Il est un peu anxieux. Quoi qu'utiliser le mot un peu est un pléonasme - la vérité, c'est qu'il est très anxieux à l'idée de gagner la scène, de replonger dans cet univers si particulier qui l'anime de sentiments si différents de ce qu'il connait dans le cadre de sa vie de tous les jours. Il a peur d'être déçu, il a peur d'être blessé, qu'on lui dise qu'il n'est pas assez bon même pour jouer occasionnellement et pour le plaisir. Pourtant, il est quand même venu jusqu'ici, titillé par l'idée que le théâtre lui manque et qu'il serait sans doute bon de tenter de reprendre un peu. Bon, au sens premier du terme ; pour lui, pour son équilibre, son moral, pour que sa vie se tienne sur des rails. Alors il a noté sur un post-it les informations communiquées par Esteban, et il est venu.

Il hésite quelques instants avant de se décider, enfin, à entrer. Il pousse la porte, conscient qu'il est venu un peu en avance. L'année est déjà entamée, il a plusieurs cours de retard - mais il a envoyé un mail avant de venir se montrer, et il lui a été répondu que ça n'avait pas d'importance s'il était prêt à travailler pour rattraper le retard accumulé, ce qu'il fera, sans aucun doute.

Il s'approche de l'homme qui est installé dans un des fauteuils, et tousse pour le sortir de ses pensées.

- Bonsoir. Je cherche Ezra, il m'attend, normalement. Je suis Oscar, une nouvelle recrue...

Il sourit - ou grimace, plus exactement - un peu gêné de déranger l'inconnu qui était visiblement plongé dans ses propres pensées.

Ezra est au théâtre, comme d'habitude. Il y passe plus de temps que chez lui en ce moment. C'est un peu son échappatoire à lui avec tout le drame personnel dont il souffre avec Pete. Si l'activité était surtout un passe temps autrefois, il en vient aujourd'hui à en dépendre et à le prendre plus au sérieux qu'il ne l'a jamais fait. Alors il écrit, plus prolifique qu'il ne l'a jamais été non plus. Assis sur son fauteuil, les jambes posée sur celui d'à côté, il relit d'ailleurs les dernières répliques du spectacle qu'il prépare quand un homme passe la porte du théâtre. Il en avance, sans doute parce qu'il souhaite s'inscrire, comme il en a parlé par texto, mais Ezra ne le remarque pas tout de suite. Tiré de ses pensées, il range ses lunette de lecture et dépose sa liasse de papier sur le siège d'à côté. Ses traits son tirés, on peut facilement deviner qu'Ezra Jameson n'est pas de ceux qui s'offrent le luxe de huit bonne heures de sommeil dans un lit confortable.

- Je suis Ezra. Oscar c'est ça ?

Le professeur lui offre une poignée de main pour le saluer.

- Bienvenue ici, les autres devraient arriver d'ici une petite demi heure. Beaucoup arrivent un peu en retard avec le travail, les transports...

Oscar lui serre la main, d'un air un peu gêné, sans pouvoir s'empêche de se dire qu'il a eu l'air de déranger son futur professeur de théâtre dans bien plus intéressant qu'une conversation avec son futur élève. L'homme - Ezra, donc - a l'air fatigué, un peu ailleurs, mais Oscar ne se permettrait jamais la moindre remarque déplacée sur le sujet. Il reste, au contraire, souriant, et fourre sa main libérée dans sa poche sans lâcher l'homme du regard.

- Oscar, oui. Je suis venu un peu en avance, au cas où... Mais j'arriverai un peu en retard la prochaine fois, promis.

Il offre un sourire au professeur et remballe sa blague. Il y a quelques mois, il aurait éprouvé le besoin intense de justifier son avance en apportant de multiples précisions sur les raisons qui ont fait qu'il avait fini le travail plutôt cet après-midi - mais il a travaillé sur ce complexe d'infériorité qui le prend à la gorge dès qu'il entre dans une salle de théâtre, et il se tait, donc, accusant le coup de l'image d'un mec sans travail qu'il renvoie peut-être - de toute façon, il n'est pas persuadé que l'image d'un barman soit tellement plus reluisante. Et puis, ce n'est pas comme s'il devait prouver quoi que ce soit à qui que ce soit, si ?

