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Hey Brother, there's an endless road to re-discover ✘ Wesley

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Lun 30 Aoû - 20:13
HEY BROTHER,
THERE'S AN ENDLESS ROAD TO RE-DISCOVER
Feat. ANDY NIGHTINGALE & WESLEY TAKAGI



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TW : mention de maladie et de stérilité, sexisme, consommation d'alcool, sans tout tout au long du sujet, les TW ne seront peut-être pas mis à chaque post.

Les mots flottent dans l'air comme s'ils étaient entrés par une de mes oreilles et ressorti par l'autre sans vouloir que mon cerveau en intègrer la signification. Je regardais devant moi sans pourtant observer quoi que ce soit de précis. Tout était vague, je distinguais les contours en face de moi, je savais très bien que le médecin m'avait parlé, m'avait expliqué tout un tas de choses mais c'était comme si tant que je n'avais pas digéré l'information cela ne devenait pas réel. "Andy, vous avez compris ce que je vous ai expliqué, je sais que la nouvelle n'est pas facile à recevoir encore moins quand on n'y avait jamais pensé." Je hochais la tête et restais totalement silencieuse, me contenant de tortiller le bas de mon pull sans savoir quoi répondre de plus. "Je vais vous laisser le temps de digérer tout ça mais vous devriez en parler avec vos proches, ce ne serait pas bien de garder tout ça pour vous, et je suis toujours là pour les questions que vous pourriez avoir." Je souriais malgré moi, lui il devait avoir l'habitude de donner ce genre de nouvelles mais moi, ce n'était pas dans mes habitudes d'apprendre ce genre de choses, qui pourrait bien le prendre ?

Lorsque je quittais le cabinet, j'étais toujours dans une sorte d'état second, et j'avais fait la rencontre de Johnny, un sdf qui squattait un banc près de l'arrêt de bus qui se trouvait devant chez mon médecin. J'avais été nous chercher à manger, il voulait que je lui raconte ma vie, j'avais voulu connaître la sienne aussi. On avait parlé de tout de rien, mais je n'avais pas parlé de la nouvelle que j'avais reçu quelques heures plus tôt. En le quittant il m'avait à nouveau dit qu'il fallait que je partage ce qui me tracassait avec quelqu'un. Il avait raison. En marchant vers le métro j'avais dégainé mon portable et écrit un message. "T'es chez toi demain ? Je peux passer boire un verre et discuter un peu ?" Simple, pas trop énigmatique non plus juste ce qu'il fallait pour que Wesley comprenne que j'avais besoin de le voir, mais pas juste pour parler musique et bons souvenirs, enfin pas que.

J'avais mal dormi, je m'étais tournée et retournée dans mon lit jusqu'au petit matin. Je n'allais pas ouvrir la boutique ce matin, je n'avais pas le cœur à parler à tout le monde et n'importe qui. Je décidais de rester chez moi jusqu'à ce que j'aille faire un tour chez Wes. J'arrivais finalement à dormir quelques heures et plus tard, après avoir filer sous la douche, m'être habillée et maquillée je claquais la porte de mon appartement et après quelques minutes je descendais sans le métro et pris la direction de l'East Village. Arrivée devant l'immeuble j'hésitais avant de sonner, je changeais d'avis et continuais mon chemin, allant jusqu'à la boulangerie la plus proche, achetant quelques viennoiseries même si l'heure du petit-déjeuner était passée depuis longtemps. Revenant sur mes pas, cette fois je sonnais en attendant de pouvoir entrer et d'arriver à sa porte. Lorsqu'il ouvre la porte, je lui souris en tendant le sachet de pâtisseries. "Je me suis dit que ça irait très bien avec le café que tu allais m'offrir !"

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PIVETTE



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Sam 18 Sep - 20:15
Il était le seul à appeler encore l’appart « chez Ann » et non « chez lui ». Tous ses proches avaient compris qu’il s’était installé sur le long terme. Pourtant Wes continuait à parler d’une « solution temporaire, l’histoire de quelques mois, pas plus », incapable de prendre une décision, quitte à se ruiner avec le loyer inutile de son appartement désert. C’est donc « chez Anneke » qu’il reçut Andy. Son SMS ne l’avait pas inquiété plus que de raison, même s’il avait légèrement tiqué sur le ton inhabituellement sérieux du message : il était rare qu’Andy s’adresse à lui sans le taquiner. Quoiqu’il en soit, il était ravi de sa visite. Il y avait encore quelques mois, la voir l’aurait dérangé et peiné, car il fuyait tout ce qui pouvait se rapporter à son ancien groupe ー et donc à ce qu’il considérait comme l’échec de sa vie. Mais ce matin-là, il était simplement heureux de son passage : c’était le signe qu’il allait mieux, bien mieux. Enfin… Il espérait quand même que la tornade blonde ne soit pas complètement déchaînée, elle était épuisante, parfois.

