Je ne me lassais pas de New York, de ses grands buildings et de ses rues plus bondées les unes que les autres. Je ne me lassais pas des taxis jaunes et des gens qui t'ignorent dans les rues. Mais il y avait quelque chose qui me manquait un peu au cœur de la Grande Pomme, et il fallait s'éloigner un peu de la métropole pour le trouver. Central Park, c'est joli, mais ce n'est pas de la vraie Nature. Ce ne sont pas les fleurs sauvages qui poussent, cela reste artificiel. Moi ce qui me manquait vraiment, c'était les beaux paysages, l'air frais... bref, ce que Dame Nature nous réservait. Alors, quand j'avais un peu de temps, j'enfilais un vieux jean ou un jogging, des baskets, j'embarquais un sac à dos, quelques barres vitaminées au cas ou et une gourde. Je me dirigeais en dehors de la ville, un peu plus à l'Ouest, là où se trouvait le chemin de randonnée le plus proche, voulant me retrouver seule dans la nature. A chacune de mes escapades, j'avais croisé la même personne, qui semblait avoir ce même besoin, ce besoin de se resourcer. Au début, nous nous souriions et tracions notre chemin. Jusqu'au jour où on a commencé à se saluer d'un simple bonjour. Rapidement, nous nous étions retrouvées à discuter, et la jolie brune me semblait sympathique. Alors, il y a quelques semaines, alors que nous nous étions encore retrouvées sur ce sentier, je lui avais proposé d'échanger nos numéros de téléphone pour que l'on puisse se contacter et faire nos balades ensembles. Depuis ce jour, nous nous retrouvons chaque semaine, à l'entrée du parc pour profiter de notre moment de solitude ensemble avec la nature.
Sweatshirt bien chaud, legging noir polaire, baskets et grosses chaussettes, je venais d'arriver à notre point habituel de rendez-vous. J'attachais ma longue chevelure blonde en une queue de chevale et souris, voyant Briséïs arriver très peu de temps après moi. « Salut ! » je répondis à la douce demoiselle qui s'approchait, « en forme ? » Il ne faisait pas très chaud, mais venant du Minnesota, le froid, ça me connait. C'est presque le Canada, là-bas après tout.

Briséïs avait toujours été quelqu’un de simple en général. Elle ne se prenait pas la tête parce qu’elle n’aimait pas et elle trouvait cela inutile. Elle se prenait déjà la tête à son appartement, avec son fiancé plusieurs fois. C’était parfois pour des broutilles mais elle n’arrivait à se sortir de cette situation. Elle subissait alors, même si ça lui faisait mal parfois. Elle l’aimait tout de même malgré tout mais est-ce qu’elle pourrait le supporter encore longtemps ? Elle ne savait pas.

Aujourd’hui, la jeune femme n’allait pas bosser, même si cela ne l’empêchait pas de prendre quelques photos et de poster des choses sur les réseaux sociaux. Cet après-midi, elle s’accordait tout de même un temps pour elle. La jeune femme avait toujours aimé ce qui était nature et tout cela. Elle avait prévu de se rendre comme d’habitude pour faire une petite balade dans la nature. Elle prenait ainsi du temps pour elle et se permettait de respirer. Elle partait pour quelques heures et cela lui faisait un bien fou.

Alors qu’elle utilisait le même chemin depuis un moment, elle croisa à plusieurs reprises une autre femme, Blaise. Finalement, elles avaient fallu par discuter et par échanger leurs numéros. Elles avaient prévu de se voir cet après-midi pour faire une balade toutes les deux. Autant qu’elles le fassent ensemble si elles se croisent à chaque fois. Elles s’étaient données rendez-vous au parc. Briséïs avait troqué ses chaussures à talons pour des baskets, un jogging et un débardeur avec un gilet. Elle retrouve la jeune femme à leur point de rendez-vous. Celle-ci est déjà arrivée et elle lui sourit alors. « Salut, tu es là depuis longtemps ? »Elle lui demande, se demandant si elle attendait depuis longtemps ou non. « Je vais très bien et toi ? » Elle lui demandait alors même si, si Blaise lui avait proposé c’était que ça allait. « Tu es prête ? » Elle lui demandait alors, elle en tout cas était prête à partir.

Retrouver cette Nature que j'aimais tant était si bon, si revigorant pour moi. L'air frais chatouillant les reliefs de mon visage, les frissons qui allaient et venaient lorsque le vent emmenait les feuilles au sol avec lui, l'odeur de la végétation et les chants des oiseaux autour de moi. C'était une bouffée d'air frais, figurativement aussi, un moment où l'on pouvait se recentrer, retrouver les réelles choses qui sont au centre de nos vies. C'était pour ces raisons que j'avais besoin de ces moments en Nature, et j'étais contente d'avoir trouvé quelqu'un avec qui partager cette passion. Je n'avais pas eu à attendre longtemps avant que j'aperçoive mon amie Briséïs qui s'approchait de moi. « Non, je suis arrivée il y a environs cinq minutes je dirais ! On a dû se suivre sans le savoir, » je lui répondais, arborant un large sourire. « Ca va aussi, je ne travaille pas aujourd'hui. Toi non plus ? » Je lui demandais, les mains tenant chacune des bretelles de mon sac à dos. « Yes, prête à me dépenser un peu. » Contrairement à ce que certains pourraient penser, marcher, quand c'est dans la Nature comme ça, c'était un vrai sport. Après une balade en forêt, je rentrais toujours exténuée. Mais c'était le genre de fatigue qui te fait te sentir bien, après avoir fait un bon sport.

