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Apéro-Philo ✘ Benjamin

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Mar 8 Déc - 19:54
APÉRO-PHILO
Feat. JOLENE TURNER & BENJAMIN HAMPTON



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Une grosse journée, une de plus à traverser New York d'un bout à l'autre entre shooting et rendez-vous professionnels. Lorsque je stoppais ma voiture dans le garage, coupant le moteur, je rejetais la tête une seconde en arrière et soupirai presque je n'avais qu'une envie, aller m'écraser dans mon lit. Reprenant mes esprits, un coup d'œil à mon poignet m'indiquait qu'il était peut-être un peu tôt pour aller déjà me coucher. Entrant dans la maison, posant mon sac dans la cuisine je pose les yeux sur un mot laissé par mon fils. Malgré la technologie, j'avoue que j'apprécie ce genre d'attention, plus personnelle qu'un simple sms, et comme nos horaires ne sont pas toujours les mêmes, il y a des jours ou se laisser des petits mots est notre manière à nous de nous parler. Il n'est pas là ce soir et ce n'est pas inhabituel après tout pour un jeune homme de vingt-trois ans, tant qu'il rentre en un morceau, il peut faire ce qu'il veut. Traversant le large séjour je vois rapidement de la lumière dans la maison voisine et reçoit presque au même moment un sms de Benjamin qui me fait sourire.

Depuis maintenant presque cinq ans que j'habitais cette maison, j'avais sympathisé avec le couple de voisins, sans doute le fait d'avoir vécu dans une petite ville, d'aimer les gens, pour moi c'était naturel d'entretenir des relations de bon voisinage. Avec les Hampton c'était devenu plus que des voisins au fil des ans, des amis et les soirées à discussions avec un bon verre de vin en compagnie de Benjamin était un moment qui était devenu une sorte de soupape de sécurité, une personne en qui j'avais appris à avoir confiance et avec qui je parlais librement de presque tout. Passant par le jardin, je toque à la porte fenêtre de mon voisin, le voyant s'approcher et m'ouvrir, m'invitant à entrer. "Alors comme ça toi aussi on t'a abandonné ce soir ?" Je savais que sa femme aimait sortir avec ses amies, entre femmes mais ce soir sa fille ne semblait pas être là non plus. Tendant la bouteille de vin que j'avais apporté, je me dirigeais vers le canapé après tout, nos petites soirées discussions étaient une habitude et je me sentais presque chez moi, comme lui pouvait se sentir chez lui lorsque nos soirées se passait chez moi. "Je l'ai reçu d'une cliente aujourd'hui, sachant qu'elle a bon goût en général, je pense qu'il va être bon !"

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PIVETTE



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Dim 20 Déc - 21:01
Je ne me rends jamais compte que j'ai besoin de repos avant de me retrouver en congé. C'est vrai, il faut que je sois en repos pour me rendre compte que ça me fait du bien, de ne pas, pour une fois, avoir la tête dans les chiffres, et pouvoir penser à autre chose. Et ce soir-là, ma femme m'avait prévenue en dernière minute qu'elle serait absente. Le comble c'était que Flora aussi, avait décidé de sortir chez une amie, et lorsque je me rendis compte que j'allais passer la soirée seul, je fis tout pour que cela se passe autrement. Il était trop tard pour que je puisse organiser une escapade à l'hôtel en compagnie d'Axel, mon amant. - un mot que je déteste employer, je ne pouvais pas me résoudre à accepter que j'avais une relation extra-conjugale. Et avec un homme, en plus. Mais je savais que si je passais la soirée en solitaire, je n'allais pas pouvoir contrôler mes pensées. Elles allaient dériver, et je devais faire en sorte de penser à autre chose. Je ne pouvais pas penser à mon beau couturier, à ses douces lèvres, à son regard qui m'électrisait. Non, il fallait que je m'occupe l'esprit, et vite. Garder le contrôle.
J'avais donc envoyé un message à Jolene, la voisine, une mère célibataire qui était devenue une amie d'Olivia et moi. C'était une femme passionnante qui avait voyagé, et avait toujours des histoires à nous raconter. C'est pourquoi je m'étais dis que je préférais prendre l'apéritif en sa compagnie, afin de, peut-être, recentrer mes pensées sur ce à quoi je devais penser. Ma vraie vie, et pas une utopie qui ne prenait vie que la nuit. « Jolene ! Ravi que tu ai pu venir, » je souris en entendant mon amie entrer dans la pièce de vie. J'étais en train de m'occuper de la cheminée, que j'avais allumé depuis quelques heures, pour entretenir une chaleur dans cette grande maison. Je tournais la bouteille pour en lire l'étiquette, et mon sourire s'élargit. Il s'agissait d'un vin que j'aimais tout particulièrement, et même si c'était du hasard, ça me faisait tout de même plaisir. « Oui, on dirait bien qu'elle a bon goût. » Je me dirigeais vers la cuisine ouverte, pour ouvrir un tiroir de l'îlot central. Après avoir récupéré un tire bouchon, deux verres et quelques toast au saumon que j'avais préparé une dizaine de minutes plus tôt, je la rejoins dans le salon. « Comment tu vas ? Qu'est-ce que tu as de beau à me raconter ? » Je lui demandais en lui versant un verre. Une bonne amie, un bon vin, la cheminée allumée; une bonne soirée en perspective.

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Ven 25 Déc - 1:04
APÉRO-PHILO
Feat. JOLENE TURNER & BENJAMIN HAMPTON



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Assise sur le canapé, je l'observe s'attarder sur l'étiquette de la bouteille, lorsqu'il avance que ma cliente semble avoir bon goût je souris en lui adressant un clin d'œil "Bien entendu, tous mes clients ont bon goût puisqu'ils m'engagent !" Je faisais implicitement référence à lui également même si lors de notre première rencontre le client qui payait ce n'était pas lui, lui était le sujet du travail que j'avais eu à faire, mais cette séance photo avait brisée la glace et plus tard quand j'étais venue m'installée ici après deux ans dans le Bronx, retrouver un visage connu, apprendre à le connaitre, lui, Olivia et Flora avait été quelque chose que j'avais grandement apprécié. Je ne connaissais pas tous nos voisins mais il était certain que je ne m'entendais pas forcément aussi bien avec les autres qu'avec Benjamin.

Il revint avec les verres et une assiette avec quelques toasts au saumon, il était clair que c'était plus appréciable que la pizza que je m'apprêtais à commander avant de recevoir son sms. Il m'interrogea alors qu'il remplissait les verres, j'attendais qu'il ait fini avant de porter ma main à mon front, faisant semblant de défaillir dans un geste théâtral avant de lui répondre en me redressant sur le canapé. "Je suis dans la merde … ça te parle ?" Cela faisait quelques jours que je cherchais à qui parler d'un courrier que j'avais reçu quelques mois auparavant sans trouver la bonne personne. Bien entendu celui à qui j'avais envie de parler, de tout expliquer c'était mon fils mais lui m'avait fait comprendre qu'il n'était pas prêt à vouloir parler de son père et j'avais respecté son choix, à ce moment-là le plus important pour moi avait été de construire cette nouvelle relation avec lui, de ne plus être sa grande sœur mais bel et bien sa mère. Couper les ponts avec toute notre famille qui avait voulu lui faire du mal, qui m'avait empêchée d'être sa mère comme j'aurai voulu l'être, avait été la meilleure chose. Cela nous avait permis de nous retrouver, de nous connaitre et de construire cette relation si proche que nous avions aujourd'hui. La bonne personne pour en parler, elle était en train de me tendre un verre de vin cette bonne personne. Benjamin avait toujours été une oreille attentive et discrète pour moi et c'était réciproque. Voyant le regard interrogateur qu'il me lançait, je portais le verre à mes lèvres, comme pour me donner un peu de courage avant de reporter mon regard sur lui. "Je t'ai déjà parlé du père de Michael ?" Je savais que j'en avais fait mention de manière furtive lorsqu'il avait été surpris à notre emménagement de savoir que je n'avais que quinze ans de plus que mon fils, il savait que j'avais été mère très jeune mais il ne savait pas toute notre histoire et si j'avais envie de lui parler du courrier que j'avais reçu, autant commencer par le début … non ?