Il fallait croire qu’Andy le connaissait bien, car lorsqu’il ouvrit la porte, il tomba nez à nez avec un sachet de viennoiseries. Pile à l’heure pour le petit-déjeuner. Bien qu’il soit près de onze heures et demi, Wes venait de se réveiller, en témoignaient ses cheveux en bataille et ses yeux plein de sommeil ー même s’il avait eu la présence d’esprit de s’habiller à peu près correctement. Attrapant les croissants, il s’amusa : « Very french of you, Andy. » Il s’effaça de l'encadrement de la porte pour la laisser passer. Ann était absente, alors pour combler le vide, Wes avait mis de la musique sur la chaîne hi-fi du salon et ça résonnait dans tout l’appartement. « Vas-y, entre. » Tel un majordome, il la guida jusqu’à la cuisine. Par miracle, la pièce était rangée, l’évier ne débordait pas de casseroles sales. Wes se félicita qu’ils aient eu, sa coloc et lui, le bon sens de faire la vaisselle la veille. « Café, donc ? » Il fit glisser deux tasses sur le bois de la table et lança la cafetière, qui se mit à vrombir. Intérieurement, Wes songea qu’Andy avait une petite mine, le visage tiré de quelqu’un manquant de repos. C’est alors qu’il fit le lien avec ce SMS, étrangement sobre, qui l’avait vaguement intrigué. Il fronça les sourcils. Maintenant qu’il y pensait, Andy aurait dû se trouver à sa boutique en ce moment même. S’accoudant au plan de travail, il se tourna vers la jeune femme. « Raconte-moi kiddo, tu vas bien ? Tout se passe comme tu veux à la boutique ? » Il avait tellement l’habitude qu’il ne se rendait plus compte du caractère infantilisant de ce surnom. Elle n’avait que dix ans de moins que lui et pourtant il la voyait toujours comme une gamine.

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Dim 19 Sep - 1:02
HEY BROTHER,
THERE'S AN ENDLESS ROAD TO RE-DISCOVER
Feat. ANDY NIGHTINGALE & WESLEY TAKAGI



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Voir le visage de Wes me fait autant plaisir qu'il me stresse, parce que je sais pourquoi je suis venu le voir, je sais ce que j'ai à lui dire et je sais à quel point en parler va rendre les choses réelles. J'ai envie de crever, là, sur son pas de porte, je suis si fatiguée de cette nouvelle que j'ai l'impression qu'à chaque pas que je fais j'ai cent ans. Achevez-moi, enterrez-moi. Elle est morte de vieillesse…mais jeune. Voilà c'est parfait ça comme épitaphe, à 28 ans on est encore jeune non ? Enfin je pense qu'aujourd'hui autant que je vive longtemps encore, parce que comme j'ai raté l'adhésion dans le club des 27 autant continuer un bout de route encore. Le sourire de Wes me fait du bien, et lorsqu'il me laisse passer en m'invitant à entrer, je n'hésite pas un instant avant de faire un pas dans l'appartement et apprécie le fond sonore qui parvient à mes oreilles, sans faire de commentaires, ce qui pour moi est plutôt inhabituel. Quand on me connait on sait que peut importe la musique, peu importe l'endroit, je suis celle qui fait toujours un commentaire quel qu'il soit, à propos de l'artiste, de la composition du morceau, d'une anecdote ou autre potin que j'aurais en stock. Mais là je me contente de le suivre lorsqu'il prend la direction de la cuisine. Tirant une chaise je m'installe à la table en hochant la tête lorsqu'il attend ma confirmation pour le café. "Je prendrais bien quelque chose de plus fort, mais c'est encore un peu tôt je pense …" Avec ce genre de phrase, je sais très bien ce que je fais, je me lance, comme pour être certaine de ne pas pouvoir reculer, qu'il posera des questions si j'élude le sujet, là, on est au sommet du gouffre.

Alors que le café se prépare, je l'observe alors qu'il s'accoude sur le plan de travail et me fixe. Sa manière de s'adresser à moi, ce petit surnom, je sais pas si j'arriverai à dire tout ce que j'ai sur le cœur, mais je sais que c'est à lui que j'ai besoin d'en parler, parce que malgré toutes les crasses que j'ai pu lui faire dans la vie, Wes est l'une des personnes les plus importante dans ma vie, un des piliers stables sur lesquelles je peux m'amarrer quand la mer est trop agitée. Machinalement j'attrape le sachet de viennoiseries et y plonge la main pour en sortir un pain au chocolat dans lequel je mords rapidement. Comme pour me donner une excuse pour ne pas répondre du tac au tac. Après avoir avalé la première bouchée, je le regarde quelques secondes avant de répondre. "Oui y a aucun souci avec la boutique, d'ailleurs …" je pointe du doigts la source de la musique que l'on entend "…j'ai reçu deux ou trois pépites qui pourraient te plaire, j'ai pas pensé à les prendre avec moi par contre !"

Mordant à nouveau dans la pâtisserie, une première, puis une seconde fois, je redoute le moment mais après tout je suis venue pour ça, il faut que je le fasse, que je parle c'est bien ce qu'on m'a conseillé de faire. Il faut que je me lance, mais une fois de plus je botte en touche lorsqu'il est sur le point de nous servir les tasses de café. Une fois de plus je gagne du temps, comme si repousser de quelques secondes ce que j'avais à dire allait tout changer, tu parles, ça ne changera rien, c'est bien ça le problème, c'est que ce qui m'est tombé dessus est un fait qui ne changera pas. Je me redresse et, mon pain au chocolat dans une main, le sachet contenant le reste dans l'autre, je lui souris. "J'ai une idée ! Et si … on changeait de place !" Je n'attends pas sa réponse et fait volteface pour me diriger vers le canapé du séjour sans même lui demander son avis. Posant mes victuailles sur la table basse, je retire mes chaussures et m'installe sur le canapé en regardant Wes me rejoindre. En voyant son visage je sais que je ne peux plus fuir. "Ok, je sais, je suis pas au mieux, c'est pour ça que je voulais passer te voir, j'avais besoin de parler à quelqu'un. Pas à quelqu'un juste comme ça, mais à quelqu'un qui compte pour moi." Je baisse un peu le visage, comme une gamine qui a fait une bêtise et qui attend de savoir si elle va se faire gronder ou non.