Briséïs avait toujours été quelqu’un de simple. Elle avait donc toujours aimé partir dans la nature et se balader. Cela lui permettait également de pouvoir oublier son quotidien et les disputes qui envahissaient son appartement depuis quelques temps. Elle le faisait seule d’habitude mais depuis qu’elle avait fait la connaissance de Blaise, elle se disait qu’elles pouvaient faire cela toutes les deux. C’était toujours plus agréable de faire cela avec quelqu’un même si elle appréciait parfois la solitude également. Elle avait parfois besoin de moment de calme. Une fois qu’elle arrive sur les lieux, elle lui demande si elle attend depuis longtemps. Elle a toujours mis un point d’honneur pour arriver à l’heure. Il arrive cependant qu’il y ait des imprévus mais bon tout de même. « Oh dans ce cas ça va. » Elle lui dit avec un sourire. « Non pas aujourd’hui, heureusement, je profite pour faire un petit tour du coup. » Elle profitait de ses moments de repos pour le faire, sauf lorsque la jeune femme le peut et qu’elle n’a pas beaucoup de choses à faire. Elle trouvait pourtant toujours une heure ou deux pour le faire, même si elle ne partait jamais très loin. Elle n’avait jamais eu l’occasion de faire une grande randonnée encore. « Parfait alors, tu veux faire un chemin en particulier ou alors on y va à l’aveugle ? » Elle lui demande alors. Elle avait peut-être une envie en particulier ou vouloir aller voir quelque chose. « Tu fais cela depuis longtemps ? » Elle n’avait pas pris le temps de lui demander si elle faisait de la randonnée depuis longtemps ou pas. Maintenant qu’elles marchaient ensemble alors elles pouvaient bien apprendre à se connaître toutes les deux.

Bien contente de me retrouver dehors, l'air frais sur mon visage, rencontrer Briséïs avait été une excellente chose pour moi. Enfin, je découvrais une personne qui partageait la même passion pour la Nature que moi, enfin, je le supposais. Parce qu'après tout, on ne se connaissait pas encore vraiment. Mais je me dis que si elle sort marcher seule de temps en temps, c'est qu'elle aime également la douceur des paysages, le calme qui nous embrasse lorsque l'on se trouve seule, au milieu de ce que Mère Nature avait fabriqué pour nous. «  On peut y aller à l'aveugle, tu en penses quoi ? » Se laisser guider par les arbres autour de nous, aller simplement dans le sens du vent pour trouver des endroits que l'on ne trouverait pas forcément si on les cherchait. C'était ça selon moi, la beauté de se balader. Ne pas réfléchir, se vider la tête, arrêter de penser. Ou bien au contraire, se perdre dans nos pensées les plus profondes. Presque de manière thérapeutique. «  Quelques années, oui, et toi ? Je faisais ça déjà avec ma sœur dans le Minnesota, » je répondis à la brune alors que nous nous prenions la route. «  Tu y as déjà été ? Tu ne t'imagines même pas à quel point la Nature est belle là-bas !  » Quand je repense à l'état dans lequel je suis née, je m'emporte souvent. J'avais beau m'en être enfuis il y a quelques temps maintenant, cela ne m'empêchait pas d'avoir le mal du pays de temps en temps. La vie était si différente à New York, moi qui n'avait jamais mit les pieds plus loin que Saint Cloud avant... ça me changeait énormément. Alors oui, il m'arrivait parfois, un soir de week-end de repenser à ma petite ville et à avoir un petit coup de blouse. Mais bien sûr, cela ne veut rien dire du tout.

Les balades dans la forêt ou dans la nature, c’est ce que la jeune femme préfère. Elle adore cela et elle est contente d’avoir pu connaître quelqu’un qui partage la même chose qu’elle, les mêmes envies. Elles allaient pouvoir faire quelques randonnées ensemble. Briséïs avait beau être réservée et discrète ou ne pas trop parler mais c’est toujours bien d’avoir une présence à ses côtés. Elle demande à Blaise si elle souhaite se rendre dans un lieu en particulier ou non. Elle n’avait rien n’avait rien prévu de son côté et parfois, elle y allait un peu par hasard. « C’est parfait, on fait comme ça alors. Bon, j’espère qu’on va pas se perdre. » Elle lui dit avec un sourire et en rigolant un peu. La jeune femme a son portable qui est chargé de toute façon et elle espère que Blaise aussi. Enfin, elle disait cela mais encore fallait-il qu’elles aient du réseau et ça, ce n’était pas toujours le cas dans les forêts ou autre. Elle lui demande si elle a l’habitude de faire ce genre de choses ou non. « Oh c’est cool ça. Je fais ça depuis quelques années mais j’ai toujours été seule pour ça donc c’est sympa de t’avoir rencontrée. » Elle lui dit avec un sourire. Elle ne dit pas qu’elles deviendraient les meilleures amies du monde mais elles pouvaient partager quelques trucs ensemble. « Non jamais, je n’ai pas beaucoup voyagé en réalité même si j’aimerais bien. J’aimerais beaucoup découvrir de nouveaux endroits et paysages. » Elle n’avait pas eu l’occasion de le faire et puis, son fiancé n’était pas vraiment du genre à vouloir voyager un peu partout ou avoir le temps malheureusement. « Mais si jamais tu as besoin d’accompagnatrice un jour, tu peux toujours m’appeler, je viendrais avec plaisir. » Elle pouvait toujours voyager avec des amies ou des personnes qu’elle connaissait. Au contraire, cela lui ferait prendre une bonne bouffée d’air frais.