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PIVETTE



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Lun 28 Déc - 11:50
Les verres servis, les toast posés sur la table, me voilà assit dans le fauteuil en face du canapé où Jolene s'était installée. C'est clair que des voisins comme elle et Michael, ça ne courre pas les rues. Elle avait eu son fils si jeune, et à toutes ces personnes qui me voient comme un homme pleins de préjugés, regardez, si j'étais vraiment celui que l'on pense, je n'aurais jamais appris à connaître Jo comme je l'ai fais. Je ne me suis pas arrêté à ces fameux préjugés, et j'en suis bien heureux. Je souris un peu à son geste dramatique, et observe mon amie. Moi ? Est-ce que je sais ce que c'est que d'"être dans la merde" ? Oh, Jo, tu n'as pas idée. Mais la discussion ne tourne pas autour de moi cette fois, je vois bien que quelque chose te tracasse. Au fil des années, elle est devenue une véritable amie pour moi, et je sais qu'elle est une bonne personne qui ne cherche que le meilleur chez les gens. Du moins, c'est ce que je pense d'elle. Alors, quand je la vois en détresse comme elle semble l'être à ce moment-là, je m'installe confortablement dans mon siège, croise les jambes et m'apprête à faire quelque chose que je fais plutôt bien, écouter. « Je sais que vous étiez ados quand vous avez eu votre fils, mais son père, je pense que tu ne l'as mentionné que brièvement. » Je bois une gorgée de mon verre de vin, attendant qu'elle s'ouvre et me parle de ce qui trotte dans sa tête. Elle semble avoir besoin de se confier, et très franchement, je suis bien content que ce soit vers moi qu'elle se tourne pour ça. Elle sait que je ne jugerais rien de ce qu'elle pourrait me dire, et que si je peux la conseiller, je ferais de mon mieux.

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Lun 28 Déc - 18:34
APÉRO-PHILO
Feat. JOLENE TURNER & BENJAMIN HAMPTON



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Lorsque je le vis s'installer plus confortablement dans son fauteuil, je savais que cette fois c'était la bonne, cette fois j'avais trouver l'oreille attentive que je cherchais. Je ne sais pas comment il faisait mais Benjamin avait quelque chose qui m'avait toujours poussé à avoir confiance en lui, et au fil des années il m'avait donné raison sur ce point. De ce qu'il me disait je lui avais effectivement confié le strict minimum, je n'avais jamais ressenti le besoin d'en dire d'avantage, enfin jusqu'à la révélation que j'avais eu il y a quelques mois. "On vivait dans la même petite ville quand on était gamins, on était amis même si nos familles étaient diamétralement opposées. Mes parents étaient des catholiques convaincus et pratiquants, les siens étaient plutôt des hippies donc des gens pas fréquentables pour ma mère et mon père. Je crois que c'est pour ça que je suis devenue amie avec lui au départ, parce que ça ne plaisait pas à mes parents." Je me souvenais de manière très claire les avertissements de ma mère contre la famille de Winter, que ce n'étaient pas des gens bien, que c'était des fous, des drogués et qu'ils iraient en enfer. S'il y a une place pour quelqu'un en enfer, je pense que mes parents ne sont pas loin sur la liste d'attente. "On a commencé à sortir ensemble quand on avait quatorze ans, en cachette de nos parents, j'avais l'impression qu'on était des criminels, ou plutôt des Roméo et Juliette, on trouvait toujours une manière de pouvoir se retrouver tous les deux. On avait même dans l'idée de partir de Custer pour vivre tous les deux, t'imagine le tableau." Moi je l'avais imaginé de nombreuses fois, si on avait réussi à partir comme on le voulait, qu'est ce qui serait arrivé, est-ce que notre vie aurait été mieux ? Est-ce que j'aurai vécu ma vie aussi intensément ? Est-ce que je serai devenue photographe, est-ce que Michael aurait été plus heureux en grandissant avec son père et moi ? Est-ce qu'on serait toujours ensemble aujourd'hui ?

Portant mon verre à mes lèvres comme pour me donner le courage de continuer mon récit, j'avale une grande gorgée de vin et reporte mon regard sur Benjamin en souriant presque timidement. "C'était l'amour de ma vie, j'avais quinze ans quand je suis tombée enceinte, et quand mes parents l'ont appris, mon monde s'est écroulé. Je me souviens encore, c'était un soir après dîner, je les entends encore hurler et sans que j'ai le temps de faire ou dire quoi que ce soit, j'étais dans la voiture avec mon père qui m'emmenait loin de chez moi, j'ai jamais pu avertir Winter, oui c'est son prénom, je t'ai dis que ses parents étaient des hippies …, on a roulé pendant trois jours, traverser le Canada et il m'a déposée chez une tante de ma mère qui possédait un bed & breakfast en Alaska." Vidant mon verre d'un trait, je me penchais pour attraper la bouteille et me resservir avant de regarder Benjamin en souriant. "Tu veux savoir … ça c'est même pas la partie la plus tordue de l'histoire."
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Dim 3 Jan - 11:33
J'écoute l'histoire de Jolene sans l'interrompre ne serait-ce qu'une seule fois. Je pense savoir être une oreille attentive quand je le veux, la preuve ici et maintenant, dans mon salon, alors que mon amie a besoin de se confier. Je hoche la tête de temps en temps, bois quelques gorgées de mon verre de vin -dont le niveau descend rapidement, d'ailleurs-. Je souris un peu quand elle mentionne que le fameux Winter venait d'une famille de "hippie", et je peux très bien imaginer la scène. Jeune Jolene, voulait embêter ses parents, faisant exprès de passer du temps avec le hippie du quartier. La situation se retourne contre elle quand elle tombe amoureuse, ça ressemble d'ailleurs à un drame Hollywoodien, une reprise de Roméo et Juliette comme elle le dit si bien. Mes traits de visage d'adoucissent quand elle me parle de ce que ses parents ont fait lorsqu'ils ont appris sa grossesse. Je pense alors à Neva, ma nièce, et à son histoire. A ce qu'avait fait ma sœur et son mari quand ils ont appris les sentiments qu'elle éprouvait pour Shaheen. Depuis cet incident, j'ai compris que ma famille était cruelle quand elle le voulait, et je me rends alors tristement compte que Jolene avait vécu quelque chose de terrible elle aussi. Elle aussi a été séparée de la personne qu'elle aimait, violemment, sans qu'elle ai son mot à dire. Et elle a beau sourire, elle est trahie par son regard, trahie par le verre qu'elle vide en une fois, je vois bien qu'elle a le cœur lourd. Et je suis là pour aider mon amie, pour l'écouter. « Plus tordu que ça ? » je réponds, finissant mon verre à mon tour, et je lui tends, pour qu'elle me réserve dans la foulée également. « Tu peux tout me dire tu le sais, je suis tout ouï. » Je ne jugerai pas son passé qui m'a l'air complètement fou et si triste à la fois. On a tous des moments de nos vies, passés ou présents dont on est peu fiers, je suis très bien placé pour le savoir. On ne peut pas être parfaits, et en plus, quand je regarde l'histoire de Jo, rien n'est vraiment de sa faute. C'est comme si, comme Neva, elle avait été spectatrice de sa propre vie, elle semble ne pas avoir pu donner son avis sur les décisions prises par les autres pour elle, pour sa vie. Et ça me fait mal au cœur de voir que ça lui est arrivé, a elle aussi.