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PIVETTE



citations : :

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Mer 6 Oct - 21:21
TW : Sexisme

Andy manifesta son envie d’un remontant sur le ton de la plaisanterie, mais en lisant au-delà de ses yeux rieurs, Wes comprit qu’il ne s’était pas trompé. La jeune femme était effectivement tracassée. Impossible toutefois de savoir par quoi et poser la question de but en blanc lui paraissait malvenu. « Je sais pas ce que t’en penses, mais on va commencer par un café serré et sans sucre, ça sera déjà pas mal corsé pour une boisson de onze heures et demi du mat’. » La cafetière fit un claquement, signalant que le café était chaud. Wes le servit, savourant l’odeur subtile et rassurante de noisette.

Comme toujours lorsqu’il traînait avec Andy et que celle-ci ne s’amusait pas à le faire tourner en bourrique, la conversation dériva vers la musique. Elle était une vraie passionnée, ça, impossible de le nier. Au point qu’elle lui apprenait régulièrement des anecdotes sur tel musicien ou tel groupe, à lui qui, soyons honnête, possédait tout de même une connaissance plutôt poussée du milieu. Il sourit lorsqu’elle assura posséder toute une collection susceptible de lui plaire. Il plaçait une confiance aveugle en ses goûts musicaux. « Alors je passerai, ça fait longtemps que je ne suis pas venu. Tu me mettras ta sélection de côté ? » Il avait employé un ton presque désolé, comme pour s’excuser d’avoir été aussi absent, aussi fuyant, ces derniers mois. Andy faisait partie de ces gens avec qui il ne s’était pas montré à la hauteur. Mais il voulait se rattraper. Il allait écouter ses confidences (qui visiblement pesaient lourd dans le cœur de la jeune femme) et ferait son possible pour apporter des solutions. Ou, à défaut, du réconfort.

Le comportement d’Andy le dérouta un peu, elle semblait agitée, nerveuse. Elle n’avait pourtant aucune raison de l’être en sa présence. Soudain, Wes se demanda s’il l’avait vexée, peut-être justement en l’évitant ces derniers temps ー ou en tout cas en ne provoquant pas les occasions de la voir. Il se dit qu’il lui devait des explications, alors il se lança : « Écoute Andy, je sais que j’ai pas... » Mais la blonde l’interrompit, prétextant vouloir changer de pièce. Coupé dans son élan, oubliant instantanément ce qu’il prévoyait de raconter, il lâcha : « Heu, oui, bien sûr, si tu veux. » Il la suivit et l’observa prendre ses aises dans le séjour, sans moufter, avant de poser les tasses sur la table basse et de s’avachir à son tour à l’autre bout du canapé.

L’air triste et contrit de la blonde lui fit écarquiller les yeux de surprise. Il ne l’avait jamais vue dans un tel état et se sentait démuni. « Hey, je ne sais pas ce que tu as à me dire, mais prends le temps qu’il te faut, j’ai toute l’après-midi. » Il chercha à l’encourager en posant des questions, mais c’était délicat puisqu’il ne connaissait rien du problème. « Quelqu’un t’a blessée ? » Être une femme dans le milieu de la musique relevait du parcours du combattant, Anneke ne cessait de lui raconter ses expériences, toutes plus éprouvantes mentalement les unes que les autres. Il se mit à craindre qu’un salopard ait fait du mal à Andy, car c’était malheureusement probable (et le fait que ça soit probable lui retournait l’estomac).

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Mer 13 Oct - 15:58
HEY BROTHER,
THERE'S AN ENDLESS ROAD TO RE-DISCOVER
Feat. ANDY NIGHTINGALE & WESLEY TAKAGI



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Il a plus que raison, il est bien trop tôt pour se laisser aller et consommer de l'alcool, même si mon état d'esprit serait actuellement plus enclin à s'échapper dans les brumes alcoolisées pour ne pas penser à ce qui me tracasse. Je savais qu'en poussant la porte de chez Wes c'est la bonne personne que je venais voir, après tout il est ici, à part les membres de ma famille, celui qui me connait le mieux, depuis le plus longtemps et que je considère comme un véritable ami voir même un grand frère. C'est sans doute pour ça que je lui ai mené la vie dure depuis le début, le taquiner et lui faire toutes les crasses possibles et imaginables c'était ma manière de lui montrer qu'il comptait pour moi. Lorsqu'il me demande si je mettrai de côté la sélection de disques que j'ai pour lui à la boutique je me contente de hocher de la tête, j'ai un casier dans mon bureau à l'arrière de la boutique dans lequel je place mes trouvailles dès qu'elles me font penser à quelqu'un en particulier, alors bien sûr que tout sera à portée de main lorsqu'il passera.