Les pouces coincés derrières les bretelles de mon sac à dos, un sourire sur mon visage, j'observais autour de moi. Qu'est ce qu'elle était belle la Nature en automne. Même s'il faut l'avouer, ça manquait de quelque chose. Ca manquait de vert, cette douce couleur qui nous entoure au printemps et en été, c'est une couleur qui nous met de bonne humeur, qui redonne un peu de piquant et de joie à nos vies. J'avais toujours apprécié tout particulièrement le vert, une teinte qui était clairement sous-coté à mon goût. Les gens ne se rendent pas compte de la chance qu'on a, car si on continuait comme ça, bientôt, la Nature nous quitterait, et on ne verrait plus ce beau vert envahir notre planète la moitié de l'année. Non, ils ne se rendent pas compte, au lieu de ça, ils jettent leurs bouteilles en plastique dans la forêt, et on retrouve des pailles au fond de l'océan. «  On s'perdra pas, t'en fais pas ! » je lui répondais en souriant, l'optimisme toujours présent. « A partir de maintenant, on est copines de promenade. Tu ne feras plus ça toute seule tant que je suis là, » que je lançais alors que nous prenions la route. Parce que c'est toujours sympa de se retrouver seule de temps en temps, mais à la longue, je pense que ça devient fatiguant, tout le monde aime faire les choses entre amis plutôt qu'en solitaire, non ? Elle me proposait de venir avec moi dans le Minnesota un jour, une remarque qui me fit hocher la tête, mais je perdis mon sourire aussitôt. Y retourner ? Là-bas ? Là où c'était arrivé ? Non, je n'étais pas encore prête. Rien que l'idée de revoir des visages familiers me donna des frissons, et c'est la boule au ventre que je tentais d'esquiver le sujet, je ne voulais pas penser à tout ça. J'étais ici avec Briséïs pour profiter de la Nature, et pas pour repenser à ce qu'il s'était passé un peu plus d'un mois plus tôt. Ca, c'était le passé, et je voulais regarder vers l'avenir. « Tu es née à New York du coup ? » Je changeais de sujet alors que l'on marchait sur le chemin qui avait été conçu pour les randonneurs. Parler d'elle, ne pas parler de moi, non, ne jamais parler de moi.

Briséïs aimait se balader dans la forêt et la nature. Elle emportait toujours une carte et de quoi se repérer même si elle prend parfois le même chemin. Elle le connaissait par cœur maintenant mais on ne sait jamais. Elle pouvait dévier ou décider de partir sur autre chose et finalement, elle se retrouvait perdue quelque part. L’avantage cette fois c’est qu’elle était là avec une personne qu’elle avait rencontrée lors de ses randonnées. Elle ne serait pas toute seule si jamais. « Oh non, je te fais confiance. » Elle lui dit alors avec un sourire. Elle lui raconte qu’elle fait cela depuis un moment mais qu’elle a toujours été dans ses randonnées toute seule. Elle ne connaissait personne qui aimait cela et puis bon, cela lui faisait du bien aussi d’être seule. Ceci dit, elle ne disait pas non à ce que Blaise l’accompagne. « Super alors, je suis contente d’avoir quelqu’un pour m’accompagner. » Elle lui disait avec un sourire. Elle comprendrait cependant si elle ne pourrait l’accompagner tout le temps, après tout, elle avait son boulot et Briséïs également. La jeune femme continue de marcher, son sac sur le dos alors qu’elle fait attention où elle met les pieds. Elle est maladroite et elle serait bien capable de tomber facilement se blesser. « Oui apparemment enfin.. j’ai été adoptée alors disons que je ne me souviens plus. » Ce n’est pas un sujet tabou pour elle mais bon, elle a pas vraiment de souvenirs de sa maman puisqu’elle a été adoptée quand elle avait seulement un an. « Mais j’ai toujours vécu ici avec mes parents en revanche. » Elle lui dit alors. « Et toi ? » Il est vrai qu’elles n’avaient jamais vraiment pu faire connaissance avant.

A ce moment précis, j'espère ne pas avoir perturbé, ni offensé la jolie brune qui m'accompagnait. Parce que je ne m'attends pas du tout à ce qu'elle m'avoue avoir été adoptée, mais ce n'est pas pour autant que je me résous à lui offrir le regard de pitié de toutes les personnes qui se disent "oooh je suis vraiment désolée" de manière totalement nonchalante. Non, simplement parce que je ne sais que trop bien ce que ça fait de recevoir de la pitié, ça met mal à l'aise, et surtout, c'est loin de t'aider. « Grandir à New York ça doit être un sacré truc !  » que je lui réponds, déterminée à changer la direction que la conversation était sur le point de prendre. « Moi, » elle me retourne la question, j'suis bien obligée de parler de moi, elle me questionne. Mais je ne vais pas épiloguer, je ne veux pas en parler comme ça. « j'avais jamais mis les pieds à New York de ma vie avant d'accepter le boulot que j'ai trouvé ici, » je souris ensuite, observant la belle nature qui nous entourait. « j'ai pris un risque ! J'ai changé de boulot et changé d'état d'un coup. Mais ça fait du bien des fois, de prendre des décisions sur un coup de tête et de s'y tenir. » C'est vrai qu'à la base, je suis loin d'être impulsive, mais faut avouer que ce que j'avais fais était fou.