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Dim 3 Jan - 22:53
APÉRO-PHILO
Feat. JOLENE TURNER & BENJAMIN HAMPTON



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Dans la voix de Benjamin, je pouvais entendre de la surprise et de l'intérêt lorsque je lui dis qu'il y a plus tordu. Après m'être resservis et avoir rempli également le verre de mon ami, je reprends place, bien calée dans le canapé lorsqu'il m'encourage à lui parler. La confiance que j'ai en lui est grande car à part Arya et mon fils, je n'ai jamais raconté toute l'histoire, pas dans les détails en tout cas, mais l'amitié qui s'est installée entre nous au cours des années fait que si je me sens à l'aise avec lui ce n'est pas pour rien. "Tu vas voir à quel point mes parents étaient des tarés …" Avalant une nouvelle gorgée, pour me donner le courage nécessaire de revenir sur les faits, j'ai l'impression de les revivre tant les souvenirs sont encore clair dans mon esprit. "Quand j'ai accouché, je pensais que j'allais pouvoir rester là-bas en Alaska, vivre seule avec mon fils, j'ai vite déchanté. Mes parents m'ont posé un ultimatum : soit mes parents élevaient Michael comme leur fils et donc je ne serai que sa grande sœur, soit … soit on le faisait adopter." Mon regard plongé devant moi dans le vague, je ressentais la même colère qu'à l'époque, déjà lorsque j'étais adolescente je ne comprenais pas comment ils avaient pu me faire ça, mais en étant adulte je ne comprenais toujours pas. Pour eux rien d'autre ne comptait que les apparences et l'image que les gens pouvaient avoir d'eux.

"Toute la famille a déménagé, mon père s'est arrangé pour se faire muter dans un endroit ou personne ne le connaissait, on s'est installés au Texas, à San Marcos, une belle petite famille parfaite qui débarquait avec un nouveau-né. C'était atroce même à l'abri des regards chez nous, je n'avais pas le droit d'être sa mère, c'est elle qu'il a appelé Maman la première fois, j'en ai été malade." Reposant mon verre sur la table, je laisse passer ma frustration sur un des toasts au saumon, essuyant rageusement une larme au coin de ma paupière, encore toutes ses années après, même si aujourd'hui j'avais récupéré mon fils, cela me mettait toujours hors de moi. Avalant la dernière bouchée de mon toast, je repris mon récit "J'ai fini mes études, je suis entrée à l'université pour étudier le journalisme et dès que j'ai été majeure je suis partie … j'avais l'impression de l'abandonner mais c'était trop difficile de pas pouvoir être sa mère et regarder la mienne me voler ma place. Je revenais dès que je pouvais, entre mes reportages, je ne voulais pas qu'il m'oublie, j'ai tout fait pour être la meilleure grande sœur possible." Reprenant mon verre je regarde Benjamin avec un sourire au coin des lèvres, j'en venais au point de l'histoire ou c'était moi qui reprenais le pouvoir et pour de bon cette fois. Je n'allais trahir aucun secret, mon fils étant ouvertement gay et mes voisins le sachant très bien. "Un jour, quand il avait dix-sept ans, Michael m'a appelé, il était totalement en panique, il avait eu la force de faire son coming out et mes parents n'ont rien trouvé de mieux comme réaction que de vouloir l'envoyer dans un de ces putain de camps qui pratiquent la thérapie de conversion. J'ai sauté dans le premier vol et j'ai été le cherché, j'ai clairement expliqué à mes parents que c'était la dernière fois qu'ils nous voyaient et c'est là qu'on est venus s'installer à New York, et que je lui ai révéler toute la vérité." Avalant une grande gorgée de mon verre, je me sentais plus légère, je ne savais pas si c'était le fait d'avoir vider mon sac ou si c'était l'alcool qui commençait doucement à faire son œuvre. Je n'avais pas encore raconté le reste par rapport à Winter, mais pour ça il avait fallu que je commence du début et que Benjamin connaisse la genèse de l'histoire.

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PIVETTE



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Mar 5 Jan - 11:34
Chaque mot du récit de mon amie me choque un peu plus les uns que les autres. Me voilà plongé dans une histoire digne d'un feuilleton télévisé, d'un drame, d'un soap opera même. Malheureusement, je ne suis pas non plus surpris que la nature humaine puisse pousser certaines personnes à agir de la sorte. Oh, je ne pardonne pas aux parents de Jo ce qu'ils ont fait, non, loin de là. Mais je pense que l'Homme est un mauvais animal, une créature sombre et que chaque histoire de la sorte nous le rappelle un peu plus. « Je trouve même incroyable que ça existe encore. » en effet, l'idée que certaines personnes puissent envoyer leurs enfants dans ce genre de camps de conversion me donne froid dans le dos. Imaginez si j'avais été plus jeune, et qu'avant de rencontrer Olivia j'avais rencontré un homme, qu'aurais-je fais ? Si j'avais décidé d'en parler autour de moi, aurais-je finis dans ce genre d'endroit lugubre ? Probablement. Connaissant ma famille, ça aurait pu être le cas, quand on regarde ce que ma propre sœur a fait à Shaheen, on se doute bien que mes parents auraient pu être cruels eux aussi. Je prends une gorgée de mon vin, une grosse gorgée pour chasser mes pensées et me concentrer sur Jolene, et m'empare d'un toast au saumon. Je suis sans voix face à son histoire, mais mon petit doigt me dit que je ne sais pas encore tout, puisque je ne sais toujours pas pourquoi elle "est dans la merde" en ce moment. Alors, après avoir avalé la bouchée au poisson et repris une autre gorgée de vin, je soupire. « J'ai l'impression que ce n'est que le début de l'histoire. » je tente de lui adresser un sourire, pour lui montrer que je suis toujours attentif. « Je me trompe ? » Je n'ai aucune idée de ce qu'elle va m'annoncer ensuite. Mon regard posé sur elle ne change pas, même en sachant tout ça, ou du moins si il l'a fait, c'est certainement pour y ajouter de l'admiration. Je n'arrive pas à croire qu'on peut avoir vécu tout ça et se tenir encore debout, et quand je pense à Michael, le jeune homme avec qui j'entretenais un lien assez particulier car je l'appréciais beaucoup, lui aussi est une victime dans cette histoire. Si jeune et pourtant il semble qu'il a vécu déjà tellement de choses.

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Mar 5 Jan - 14:21
APÉRO-PHILO
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Lorsque j'avais fait une pause dans mon récit, la réaction de Benjamin, au sujet du camps dans lequel mes parents avaient voulu envoyer mon fils, me faisait plaisir, je ne pensais pas que mon ami puisse cautionner ce genre de choses mais surtout je savais que lui et Michael s'entendaient bien et je n'avais pas envie que cela change. Alors qu'il buvait en m'écoutant je profitais de ses questions pour boire à mon tour. Quand il me demandait avec un sourire si ce n'était pas là la fin de l'histoire je hochais la tête de haut en bas. Posant mon verre sur la table, changeant un peu de position et m'asseyant sur le bord du canapé, les coudes en appui sur mes genoux, je cachais mon visage dans mes mains et laissais sortir ma frustration. Passant mes mains dans mes cheveux avant de reprendre mon verre, je le levais en direction de mon ami comme pour trinquer dans l'air avec lui. "T'as tout compris … !"

Je ne savais pas pourquoi mais je sentais que ce que je m'apprêtais à dire, à haute voix pour la première fois allait rendre toutes mes pensées bien réelles et ça je ne savais pas si ce serait une bonne ou une mauvaise chose, mais je faisais confiance à Benjamin et j'avais besoin des son soutien et de son avis. "Quand j'ai expliqué à Michael que j'étais sa mère je lui ai demandé ce qu'il voulait savoir sur son père et s'il voulait qu'on le recherche. Il m'a dit que non, qu'il voulait qu'on apprenne d'abord à vivre tous les deux et jamais je n'aurais pensé que je puisse construire une relation aussi saine et solide avec mon fils, je ne changerais ça pour rien au monde !" Ça c'était une vérité, moi qui avais peur de détruire sa vie en lui apprenant la vérité, ça avait été le contraire, on était partis de zéro tous les deux et je sais que beaucoup de parents enviaient la relation que j'ai avec mon fils sur ce point là je ne pourrais pas être plus heureuse.