Après que j'ai fait volteface pour aller prendre place sur le canapé, désarçonnant un peu mon hôte, après lui avoir confier que j'ai besoin de venir parler à quelqu'un en qui j'ai confiance, je peux sentir et surtout voir sur son visage un peu d'inquiétude, c'est vrai qu'entre nous c'est d'avantage des discussions sur la musique, la vie sur les routes ou des délires en tous genres, on n'est pas vraiment coutumiers des grandes tirades à cœur ouvert. L'entendre me dire de prendre mon temps qu'il est disponible pour m'écouter ça me conforte dans l'idée que cette fois je vais devoir sauter le pas et verbaliser ce qui me trotte dans la tête depuis la veille. Je me surprends à sourire lorsqu'il me demande si quelqu'un m'a blessé, il connait le milieu de la musique mieux que personne et lui au moins n'est pas de ceux qui ferment les yeux lorsqu'en tant que femmes on fait savoir que le comportement de certains mâles n'est pas forcément adéquat. Bien sûr qu'au cours de ma vie on m'a emmerdé, mais je suis le genre de femme à ne pas me laisser me faire marcher sur les pieds, si tu me mets la main aux fesses ? Tu risques fort de te retrouver avec la trace de la mienne sur la joue en un instant. Mais je me suis fait ma place, et ce monde-là, ce microcosme de la route c'était ma famille et avec eux j'étais en confiance, en sécurité. Alors savoir qu'il s'inquiète ça me touche et je le rassure rapidement en secouant doucement la tête. "Rassure-toi je me suis pas fait agressée, ou rien de ce genre !"

Me calant un peu plus confortablement dans le canapé, je prends une profonde inspiration avant de me lancer, autant se jeter à l'eau d'un coup je sais pas ce que je ressentirai quand tout sera sorti, mais une chose est certaine, ce SDF rencontré hier soir avait raison, j'ai besoin de partager ça avec quelqu'un que j'apprécie. "J'avais rendez-vous chez le médecin hier pour les résultats d'un contrôle standard, rien de grave j'étais un peu fatiguée et il a profité pour me faire tous les tests possibles et imaginables, et vu tout ce qu'il a fait je me félicite d'avoir une assurance parce que sinon je devrais vendre la boutique pour payer les factures …" Je souris malgré moi, impossible de rester véritablement sérieuse même dans un moment comme celui-ci, c'est tout moi, toujours à essayer de faire diversion, pour essayer de trouver une porte de sortie quand la conversation devient trop sérieuse. "Rien de grave, aucune maladie grave, tout va bien, sauf sur un point …" Je ferme les yeux quelques secondes comme pour essayer de revenir dans le bureau du médecin pour essayer d'entendre les paroles exactes prononcées mais même là c'était flou j'avais compris le principal mais mon cerveau n'avait pas vraiment voulu écouter les détails. "On m'a appris que j'étais stérile …" Le fait de prononcer ce mot à haute voix, rend tout ça bien réel, comme si tant que je n'avais rien dit il y avait peut-être encore une chance que ça puisse se réparer. Réparer. Comme si j'étais cassée, abîmée sans même m'en être rendue compte depuis tellement d'années.

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Mer 27 Oct - 22:23
TW : infertilité, questionnement autour de la parentalité

Il s’était attendu à tout, sauf à ça. Pour la simple et bonne raison qu’il percevait Andy comme une gamine turbulente et non comme une adulte. Bêtement, il ne l’imaginait pas concernée par tous les questionnements que la maturité impliquait. La seule réaction qu’il réussit à émettre fut un « Oh. ». Une réponse un peu maigre face à ce que venait de lui confier Andy. Il se tut quelques secondes, puis rouvrit la bouche avant d’avoir vraiment eu le temps de réfléchir. « Je ne savais pas que tu… » Avais envisagé la possibilité d’être mère ? Wes tombait des nues, pourtant Andy avait 28 ans. Elle avait largement eu le temps d’être rattrapée par la pression sociétale qui enjoint les femmes à se poser la question de leur désir (ou non) de maternité dès l’adolescence. Wes ne termina pas sa phrase, conscient que c’était stupide. Il ne comprenait pas pourquoi Andy l’avait choisi comme interlocuteur, il était terrifié de dire une bêtise, lui la personne la moins compétente sur le sujet de tout NYC.

À défaut d’être compétent, il n’était pas si étranger à la problématique, finalement. Car la confession d’Andy réveillait en lui tout un cheminement de pensée, qui avait débuté au moment où Adam était arrivé dans la vie d’Elior. Évidemment, à trente-neuf ans, Wes avait déjà songé à devenir père. La question l’avait empêché de dormir jusqu’à ce qu’il fasse la paix avec l’idée, décrétant qu’il n’était de toute façon pas assez stable pour offrir à un nourrisson autre chose que ses angoisses. Il se savait incapable d’être un pilier, de fournir des repères fiables. Il avait donc renoncé à l’éventualité, réalisant qu’il était possible d’être heureux sans enfant, et se contentant de s’épanouir dans le rôle du parrain d’Adam. Prudemment, il souffla : « Tu sais, je ne sais pas si je suis la personne la plus indiquée pour en parler, mais si tu penses que ça peut t’aider, je peux te donner le numéro de mon psy. Il pourra t’aiguiller vers quelqu’un qui aura sans doute des mots plus justes que les miens. » Ça le touchait qu’elle lui fasse assez confiance pour lui parler de son diagnostic. Mais Wes restait persuadé qu’il n’était pas en mesure de lui donner des conseils et que la seule chose qu’il pouvait essayer de faire, c’était la réconforter.