Briséïs n’avait jamais été dérangée de parler du fait qu’elle avait été adoptée. Au contraire. Elle en était très fière d’ailleurs et elle considérait ses deux papas comme s’ils étaient vraiment les vrais. Tout comme son frère, même si celui-ci était plus âgé qu’elle. C’était aussi sûrement pour ça que la jeune femme avait toujours davantage été plutôt proches des garçons et moins des filles. Non pas qu’elle n’aimait pas mais elle se sentait davantage en sécurité et proche des hommes. Enfin, elle ne pouvait pas dire cela de son fiancé maintenant mais elle ne devait pas y penser. La brunette venait justement faire cette randonnée pour pouvoir oublier tout ses soucis. « C’est vrai oui enfin, je suppose qu’on ne s’en rend pas vraiment compte. » Elle se dit qu’elle aurait très bien pu dire cela d’une autre ville par exemple. Même si là, toute suite, rien ne lui venait en tête. La jeune femme a bien des idées et des envies de voyage, par exemple Paris. Pour le moment, ce n’était pas prévu. Elle hoche la tête aux mots de Blaise. Elle est d’accord avec elle et elle la trouve aussi courageuse d’avoir fait cela. Il fallait se lancer après tout, et ce n’était pas des plus évident que de quitter une ville et refaire sa vie ailleurs. Peut-être qu’elle devrait faire cela pour échapper à son fiancé sauf qu’elle n’avait pas envie de quitter sa famille et ses proches. « Je ne l’ai jamais fait mais je pense que oui. Tout le monde n’arrive pas à faire cela. » Elle la première d’ailleurs. « Et du coup, tu fais quoi comme boulot ? » Elle ne lui avait jamais demandé et puisqu’elle l’évoquait, autant demander.

Changer de vie du tout au tout, partir loin, s'enfuir à l'autre bout du pays. C'est le chemin que j'ai pris il y a quelques mois, un chemin que je n'avais pas prévu. Ca m'a prit du jour au lendemain, j'ai fuis, et je ne regrette pas. La seule chose que je regrette un tout petit peu, c'est le fait de n'avoir rien dit à mon frère. Je l'ai juste prévenu que je partais, mais il ne sait toujours pas où je me cache, et pourtant, des questions, il m'en pose. Mais dès qu'il me demande où et pourquoi je suis partie, j'esquive ou je raccroche, même. On dit que les drames peuvent rapprocher comme diviser une famille, et c'est pas un secret que ça ne nous a pas uni. « Je bosse dans un Escape Game centré sur les technologies, » je réponds à la jeune femme, alors qu'on commence à monter une pente. « j'étais institutrice avant. » Je me tourne vers elle après, tout sourire, tentant de penser à autre chose qu'à ma vie d'avant. « Et toi ? Tu fais quoi dans la vie ? » C'est vrai que quand on se retrouve avec Briséïs c'est généralement pour se déconnecter du monde, et donc, on ne parle pas boulot. Mais ce n'est pas pour autant que je ne m'intéresse pas à la jeune femme, au contraire.

Briséïs avait toujours vécu ici et elle était attachée à sa vie ici, à sa famille et ses proches. Elle n’avait jamais pensé à partir mais il faut dire que plus le temps passait et finalement, elle ne serait pas contre de voir un autre endroit. La jeune femme aimait voyagé et elle savait également qu’elle pourrait toujours faire son boulot ailleurs. Ce n’était pourtant pas dans ses projets pour le moment. La jeune femme comptait bien rester en ville pour le moment et seul l’avenir lui dirait si elle décidait de partir à un moment donner. Elle trouve en tout cas sa partenaire de randonnée courageuse d’avoir franchi le pas. « Oh c’est cool enfin, je n’ai jamais essayé d’escape game, je devrais peut-être me lancer un jour. » Juste pour s’amuser un peu parce que c’était bien le but. Elle pourrait proposer à quelques amis ou collègues ou bien ils pourraient se servir de cela pour son boulot d’une manière ou d’une autre. Elle y réfléchirait. « Cela ne te plaisait plus ? » Elle lui demande en espérant ne pas être trop indiscrète. Il était normal cependant de changer de voie lorsque quelque chose ne plait pas ou bien, parce qu’on avait besoin de changements. « Je travaille pour un magazine de mode, je suis responsable des réseaux sociaux pour le magazine. » Et elle adore cela, elle aime ce qu’elle fait, être sur les réseaux alors qu’elle est plutôt discrète en général. C’est sa façon de s’exprimer. Elles continuent de marcher un moment avant de tomber sur un petit coin d’eau. « On pourrait s’installer ici un moment si tu veux. J’ai de quoi manger dans mon sac si tu as un creux. » Elle lui propose alors. Elle se préparait toujours un truc juste au cas où elle avait besoin.

« Oui, tu devrais même essayer le notre, c'est l'Escape Game Revolution, on se trouve dans le Bronx.  » Et voilà, j'en profite pour faire de la pub à l'entreprise, mais quelle salariée idéale, n'est-ce pas ? C'est venu tout seul dans la conversation en plus, pas besoin de forcer. « Disons que... » je fronce un peu les sourcils à sa question, je tente de répondre avec honnêteté sans rentrer dans les détails. Je veux rester évasive, je ne me vois pas dévoiler tout de ma vie d'un coup, je ne me vois pas parler de cela maintenant. « ça me plaisait énormément. Des événements sont arrivés, et j'ai eu besoin de tout plaquer pour changer de vie. » Je souris, un peu faussement mais je ne veux pas laisser la tristesse s'emparer de moi, je veux juste rester positive. « Alors, je n'ai pas fais les choses que à moitié. » C'était important pour mon bien être mental en réalité. Mais ça, pas besoin de le dire à voix haute. « Il a l'air cool aussi ton job, tu ne dois pas avoir des journées qui se ressemblent non plus, c'est bien ! »
Alors qu'on arrive proche d'un petit court d'eau, j'hoche vivement la tête à la proposition de mon amie, « Carrément ! J'ai ramené aussi quelques trucs. Bon, rien de bien sain... » que j'annonce en ouvrant mon sac afin de sortir un paquet de chips. Une fois assise sur l'herbe, je pose mon paquet entre nous, ainsi que des bonbons, des gâteaux et deux petites bouteilles de soda. Je soupire longuement en regardant les mets. « Ouais, c'est vraiment pas très diététique. J'espère que tu ne fais pas attention à ce que tu manges, auquel cas je suis désolée. » Trop gourmande, Blaise. Mais bon, on fait du sport, c'est pas trop grave si on mange des trucs pleins de gras... si ?