"J'avoue même si Michael ne voulait pas en savoir plus, j'avais besoin de savoir ce qu'il était devenu parce, j'ai fait quelques recherches et j'ai découvert qu'il vivait à New York aussi, on est dans la même ville … j'ai hésité à le contacter mais pour lui dire quoi ?" Il y a encore quelques semaines je savais que j'aurais surtout voulu lui demander pourquoi il ne m'avait jamais répondu mais aujourd'hui c'était différent, tout était différent. "Quand je suis partie, je lui ai écrit presque tous les jours pour lui expliquer mon départ, pour lui donner des nouvelles de la grossesse, pour lui dire à quel point j'avais envie de le retrouver … je n'ai jamais eu de ses nouvelles, j'ai cru que ça lui avait fait peur, qu'il ne voulait plus de moi ou qu'il m'avait oubliée alors peu avant la naissance j'ai abandonné et quand Michael est né, après ce que mes parents m'ont imposé je n'ai plus rien dit, j'avais trop peur qu'il fasse adopter mon fils." Prenant une grande inspiration, avalant une gorgée de plus "Et puis il y a quelques semaines … j'ai reçu un colis." Je sentais les larmes monter à mes yeux mais cette fois j'étais incapable de les retenir. "Dans ce colis il y avait toutes les lettres que je lui avais envoyées, aucune n'avait été envoyée, mes parents avaient donné des instructions et ma grand-tante avait un deal avec le postier, il lui redonnait toutes mes lettres. Elle les a toutes gardées et quand elle est morte il y quelques mois il me les ont transmises." Passant mes mains sur mes joues pour essuyer mes larmes je baisse le regard avant de terminer. "Depuis tout ce temps au fond de moi je lui en voulais de m'avoir oubliée, alors que c'est lui qui pense sans doute que je l'ai abandonné et qu'il n'a aucune idée pour Michael …"

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Mar 5 Jan - 14:54
Bouche bée, c'est ainsi que je me retrouve face à Jolene quand je comprends la chute de l'histoire. Et je la vois, si mal, si désemparée face à la situation dans laquelle elle se trouve. « Ne me dis pas que... » je me lève de mon fauteuil pour placer mon verre sur la table basse. Je pose ma main libre sur son épaule, et m'agenouille devant mon amie. « j'espère que tu ne t'en veux pas. » Je soupire, comme pour évacuer la tension que je ressens après avoir entendu une histoire pareille. Je suis même près à la prendre dans mes bras si il le faut. Je ne suis pas quelqu'un de très câlin, mais si je vois quelqu'un que j'apprécie autant que Jo dans un état pareil, je tente toujours de réconforter la personne. Mon amie a besoin de quelqu'un, et je suis là. « Tu ne pouvais pas deviner. Tu as fais ce que tu as pu. » Si le colis est arrivé quelques semaines auparavant, je me demande si Jo a gardé tout ça pour elle autant de temps. Est-ce qu'elle en a parlé à quelqu'un avant ? Quelque part, je l'espère, car garder ce genre d'inquiétude et de doutes pour soi, ça ne doit pas être évident. Le pauvre homme, ce fameux Winter, il doit être persuadé que son amour de jeunesse s'est évaporé, qu'elle l'a oubliée, et il a aucune idée qu'il est père. Il n'a même pas la chance de connaître son propre fils. « Si tu le retrouves, que tu lui expliques calmement... » je me relève pour me réinstaller dans le fauteuil individuel en face d'elle. Je passe une main sur mon visage, un geste que je n'ai que lorsque je suis confus ou mal à l'aise. « si tu lui racontes, que tu lui montre les lettres. A Winter, je veux dire. Il ne peut pas t'en tenir rigueur. » Un rapide soupir et une gorgée de vin plus tard, je lui demande. « Tu ne l'as pas dis à Michael, pour les lettres ? » Parce que si elle lui racontait toute l'histoire, s'il avait toutes les clefs, peut-être voudrait-il quand même voir son père, ou au moins, en savoir plus sur lui.

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Mar 5 Jan - 16:14
APÉRO-PHILO
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Les yeux clos je ne le vois pas se lever, je les ouvre à nouveau lorsque je sens sa main poser sur mon épaule, le voyant agenouillé devant moi. Je l'écoute et je sais qu'il a raison, dans cette histoire ceux qui doivent s'en vouloir ce sont mes parents, les adultes qui m'entouraient. La victime ce n'est pas que moi, c'est Winter et Michael, si ça se trouve on aurait pu être heureux tous les trois. Ce qui me rend malade c'est qu'on nous a privés de ça, jamais je ne saurais ce que ça aurait pu donner. Je hoche la tête alors qu'il s'installe dans le fauteuil en face de moi. "Je sais que je ne suis pas coupable, moi je le sais … mais pas Winter je n'ose même pas imaginer ce qu'il a pu penser ou vivre."

Essuyant mes larmes, son idée est la même que la mienne alors cela me conforte dans mes pensées, je sais que lui dire de vive voix je n'y arriverai pas, je sais que pour lui expliquer tout ça je devrai lui faire lire mes lettres. "J'espère que tu as raison, je ne sais pas quand ce sera mais j'espère qu'il comprendra ou qu'il me pardonnera." Je le vois passer sa main sur son visage et je peux y voir la surprise et le désarroi face à ce que je venais de lui livrer. "Non tu es le premier à qui j'en parle, ça me bouffe depuis que j'ai reçu les lettres et Michael sens que quelque chose cloche mais j'ai mis ça sur le compte du boulot …" Attrapant la main de mon ami, je la serre dans les miennes "Je crois que tu ne te rends pas compte à quel point ça compte de pouvoir parler de ça, je te remercie de m'écouter Benjamin, vraiment." Relâchant sa main, j'attrape la bouteille et nous ressers copieusement, je pense qu'il en a autant besoin que moi. "Je préfère ne pas en parler à Michael avant d'avoir pu mettre Winter au courant de son existence. Je ne veux pas qu'il veuille le rencontrer si au final Winter ne veut pas entendre parler de nous, je ne veux pas lui infliger ça."

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Mar 5 Jan - 16:49
J'adresse un sourire à mon amie alors qu'elle prend ma main, et elle m'avoue être la seule personne à qui elle en a parlé jusqu'à maintenant. La pauvre, elle doit être rongée de l'intérieur, à force de garder toute ces remords pour elle. Ce qui est sûr, c'est qu'au moins elle sait que quoi qu'il arrive, je la soutiendrait, quoi qu'elle fasse, parce que je sais que la décision qu'elle finira par prendre sera la bonne. « Pourquoi Winter ne voudrait pas apprendre à connaître son fils ? » Je porte mon verre à mes lèvres, ne me rendant même pas compte que j'en suis déjà à mon troisième verre en très peu de temps. « Bien sûr qu'il voudra voir Michael, c'est obligé. Je ne vois pas ce qui peut empêcher un homme de vouloir faire partie de la vie de son fils. » Surtout un fils comme Michael, il ne le connait certes pas, mais je sais que ce petit vaut le détour. « Et si jamais il te dit qu'il ne veut pas entendre parler de vous ? Tu ne peux pas cacher la vérité à Michael. » Il mérite de savoir. Il mérite d'être au courant que son père n'est pas loin, qu'il ne les a pas simplement oublié comme sa ils le pensaient auparavant. Il mérite de comprendre la complexité de l'histoire dans laquelle il se trouvait. « Il n'est plus un enfant, Jo. » Je ne sais pas ce qu'elle a prévu de faire, mais les choix, vus de l'extérieur, me semblent évidents. Il fallait qu'elle rétablisse la vérité, et pour tout le monde. Qu'importe les conséquences.