Une fois la surprise dissipée, le musicien rassembla ses forces pour se montrer rassurant — discipline dans laquelle il s’avérait plutôt bon, étrangement. Il la voyait s’agiter : Andy hasardait une plaisanterie, puis l’instant d’après fermait les yeux, comme pour fuir la situation. Il lui adressa un sourire patient et encourageant. « Ce dont je suis sûr, c’est que ça ne t’empêchera pas d’être heureuse, ça ne change rien au fait que t’es une fille super et que t’as des millions de choses géniales à vivre. » Il hésita à improviser un hug, mais n’étant pas très tactile de nature (merci aux Takagi seniors pour leur éducation très pudique), il se ravisa. « Et puis tu n’as pas à vivre ça seule, tu m’as moi déjà, et surtout tu as Eryn, tu peux lui faire confiance aveuglément. »

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Jeu 28 Oct - 16:31
HEY BROTHER,
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Sa réaction je pouvais m'y attendre, forcément quand on balance une nouvelle comme celle que je viens de lui annoncer, et il faut dire que je n'avais pas vraiment mis de gants pour le dire, après ça me ressemble, je ne suis pas du genre à tourner autour du pot durant des heures quand j'ai quelque chose à dire et ça, depuis hier à le garder juste pour moi, il fallait que ça sorte. Alors l'entendre prononcer un simple son comme réaction, je ne pouvais pas lui en vouloir, je ne brise pas non plus le silence qui suit durant quelques secondes avant qu'il n'ose une nouvelle intervention, et pourtant même s'il ne termine pas sa phrase, je sais très bien ce qu'il allait dire. Il ne savait pas que je pensais peut-être à avoir des enfants. Je ne peux pas m'empêcher de sourire, presque malgré moi en lui répondant. "Rassure-toi, je ne le savais pas non plus … je me voyais pas non plus avec des gamins, j'ai déjà bien du mal à prendre soin de moi …" Ce n'est pas faux, enfin pas totalement, ma mère m'a eu jeune donc quand j'ai eu l'âge qu'elle avait forcément j'y ai pensé, peut-être juste une fois où deux, et je me suis dit à quel point elle avait été forte et que jamais moi j'arriverai à faire aussi bien qu'elle. "De toute manière aucune de mes relations n'a jamais duré plus de quelques mois donc j'y pensais pas vraiment mais maintenant … maintenant la question se pose même plus, c'est ça je crois qui m'énerve le plus. C'est pas de ne pas en avoir, c'est de ne même pas avoir le choix de prendre cette décision." S'il y a bien une chose que je n'ai jamais apprécié c'est qu'on me dise ce que je dois faire, c'est peut-être dû au fait que j'ai eu une éducation totalement différente de la plupart des gens, que j'ai eu une grande liberté dès mon plus jeune âge et que je n'ai jamais été à l'école traditionnelle, avec des règles bien établies. Je suis ce genre de personne qui rue dans les brancards et qui ne se gêne pas de dire ce qu'elle pense, même si ce n'est pas toujours de la bonne manière, j'ai au moins la décence de le reconnaitre plus tard et de mettre les choses à plat. C'est aussi pour cette raison que les personnes qui me sont le plus proches, même si je peux me prendre la tête avec eux, ça ne dure jamais plus de quelques heures quand on s'engueule.

Je l'écoute et à sa manière de parler je sens qu'il marche sur des œufs parce qu'il ne veut pas dire quelque chose de travers ou pas que je le prenne mal, mais peut-être que justement à trop réfléchir, à trop faire attention c'est ça qui me fait mal. L'entendre me dire qu'il n'est pas forcément le mieux placé pour que je lui parle de ça, ou qu'il peut me donner le numéro de son psy, je crois que c'est pire que tout. Dans ma tête je sais très bien qu'il veut bien faire mais c'est plus fort que moi je me braque. Je me relève du canapé et vais fouiller dans mon sac, j'en sors presque rageusement mon paquet de cigarette et je me dirige d'un pas décidé vers l'une des fenêtres. Après l'avoir ouverte en grand sans dire un mot ni lui demander la permission, je cale une cigarette entre mes lèvres et y boute le feu rapidement avant de remettre le briquet dans le paquet et le paquet dans la poche arrière de mon pantalon. Après avoir pris et relâcher quelques bouffées, je réponds à Wesley sans pour autant le regarder. "Si j'avais besoin de parler à un psy, c'est à un psy que j'aurais téléphoné, désolée d'avoir penser que venir voir celui que je considère pratiquement comme mon frère était ce dont j'avais besoin." Je sais que c'est pas forcément sympa de ma part et je sais que c'est pas la manière dont j'aurais voulu le dire, mais bon, je suis comme ça, je parle et je réfléchis ensuite. Je soupire avant de prendre une nouvelle bouffée sur ma cigarette et laisse ma tête partir vers l'arrière. "Pardon je voulais pas dire ça… enfin si mais pas comme ça, enfin tu me connais …"