Briséïs n’avait jamais fait d’escape game mais après tout, il ne fallait jamais dire jamais. Elle pouvait encore changer d’avis et essayer. Elle se disait que c’était mieux d’y aller avec des amis mais au cas où, elle suppose qu’elle pourrait toujours faire de nouvelles connaissances là-bas. « Pas de soucis, je me note ça alors et si jamais je passerai te faire un coucou. » Du moins, si la jeune femme était là lorsqu’elle viendrait un jour. Sinon, elle pourra toujours revenir une autre fois. Si cela se trouvait, elle apprécierait cela alors dans ce cas elle pourrait en faire plus que prévu. La jeune femme hoche la tête alors qu’elle a l’impression d’avoir touché un point sensible ou du moins un sujet qu’elle ne souhaitait pas vraiment évoquer. « Désolée si ma question t’as paru indiscrète. » Elle ne la connaissait pas encore très bien alors elle ne savait pas vraiment sa vie ni même ce qui s’était passé. « Je comprends oui, et puis peut-être que tu reprendras si l’envie te prend. » Ce n’était pas parce que l’on arrêtait un métier qu’on ne pouvait pas essayer de reprendre celui-ci. Surtout si elle l’adorait mais il était possible que des choses ne se soient pas très bien passées mais elle ne voulait pas lui demander. Elle lui adresse un sourire quand elle parle de son boulot. Elle adorait cela et en effet, c’était assez divertissant et varié. « C’est vrai oui, mais justement c’est ce que j’aime. Puis on rencontre souvent du monde. » Et là aussi c’était bien, et intéressant aussi. Parfois ces personnes pouvaient beaucoup nous apprendre. Une fois près d’un coin d’eau, Briséïs lui propose de s’installer pour manger un peu. Elle commence a avoir un peu faim tout de même. « T’inquiètes, en marchant ça va éliminer tout ça. » Elle lui dit en rigolant. « Non, ça va enfin pas tant que ça et puis faut se faire plaisir parfois. » Elle lui dit en rigolant alors qu’elle dépose quelques sandwichs qu’elle a préparé, des gâteaux et des parts de cake. « Tu peux te servir aussi, j’espère que tu aimeras. Bon, ce n’est pas très diététique non plus mais bon. » Elle suppose que ça ferait l’affaire pour le moment. « Et à part les randonnées, tu aimes quoi ? » Elle lui demande donc.

« Ne t’en fais pas, ça m’a pas paru indiscret du tout. Pas de soucis ! » que je réponds à mon amie, alors que je tente de reprendre le contrôle sur mes émotions. Je ne me laisserai pas avoir par ceux-ci, non, pas maintenant. Je suis trop bien, là, à me balader en nature avec Briséïs, je me sens légère, aussi légère que le vent qui vient chatouiller le petit bout de notre nez. Mon amie relève que dans son boulot, elle rencontre du monde, et je souris un peu, hochant la tête. C’est vrai que dans le mien aussi je côtoie des gens, parfois, derrière l’ordinateur à essayer de les aider dans leurs jeux, je les taquine, j’ai appris à rire avec les autres, avec des inconnus. De nature réservée, je m’ouvre petit à petit grâce à ce job qui me sort de ma zone de confort.
Maintenant assises sur le sol, on a chacune dévoilés la nourriture qu’on a ramené, et le résultat est sans appel: Briséïs est plus prévoyante que moi. Tout ce que j’ai ramené, c’est des trucs bourrés de sucre. Que ce soit dans les friandises ou dans les boissons. Quant à mon amie, elle a préparé des sandwichs, elle a aussi ramené du cake. Bon, je lui en suis reconnaissante, et en soi, elle a totalement raison. C’est pas avec des trucs pleins de sucres qu’on va se remplir l’estomac. « C’est déjà plus diététique que les Sour Patch Kids et le Pepsi que j’ai amené. » je réponds, avant de lui adresser un petit « merci, » lorsqu’elle me dit que je peux me servir. Je prends alors une part de cake et lui tends une bouteille de cola. Je ne sais pas si ce que j’ai décidé d’apporter lui plait, mais au moins, elle n’a pas l’air de m’en vouloir d’avoir pensé qu’au sucré. « Alors, moi j’adore la littérature, le cinéma, les jeux vidéos… j’suis pas très compliquée. Je m’éclate toute seule devant mon PC et aussi à lire un bon livre. Et toi ? Qu’est ce que tu fais dans ton temps libre ? » Avec un peu de chance, on se trouverait de nouveaux points communs.

Briséïs avait des sujets dont elle n’aimait pas parler alors, forcément, elle se sentait un peu mal à l’aise quand elle évoque quelque chose qui semblait compliqué pour Blaise. La brunette s’excuse donc au cas où même si elle n’aurait pas pu deviner. Elle n’aime pas parler de certaines choses. Elle se doute en plus que si la jeune femme était venue ici et avait voulu changer de vie c’était pour une certaine raison. Elle trouvait cela admirable parce qu’elle n’arrive même pas à partir de chez elle de son côté. Elle n’arrive pas à se libérer de son fiancé. Il y a des soirs où elle n’est pas heureuse. Des soirs où elle en a marre et se sent mal mais elle reste. L’amour ? Sûrement oui mais jusqu’à quand ? Elle s’installe parce qu’elle commence à avoir faim maintenant et à force d’avoir marché. Elle a pris quelques trucs à grignoter et à partager avec Blaise. Certes ce n’était pas le plus diététique mais qu’importe. Elles allaient continuer à marcher ensuite et grimper alors ce n’était pas comme si elles auraient l’occasion de prendre quelques kilos. « C’est vrai mais on n’y verra que du feu. On va vite perdre les quelques calories et puis je fais attention mais ça va. » Elle n’est pas obsédée par son poids non plus. Elle dépose le tout pour qu’elle puisse se servir et commence à manger. Son ventre semble apprécier alors elle questionne la jeune femme pour en savoir un peu plus sur elle. Il est vrai qu’elles se croisent surtout en venant en balade mais sinon, elles ne se connaissent pas plus personnellement. « C’est top, tu lis quels genres d’ouvrages ? J’aime beaucoup lire également même si parfois j’ai du mal à trouver le temps de me poser avec un livre. Les séries aussi et puis j’aime beaucoup la mode alors faire du shoping ça me détend parfois. » Elle ne travaillerait pas pour un magazine de mode sinon. « J’aime bien aller voir quelques défilés, aller à la rencontre des nouvelles tendances et puis voyager même si je ne le fais pas beaucoup. » Elle n’en as pas eu beaucoup l’occasion surtout.