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Mar 5 Jan - 17:20
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Je reprends place dans le fond du canapé, les jambes croisées à faire tournoyer le vin dans mon verre je sais que Benjamin pose les bonnes questions et je sais aussi que j'ai choisi la bonne personne pour me confier. "J'espère que tu as raison, j'ai peur que s'il m'en veut à moi, il ne reporte pas ça sur Michael … et qui sait peut-être qu'il est marié, peut-être qu'il a fondé une famille et qu'il ne voudrait pas que cela vient tout chambouler." Dans les recherches que j'avais faites je n'avais pas trouvé de trace d'une quelconque épouse ou d'enfants mais ce n'est pas parce qu'on ne trouve pas l'information qu'elle n'en est pas réelle, Michael en était la preuve vivante.

"Je sais que je lui en parlerai, une fois que je serai fixée quand j'aurai revu Winter." Je ne pu que sourire à sa phrase, ce n'était plus un enfant non, c'était un superbe jeune homme, qui était heureux avec sa nouvelle vie, qui était heureux et fière d'être lui-même et j'étais heureuse d'avoir pu le sortir de ce qui aurait pu être l'enfer et lui offrir ce nouveau départ. "Mais j'ai manqué tellement de choses avec lui, j'aimerai remonter le temps et pouvoir profiter des années où il était encore juste un petit garçon." Je souriais avec une pointe de nostalgie, j'avais été loin de lui quand il avait grandi et beaucoup de moments ne peuvent pas se rattraper à mon grand malheur. C'est pour ça qu'aujourd'hui je faisais mon maximum pour que notre relation soit la plus belle possible. Sentant doucement mais sûrement l'effet du vin, je le regardais en souriant. "Je crois qu'avec tout ça j'ai bu un peu vite …" Me penchant pour attraper un nouveau toast je reprends ma place dans le fond du canapé en le mangeant. "Je dois dire qu'en matière de cadre pour des révélations de ce genre je préfère ton salon et tes talents culinaire que l'arrière salle d'un bar crasseux ! Tu sais recevoir Hampton !"

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Mar 5 Jan - 17:50
Buvant une autre gorgée, je hoche la tête avant de lui répondre simplement. « Tant que tu leur parles, c'est le plus important. » Parce que ça l'est, la communication, c'est quelque chose qui doit être au centre des relations, que ce soit de la relation mère-fils qu'elle entretient avec Michael, ou de celle qu'elle entretient avec Winter. Je vois bien qu'elle pense encore à lui, et je vois bien que je n'ai pas fini d'entendre parler de ce fameux Winter Holiday. « Et ne t'en fais pas, il écoutera tes explications, j'en suis sûr. Il serait bête de faire autrement. » Je le dis avec confiance, puisque je crois sincèrement ce que j'avance. On ne peut pas rester insensible à ce genre de récit, surtout quand il vient de quelqu'un qui nous est cher.
Mais je suis là, à vous parler de communication, alors que regardez où j'en suis. Assit sur un fauteuil, seulement en train de finir mon troisième verre de vin que je sens déjà l'alcool monter. Je suis pourtant loin d'être un amateur, il me faut bien plus que cela pour me faire vaciller d'habitude. Alors qu'est-ce qu'il peut y avoir de différent cette fois ci ? On m'a dit dans le passé qu'il suffisait d'être fatigué, ou contrarié pour que les effets de l'alcool se fassent ressentir plus vite. Et c'est ce soir que je me rends compte que c'est vrai. Je ris un peu quand Jo m'avoue qu'elle a but trop vite elle aussi, on pensait visiblement la même chose au même moment. « Vaut mieux que ça arrive dans ce cadre là que dans un bar crasseux, comme tu dis. » Et je me pince les lèvres, je ne suis pas quelqu'un de très bavard et pourtant, les mots suivant m'échappent et je les prononce avant que je puisse les rattraper. « Moi aussi je suis dans la merde Jo. » Pourquoi tu dis ça Benjamin ? c'est pas le moment. Je ne voulais pas me confier, mais voilà que le vin fait les choses à ma place. « Je peux rien dire. Personne ne peut savoir. » Mince. Ca, j'aurais dû le penser, pas le dire à voix haute. Oh, dear God.

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Mar 5 Jan - 18:41
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Les mots de Benjamin, ses encouragements et sa manière positive de voir les choses me faisaient chaud au cœur et je savais que ce n'était pas uniquement dû au vin. "Promis je te tiendrai au courant de l'avancée de cette histoire, si je trouve le courage de le contacter… la suite au prochain épisode !" N'ayant absolument aucune idée de quand je trouverai au fond de moi la force pour faire le premier pas, j'étais contente d'avoir raconter tout cela à mon ami. Non seulement cela m'avait fait du bien de partager ce que je gardais sur le cœur depuis longtemps mais aussi, je devais bien le reconnaître, à titre purement égoïste je savais qu'en lui parlant de cela, il me demanderait sans doute des nouvelles de cette affaire. Je n'aurai donc pas le choix que de me lancer, et Benjamin avait raison, tant que je ne leur aurais pas parlé à tous les deux, aux deux hommes de ma vie, je ne pourrai pas être totalement tranquille.

Lorsque c'est lui qui parle je suis presque surprise, au cours de toutes ces années on a beau discuter de tout et de rien, il n'est pas fréquent que mon hôte se livre sans détours. Quelque chose dans sa manière de lâcher cela me fait penser qu'il n'était pas forcément prêt à le faire, le vin aidant, peut-être qu'il se lancera. Je décide de détendre l'atmosphère en plaisantant comme à mon habitude, redevenant la voisine optimiste et joviale que je suis en temps normal et pas l'amie qui vient de s'épancher sur son passé compliqué. "Merde Benjamin qu'est-ce qu'on va faire … t'as tué quelqu'un et tu veux que je t'aide à l'enterrer dans le jardin c'est ça ?" Je lui adresse un clin d'œil avant d'attraper un nouveau toast, lorsqu'il dit qu'il ne peut rien dire et que personne ne doit savoir je le regarde avec un mélange d'inquiétude et de curiosité. Il est mon ami et je n'aime pas le voir avec cet air anxieux. "Tu sais que je suis nulle en charades … Je suis là pour toi mais je ne te forcerai pas à dire quelque chose que tu ne veux pas partager." Soudain une pensée me traverse l'esprit et plutôt que de me faire du mauvais sang trop longtemps je préfère lui demander tout de suite. "C'est Olivia ou Flora ? il leur est arrivé quelque chose, c'est pour ça qu'elles ne sont pas là ? T'es pas malade au moins ?" Comme chaque fois que je m’inquiète pour quelqu'un qui m'est cher je parle trop et trop vite, je me force à me taire et attends qu'il me dise ce qui le tracasse.

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Mar 5 Jan - 19:10
Je finis mon verre d'une traite, et ne souris qu'à peine à sa plaisanterie. Je me lève de mon fauteuil, et retire ma veste de smoking que je portais encore. Entre la cheminée et le vin, il commençait à faire chaud ici. Rien à voir avec ce que je m’apprêtais à ne pas avouer à Jolene. « Je sais bien que tu ne me forceras pas. Et je ne vais pas te dire, simplement parce que je ne peux vraiment pas. Mais j'me suis mis dans un merdier, Jo. » Alors pourquoi même je prononce ces mots si je sais que de toute façon, je n'avouerai pas noir sur blanc ce que je manigance depuis maintenant plusieurs mois. Je ne peux pas. En tout cas, mon amie va bien se douter que la situation est sérieuse, puisque je ne jure jamais. On ne m'entendra que très rarement prononcer des mots comme ceux-là, sauf quand quelque chose cloche. « Je prends de très mauvaises décisions ces derniers temps... » Je soupire encore, sont-elles vraiment si mauvaises ces décisions ? Je fais face à la cheminée, tournant le dos à mon amie, parce que je ne veux pas qu'elle devine ce qu'il se passe. Mais il y a des choses que je dois déballer, je ne peux plus tout garder pour moi. Et ces doutes, je ne peux pas en parler à Axel. Je ne veux pas lui faire peur. « Le pire, Jo, c'est que j'ai même pas envie d'arrêter de... prendre des mauvaises décisions. » Non, loin de moi cette idée. Loin de moins l'envie d'arrêter de retrouver Axel en secret.