M'appuyant contre la fenêtre je le regarde et l'écoute me dire que c'est pas parceque je peux pas avoir d'enfants que je ne suis pas moins quelqu'un de bien. Ça j'en conviens, je suis quelqu'un de fantastique, pas besoin de le nier, et modeste en plus, je sais bien qu'il dit ça pour me faire du bien et c'est pour ça que je l'apprécie autant. Ma cigarette terminée je reviens vers le canapé et y reprends place. Quand je le vois bouger je sais qu'il a voulu tenter un geste de réconfort envers moi, mais je le connais et je fais comme si je n'avais rien remarqué quand il n'en fait finalement rien. C'est fou comme on peut s'entendre et être aussi différents, moi qui ai toujours été du genre à être proche des gens, ça me joue des tours parfois mais avec Wes je sais que ça peut le mettre plus mal à l'aise qu'autre chose. "Ouais je t'ai toi qui veux m'envoyer chez le psy, et avec Eryn je vais pas forcément en parler, je me contenterai de boire des verres. Faudra que j'en parle à ma mère … un jour. Et je continuerai de m'occuper de temps en temps de Mikkie et Matteo, c'est bien aussi les gamins des autres, tu peux les rendre en fin de journée." Une fois de plus je plaisante pour essayer de détendre l'atmosphère mais j'avoue que je redoute presque le moment ou je vais à nouveau avoir les gamins d'Anim dans les pattes maintenant que j'ai appris cette nouvelle, je sais pas si ça changera quoi que ce soit, peut-être que je les adorerai encore plus, si c'est humainement possible.

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PIVETTE


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Lun 22 Nov - 22:27
TW : infertilité

À trop vouloir bien faire, Wes avait fini par tomber précisément dans ce qu’il souhaitait éviter : brusquer Andy. C’est vrai, elle se confiait à lui et tout ce qu’il trouvait à faire, c’était essayer de la renvoyer vers quelqu’un d’autre. Wes fronça les sourcils, passablement agacé contre lui-même. Il n’avait jamais voulu donner l’impression qu’il la rejetait, qu’il se débarrassait d’elle en déléguant son rôle de conseiller à une tierce personne. Ça le paniqua un peu car il ignorait comment se rattraper. Mais il ne se sentait pas légitime d’avoir une discussion sur l’impossibilité à devenir parent et c’était bien ça le problème.

Silencieux, il l’écouta attentivement tandis qu’elle songeait tout haut. Ça lui faisait mal au cœur d’entendre dans la voix de la jeune femme tous ces questionnements auxquels il ne savait pas répondre. Puis il inspira, fixant le dos d’Andy qui fumait toujours à la fenêtre. « Je suis désolé, je réagis comme un con. C’est juste que je veux pas que tu fasses comme moi. Je veux pas que tu mettes ce souci sous le tapis, que tu réussisses pas à trouver le bon interlocuteur ou que tu tentes de l’oublier pendant des années, tout ça pour qu’il finisse par te retomber dessus sans prévenir. » Puis Andy s’excusa, se tournant vers lui, et un fin sourire se dessina sur les lèvres du musicien. Oui, il la connaissait. Et non, il n’était pas vexé. « Je sais, t’en fais pas. » Encore une démonstration de sa patience olympienne.

Voir Andy fumer lui donna l’envie irrépressible de sortir une cigarette à son tour. Il attrapa le briquet et le paquet de Marlboro qui traînaient sur la table basse. L’appartement sentait déjà le tabac froid, alors un peu plus, un peu moins… Tout en se donnant une contenance avec la clope entre ses doigts, il poursuivit : « Je vois bien que ce diagnostic te trouble, et moi je suis pas celui qui t’aidera à faire la paix avec. Tout ce que je peux faire, c’est être là pour que tu m’en parles, mais je suis pas capable de t’apporter de vraies solutions pour aller mieux sur le long terme. Sérieux, ne fais pas comme moi, Andy, n'attends pas d’être à la veille de tes quarante balais pour déterrer des trucs non résolus et vieux de dix ans. Aller voir un psy, c'est pas si inutile que ça, pourtant y a encore trois mois je pensais comme toi. » Il laissa échapper un ricanement, car comme Andy avec ses plaisanteries cyniques sur Mikkie et Matteo, il avait besoin de dédramatiser le moment : « J’ai l’impression de parler comme un vieil oncle nul... » Wes ne voulait pas paraître distant, alors il changea d’avis, et quand Andy regagna sa place sur le canapé, il lui fit signe que ses bras lui étaient ouverts si elle le souhaitait. « Tu sais que je suis pas fan des hugs, mais c’est mon quart d’heure de bonté. »

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Jeu 25 Nov - 21:39
HEY BROTHER,
THERE'S AN ENDLESS ROAD TO RE-DISCOVER
Feat. ANDY NIGHTINGALE & WESLEY TAKAGI