- La troupe se réunit depuis longtemps ? Vous avez des projets en cours ?

Il tousse un peu, brisant le silence - il n'aime pas tellement le silence quand il se trouve en présence d'inconnus.

L'homme a l'air un peu gêné, et Ezra s'incrimine facilement pour tout cela. Il est vrai qu'il est plutôt distant ces derniers temps. Ce qui se passe chez lui impacte évidemment son quotidien, et on ne peut pas dire qu'il respire la joie de vivre et l'entrain que d'autres professeurs de théâtre et metteurs en scène pourraient avoir. Introverti par nature, il n'est pas non plus de ceux qui mettent à l'aise instantanément et il n'a pas de mal à imaginer qu'il puisse paraître impressionnant dans un premier temps, même si c'est surtout tous ces problèmes qui accaparent son cerveau qui sont en cause. A la blague d'Oscar, Ezra ne réagit pas tout de suite, puis affiche un mince sourire histoire de ne pas lui donner envie de partir en courant tout de suite. Ils ont besoin de nouvelles personnes, s'ils espèrent un jour mener ce projet à bien.

- Je suis en train de retravailler le texte d'une pièce que j'ai écrite pour la troupe. On se connait depuis pas mal de temps, même s'il y a des nouveaux chaque année. Je t'imprimerai un exemplaire tu pourras regarder. Pour l'instant on prépare une pièce de Shakespeare pour un festival de théâtre qui a lieu en décembre. Les détails sont sur le site. Aucune pression pour l'instant, ce n'est qu'une modeste troupe de théâtre amateur.

Oscar ne peut s'empêcher de se dire que l'homme qui lui fait face à l'air un peu triste. Il ne sait pas pourquoi, évidemment, et ce n'est pas le genre de choses que l'on demande aux gens que l'on connait depuis une demi-seconde, mais tout de même, il se fait la remarque, et ça le rend lui-même un peu triste - il déteste voir des gens malheureux. Il préfère être malheureux lui-même plutôt que d'assister au spectacle d'un air triste.

- D'accord, j'irais voir les détails sur le site, alors. Est-ce que tu as besoin que je passe une audition... ?

Il n'ose pas lui avouer qu'il n'a jamais réussi à mener un projet à terme tellement personne ne l'a trouvé bon depuis trente ans qu'il essaye de faire du théâtre. Il essaye de retenir aucune pression, et les encouragements positifs d'Este, pour se dire qu'il ne va pas échouer lamentablement, ici, aussi. L'air triste d'Ezra lui donne peu envie de le décevoir - et il doit admettre qu'il est un peu impressionnant.

- Au cas où je sois vraiment mauvais.

Il a un léger rire, nerveux plus qu'amusé.

Ezra secoue la tête. S'il commence à faire passer des auditions à tous les gens qui se présentent dans son petit théâtre pitoyable, sa pièce ne risque pas de voir un jour le jour. Soyons honnêtes, il travaille avec des amateurs parce qu'il ne peut pas se permettre de leur faire payer une inscription. Cela ne veut pas dire qu'ils ne feront pas de jolies choses ensembles pour autant, mais auditionner pour rejoindre la troupe, c'est une autre histoire. Les professionnels ne passent pas leur mardi soir dans un pauvre petit théâtre de Brooklyn. Ezra n'a pas cette prétention. Il croit vraiment qu'en donnant de sa personne et de l'authenticité, on peut faire de très belles choses, et cela est selon lui accessible à tout le monde. La plupart d'entre eux font ça pour le loisir, pas parce qu'ils veulent devenir le nouveau Leonardo Di Caprio.

- Non ce n'est pas la peine, la plupart des membres de la troupe ne sont pas dans les arts du spectacle et font ça pour la détente. Si tu es si mauvais que ça, on te trouvera un petit rôle dans le background, ne t'en fait pas pour ça.

Ezra plaisante, du moins à moitié. Le brun est plutôt direct, du genre à ne pas tourner autour du pot ou flatter inutilement l'égo des gens.