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Mar 5 Jan - 19:50
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Voir qu'il ne réagit presque pas ma blague, même avec quelques verres de vin dans l'organisme je sens tout de suite que je quelque chose ne va vraiment pas. Je ne vais pas le brusquer, enfin je vais essayer, mais quand je le vois se lever, retirer sa veste me dire à quel point il est dans l'impasse, je commence sérieusement à m'inquiéter. De mauvaises décisions, pour que lui parle aussi évasivement je ne peux que sentir que c'est sérieux. Mais est-ce sérieux aux yeux du monde entier ou à l'échelle de Benjamin Hampton c'est ce que je meurs de savoir. Ses derniers mots m'intriguent. Ces derniers temps. Je le connais et pourtant je n'ai pas remarqué de changement dans son comportement, ni dans celui de sa femme et leur fille je chasse donc de mon esprit la possibilité que l'un d'eux trois souffre de je ne sais quelle maladie et j'en suis soulagée.

Me tournant le dos il poursuit en arguant qu'il n'avait pas envie d'arrêter. Non pas qu'il ne pouvait pas mais qu'il ne voulait pas. Réfléchissant aussi rapidement que le vin m'en laissait la faculté, j'ouvre la bouche pour répondre mais me ravise, me mordant la lèvre pour ne pas dire quelque chose de déplacé. Pourtant je le connais, je sais que s'il parle de cette manière c'est qu'il a besoin de se livrer mais qu'il n'y arrive pas, je vais peut-être m'en mordre les doigts mais tant pis, je suis son amie, je ne le jugerai pas, ce n'est pas ma place. Avalant une nouvelle rasade du liquide carmin, fixant l'arrière de sa tête en attendant sa réaction je me lance. "Argent ou sexe ?" Au regard qu'il me lance en tourant le regard surpris vers moi, je sens que j'ai tapé juste, et lui expose ma théorie. "Soit tu t'es planté au niveau financier, ou tu as des dettes de jeux … soit tu trompes ta femme. Quand un mec dit qu'il est dans la merde c'est soit l'un soit l'autre … ou qu'il a tué quelqu'un mais on a déjà écarté cette option !"

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Mar 5 Jan - 20:17
Et voilà. J'ai voulu jouer, et j'ai perdu. Jolene est déjà en train d'essayer de deviner ce qu'il se passe, et quand elle me lance un "argent ou sexe", je tourne la tête, rapidement, les sourcils froncés. Je suis surpris qu'elle comprenne aussi vite, même si je sais qu'elle est loin d'être stupide. C'était logique, forcément qu'elle allait deviner rapidement. Mais je ne céderai pas. Je n'avouerai rien. Et je fais de mon mieux pour garder ma poker face. « Je vais me permettre de laisser planer le doute là-dessus, Jo si tu veux bien. » Au moins, je peux être sûr qu'elle ne devinerait pas tout de mon secret. Il ne faut pas. Cette partie-là, je la garde bien pour moi. « Mais j'en suis à me demander si je suis vraiment le type bien que je pensais être. » Je passe ma vie à mentir à tout le monde, j'invente des histoires de plus en plus élaborées pour toujours rester en dehors du radar. Je sais ce que ressentira Olivia le jour où elle apprendra ce que je lui ai fais. Elle finira par tout découvrir, une partie de moi en est certain. Toujours debout, j'appuie mon épaule contre le manteau de cheminée, les bras croisés. Je suis sur le point de me perdre dans mes pensées, imaginant la réaction de ma femme, la déception de ma fille, le dégoût de ma famille. Si ça se sait, je perds tout. Je perds tout ce que j'ai passé des années à bâtir, une belle petite vie. Qui tient maintenant sur un fil. Mais la flamme que je ressens brûler dans ma poitrine lorsque je m'apprête à retrouver Axel, la fougue de nos moments passés ensembles, je ne veux pas y mettre fin. Je ne peux pas y mettre fin.
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Mar 5 Jan - 20:46
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Il m'informa qu'il ne voulait pas révéler lequel des deux choix que j'avais posé était le bon. "Je te l'ai dit je ne te forcerai à rien Ben !" Lorsqu'il me confia se demander s'il était un homme bien, je levais les yeux au ciel je posais mon verre sur la table basse et m'allongeais sur le dos sur le canapé, les mains croisées sous ma tête, fixant le plafond. "Bon normalement quand on est chez le psy c'est le patient qui est sur le canapé pas le psy mais bon reste debout si tu veux, je te livre ma vision des choses …" Restant silencieuse quelques longues secondes je me décidais à livrer un peu en vrac ce qui me passait par la tête. "Si t'as des problèmes de frics, forcément à un moment ou un autre ça va se voir, tu vas devoir vendre ta voiture, arrêter de payer des vacances à ta familles, faire des cadeaux nuls à ta voisine préférée et le jour où les huissiers vont débarquer, t'auras tous les voisins sur leur pelouse à observer en disant combien ils n'auraient jamais pensé ça d'un type comme toi, comme quand on arrête un serial killer et que les voisins disent combien c'était un homme discret et charmant."  

Réfléchissant encore un peu, peut-être aussi le temps à Benjamin de digérer tout ce que je venais de débiter à ce sujet avant de reprendre. "Si tu trompes ta femme on a deux questions à se poser. La première est-ce que c'était juste une connerie d'un soir auquel cas je te rassure t'es loin d'être le seul homme de la planète à l'avoir fait, je plaide coupable votre honneur, c'était y a longtemps y a prescription ! La deuxième, si ce n'était pas un cas unique est-ce que c'était avec la même personne, est-ce que t'as des sentiments pour cette personne ? Si c'est le cas, là je comprends que tu sois dans la merde, mais faudra prendre une décision, tu ne peux pas vivre une double vie sans mettre ta santé mentale en danger, devoir mentir tout le temps ça va te bouffer de l'intérieure, et tu sais qu'avec la discussion qu'on a eu il y quelques minutes en termes de culpabilité et garder un mensonge je connais mon sujet !" Me tournant un peu, prenant appui sur mon coude, toujours allongée sur le canapé je le regarde avec un sourire au coin des lèvres. "Alors ? T'en penses quoi de mon analyse ? Je te donnerai bien la facture de mes honoraires mais comme je sais pas si t'as des problèmes de fric … je  vais éviter"