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Wesley, s'il y a bien quelqu'un qui est totalement mon opposé en matière d'attitude c'est bien lui. Moi je parle, j'agis et je réfléchis ensuite tandis que lui est plus du genre à se faire un claquage au cerveau avant de sortir une phrase pour être certain de ne pas mettre les pieds dans le plat. C'est aussi pour ça que j'aime le provoquer un peu, bien que ce soit toujours un peu trop facile parfois, de le voir faire de grands yeux lorsque je sors une connerie de plus. L'entendre dans mon dos s'excuser, me dire qu'il veut juste que je ne fasse pas les mêmes erreurs que lui ça me fait sourire mais je ne le lui montre pas, bien sûr que j'apprécie qu'il s'inquiète pour moi, ça doit bien être l'une des seules personnes qui le fait et ça me touche, mais en même temps c'est lui que je suis venu voir, pour lui et pas pour son carnet d'adresse et quand je le lui fais remarquer je sais que j'ai été trop loin dans mes mots au moment même où ils sortent de ma bouche. C'est moi qui m'excuse, on tourne en rond au final.

Revenue prendre place sur le canapé, je le regarde attraper son paquet de clopes et s'en allumer une. Ça valait bien la peine que je fasse un effort d'aller fumer à la fenêtre, mais c'est une habitude tenace, j'ai beau être fumeuse je n'aime pas que mon appart empeste la fumée froide alors par réflexe je fais la même chose que chez moi. Je l'écoute attentivement, m'expliquer à nouveau qu'il faut que j'en parle même si lui n'a pas de solutions à me donner, c'est plus fort que moi et j'éclate de rire. "Ça me trouble un peu bien sûr, c'est pas une grippe qu'on m'a annoncé, mais au moins j'ai pas de cancer ou d'autre merde du genre. Mais par contre ça t'est pas venu à l'esprit que j'ai eu envie de te voir juste pour ta compagnie ? Même si j'avais besoin que ça sorte parce que forcément depuis hier j'ai vu personne et que j'avais juste besoin d'avoir un peu de soutien d'une des personnes que je préfère ?" À nouveau je le pique un peu même si je sais qu'au fond de lui c'est avec bienveillance qu'il me dit tout ça, je le sais très bien et je l'adore pour ça. Quand il plaisante un peu en disant avoir l'air d'un vieil oncle nul, je le regarde avec de gros yeux. "Non pas un vieil oncle nul … " je fais mine de réfléchir quelques secondes avant de poursuivre "… plutôt un grand frère un peu con, mais celui que j'aime très fort malgré tout !"

En le voyant ouvrir ses bras j'ai un air surpris, encore d'avantage quand j'entends ses mots, je le regarde avec un sourire machiavélique avant de fondre sur lui et de me blottir dans ses bras, c'est bien trop rare pour que je refuse ce genre d'attention de sa part. "C'est Noël avant l'heure, faut que j'en profite, mais fais gaffe je risque de plus te lâcher !" Je suis totalement incapable de me souvenir de la dernière fois que je l'ai serré comme ça dans mes bras, mais ça fait longtemps ça j'en suis certaine. Encore un point sur lequel on est bien différents lui et moi, je sais plus qui en tournée m'avait affublée du surnom de Câlinator mais c'est on ne peut plus vrai et ce depuis que je suis gamine, même si avec le temps j'ai appris à me freiner et ne pas sauter sur tout le monde, certaines personnes étant bien différentes de moi à ce niveau-là, je sais aujourd'hui avec qui je peux me lâcher à de qui je dois rester à bonne distance si je veux éviter les malaises. Après un petit moment je décide de laisser Wes tranquille et me décolle de lui en restant installée proche de lui sur le canapé, tendant ma main, mon petit doigt tendu vers lui. "Promis j'irai parler à quelqu'un … quand j'aurais la thune pour payer un psy, … mais je le ferai !"  

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PIVETTE


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Sam 11 Déc - 23:48
Elle tenta une nouvelle pique, qui ne parvint toujours pas à vexer Wes. Au contraire, ça le touchait qu’Andy vienne trouver refuge chez lui. Qu’elle lui accorde suffisamment d’estime pour rechercher sa compagnie dans des moments difficiles. Wes lui sourit. Il voulait se montrer digne de sa confiance. S’il avait pu lui dérouler un tapis rouge, il l’aurait fait. « T’as bien fait de venir, tu peux rester ici aussi longtemps que tu veux, je suis sûr qu’Ann est d’accord. T’es même autorisée à mettre des miettes de croissant sur le canap. Profite, c’est exceptionnel. » Joignant le geste à la parole, il lui tendit le sachet du boulanger. À défaut d’être un bon conseiller, il se donnait pour mission de lui changer les idées. Pour faire le pitre, il se montrait habituellement plutôt bon.

Elle vint de blottir dans ses bras et Wes la serra contre lui. Ça faisait des années qu’il avait Andy dans ses pattes, comme une sorte de chat agaçant qui slalome entre vos pieds. Des années qu’elle s’amusait à jouer avec sa patience, toujours avec le même air narquois. Et pendant tout ce temps, il n’avait pas imaginé qu’elle pourrait traverser un jour une épreuve aussi douloureuse. « C’est pas facile ce que tu vis, mais t’es l’une des filles les plus courageuses que je connaisse, tu vas surmonter ça. » Et puis elle menaça de ne plus lâcher, ce qui le fit grimacer exagérément. Parfois Andy se comportait comme une gamine, c’était aussi attendrissant qu’exaspérant… À l'image de leur amitié, finalement. « Ouais, alors, tu risques d’être encombrante, au bout d’un moment. » La jeune femme finit par le libérer, lui promettant de suivre l’unique conseil qu’il était capable de lui prodiguer. Il ne cacha pas son soulagement, hochant la tête d’un air approbateur. Il lui tendit son petit doigt pour sceller définitivement le pacte, rassuré. Andy allait bénéficier de l’avis d’un expert, c’était quand même autre chose que les maladresses de Wes, cet espèce de grand frère un peu flingué.