Oscar accueille la nouvelle avec un peu de soulagement - il s'imaginait difficilement devoir auditionner, là maintenant, devant Ezra, même s'il a toujours en mémoire certains de ses extraits favoris de pièces de théâtre diverses. Ces mêmes extraits qui ne lui ont jamais trop porté chance. Mais la réponse d'Ezra lui occasionne aussi une légère angoisse. Ce n'est pas qu'Oscar ait trop d'égo, non. Disons que son égo a, à de multiples reprises, été piétiné par diverses personnes dans sa vie et qu'il fait désormais un effort pour tenter de le préserver. Et il n'est pas sûr que son égo se trouverait tout à fait préservé s'il était relayé à un petit rôle dans le background. Il essaye néanmoins de tourner la chose à la plaisanterie, ce qu'il fait encore le mieux quand il s'agit de son égo tourmenté.

- Je pourrais jouer un arbre, j'en ai toujours rêvé.

Il offre un sourire amusé, pas certain que l'humour soit tout à fait bien accueilli par son interlocuteur. Sans savoir pourquoi, il est un peu nerveux. Du style de nervosité d'une adolescente qui vient de rencontrer son prof principal mignon - sans pour autant que l'analyse fait par son cerveau ne lui permette d'en arriver à cette déduction.

- Je suis très content d'être là, en tout cas.

Le sourire-grimace qui suit doit être assez perturbant - mais soudainement, il n'a pas tellement envie de laisser du silence s'installer. Surtout si les autres n'arrivent que dans une demi-heure.

L'homme à l'air d'un plaisantin et Ezra le fixe comme s'il cherchait à cerner l'individu en l'analysant peu discrètement. Une certaine sensibilité semble se dégager de sa personnalité, et quelque part, le professeur de théâtre s'en rassure. Il n'a clairement pas envie de perdre son temps avec des gens qui se fichent pas mal de la troupe et qui ne seront là que pour un cours ou deux. Il espère juste qu'il ne s'agit pas d'un énième faux espoir et que cette conversation ne mène pas à rien. Sans doute devrait-il sortir le grand jeu, jouer les sociables, mais Ezra a passé une mauvaise journée et avec les inscriptions en baisse, il n'a plus forcément l'énergie pour exceller dans l'art de la promotion. Les autres se chargeront de l'enthousiasme.

- Ça peut s'arranger si tu y tiens tant que ça.

Ezra commente avec un mince sourire. Tellement mince qu'on le voit à peine. Le brun éprouve les plus grandes difficultés du monde à s'amuser de quoi que ce soit recensement. Peut-on vraiment le blâmer ?

- C'est la première fois que tu rejoins une troupe ?

Comme prévu, sa blague est un échec cuisant, et il se promet donc d'arrêter de faire de l'humour à partir de maintenant, sauf si on lui demande. Il se contente d'hocher la tête bêtement, comme un idiot, et glisse ses mains dans ses poches. Il jette plutôt un oeil autour d'eux, au joli théâtre qui les accueille. Il faut dire que les théâtres, Oscar trouve ça facilement joli. Les sièges sont alignés, les lumières pointent une jolie scène en bois. Il se demande si de vraies représentations se donnent ici, certains soirs, et se promet de regarder pour trouver la réponse. Il pourrait emmener Esteban, qui sait, le jeune homme s'intéresse un peu à tout. Il se fait un peu peur quand il réalise qu'il fait des projets avec un homme de 21 ans mais évite de trop y penser. De toute façon, il est fichu, maintenant. Déjà trop attaché au jeune homme pour lui faire faux bond, Oscar supporte difficilement l'idée de faire souffrir Esteban. Ce n'est même pas sa souffrance à lui qui lui fait peur, mais la mine déçue d'Este qu'il imagine quand il songe qu'il vaudrait mieux que cette histoire s'arrête.

- Non, pas vraiment. J'ai fait beaucoup de théâtre. Je voulais être comédien, mais je n'ai jamais réussi à en faire mon métier. Ce qui explique sans doute l'opportunité de me donner le rôle de l'arbre.