On marche beaucoup avec Briséïs, mais on a pas encore discuté assez de nos centres d’intérêts. Ca me fait donc plaisir de l’entendre me parler d’elle, de ce qu’elle aime faire, car je l’apprécie et j’aime en apprendre sur les personnes qui m’entourent. Je suis quelqu’un de curieuse, parfois peut-être un peu trop. J’ai tendance à poser des questions maladroites, intrusives, et je le sais. J’en suis consciente mais je n’arrive pas à m’en empêcher. Certains diront que c’est parce que je viens d’une petite ville où tout le monde se connaît, mais c’est ce que j’ai voulu fuir en venant à New York. C’est une habitude que j’aimerais changer chez moi, mais, hélas, ce n’est pas si facile que cela, et je pense qu’il est trop tard pour ça. « J’avoue que je ne suis pas trop à jour sur les modes. » je dévoile en riant un peu, peut-être que la brune s’en est déjà rendue compte. Pas que je m’habille mal, enfin, je ne pense pas que j’ai mauvais goût… mais je ne suis pas trop à l’aise avec ce monde qui a l’air, je trouve, plutôt superficiel. Je ne trouve pas qu’il y ait de mal à s’en intéresser non plus, mais je pense que je ne suis juste pas faite pour ça. « Je lis tous les types de livres, en fait… j’adoore la littérature classique, mon auteur préféré c’est Edgar Allan Poe, de loin. » J’ouvre l’une des deux bouteilles de Pepsi et prends quelques gorgées. Aaah, Allan Poe. La poésie dans l’horreur, la tristesse dans ce qui est beau. Je suis une grande fan de ce genre d'œuvres, qui ont tendance à faire des envolées lyriques sur des choses qui ne devraient pas être si poétiques. Je pense que c’est parce que j’aime tout simplement ce qui sort de l’ordinaire. « Du coup, même si tu n’as pas beaucoup voyagé, comme tu le dis, tu l’as fait un peu ? Raconte-moi ! Je ne suis jamais sortie du pays, en vérité, à part New York, je ne suis jamais allée ailleurs que dans l'État dans lequel je suis née. » C’est triste un peu à penser, et je ne suis pas contre l’idée de voyager un peu. J’espère que j’aurai l’occasion de visiter de nouveaux horizons à l’avenir.

Briséïs apprécie de passer du temps en compagnie de Blaise et puis elles en profitent ainsi pour échanger toutes les deux. Elles n’en ont pas eu l’occasion auparavant. La jeune femme souhaite donc en apprendre un peu plus sur celle qui l’accompagne durant ses randonnées. Elles n’ont pas fait ceci énormément de fois mais la brunette espérait qu’elle l’accompagnerait encore. Elle apprécie aussi de le faire toute seule mais accompagné, c’est mieux aussi. « T’inquiètes pas, toute façon ça change tout le temps alors. Mais si un jour tu as envie d’aller renouveler ta garde robe ou quoi, n’hésites pas à m’envoyer un message. Je pourrais toujours te conseiller. » Elle lui dit avec un sourire. Cela lui ferait plaisir après tout d’accompagner son amie. Elle pourrait toujours la conseiller même si elle n’était pas styliste et que ça, ça concernait d’autres de ses collègues. « Oh, je n’en ai jamais lu encore mais je note, je m’y mettrais peut-être. » Du moins, lorsqu’elle trouverait le temps de le faire parce que sa pile de lecture était bien grande. Elle n’arriverait jamais à la faire baisser enfin, elle avait l’impression. « Oh c’est vrai ? Tu en auras sûrement bientôt l’occasion je l’espère. » Elle lui dit avec un sourire. « Je ne suis pas partie très loin, je suis restée dans New York mais c’était surtout pour le boulot alors j’ai pas beaucoup visité. » Elle n’avait pas toujours pu le faire et pas eu le temps. « Mais je peux parfois emmener quelqu’un avec moi aux soirées ou autre, si jamais tu veux venir un jour. » Elle ne promettait pas que ce soit drôle en revanche parce qu’elle travaillait mais au cas où.