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Lun 11 Jan - 19:24
J'observe mon amie alors qu'elle me donne ses conseils sur mon potentiel problème financier, un léger sourire sur les lèvres. Je suis loin d'avoir ce problème là, je n'ai jamais perdu gros aux jeux d'argents, je n'ai pas énormément joué dans ma vie d'ailleurs. Il m'est arrivé, de jouer au poker, par-ci, par-là, mais dans mon temps libre, je tente le plus possible de ne pas penser à l'argent. Le boulot, reste au boulot. Mais lorsqu'elle passe au second sujet, je ne peux m'empêcher de détourner le regard et d'aller chercher une seconde bouteille dans la cuisine ouverte. La maison est grande, mais de là-bas, j'entends encore la voix de Jolene, et arrive à distinguer ses mots. La nouvelle bouteille en main, je tique lorsqu'elle parle de sentiments. Non, impossible. Je n'ai pas de sentiments pour Axel, je n'ai pas de sentiments pour son regard de braise, ni pour son parlé charmeur, encore moins pour son tact légendaire face auquel je peux, je le sais, m'empêcher de sourire. En réalité, il n'encombre même pas mes pensées lorsque je suis au bureau, il ne m'empêche pas de me concentrer, et je ne pars jamais dans des tangentes avec moi même quand son nom n’apparaît (d'ailleurs pas) dans mes monologues intérieurs. Non, aucun sentiment, nada, pas le moindre soupçon d'un cœur battant un peu plus vite lorsque je le rejoins dans notre chambre d'hôtel habituelle. Enfin, si, c'est arrivé une fois, mais voyons c'était l'adrénaline, la peur d'être vu ou démasqué par un membre du personnel trop bavard. Rien à voir avec Axel en lui-même.
A la fin de son soliloque, je suis de retour à ma place, appuyé contre le manteau de cheminée, la nouvelle bouteille pas encore ouverte à la main. Ayant aucunement envie de mentir en regardant mon amie dans les yeux, j'ai le regard rivé sur la dite-bouteille, que je tourne entre mes mains. Je suis certainement démasqué, mais je ne dirai rien, je n'avouerait rien. Je ne suis pas encore près à dire quelque chose à qui que ce soit. « Merci de m'accorder le bénéfice du doute. » Je souris un peu du coin de mes lèvres, elle a posé les bonnes questions et elle le sait, elle a remué un certain nombre de points dans ma tête, que je le veuille ou non. « Et merci de penser à mes potentiels problèmes d'argents. » Des problèmes imaginaires, qu'elle l'ai deviné ou non, je jouerai le jeu jusqu'au bout. « Dans tous les cas, la situation est compliquée et je suis un peu dépassé par les événements. » Et pourtant, cela ne m'empêche pas de planifier en secret un weekend complet avec mon amant, mais j'en fais abstraction. Je n'ai pas l'habitude de perdre le contrôle, et je l'ai perdu avec Axel. Je l'ai récupéré après, puisque j'arrive très bien à cacher mon secret, mais je reste perturbé, en dehors de ma zone de confort. Et je ne l'ai pas quittée depuis bien longtemps, cette fameuse zone de confort.

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Mar 12 Jan - 2:55
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Je ne l'ai pas vu se lever, trop absorbée dans mes diatribes et ma contemplation du plafond, mais je l'ai entendu, je ne sais pas ce qu'il est aller faire mais une fois mes analyses terminées et lui demandant ce qu'il en pense je le vois contre le manteau de la cheminée avec une nouvelle bouteille de vin en main. Mon regard se pose sur la première … quoi on a déjà sifflé une bouteille à nous deux ? J'ai l'impression d'avoir beaucoup parlé mais pas d'être là depuis des heures non plus, il faudrait peut-être qu'on ralentisse le rythme mais s'il a été en cherché une seconde c'est qu'il en a envie et pas uniquement par politesse. L'observant alors qu'il me remercie de lui laisser le bénéfice du doute et de m'inquiéter de ses possibles problèmes d'argent, je souris comme pour le lui confirmer mon soutient.

Je sens que ce qui le tracasse ce n'est pas l'argent et c'est ce qui m'inquiète, j'adore Olivia mais s'il l'a trompée ou la trompe toujours, ce ne sera pas à moi de lui faire la morale, Benjamin est l'un des meilleurs amis que je peux avoir et je ne vais pas le lâcher s'il a fait une connerie, quel genre d'amie je serais si j'agissais de la sorte. Ça m'est arrivé à moi aussi de fauté avec un collègue alors que j'étais à l'étranger, et que j'étais sensée être en couple, il y a parfois des situations qu'on ne contrôle pas, qu'on les regrette ou non ça c'est autre chose. Pour ma part, j'avais compris qu'en agissant de la sorte c'était parce que je n'étais pas autant attaché à celui avec qui j'étais. Mais c'était il y a longtemps avant même que je ne m'installe définitivement à New York, c'était à mes débuts professionnels. C'était pas pareil que Benjamin, lui était marié depuis des années, il formait un couple qui semblait parfait, avait une fille géniale mais on ne sait jamais exactement ce qui se passe chez nos voisins lorsque les portes sont closes. S'il a été voir ailleurs, peut-être qu'Olivia aussi ? Mon cerveau allait trop vite, sans doute la faute de l'alcool, reportant mon regard sur Benjamin lorsqu'il dit qu'il était dans une situation compliquée, et qu'il était dépassé par les événements. "Et tu penses sérieusement qu'ouvrir une deuxième bouteille de vin c'est la solution ? Moi je ne dis pas non, j'ai pas beaucoup de chemin à faire pour rentrer chez moi, si j'arrive à sortir de ce canapé beaucoup trop confortable un jour !" Tentant tant bien que mal de me redresser un peu, prenant appuis sur le bord du canapé mais gardant les jambes étendues. Je le questionnais encore "On sait, toi comme moi, que quand on boit on parle … Tu dis ne pas pouvoir ou ne pas vouloir en parler … est-ce que tu es bien sûr de ça Ben ? Ou est-ce que tu cherches le courage de parler parce que c'est trop dur à garder juste pour toi ?" S'il avait envie de parler, je serai là, s'il avait juste envie de picoler, j'étais là aussi !

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Lun 18 Jan - 17:12
« Je... je sais pas, Jo. » Je dis ça, mais bien sûr que non, ouvrir une bouteille ne m'aidera pas à régler le problème. « Je ne veux pas la faire souffrir, » je soupire, levant mon regard vers mon amie. Je parle bien sur de ma femme, ma douce femme qui a été à mes côtés toutes ces années et qui ne soupçonne en rien la relation que j'entretien avec Axel. Et je parle également de ma fille qui est une autre victime, puisqu'au final, mes actions prennent le risque de chambouler tout l'équilibre de notre famille. Je ne veux faire de mal à personne, et pourtant, je sais très bien qu'avec la situation dans laquelle je me suis mis, c'est inévitable. « J'ai confiance en toi, » je plante le tire-bouchon dans la capsule de liège, « alors si ça me fait parler, je parlerai, » le petit pop de la bouteille retentit entre mes mots, « et sinon, ça me fera simplement penser à autre chose. » Je rempli mon verre, bien plus qu'on est censé le faire pour un verre de vin, et je prends deux grosse gorgées d'un coup avant de reposer la bouteille sur la table basse qui se dresse entre Jolene et moi. « Je n'en peux plus, Jo. Je ne pense qu'à ça, tout le temps. Même quand je suis au travail ! » Et elle sait comment je suis quand je suis au boulot. Les yeux rivés sur l'ordinateur, rien ne peut me perturber, rien ne peut me déranger. Il doit être un sorcier pour m'avoir charmé à ce point-là. « Mais je ne peux pas prendre de décision toute suite. Parce que je ne veux pas perdre ce que j'ai. Et quelque soit la décision que je prends, » je prends encore une grosse gorgée du merveilleux alcool qui est un très bon ami cette soirée. « je perdrai quelque chose... » mes yeux dérivent vers le feu de la cheminé. quelque chose auquel je tiens, tels sont les mots que je ne me résous pas à prononcer à voix haute. Suis-je prêt à avouer à quelqu'un que je tiens à Axel ?