Il sourit cette fois, sans rire. Il ne voit pas l'intérêt de dissimuler cette partie de l'histoire, le professeur sera bien assez tôt confronté à ses capacités.

- Et toi, tu fais ça depuis longtemps ?

Ezra hoche la tête, peu de gens arrivent à vivre de leur art. Il faut souvent passer par des années de galère et tout sacrifier sans garantie de tomber sur les bonnes opportunités. Et parfois ce n'est tout simplement pas suffisant pour en vivre. Il ne juge pas Oscar, lui-même n'est qu'un dramaturge raté qui n'a pas réussi à percer. Il enseigne à l'université pour manger et s'il continue de se jeter dans le travail pour espérer un jour faire mieux que des petits festivals de théâtre, il s'est fait une raison et considère tout cela comme un loisir avant tout. Cela lui permet de se focaliser sur l'art en lui-même, et moins sur l'idée de plaire à qui ce soit.

- Quelle vision pessimiste des choses. Tu es conscient qu'ici la plupart des gens font ça pour évacuer le stress de leur vie professionnelle ? C'est notre ambition première, j'espère que ça te va quand même Di Caprio.

Ezra sourit plus franchement cette fois-ci. Les attentes d'Oscar sont sans doute un peu élevées pour son modeste théâtre.

- Tu as plus d'expérience que la plupart des gens ici.

Oscar regrette immédiatement d'être à ce point entré dans les détails de ses tentatives répétées avec le théâtre. Il aurait mieux fait de ne rien dire, d'abord parce que maintenant il a l'impression d'avoir été prétentieux ; ensuite, parce qu'il a encore plus la pression maintenant. Il rougit un peu, et regarde ses pieds quelques secondes, regrettant amèrement son honnêteté.

- Ce n'est pas pessimiste, je plaisantais, pour la plupart. Je n'ai pas dit que j'étais mieux que les autres, cela dit.

Et ce n'est vraiment pas son genre d'affirmer quoi que ce soit qui pourrait ressembler à ça. Oscar a des défauts ; mais la prétention n'en fait pas partie.

- L'expérience ne veut pas dire grand chose. Mais je suis venu ici pour ça, pour le loisir. Pour réapprendre à aimer le théâtre ?

L'aimer différemment, en tout cas, d'une façon moins conflictuelle, moins passionnelle. Moins destructrice, parfois.

- Et moi je n'ai pas dit que tu l'étais non plus, simplement que nous sommes une troupe amateurs, et que tu as l'air d'avoir une vision du théâtre un peu différente de celle des autres. Cela n'a rien d'étonnant quand on a tenté d'en faire son métier, je le conçois très bien.

Ezra se veut plus sympathique, même si les motivations d'Oscar ne sont pas claires selon lui. Tout ce qui compte cela dit, c'est bien qu'il vienne agrandir leurs rangs. Un professionnel du théâtre, même s'il n'a pas réussi à en vivre devrait pouvoir les aider à aller là où ils veulent, et honnêtement c'est tout ce qu'Ezra a besoin de savoir pour l'instant.

- Je vois. J'espère que tu y trouveras ton compte alors. Tout ce que je demande, c'est de ne pas lâcher la troupe. Tu peux essayer aujourd'hui, me dire si tu comptes revenir, mais si ce n'est pas le cas, autant en parler directement. Il s'agit d'un loisir certes, mais nous souhaitons vraiment présenter cette pièce.

Oscar a un peu l'impression d'être en train de se faire réprimander, et il ne sait pas exactement pourquoi, ce qui le met légèrement mal à l'aise. Il se pare d'un sourire et acquiesce, cela dit, bien peu désireux de contredire son futur professeur, ou de contrarier l'homme qui se trouve en face de lui - et ce n'est même pas tant parce qu'il n'a pas l'air commode, mais surtout parce qu'il a déjà l'air suffisamment triste comme ça.

- Je te donnerai une réponse ferme, c'est promis. Je ne suis pas un homme sur qui on ne peut pas compter. Je sais que tu ne me connais pas et que c'est facile à dire, mais si je dis que je reviens, je reviendrai.