Se dire que je peux demander de l'aide à quelqu'un pour renouveler ma garde robe est plutôt une bonne nouvelle, et je suis contente qu'elle me le propose d'elle-même. « C'est gentil, j'y penserai alors ! » Parce que Dieu sait que la mode ce n'est pas mon truc. « Du coup tiens toi prête à recevoir des textos de moi à chaque fois que j'ai un date, je t'enverrai mes tenues pour que tu valides. » Je dis ça en plaisantant, mais en réalité, ça pourrait être super utile. Mais ce n'est pas comme si j'en ai souvent, des rencards, alors ça ne risque pas d'arriver de si tôt. Mâchouillant une part du cake que Briséïs a ramené, je l'écoute me parler et mon visage s'illumine un peu quand elle me dit qu'elle pourrait me prendre avec elle dans une soirée pour son boulot. « Ca serait trop cool ! C'est quelles genre de soirées ? » je m'empresse de demander, parce que je ne suis pas souvent à l'aise dans les situations dans lesquelles je me retrouve plongée au milieu de plusieurs inconnus. Alors si elle me dit que ce sont des soirées avec des gens importants de la mode où tout le monde doit se parler, je rirai jaune. Je suis du genre à pousser mes limites, donc je ne refuserais pas ce genre d'invitation, mais c'est probablement avec une boulle au ventre que je passerai la soirée, à me demander si les gens parlent de moi ou si c'est normal que je me sente si peu à ma place.

Briséïs aimait bien faire du shopping alors, elle proposait à la jeune femme de l’accompagner si jamais elle avait envie de se faire une nouvelle garde robe. La brunette connaissait quelques trucs et le fait de travailler dans le domaine de la mode aidait également. Elle n’était pas styliste ni même une personnal shopper mais pas besoin pour assembler quelques vêtements. Il suffirait à la jeune femme de connaître ses goûts et ses préférences. Elle se mit à rire aux paroles de la jeune femme. « Tu en as beaucoup ? Parce que sinon je vais venir avec toute une panoplie. » Elle pourrait lui apporter plusieurs tenues si elle le désirait et lui concocter certaines tenues. A moins qu’elle ait besoin aussi d’une coiffure et de maquillage. « Mais ça marche, j’attendrais tes textos avec plaisir alors. » Cela ne la dérangeait pas au contraire. Elle pourrait ainsi sortir pour aider une amie et qui sait, jouer les cupidons ? Peut-être bien que ça marcherait enfin, elle le souhaitait à son amie. « Tu cherches à rencontrer quelqu’un ? » Elle pouvait réfléchir dans ses connaissances ou bien, aux soirées où elle participait, elle pouvait aussi rencontrer du monde. On y faisait parfois de belles rencontres. « Je ne sais pas si ça te plairait mais je bosse dans un magazine de mode alors il y a des défilés parfois. On rencontre aussi des stylistes et d’autres personnes alors c’est plutôt sympa. » Enfin, il fallait encore que cela l’intéresse car elle lui avait dit ne pas être à jour sur les modes et tout ça. Elle n’avait pas envie qu’elle s’ennuie. « C’est bonne ambiance en général, on parle un peu à tout le monde. » Elle lui dit avec un sourire, prenant un autre morceau de cake au passage.

Je ne peux pas m'empêcher de rire un petit peu à la question de mon amie, oh, si seulement. Mais je n'ai pas eu de rendez-vous galant depuis tellement de temps que je pense que les mécanismes de mon cerveau qui s'occupent de ça doivent être rouillés. Mais Dieu sait que j'aimerais resortir à nouveau, me remettre sur le devant de la scène, trouver le prince ou la princesse charmant.e qui hante mes rêves. Toute personne dans mon entourage proche pourra le dire, j'aime l'amour, celui avec un grand A, celui que l'on lit dans les romans, celui qui nous entraîne dans une passion fougueuse, j'aime ressentir ce sentiment, pouvoir tout faire pour quelqu'un, suivre la personne jusqu'au bout du monde. « Non, » je lui réponds honnêtement, « mais j'aimerais bien rencontrer quelqu'un, oui. » Je bois quelque gorgées dans ma bouteille avant de poursuivre, il ne faut pas me lancer sur l'amour. « Un homme ou une femme, quelqu'un qui sort du lot. » Je soupire un peu, rêveuse, ma solitude doit se lire sur mon visage. « J'ai pas eu de date depuis tellement de temps, je saurais même plus compter les mois ! » Et elle me parle des soirées auxquelles elle participe avec son magazine de mode, je tourne donc la tête vers elle après avoir croqué dans une part de cake. « Oh si ça m'intéresserait ! Je suis pas à jour sur la mode, mais je suis curieuse, ça pourrait être sympa. » Et c'était déjà très gentil à Briséïs de proposer quelque chose comme ça, il faut dire que plus je discute avec elle, plus je la trouve sympa.

Briséïs a quelqu’un dans sa vie alors la question ne se pose plus vraiment de rencontrer quelqu’un. Elle allait se marier et probablement finir le reste de sa vie avec cette personne. C’était bien comme cela que se terminait les mariages, non ? Elle ne savait plus trop, elle doutait un peu mais ce n’était pas le moment pour ça. Elle hoche la tête aux paroles de la jeune femme. Effectivement quand on n’a pas eu de rendez-vous depuis un moment ça pouvait être compliqué. On pouvait manquer de confiance en soi et autre encore. « Bon alors dans ce cas si je peux t’aider avec la tenue c’est déjà ça. » Elle lui dit avec un sourire. Elle avait des choses chez elle et puis elle pourrait aussi prendre des trucs au boulot si jamais elle avait besoin. « Quant aux dates, t’en as quelques-uns de prévu ? Tu cherches à rencontrer des gens ? » Elle lui demande histoire de savoir si la jeune femme était inscrite sur des sites de rencontres par exemple. Elle n’était pas entièrement fan des sites de rencontres de son côté. Du moins, elle ne faisait pas totalement confiance et on ne savait jamais vraiment sur qui on tombait. Ceci dit, on pouvait aussi rencontrer une mauvaise personne autrement. « Cool alors. Je devrais en avoir une de prévue prochainement mais je t’enverrais un message si ça t’intéresse. » Si la jeune femme le pouvait aussi car elle pouvait avoir autre chose de prévu. Elle prend une nouvelle part de cake pour manger un morceau. « Heureusement que l’on va éliminer après ça. » Elle lui dit en rigolant.