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Lun 18 Jan - 19:25
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Feat. JOLENE TURNER & BENJAMIN HAMPTON



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Sentir ce désarroi dans sa voix, c'était tellement inhabituel pour moi, ce n'était pas le Benjamin que je connaissais et comme il fait partie des mes rares véritables amis, forcément, cela me touche. Mais lorsqu'il prononce ses mots, disant qu'il ne veut pas la faire souffrir, je sais que malgré moi j'avais raison et c'est bien d'une affaire de corps ou de cœur qui le mine. J'aurais voulu me tromper, j'aurais voulu que ce ne soit qu'une histoire de boulot ou même de fric, c'est sûr que c'est pénible mais ça se règle souvent plus facilement. Je l'écoute, restant silencieuse pour le moment, savoir qu'il me fait confiance cela me touche, je sais que notre amitié est aussi forte et importante pour lui que pour moi, je veux comprendre, je ne le jugerai pas, je ne suis pas là pour ça et je n'aurais aucun droit de le faire. Je le regarde ouvrir la seconde bouteille de vin, l'écoutant dire que si cela le ferait parler et bien soit. Alors qu'il remplit son verre, je pousse le mien sur la table pour qu'il fasse de même. Il dit ne penser qu'à ça que ça le tourmente bien qu'il soit incapable pour le moment de se positionner sur une quelconque décision à prendre. Attrapant mon verre à nouveau plein, j'en bois une gorgée avant de le regarder, bien que lui détourne le regard, fixant la cheminée comme hypnotisé ou attendant qu'elle lui révèle la solution à tous ses problèmes.

"Comment c'est arrivé Ben ? Je veux dire il y a des problèmes entre toi et Olivia ou ça t'es tombé dessus sans que tu t'y attendes ?" Je ne voulais pas commencer par lui poser les questions qui me brûlaient les lèvres, je voulais avoir une vision d'ensemble et surtout ne pas le braquer s'il ne voulait pas entrer dans les détails, après tout il n'avait aucune obligation de me dire quoi que ce soit, je respecterais ce qu'il choisira de me livrer ou non. Voir à quel point cela semblait le tracasser je sentait que ce qu'il vivait n'était pas une simple histoire physique, il devait y avoir d'avantage.

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PIVETTE



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Mar 19 Jan - 19:14
Après avoir servit Jolene à son tour, je m'avachis dans le fauteuil en face de mon amie. Je me sens vidé, comme si toute envie de luter conte la tentation de me confier est partie, s'est envolée. Je ne compte pas tout lui dire, car je ne veux pas tout avouer, je ne peux tout simplement pas tout avouer. Mon verre de vin à la main, je le tourne entre mes doigts et hausse les épaules. Le regard désormais rivé vers le liquide rouge qui vacille le long du verre. « Non, tout va bien. Olivia est parfaite. » Je n'ose même plus reposer mon regard sur Jo, je sais qu'elle ne me jugera pas, mais je suis si peu fier de mes actions. Je soupire longuement, je m'en veux, je m'en veux tant. Tous les jours, je mens à tout va, et chaque minute qui passe m'enfonce un peu plus dans le mensonge que j'ai construis. Mais je ne veux pas arrêter de voir Axel. Il est si vrai, si différent de tout ce que j'ai connu avant. Avec lui, je ne réfléchis pas, et je ne sais jamais trop à quoi m'attendre. C'est peut-être ce qui m'a attiré au début chez le couturier. L'aventure, le fait de tenter quelque chose de nouveau, faire un plongeon dans l'inconnu des plus total. Mais je me suis pris à mon propre jeu et me voilà à apprécier un peu trop sa compagnie. « J'étais loin d'avoir prévu ça. Je pensais être quelqu'un de loyal. » Il semblerait que cette erreur que je pointais du doigt chez beaucoup de monde auparavant, cette erreur que je trouvais égoïste voire égocentrique, tout le monde peut la faire. On peut tous se retrouver dans une situation pareille, il suffit d'un instant où on baisse la garde. Il suffit d'un moment, d'une fraction de seconde où on perd le contrôle. « Je ne peux pas tout te dire parce que certaines choses sont encore confuses pour moi, et je pense que je dois essayer de régler certains problèmes... avec moi-même avant. » Si ça se trouve, j'en dis déjà trop, si ça se trouve, elle va continuer de lire en moi comme dans un livre ouvert. Peut-être qu'elle va se douter que je découvre seulement ma véritable orientation sexuelle du haut de mes quarante ans. Mais le verre de vin duquel je m'autorise une autre généreuse gorgée m'aide à prendre le risque de la laisser deviner. De toute façon, au point où j'en suis, je pense que j'ai bien le droit de me laisser aller dans des confessions auprès de mon amie.

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Mar 19 Jan - 20:52
APÉRO-PHILO
Feat. JOLENE TURNER & BENJAMIN HAMPTON



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Le sentir aussi désemparé, le voir se torturer l'esprit cela me peine, j'ai mal au cœur pour lui, je n'ai pas pitié de lui au contraire. Il est grand, s'il a merdé il assumera je le sais très bien parce que Benjamin est un homme bien, malgré ce qu'il peut penser de lui en ce moment. Si on devait juger tous les hommes ou femmes adultères, on ne ferait plus que ça durant des années … Je le lui avais dit à demi-mot mais moi aussi, bien que je n'étais pas mariée, j'avais trompé un homme avec qui j'avais vécu alors il était hors de question que je le juge d'une manière ou d'une autre. Bien sûr cela me faisait mal pour Olivia qui ne se doutait de rien vu qu'apparemment ce n'est pas un souci dans leur couple qui avait poussé mon ami à fauter. Je l'observais et une fois de plus il fuyait mon regard, se concentrant sur le liquide carmin tournoyant dans son verre alors qu'il s'enfonçait dans son fauteuil face à moi. Il s'en voulait, se remettait en question, je l'écoutais sans dire un mot pour le moment, j'avais bien sûr envie d'en savoir d'avantage mais je ne le forcerais pas. Cependant je sentais dans sa voix cette sorte de détresse, comme si ses paroles étaient en contradiction avec ses pensées. Il disait ne pas pouvoir tout me dire et pourtant j'avais l'impression qu'il crevait d'envie de parler, après tout, je l'avais averti, si on continuait à boire, on allait parler et il était clair qu'il n'était pas prêt de troquer le vin rouge contre de l'eau pétillante.

En l'écoutant parler de confusion, de devoir comprendre et régler certains problèmes avec lui-même, j'avais une vague idée et je décidais de le bousculer un peu, ne serait-ce que pour confirmer l'hypothèse qui trottait dans ma tête. Après tout c'est mon ami le plus cher et si le provoquer peut l'aider à se libérer de ce poids qui pèse sur ses épaules et le ronge de l'intérieur … il m'a dit me faire confiance, c'est parce que je tiens à lui que je décide de me jeter à l'eau, le tout pour le tout, concentrée sur son visage pour guetter sa réaction. "C'est pas le fait que tu trompes ta femme avec un homme qui soit le problème principal, c'est le fait que tu la trompes tout simplement !" À voir sa réaction choquée et pleine de surprise je sens que j'ai tapé dans le mille, une fois de plus je ne le juge pas, pas moi, pas avec l'ouverture d'esprit et la tolérance dont je peux faire preuve avec mon fils, qu'est-ce que ça peut me faire avec qui il couche. Le voyant sans voix, je décide de désamorcer la situation, je pose mon verre, et me lève, faisant un tour sur moi-même aussi rapidement que le taux d'alcool me le permet avant de désigner mon corps avec mes mains d'un geste de haut en bas. "Franchement Ben, si tu devais tromper Olivia avec une femme, avec la bombe atomique qui vit à côté t'aurais été voir plus loin ? … non ça peut-être qu'un mec !"  M'approchant de son fauteuil dont je commence à faire le tour, je viens m'asseoir sur la table basse, en face de lui et j'attrape sa main. "Tu sais que quoi qu'il se passe je suis là et je reste à tes côtés, tu sais que c'est pas moi qui te jugerai et que je serais toujours là pour t'écouter, tu peux pas tout garder pour toi, crois moi je l'ai fait pendant des années et c'est la pire des torture, je veux pas que tu vives ça, je veux que tu saches que tu as quelqu'un à qui parler !"

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