Il acquiesce, comprend parfaitement l'enjeu du cours, de la pièce, de l'importance de rôles pourvus et assumés jusqu'au bout. Ce n'est pas un lâcheur, Oscar ne laisse pas les gens dans la merde.

- Je comprends bien les enjeux.

Ezra hausse une épaule. Des fausses promesses on lui en a fait suffisamment pour qu'il soit homme à seulement croire ce qu'il peut voir. Rien de personnel, mais Ezra ne peut plus s'offrir le luxe de la naïveté. Entre Pete et les déserteurs, prétendre n'est franchement plus une option. Perdre son temps et s'engager émotionnellement dans quelque chose qui ne tiendra pas la route encore moins. Le professeur de théâtre n'est pas désagréable avec Oscar cela dit, seulement sceptique.

- Parfait alors, tu as mon numéro.

Les autres arrivent au compte goutte et saluent joyeusement les nouvelles recrues. Parmi eux, Robert un homme d'une soixantaine d'année qui contraste drastiquement avec la froideur d'introverti d'Ezra. Robert s'approche alors d'Oscar et brise la glace mieux que personne, aussi sociable qu'il est bavard. La séance en elle-même se déroule plutôt bien en réalité, laissant entrevoir autre chose que ce qu'Ezra a bien voulu montrer pendant les inscriptions.

Lorsqu'il enseigne et pratique le théâtre c'est une autre facette du brun qui s'exprime. Assez sans doute, pour rassurer Oscar sur ses capacités à se montrer positif et passionné. Assez Ezra l'espère, pour donner à l'homme l'envie de revenir la semaine suivante. Plus détendu ensuite, il l'interpelle alors avec un mince sourire.

- Verdict ? Tu vas revenir jouer les arbres avec nous la semaine prochaine ?

Oscar assiste au cours sans se faire remarquer, donnant un peu de sa personne pour ne pas avoir l'air trop nul, mais pas trop pour ne pas avoir l'air ridicule. La peur d'être ridicule lui colle un peu à la peau, sans doute à cause des nombreux refus de casting essuyés au cours de sa courte vie professionnel de comédien. Cela dit, les membres du groupe sont sympathiques, et lorsqu'il leur enseigne, Ezra semble à la fois plus détendu et plus accessible, ce qui met Oscar plus à l'aise - car à l'aise, on ne peut pas vraiment dire qu'il l'était jusqu'à présent.

A la fin du cours, il se sent vidé, mais dans le bon sens du terme. Un peu comme s'il avait fait une séance de sport pour décharger son énergie. Il remet sa veste et s'approche d'Ezra qui l'interroge sur ses intentions, assez logiquement.

- Si tu n'as pas envie de me virer de ta troupe, alors oui, je serai là la semaine prochaine pour faire un majestueux pommier.

Il rit un peu, appréciant de voir le jeune homme plus détendu qu'il ne l'était plus tôt.

La soirée a changé les idées d'Ezra. C'est souvent le cas et il ne le doit qu'à cette petite troupe qu'il a réussi à former. Le mardi soir est une bouffée d'oxygène dont il ne pourrait plus se passer désormais. La nouvelle recrue de son côté n'a plus l'air si traumatisée et Ezra s'autorise un sourire de plus. Ce n'est pas un sourire éclatant, mais un début en considérant ce qui l'attend en rentrant. Ezra ne peut pas s'offrir le luxe de dormir ici ce soir, la fatigue commence à se lire sur ses traits. Il lui faut espérer que Peter est déjà endormi sur le canapé. Il n'a besoin que de quelques heures de sommeil réparateur. Histoire de survivre au travail et cette vie merdique qu'il subit auprès de son mari.

- Je ne peux pas vraiment me permettre de virer des gens, ta place de pommier est donc toute gardée, Oscar.

Ezra range ses affaires, de nouveau anxieux. Il suffit qu'il pense à ce qui l'attend chez lui pour que le stress remonte. Saluant les autres, il essaye de repousser ces pensées jusqu'au bout.

- A la semaine prochaine.