Je ne pensais pas parler du désert qu'est ma vie amoureuse en ce moment pendant cette petite randonnée avec Briséïs, mais au final, pourquoi pas m'ouvrir un peu sur le sujet. Peut-être qu'elle connait quelqu'un, au final, quelqu'un de bien qui cherche aussi à faire des rencontres. « Pas vraiment... faut dire que je ne me donne pas les moyens. Quand je ne suis pas au travail, je suis chez moi enfermée, soit à lire des livres ou à jouer aux jeux vidéos. Et c'est pas en jouant en ligne à Valorant que je vais... » je ne finis pas ma phrase, la jugeant trop longue, et je hausse simplement les épaules avant de finir ma part de cake. « Par contre, si tu connais quelqu'un, je ne suis pas contre un rendez-vous à l'aveugle. » Je me connais, si c'est le cas, je vais être super angoissée, je vais probablement même regretter d'avoir donné mon accord. Mais je suis venue à New York pour sortir de ma zone de confort, pas pour entretenir mes peurs et mes angoisses.
La proposition de mon amie concernant les soirées auxquelles elle a accès avec son travail, je l'accepte dans le même esprit. Je veux sortir un peu plus, rencontrer des gens, et qui sait, peut-être que je vais finir par y prendre goût à tout ça. En vérité, j'en doute un peu, mais ça me ferait du bien de sortir de ma tanière de temps en temps. Et puis, si je n'apprécie pas, rien ne m'empêche de lui expliquer simplement après la soirée, elle ne se vexera pas si je lui dis que je ne me suis pas amusée. Je ne suis pas obligée de lui parler de l'angoisse que ça me fait d'être au milieu de pleins de gens. « Oui, tu as raison ! Ces petites sorties sont un peu comme mes séances de sport à moi.  » Je ne fais pas beaucoup d'exercice en dehors de la marche, c'est déjà assez fatiguant comme ça.

Briséïs n’était pas la mieux placée pour parler de relations amoureuses. Loin de là d’ailleurs. Ce n’était pas que c’était le néant dans sa vie, non, simplement que c’était compliqué encore entre elle et son fiancé. Elle ne va pas parler de cela avec la jeune femme et puis bon, comment dire les choses ? Qu’elle allait se marier mais que son fiancé se montrait violent envers elle ? Bonne idée pour aider quelqu’un à rencontrer quelqu’un. Non, elle s’abstenait de le dire. « Oh bah qui sait, je suppose qu’il y a des trucs en ligne où on peut discuter avec des gens ? » Elle ne jouait pas vraiment aux jeux vidéo et n’en connaissait pas beaucoup. Elle connaissait les classiques et puis Animal Crossing mais pour le reste.. « Désolée je ne connais pas vraiment, comparé aux livres. » La dans ce cas elle pouvait en parler pendant longtemps sans en être fatiguée. « Pas en tête là mais je vais réfléchir, peut-être que ça va me venir. » Elle devait y réfléchir. Elle ne proposerait pas son frère parce qu’il n’était pas là et qu’il aimait sa femme. Elle pourrait toujours proposer son voisin mais elle n’était pas sûre que ce soit une bonne idée. Elle avait peut-être quelques collègues cependant mais bon, elle n’était pas Cupidon. Elle n’avait pas non plus envie d’être responsable si quelque chose se passait mal. « Marcher pendant plusieurs kilomètres c’est aussi du sport. » Pas besoin d’aller à la salle tous les jours ou quoique ce soit pour elle. « Tu me montreras tes jeux vidéos ? Je suis curieuse du coup. »  Elle lui dit en rigolant même si elle ne sait pas si c’était pour elle ou bien si elle apprécierait. Mais pourquoi paS.

Je hausse un peu les épaules, après avoir soupiré longuement. « C'est vrai, mais pour tout te dire, ce concept c'est pas fait pour moi. » Je me redresse un peu, comme dès que je parle de quelque chose qui m'enthousiasme, j'ai l'impression de ne plus pouvoir tenir en place. « Je crois encore un peu au prince charmant, tu vois ce que je veux dire ? Je me dis que si je dois rencontrer la bonne personne, ça se fera, et que chercher autour de choix c'est une chose, mais je ne veux pas m'inscrire sur un site de rencontre ou quoi. Sinon, j'aurais l'impression de forcer un peu le destin. » Je prends une gorgée de soda avant de poursuivre, un rapide rictus prend forme au coin de mes lèvres, gênée. « Tu dois te dire que je suis naïve. » C'est souvent ce que les gens disent de moi quand je leur explique mon point de vue sur l'amour, mais c'est la simple vérité.
« Tu vas m'en apprendre plus sur la mode, et moi je vais t'initier aux jeux vidéos. Deal ! Ca risque d'être si drôle ! » J'ai hâte de voir comment Briséïs va se débrouiller, et surtout, si elle va aimer. Ca pourrait être vraiment sympa d'avoir une copine avec qui jouer aux jeux vidéos, j'ai déjà quelques amis avec qui je converse sur discord, mais là, on parle de jouer physiquement à côté de quelqu'un, et étant plutôt solitaire, je n'ai pas souvent eu l'occasion de le faire. « Faudra que tu me dises par quel type de jeu tu veux commencer... y'en a tellement, je ne sais pas pas où on va commencer. » Une partie de moi a hâte de voir mon amie confrontée au mode zombies sur Call Of Duty, et je me dis que peut-être ça pourrait être un bon début ? Ou faut-il que l'on commence par un jeu de décision, qui ressemblent beaucoup plus à un gros film que l'on regarde et où on conseille les personnages dans leurs choix ? Mon cerveau bouillonne, et je sens déjà l'impatience monter en moi.