.. elle est désormais loin l'époque ou ils étaient heureux ensemble, à parler de leurs rêves pendant des heures, à façonner le monde à leurs images. loin le temps ou tessa arrivait à le comprendre.. ou même l'aimer. « tu sais parfaitement que j'ai toujours été apte à recevoir des critiques. » il comprend parfaitement la nuance de ces mots archie. pourtant il joue avec, déforme chacune de ces paroles pour lui briser un peu plus le coeur. ce n'est pas dans un article qu'elle aurait aimée lire tout ça tessa. pourquoi pas autour d'un café, juste à deux.. elle aurait plus facilement acceptée si cette violence si elle n'aurait pas été humiliée aux yeux de tous. d'un monde dans lequel tessa voulait absolument réussir, pensait en être capable. « j'aurais aimée l'entendre de l'homme que je pensais connaître durant toutes ces années.. pas de celui que j'ai désormais en face de moi. » un homme complètement dénué de sentiments. capable de faire du mal avec autant de facilité. « est-ce vraiment de ma faute archie ? » qu'elle lui demande sincèrement le coeur pleins de remords. elle à pourtant toujours tout fait pour le protéger. pour le rendre heureux, prendre soin de lui. lui rendre tout ce bonheur qu'il lui apportait au quotidien. « je n'ai jamais voulu que tu partes.. je ne t'ai jamais quittée moi. » j'aurais acceptée ton succès, je t'aurais accompagnée quoi qu'il arrive jalousie qu''elle n'a jamais éprouver tessa et qu'elle ne comprendra jamais. « tu peux penser tout ce que tu veux.. je t'aimais et jamais ma carrière serait passée avant toi. » même s'il a toujours imaginer le contraire. penser une seule seconde qu'il n'aurait plus qu'un fantôme d'un ancienne vie. « et malgré tout ça. jamais je n'aurais été te salir en public ou détruire tout ce dont tu rêvais. » elle a beau passer au dessus -ou faire semblant- prétendre qu'elle n'est pas affectée par la situation. cet article risque de lui coûter sa carrière et l'effacer des moindres projets dont elle aurait pu faire partie.

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Jeu 6 Mai - 21:19
l'amertume est un drôle de sentiments. l'on passe le plus clair de son temps à tenter de l'éloigner le plus possible de son quotidien, sans savoir qu'à terme, il ne restera plus qu'elle pour vous tenir chaud à la nuit tombée. il ne restera qu'elle pour vous réconforter lorsque votre vie s'écroulera tout autour de vous. elle et vous. vous et elle. tu n'as pas fait exception à la règle, Archie. tu es en même devenu le parfait exemple. tu t'es laissé consumer longtemps, à petit feu. et cette flammèche fragile est devenue brasier ardent. au final, tu t'es forgé une carapace. tu n'as plus laissé personne entrer dans ta vie. tu es devenu casanier, vide de tout espoir, vide de toute envie. tu ne laisses que ton aigreur se déverser sur ton clavier. tu laisses tes articles parler à ta place. tu n'es plus que les mots que tes lecteurs rêvent de lire. tu leur donnes ce qu'il désire. tu leur donnes ce qu'autrefois tu aurais détester devenir.  « lorsque celles-ci sont positives. » réponds-tu quand la jeune femme évoque son aptitude à recevoir des critiques, tout en jouant avec ta nourriture du bout de ta fourchette. cependant, la discussion prend un tournant trop personnel. ton sourire mauvais s'évapore et fait place à un visage assombri. tu aurais dû t'en douter. tu aurais dû couper court à la conversation tant que tu en avais l'occasion. « tout est entièrement de ta faute, Tessa. » son prénom dans ta bouche te fait l'effet d'une décharge électrique. depuis combien de temps ne l'avais-tu pas prononcé ? « la faute aux projets que tu avais pour nous, ceux que tu avais réussi à me foutre dans le crâne. tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même si je suis devenu ce que je suis aujourd'hui. tout est de ta faute » tu répètes. parce que ce serait trop dur de t'avouer la vérité. parce que tu ne peux pas porter ce fardeau tout seul. parce que tu tentes toujours de te convaincre que si elle n'avait pas répéter chaque jour que vous seriez magnifique sur broadway, ensemble, tu ne l'aurais pas cru, tu n'aurais jamais espéré devenir une étoile montante sur une scène que tant d'autres avaient foulé avant vous. elle est responsable de tes rêves brisés. elle est responsable de tout. mais surtout de t'avoir fait espérer un moment qui ne viendra jamais. un rire moqueur glisse hors de ta gorge. « tu m'aimais ? » ton regard se plante dans le sien. « non, tu m'as abandonné pour ta carrière. tu es partie. » tu secoues la tête de droite à gauche. « à ce sujet, toutes mes félicitations pour ton dernier numéro... »

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Dim 16 Mai - 16:55
« le terme que j'aurais plutôt employée est correct. » archie sait complètement que c'est faux. que ce n'est pas ce qu'elle recherche, que tessa n'est pas du genre à jouer avec la facilité surtout pas sur le plan professionnel. c'est une chose de dire ce qu'il pense, de mettre à nue tout ce qu'il ressent. à partir du moment ou les sentiments sont la source de toute cette colère, toute cette méchanceté.. en quoi est-ce une bonne critique ? comme si finalement c'est tout ce qu'il attendait. de pouvoir la descendre au meilleur moment, juste avant son heure de gloire, avant même de pouvoir toucher son rêve du bout des doigts. comme si tout était calculé depuis si longtemps. à croire que leur rupture n'avait pas été assez douloureuse à vivre, son absence difficile à supporter. ce n'est pas de ma faute, ce n'est pas moi elle voudrait trouver cette force de le lui dire. lui hurler dessus. lui balancer son verre au visage. parce que c'est injuste, complètement injuste de jouer avec la faiblesse des autres. « je t'interdit de dire ça. » archie sait comment toucher la corde sensible. ou appuyer pour venir réveiller la douleur. « je n'étais pas la seule à faire des projets, pas la seule à parler de nous deux. je ne suis pas la seule à être tombée amoureuse dans cette histoire. » en tout cas jusqu'à preuve du contraire. « j'ai toujours été à tes côtés et contrairement à toi je n'ai pas laissée tomber au premier échec sur mon chemin. » elle s'en veut de balancer autant de violence dans ses mots. elle qui est toujours douce, toujours gentille, toujours à faire passer le besoin des autres avant le sien. « tu veux remettre mon amour en cause.. parfait archie mais, toi tu étais où ? tes belles paroles, toutes tes promesses ? ou est-ce que tu étais quand j'avais besoin de toi ? je n'ai même pas eu l'occasion de choisir entre ma carrière ou toi, tu as choisis pour nous deux. » sans même prendre l'avis de tessa en compte. sans même penser à ses sentiments ou quoi que ce soit d'autre. « mon dernier fade et sans saveur ? » finalement peut-être qu'elle aurait bien besoin d'un petit remontant pour supporter cet affront. rester n'est pas forcément nécessaire mais, autant crever l'abscès une bonne fois pour toute. en tout cas essayer.

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