Wes mordit dans un croissant, tachant de récupérer un maximum de miettes avec sa main. Bon sang, rien que pour cette spécialité-là, il avait envie de retourner en France. Une date de concert, ça n’avait pas suffit pour profiter pleinement des viennoiseries. Sans vouloir changer de sujet, mais pour alléger l’atmosphère, il lança : « Ça fait un petit moment qu’on s’est pas vus, il a dû se passer mille choses incroyables dans ta vie et je suis même pas au courant. Alors, Andy, raconte-moi ! » Pendant cette année qu’il avait passée terré chez sa coloc, Wes s’était beaucoup renfermé. Inévitablement, il avait perdu contact avec beaucoup de monde, loupé énormément d’événements dans son entourage. Maintenant qu’il commençait à aller mieux, il souhaitait se rattraper autant que possible. Et ça commençait avec Andy.

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Dim 12 Déc - 0:45
HEY BROTHER,
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Une fille courageuse. Sérieusement ? C'est comme ça qu'il me voit ? Je n'ai pourtant jamais rien fait d'héroïque mais bon il parait qu'on n'est jamais les meilleurs juges quand il s'agit de s'observer et d'avoir une vision objective de soi. Mais s'il y a une chose qui est certaine c'est que je ne suis pas du genre à m'apitoyer sur mon sort et en ayant eu une mère comme la mienne comme modèle, je sais qu'une femme seule peut très bien se débrouiller. Elle oui, elle c'est une femme courageuse, décider d'élever une enfant sans véritablement savoir qui en est le père, sur les routes, il faut soit faire preuve d'une bonne dose de courage pour le faire. Ou d'inconscience peut-être ? Je changerai ma vie, mon enfance ou mon éducation pour rien au monde, jusqu'à il y a quelques années, je vivais dans un monde parallèle et j'adorais ça !

J'ai presque envie de rester dans les bras de Wes quand il dit que je risque de devenir encombrante, juste pour lui montrer à quel point je peux être une gamine avec un esprit de challenge à toute épreuve. Mais je sais que lui n'est pas forcément friand de ce genre de proximité alors je m'écarte un peu sur le canapé et souris lorsqu'il enroule son petit doigt au mien quand je lui promets d'aller voir un professionnel. Bientôt. Un jour. Après tout je n'ai pas dit quand j'irai parler à un psy. Ce n'est pas comme si en ce moment j'avais vraiment les moyens de payer quelqu'un pour m'écouter me plaindre, faut d'abord que je paie mes factures, après on verra …

L'imitant j'attrape une viennoiserie et ne fait absolument pas attention aux miettes que je peux faire, fallait pas me le dire deux fois que j'y avais droit hein ! Une gamine vous dites ? Nan, je suis pire qu'une gamine moi. Je ne peux me retenir d'éclater de rire à sa question. Des choses incroyables ? Dans ma vie, à moi ? Whaou alors non incroyable c'est pas vraiment le mot que j'utiliserai ou qui me viendrait en premier en tête mais soit. Je mange en silence quelques longues secondes en faisant mine de réfléchir avant de lui répondre. "Depuis que tout s'est arrêté j'ai eu du mal à me poser et me dire qu'on allait pas repartir dans quelques mois … mais faut bien se faire à la vie de sédentaire. Rien d'incroyable, juste la routine qui s'est installée. Ça se passe bien à la boutique, je passe la plupart de mes soirées à l'Overkill, j'ai eu quelques histoires sans grande importance, mais bon je vais pas m'étendre là-dessus." Ho non, pas avec Wes, je me souviens d'une des fois ou j'ai pu lui parler de mes histoires et l'avoir vu plutôt mal à l'aise alors je garde ça pour moi et puis, comme je le lui ai dit c'est sans importance, je parle d'histoire mais rien n'a duré plus de quelques semaines, après tout je suis la reine pour saboter une relation qui peut s'avérer positive. Le sourire que j'avais sur le visage se dissipe un peu alors que je continue à lui répondre. "Je fais pas mal d'aller et retour dans le Queens, mon grand-père a dû recommencer la chimio depuis quelques mois donc on se répartit les rendez-vous avec ma mère pour l'y emmener. C'est au moins le côté positif d'avoir ma boutique, le patron c'est moi donc au niveau des horaires je m'arrange comme je veux." Je sais très bien que si j'avais été employée par quelqu'un d'autre que moi, j'aurais déjà été virée pour le nombre de fois où j'aurais du manqué le boulot. En le regardant je lui retourne la question, après tout si on ne s'est pas vu depuis un moment c'est entièrement sa faute, c'est lui qui fuit les gens. "Et toi ? T'as enfin décidé de sortir de ton hibernation ? Raconte-moi ce qui se passe dans la vie du célèbre Wesley Takagi ?"

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